Così fan tutte
Wolfgang Amadeus Mozart
En deux mots
Sont-elles, comme le dit le titre de l’opéra, « toutes les mêmes » ? La tentation est grande de répondre par le vieil
adage « loin des yeux, loin du cœur ». Ces messieurs, qui semblent mener le jeu, ne ressortiront pas indemnes
de cette mise à l’épreuve de la  délité.
2009-2010
Dossier pédagogique
Département jeune public
« La constance des femmes
Est comme le phénix d’Arabie :
Qu’elle existe, chacun le dit ;
Où la trouver, personne ne le sait ! »
Così fan tutte, Don Alfonso, acte 1, scène 1.
Langue : italien surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 3 h 10 avec entracte
Conseillé à partir de 10 ans : élémentaire, collège et lycée
Production
Direction musicale Ottavio Dantone
Mise en scène originale David McVicar
Metteur en scène associé Chris Rolls
Assistante à la mise en scène Marie Lambert
Décors Yannis Thavoris
Lumières Paule Constable
Costumes Tanya McCallin
Mouvements Leah Hausman et Andrew George
Distribution
Fiordiligi, Dame de Ferrare et sœur de Dorabella
Jacquelyn Wagner, soprano
Dorabella, Dame de Ferrare et sœur de Fiordiligi
Stephanie Houtzeel, soprano
Despina, leur femme de chambre
Hendrickje Van Kerckhove, soprano
Ferrando, ofcier, amant de Dorabella
Sébastien Droy, ténor
Guglielmo, ofcier, amant de Fiordiligi
Johannes Weisser, basse
Don Alfonso, vieux philosophe
Peter Savidge, basse
Soldats, serviteurs, mariniers invités à la noce
Gens du peuple
Chœurs de l’Opéra national du Rhin
Orchestre symphonique de Mulhouse
Éditions Bärenreiter
Dramma giocoso en deux actes
Livret de Lorenzo Da Ponte
Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne
Così fan tutte
Wolfgang Amadeus Mozart
STRASBOURG Opéra
ve 11 décembre 20 h
lu 14 décembre 20 h
me 16 décembre 20 h
lu 21 décembre 20 h
me 23 décembre 20 h
ve 26 décembre 17 h
MULHOUSE La Filature
ve 8 janvier 20 h
di 10 janvier 15 h
Conférence d’André Tubeuf
« Le font-elles vraiment toutes ? »
STRASBOURG Opéra
je 10 décembre 18 h 30
Entrée libre
L’argument
ACTE I
Dans un café napolitain, n du XVIIIe siècle
Deux jeunes ofciers, Ferrando et Guglielmo, discutent avec le vieux Don Alfonso qui leur soutient que leurs ancées
leur sont indèles – comme toutes les femmes. Il va leur prouver ses dires en une journée.
À la demeure des deux sœurs, Fiordiligi et Dorabella
Fiancées à Ferrando et Guglielmo, elles chantent leur amour pour leurs ancés lorsque Don Alfonso apparaît.
Ce dernier est, soi-disant, chargé de les avertir qu’ils ont été appelés au service actif. Les deux hommes arrivent.
C’est la séparation douloureuse. Don Alfonso reste alors seul avec les deux femmes, à fomenter ses intrigues. Arrive
Despina, la bonne. Ses maîtresses se lamentent. Elle les incite à prendre du bon temps, partant du principe qu’eux
n’hésiteront pas à le faire. Les deux jeunes lles se retirent. Don Alfonso, de retour dans la place, va corrompre
Despina et s’en faire une alliée pour ses projets. Il fait entrer Ferrando et Guglielmo déguisés en Albanais qui vont
entreprendre chacun la ancée de l’autre. Les deux jeunes femmes résistent vaillamment et clament leur amour
pour les deux hommes partis à la guerre. Don Alfonso n’en reste pas là. Il renvoie les Albanais chez ces dames
et leur fait prétendre avoir de désespoir absorbé de l’arsenic. Après avoir expliqué aux deux sœurs que les deux
hommes mourront sans le secours d’un docteur, Don Alfonso revient avec un docteur qui n’est autre que Despina
déguisée, qui les soigne. Revenant à eux, les deux hommes crient de nouveau leur amour mais les deux sœurs
restent de marbre... enn presque.
ACTE II
Despina tente de convaincre ses maîtresses de s’adonner au jeu de l’amour. Fiordiligi et Dorabella acquiescent et
vont entreprendre les deux Albanais transis. Dorabella choisit Guglielmo et Fiordiligi porte sa préférence sur Ferrando.
Les couples se forment, aidés par Don Alfonso et Despina et chacun va son chemin dans le jardin.
Dorabella cède vite, donnant à son amant une miniature offerte à son départ par son ancé, alors que Fiordiligi
revient seule, ayant refusé les avances du jeune Albanais. Lorsque les trois hommes se retrouvent, Guglielmo est
triomphant et Ferrando désespéré.
Voici les trois femmes ensemble : Despina félicite Dorabella qui a déjà succombé aux avances de son amant,
Fiordiligi refuse toujours de se laisser tenter et s’habille en soldat pour rejoindre son ancé sur le front. Ferrando
survient et la presse à tel point qu’elle nit par céder. Guglielmo, qui observait la scène, caché avec Don Alfonso,
est au désespoir. Ferrando est er de lui. Don Alfonso leur conseille d’épouser les deux jeunes lles. Despina annonce
que ses maîtresses sont prêtes à épouser les Albanais. Le mariage s’organise. Don Alfonso fait entrer le notaire, à
nouveau Despina déguisée, pour dresser les contrats de mariage. À peine la cérémonie se termine-t-elle qu’on
entend au loin le chœur des soldats. Les deux jeunes femmes se cachent. Les deux hommes réaparaissent dans
leurs habits de soldats. Don Alfonso sort devant Ferrando les contrats de mariage, obligeant Dorabella et Fiordiligi à
avouer toute l’affaire. Les amants se marient nalement, et les six héros terminent en choeur sur la morale suivante :
« Heureux l’homme qui sait accepter le bon comme le mauvais. »
© 2005-2006 ONR
Alain Kaiser
Le parti pris de la mise en scène
La révélation du monstre
David McVicar situe sa mise en scène dans un monde ancré entre fantasme et réalité, dans les années 1890.
Quelque part entre Capri et Naples, l’histoire se passe dans une villa perchée sur la mer, symbole d’une société
réelle et en même temps représentative d’un monde plus large. « J’ai souhaité situer l’action à la n du XIXe siècle,
à une époque où la femme est encore surveillée, prisonnière, contenue dans un monde néanmoins en train
de se défaire, sur le point d’exploser », explique le metteur en scène. Le décor témoigne du jeu entre plusieurs
niveaux de protection et d’exposition aux éléments, et permet de créer des espaces différents. En fond de scène,
deux rochers peints symbolisent les deux femmes de l’histoire. Le jardin est un endroit magique de cette mise en
scène. Il contient toutes les émotions clefs de l’œuvre, telle la forêt chez Shakespeare, où tout ce que l’on porte de
monstrueux en soi se révèle. Le jardin de Così est un jardin fait de cactus méditerranéens, qui ne cessent
de grandir, de devenir massifs au l de l’histoire, au fur et à mesure que celle-ci se complique, jusqu’à devenir une
forêt très dense. Parallèlement, un tulle noir est introduit sur scène, l’environnement s’assombrit peu à peu.
La mise en scène révèle à la n de l’histoire une innocence dénitivement perdue, une situation d’ironie extrême,
où l’on ne sait plus qui est avec qui. En fond de scène apparaît alors une peinture de rochers explosés,ultime
symbole d’un monde disloqué.
Mélanie Aron - 2005
© 2005-2006 ONR
Alain Kaiser Une végétation envahissante
depuis les coulisses du spectacle
Così : une histoire vraie ?
Così fan tutte fut commandé à Mozart par l’empereur Joseph II. On raconte que l’histoire est inspirée d’un incident
réel dont on parlait beaucoup à Vienne à l’époque. Deux jeunes hommes, sûrs de la délité des deux sœurs à qui ils
sont ancés, font un pari avec un vieux célibataire de leurs amis qui ne donne pas cher de la délité féminine. Selon
ses indications, ils se déguisent et font chacun la cour à la ancée de l’autre après s’être assurés de la complicité
de la soubrette Despina. Les deux sœurs ne résistent pas longtemps à leurs avances, mais au moment du mariage,
les jeunes gens disparaissent pour aller revêtir leur uniforme et reviennent confondre les sœurs inconstantes...
L’intrigue est un peu mince, mais c’est l’une des plus nettes qu’ait écrites Da Ponte. La symétrie de la distribution
– deux couples d’amoureux et une paire de cyniques avisés – alliée à la symétrie de la construction du livret a
permis à Mozart de composer une partition incomparable. Il était alors au sommet de sa créativité. Même si l’idée
de départ est bien peu consistante, la musique qui l’habille suggère bien plus que la comédie apparente sur
laquelle repose l’opéra : elle dévoile l’amertume des cœurs au-delà de cette plaisanterie qui a été trop loin et prend
parfois un tour sérieux. Huit mesures lentes introduisent la brève ouverture, avant l’apparition du thème Così fan tutte.
Le reste est rapide, jusqu’à la reprise du motif central, juste avant la n.
Source : Opéra de Dijon
Così proche de la Commedia dell’Arte ?
Littéralement « Comédie de l’Art », elle trouve ses origines au XVIe siècle. Jouée par les comédiens appelés « Comici
dell’Arte » (littéralement comédiens de l’Art), ils constituent une troupe dans laquelle on retrouve les personnages
spéciques : Arlecchino, Colombina, Brighella, Pantalone, Il Dottor, Il Capitan, Méneghino, Scaramuccia, Tartaglia,
Stenterello, Orazio et Léandro, et Pulcinella.
À chaque personnage une personnalité propre, un costume et, pour la plupart, un masque spécique.
Arlequin est certainement le plus célèbre. C’est un serviteur qui se plait à inventer sans cesse des
farces mais il cumule également fainéantise, vol, entêtement, et peut-être bien la bêtise. C’est
l’amoureux attitré de Colombine, mais il est toujours prêt à d’autres aventures. Son masque est
celui d’un chat à moustaches, son costume est composé d’un assemblage hétéroclite de pièces
de tissus de différentes couleurs et de Spatola, son légendaire bâton.
Colombina est, comme Arlecchino, au service de Pantalone. Elle prend soin de sa
lle Isabelle et de sa maison. Éternellement amoureuse d’Arlecchino, elle se refuse
néanmoins à lui.
Pulcinella, en français Polichinelle, avec une bosse devant et une verrue sur le
nez, mange ses spaghettis dans un pot de chambre et avec les mains. Il est
fourbe,peureux, voleur et batailleur.
Le vieux Pantalone est le grand patron : celui de Pulcinella, d’Arlecchino et de Colombina. Le
commerçant est avare et il peste contre tous et contre tout. Il tente en vain de se faire aimer par toutes
les jouvencelles en se faisant passer pour plus jeune qu’il est et de se faire reconnaître par toute la
populace.
Chacun tient ici son rôle précis et n’en démord pas. Le tout est ponctué de bastonnades.
Le bâton a lui aussi son rôle dans la Commedia.
C’est la politique ou un fait divers qui inspire les scènes de ce genre. La parole, la pantomime, les acrobaties et
la chanson servent de support au jeu des comédiens. L’improvisation et les échanges avec le public sont courants,
l’objectif étant d’enrichir le divertissement.
Ces troupes de comédiens parcoururent toute l’Europe. Ils sont une source d’inspiration pour de nombreux hommes
de théâtre, dont Molière. Ils sont les ancêtres des clowns et ont certainement déteint sur le jeu de Charlie Chaplin…
Le personnage
de Pulcinella
Le personnage d’Arlequin
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