Così : une histoire vraie ?
Così fan tutte fut commandé à Mozart par l’empereur Joseph II. On raconte que l’histoire est inspirée d’un incident
réel dont on parlait beaucoup à Vienne à l’époque. Deux jeunes hommes, sûrs de la délité des deux sœurs à qui ils
sont ancés, font un pari avec un vieux célibataire de leurs amis qui ne donne pas cher de la délité féminine. Selon
ses indications, ils se déguisent et font chacun la cour à la ancée de l’autre après s’être assurés de la complicité
de la soubrette Despina. Les deux sœurs ne résistent pas longtemps à leurs avances, mais au moment du mariage,
les jeunes gens disparaissent pour aller revêtir leur uniforme et reviennent confondre les sœurs inconstantes...
L’intrigue est un peu mince, mais c’est l’une des plus nettes qu’ait écrites Da Ponte. La symétrie de la distribution
– deux couples d’amoureux et une paire de cyniques avisés – alliée à la symétrie de la construction du livret a
permis à Mozart de composer une partition incomparable. Il était alors au sommet de sa créativité. Même si l’idée
de départ est bien peu consistante, la musique qui l’habille suggère bien plus que la comédie apparente sur
laquelle repose l’opéra : elle dévoile l’amertume des cœurs au-delà de cette plaisanterie qui a été trop loin et prend
parfois un tour sérieux. Huit mesures lentes introduisent la brève ouverture, avant l’apparition du thème Così fan tutte.
Le reste est rapide, jusqu’à la reprise du motif central, juste avant la n.
Source : Opéra de Dijon
Così proche de la Commedia dell’Arte ?
Littéralement « Comédie de l’Art », elle trouve ses origines au XVIe siècle. Jouée par les comédiens appelés « Comici
dell’Arte » (littéralement comédiens de l’Art), ils constituent une troupe dans laquelle on retrouve les personnages
spéciques : Arlecchino, Colombina, Brighella, Pantalone, Il Dottor, Il Capitan, Méneghino, Scaramuccia, Tartaglia,
Stenterello, Orazio et Léandro, et Pulcinella.
À chaque personnage une personnalité propre, un costume et, pour la plupart, un masque spécique.
Arlequin est certainement le plus célèbre. C’est un serviteur qui se plait à inventer sans cesse des
farces mais il cumule également fainéantise, vol, entêtement, et peut-être bien la bêtise. C’est
l’amoureux attitré de Colombine, mais il est toujours prêt à d’autres aventures. Son masque est
celui d’un chat à moustaches, son costume est composé d’un assemblage hétéroclite de pièces
de tissus de différentes couleurs et de Spatola, son légendaire bâton.
Colombina est, comme Arlecchino, au service de Pantalone. Elle prend soin de sa
lle Isabelle et de sa maison. Éternellement amoureuse d’Arlecchino, elle se refuse
néanmoins à lui.
Pulcinella, en français Polichinelle, avec une bosse devant et une verrue sur le
nez, mange ses spaghettis dans un pot de chambre et avec les mains. Il est
fourbe,peureux, voleur et batailleur.
Le vieux Pantalone est le grand patron : celui de Pulcinella, d’Arlecchino et de Colombina. Le
commerçant est avare et il peste contre tous et contre tout. Il tente en vain de se faire aimer par toutes
les jouvencelles en se faisant passer pour plus jeune qu’il est et de se faire reconnaître par toute la
populace.
Chacun tient ici son rôle précis et n’en démord pas. Le tout est ponctué de bastonnades.
Le bâton a lui aussi son rôle dans la Commedia.
C’est la politique ou un fait divers qui inspire les scènes de ce genre. La parole, la pantomime, les acrobaties et
la chanson servent de support au jeu des comédiens. L’improvisation et les échanges avec le public sont courants,
l’objectif étant d’enrichir le divertissement.
Ces troupes de comédiens parcoururent toute l’Europe. Ils sont une source d’inspiration pour de nombreux hommes
de théâtre, dont Molière. Ils sont les ancêtres des clowns et ont certainement déteint sur le jeu de Charlie Chaplin…
Le personnage
de Pulcinella
Le personnage d’Arlequin