la chine : une puissance montante en quête d`un second souffle

POINTS SAILLANTS
Eric Lascelles
Économiste en chef
RBC Gestion mondiale d’actifs Inc.
NUMÉRO 24 AOÛT 2013
Vue d’ensemble pour les investisseurs
Repères économiques
POINTS SAILLANTS
Eric Lascelles
Économiste en chef
RBC Gestion mondiale d’actifs Inc.
L’économie de la Chine connaît un essor fulgurant depuis trois décennies et ce pays, qui n’était
qu’un petit acteur, est devenu le principal moteur de la croissance mondiale.
Or, l’économie tourne maintenant au ralenti tandis que les ères de croissance centrée sur les
exportations et le crédit touchent à leur fin.
D’autres piliers de la croissance s’affaiblissent (quoiqu’ils ne soient pas disparus), à savoir une
compétitivité supérieure et de fortes dépenses en immobilisations.
Il est heureux que certains catalyseurs soient inchangés, soit l’apport de l’urbanisation, la
convergence économique et la réforme de la réglementation. Le rééquilibrage économique en
faveur d’un modèle de croissance axé sur la consommation est prometteur.
Globalement, la prochaine décennie devrait être marquée par une diminution sensible de la
croissance du PIB, dont le taux annuel avoisinera de 4,5 % à 7,5 %.
LA CHINE : UNE PUISSANCE MONTANTE EN QUÊTE D’UN
SECOND SOUFFLE ?
L’économie de la Chine connaît un essor fulgurant depuis
trois décennies et ce pays, qui ne jouait qu’un rôle mineur, est
devenu un acteur de premier plan sur la scène internationale.
Cet état de choses soulève deux séries de questions.
Premièrement, quelle est aujourd’hui l’importance de la Chine
dans le monde ? Deuxièmement, la Chine peut-elle maintenir
son taux de croissance exceptionnel ?
Pour répondre brièvement à la première question, disons que
la Chine est d’ores et déjà la première puissance économique
de la planète selon certaines mesures, bien qu’elle ne fasse pas
le poids sur le plan géopolitique. Les craintes que ce nouveau
statut incite la Chine à agir de manière malveillante sont
largement injustifiées. À l’échelle mondiale, le seul véritable
risque est que la croissance de la Chine s’enraye.
Cela dit, nous allons analyser les facteurs à l’origine de la
croissance économique accélérée de la Chine (figure 1). Il
sera question des apports historiques de la croissance des
exportations et de celle du crédit, de l’incidence décroissante
de la compétitivité, des dépenses en immobilisations et de
la démographie, des apports constants de l’urbanisation, de
l’effet de la convergence et de la réforme de la réglementation,
de la menace grandissante que présente le piège des revenus
intermédiaires et, en dernier lieu, des perspectives offertes par
l’accroissement du bassin des consommateurs.
Si l’on pèse l’effet cumulatif de ces différentes forces, il est
improbable que la Chine se montre capable de répéter ses
exploits passés. Il est au contraire vraisemblable qu’une
décélération continue de sa croissance économique, dont le
taux s’établira de 4,5 % à 7,5 % par année, soit observée au
cours de la prochaine décennie.
Le poids grandissant de la Chine
L’économie chinoise se classe maintenant au deuxième rang
du classement mondial, son apport à la production mondiale
s’élève à 15 % et, si elle poursuit sur la même voie, elle
pourrait, selon toute vraisemblance, supplanter les États-Unis
Déterminants antérieurs
Croissance vigoureuse des
exportations Croissance rapide du crédit
Déterminants décroissants
Compétitivité supérieure Démographie
Dépenses en immobilisations
élevées
Déterminants stables
Urbanisation Réforme de la réglementation
Effet de convergence
Nouveaux déterminants
Augmentation de la
consommation
Menaces
Piège des revenus intermédiaires
Figure 1 : Déterminants économiques de la Chine
Source : RBC GMA
2
REPÈRES ÉCONOMIQUES Numéro 24 • At 2013
économique bien plus que de la volonté d’imposer ses
valeurs au reste du monde.
Les manchettes faisant état des efforts de la Chine pour
absorber des entreprises étrangères ont beau abonder, la
Chine ne fait pas grand-chose en ce sens, compte tenu de
la taille de son économie, et les investissements intérieurs
directs des étrangers sont en réalité beaucoup plus
substantiels (figure 3)2.
Contrairement aux inquiétudes des marchés obligataires, il
est improbable que la Chine se départisse massivement de
ses avoirs énormes en valeurs du Trésor vu qu’ils servent à
déverser l’excédent de son compte courant, ce qui maintient
le renminbi à un niveau concurrentiel et procure une
destination liquide et sécuritaire aux fonds chinois.
2 Cependant, une part démesurée des acquisitions de sociétés étrangères par la
Chine est le fait de sociétés d’État, ce qui, il faut l’admettre, rend ces acquisitions
un peu moins inoffensives.
Nota : Le PIB est établi en fonction de la pondération selon la PPA.
Sources : FMI, Haver Analytics, RBC GMA
d’ici à 20181. Cet éventuel honneur n’est d’ailleurs qu’une
simple formalité pour la Chine, car son apport à la croissance
économique mondiale – qui est sans conteste la mesure la
plus révélatrice de sa performance – est non seulement le plus
important pour l’économie mondiale, mais aussi pas moins du
triple de celui des États-Unis (figure 2).
Ce poids grandissant suscite de vives inquiétudes aux
États-Unis et ailleurs dans le monde industrialisé. Toutefois,
ces appréhensions sont largement injustifiées pour plusieurs
raisons.
Premièrement, le titre de première puissance mondiale n’est
pas automatiquement attribué au pays qui possède l’économie
dominante. En dépit de la suprématie économique de la Chine,
le Chinois moyen gagne moins du cinquième du revenu de
l’Américain moyen. Ce facteur a également de l’importance.
Deuxièmement, le leadership mondial dépend également de
facteurs non économiques tels que la profondeur des marchés
financiers, la puissance militaire et le rayonnement culturel.
Or, les États-Unis conservent une bonne longueur d’avance sur
tous les plans.
Troisièmement, même si la Chine s’impose un jour en tant
que première puissance mondiale, compte tenu de ces divers
paramètres, il se pourrait que ce titre ne soit pas ce qu’il est
censé être. L’histoire nous a appris que le pays dominant – quel
qu’il soit – assume traditionnellement des coûts militaires
considérables en sa qualité de « police de la planète » et sert
fréquemment de paratonnerre à la colère internationale. Qui
plus est, le fait de posséder la monnaie de réserve du monde
encourage le surendettement.
Quatrièmement, du point de vue des États-Unis, le fait d’être
déchu du titre de première puissance mondiale – si distante
cette éventualité soit-elle – ne serait peut-être pas si fâcheux.
D’abord, les États-Unis seraient délestés d’un grand nombre
des fardeaux évoqués dans le paragraphe précédent. Le dernier
pays dépossédé de ce titre – le Royaume-Uni après la Deuxième
Guerre mondiale – ne s’est pas écroulé, loin s’en faut. En fait, ce
pays jouit d’un niveau de prospérité qui n’est pas si différent de
celui des États-Unis et d’une influence internationale supérieure
à sa part de la population mondiale.
Cinquièmement, la probabilité de mesures malveillantes de la
part de la Chine semble faible :
Ce pays a une longue tradition de passivité sur la scène
internationale et, bien qu’il soit incontestablement en train
de devenir plus actif, ses motivations relèvent de la sphère
1 Ce calcul repose sur le taux de change assurant la parité des pouvoirs d’achat
(PPA), qui intègre le volume de la production d’un pays par rapport à celui
d’un autre pays. L’autre option – soit l’utilisation du taux de change courant
donnerait un PIB un peu moins élevé.
Figure 2 : La Chine est le moteur de la croissance mondiale
0
4
8
12
16
20
24
28
32
1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012
Part de la croissance du PIB
mondial (%)
Chine États-Unis La Chine représente
maintenant 31 % de la
croissance mondiale
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
6
7
Allemagne
Investissement direct étranger en %
du PIB
Entrées moins sorties
Sorties
Entrées
Sorties
Japon
R.-U. É.-U. Canada Chine
Figure 3 : La Chine n’est pas sur le point de conquérir la planète
Nota : Moyenne des investissements directs étrangers en % du PIB de 2007 à
2011. Sources : Banque mondiale, Haver Analytics, RBC GMA
3
Repères économiques
Sources : FMI, Haver Analytics, RBC GMA
Enfin, les États-Unis et la Chine sont inextricablement liés
par les mécanismes illustrés à la figure 4. Il serait suicidaire
pour ces deux pays de se nuire mutuellement.
En somme, la menace la plus redoutable que représente la
puissance accrue de la Chine pour le reste du monde n’est pas
d’ordre politique ni militaire, mais bien économique. La Chine
a acquis une telle importance pour la croissance mondiale que
le moindre ralentissement de son économie se répercuterait à
l’échelle planétaire, ce qui pourrait avoir un impact sur les prix
des marchandises et les marchés financiers.
Compte tenu de ce risque, nous nous attacherons dans la
suite de ce rapport à évaluer dans quelle mesure la croissance
pourrait continuer à ralentir en Chine.
La Chine en mode de ralentissement
Malgré les sérieux doutes que soulève la véracité des données
sur l’économie chinoise, nous souscrivons en gros au discours
officiel voulant que la Chine connaisse véritablement une
croissance économique exceptionnelle depuis plusieurs
décennies (annexe A).
Au vu de cet essor phénoménal, la Chine peut être considérée
comme le « bourdon » des nations. Cette image n’évoque pas
tant le dynamisme de la croissance de ce pays que le fait que
l’aérodynamique du bourdon a longtemps été considérée
comme incompatible avec le vol, tout comme la théorie
économique classique donnait à penser que l’économie chinoise
serait incapable de prendre son envol.
À titre d’illustration, la Chine a longtemps fait fi de nombreux
principes fondamentaux de l’économie du développement en
réprimant ses taux d’intérêt et ses taux de change, en encadrant
rigoureusement le capital, en procédant avec une extrême
lenteur à la déréglementation des secteurs d’activité et à la
privatisation des sociétés d’État et en laissant les forces du
marché agir sur l’affectation des ressources.
Quoi qu’il en soit, les bourdons volent bel et bien, et l’économie
chinoise a incontestablement connu une vigoureuse croissance.
Tout comme une compréhension plus fine de l’aérodynamique
a mis en lumière les secrets du bourdon, des nouvelles théories
ont essaimé pour expliquer le succès économique de la Chine.
Certaines d’entre elles contredisent carrément les principes qui
faisaient autorité jusque-là. Elles font ressortir :
l’importance de la réforme foncière3 ;
des politiques sectorielles soigneusement ciblées ;
3 La Chine s’est appliquée à rétablir les droits fonciers, d’abord par la voie de
réformes rurales amorcées en 1978, puis par des réformes urbaines qui se sont
étendues sur plusieurs décennies et se poursuivent encore.
-5
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15
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1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012
Différentiel de croissance annuelle
des exportations Chine-monde
(pts de %)
Figure 5 : La croissance des exportations de la Chine a ralenti
Figure 4 : Dépendance mutuelle
Produits chinois bon marc
Main-d’œuvre chinoise bon marc
Accès au grand bassin futur de consommateurs chinois
Financement de la dette du gouvernement aricain
Accès au grand bassin actuel de consommateurs américains
Taux de change moindre (grâce aux achats d’obligations)
Transfert de technologies américaines
Dépenses en immobilisations des É.-U.
Accès à la sécurité des placements américains
É.-U. Chine
Source : RBC GMA
un protectionnisme sélectif pour accompagner les industries
naissantes dans leur passage à l’adolescence ;
la volonté d’adapter les technologies existantes plutôt que
d’en inventer de nouvelles ;
la faiblesse des taux d’intérêt pour subventionner
l’industrialisation ;
la sous-évaluation du taux de change pour optimiser la
compétitivité ;
un encadrement du capital qui met la Chine à l’abri des
crises financières étrangères ;
des projets d’infrastructure de grande envergure dirigés
par l’État qui atteignent des objectifs hors de la portée des
entreprises privées ;
des zones économiques spéciales qui servent de boîtes de
Pétri pour les idées économiques novatrices.
4
REPÈRES ÉCONOMIQUES Numéro 24 • At 2013
Nota : Le ratio correspond à la part des exportations mondiales d’un pays divisée
par sa part du PIB nominal mondial. Sources : FMI, Haver Analytics, RBC GMA
Sources : FMI, Haver Analytics, RBC GMA
Nota : Le calcul de la croissance du PIB sans endettement suppose que la hausse
d’un point de pourcentage du ratio crédit/PIB augmente la croissance du PIB d’un
quart de point de pourcentage. Sources : Haver Analytics, RBC GMA
À des degrés variables, la Chine a mis en pratique toutes ces
nouvelles théories. Tout compte fait, le dynamisme de ce pays
n’est peut-être pas si mystérieux que cela4.
Des stimulants spéciaux
Malheureusement, il est maintenant clair que le taux de
croissance de la Chine est en train de diminuer. Cette
baisse tient à quelques raisons. Certaines de ces politiques
économiques perdent de leur efficacité (ou deviennent
même inopérantes) lorsque le pays commence à s’enrichir.
Pareillement, la croissance de la Chine a longtemps été stimulée
par quelques facteurs déterminants, mais temporaires, dont
l’effet s’atténue à l’heure actuelle.
L’ère de l’industrialisation et de la croissance axée sur les
exportations s’est échelonnée sur les années 1990 et 2000
(figure 5). La croissance effrénée des exportations accuse
un ralentissement depuis quelques années en raison d’une
combinaison de facteurs structurels et cycliques.
À cette ère a succédé celle de l’endettement. L’explosion
du crédit a permis à l’économie chinoise de poursuivre son
ascension au cours des cinq dernières années (figure 6). Mais
une odeur suspecte émane du marché du crédit, sujet que nous
avons abordé dans un rapport récent (Qu’arrivera-t-il après
l’essor du crédit en Chine ?, juin 2013). Les décideurs
politiques se sont mis à serrer la vis et la croissance du crédit
accuse le coup.
En l’absence de ces stimulants spéciaux, la croissance
économique menace de fléchir. Que reste-t-il pour combler le
vide ? Nous allons examiner plusieurs déterminants clés de la
croissance future de l’économie chinoise.
Le fabricant numéro un de la planète
Le moteur de la réussite économique de la Chine au cours des
trois dernières décennies a été le secteur manufacturier, qui est
orienté vers l’exportation. Les exportations chinoises ont fait
un bond phénoménal de 17 % par année entre 1990 et 2012.
Par conséquent, la part de la Chine dans le commerce mondial
a bondi de 1,9 % seulement à 11,5 % pendant cette période
(figure 7).
Cependant, la Chine a récemment cessé d’accroître sa part
du marché à un tel rythme et c’est pourquoi le commerce
international croît à une cadence moins rapide que dans le
passé. La Chine peut-elle continuer à compter sur la croissance
colossale de ses exportations ?
4 À vrai dire, un grand nombre des nouvelles théories sur la croissance s’inspirent
directement du succès de la Chine, de sorte que d’autres éléments de preuve
seront nécessaires pour confirmer leur importance réelle.
0
2
4
6
8
10
12
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
Part des exportations mondiales de
la Chine (%)
Figure 7 : La part du commerce international de la Chine s’est
accrue considérablement
1,56 1,46
1,26
1,00 1,00 0,98
0,87 0,77 0,71 0,65 0,54 0,41 0,40
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
Allemagne
Pologne
Mexique
Canada
Chine
Italie
Indonésie
Turquie
R.-U.
Inde
Japon
Brésil
É.-U.
Ratio part des exportations/part du PIB
Figure 8 : La part du commerce international de la Chine cadre
avec la taille de son économie
0
2
4
6
8
10
12
14
16
20032004 20052006200720082009 2010201120122013
Croissance annuelle du PIB (%)
Avec endettement
Sans endettement
Figure 6 : La croissance de la Chine serait moindre sans
endettement
5
Repères économiques
Nota : Les dernières données disponibles pour l’Inde remontent à 2011. Les
salaires sont convertis en dollars américains selon le taux de change nominal afin
de refléter les frais réels engagés par les sociétés ; la valeur ajoutée est convertie
selon la PPA afin d’obtenir une approximation du volume de production des
usines. Sources : Haver Analytics, FMI, ONUDI, RBC GMA
Sources : CNBS, FMI, RBC GMA
Nota : Graphique établi selon les données de 2011. Sources : Rapport d’avril
2012 du FMI sur la stabilité financière dans le monde, RBC GMA
À tout le moins, il y a encore un petit espoir pour les fabricants
chinois. La croissance du commerce international dépasse
généralement la croissance mondiale du PIB de quelques
points de pourcentage par année, de sorte qu’il est raisonnable
de prévoir que la croissance des exportations de la Chine
dépassera au moins le taux de croissance mondiale.
Néanmoins, la Chine ne peut raisonnablement s’attendre à
augmenter sa part du marché aussi rapidement que dans le
passé. En effet, on pourrait logiquement s’attendre à ce qu’un
pays obtienne une part du marché grosso modo égale à la taille
de son économie. La Chine a longtemps été sous-représentée,
mais le rattrapage est fait : ses exportations et son PIB
s’établissent maintenant tous deux à 11,5 %5 du total mondial
(figure 8).
Il est tentant de soutenir que la Chine devrait être en mesure de
se tailler une part de marché encore plus grande parce que ses
exportations sont inférieures à ce qu’indiquent les statistiques
en raison de leur faible valeur ajoutée (figure 9)6. Il est
cependant tout aussi juste d’observer que la plupart des autres
grands pays – comme les États-Unis et le Japon – ont une part
de marché inférieure à la moyenne en raison de leur propension
à se concentrer sur leur propre marché intérieur, qui est vaste.
Une compétitivité en perte de vitesse
La remarquable compétitivité de la Chine a longtemps été très
favorable à l’expansion accélérée des entreprises de fabrication
exportatrices.
Un facteur clé de la compétitivité est la relation entre la
productivité et les salaires. Par exemple, la productivité de la
Grèce représente plus du double de celle de la Chine, mais le
secteur manufacturier en Grèce périclite parce que les salaires y
sont beaucoup plus élevés.
Il n’y a aucun doute que la Chine a augmenté considérablement
sa productivité au fil des années (figure 10) et qu’elle
devance largement ses concurrents asiatiques tels que l’Inde,
l’Indonésie, le Vietnam, les Philippines et le Cambodge.
Les salaires en Chine ont toutefois progressé encore plus
rapidement. Qui plus est, le renminbi a augmenté, lui aussi,
à un point tel qu’il n’est plus particulièrement sous-évalué
(encadré A). Ces forces ont éliminé une part importante de
l’atout concurrentiel de la Chine.
5 Ces chiffres sont fondés sur les taux de change du marché plutôt que sur les
taux de change assurant la PPA ; selon cette dernière mesure, le PIB de la Chine
représente 15 % du total mondial.
6 La faible valeur ajoutée des exportations donne à penser qu’une grande partie
des exportations de la Chine consiste simplement en produits importés qui n’ont
été que peu bonifiés.
65 66
74 75 77 80 82
87 91
50
60
70
80
90
100
Mexique
Chine
Canada
É.-U.
Inde
Europe
occidentale
Indonésie
Brésil
Russie
Valeur ajoue en % des
exportations brutes totales
Figure 9 : La part des exportations à valeur ajoutée de la Chine
est moins faible qu’on ne le craignait
Figure 10 : Croissance remarquable de la productivité de la Chine
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
1990 1993 1996 1999 2003 2006 2009 2012
PIB réel par habitant
($ de 2012 selon la PPA)
PIB de 2012
par habitant
8x celui de
1990
Figure 11 : Compétitivité du secteur manufacturier
0 10 20 30 40 50 60
Mexique
Indonésie
Inde
Thaïlande
Philippines
Chine
Brésil
É.-U.
Turquie
Japon
Canada
R.-U.
Allemagne
Salaires en % de la valeur ajoutée du secteur manufacturier
Plus
concurrentiel
Moins
concurrentiel
2012
2000
1 / 17 100%