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Point de vue économique 22 septembre 2015 www.desjardins.com/economie
toutefois été différente. Un an pour la récession de 1981-
1982 tandis que celle de 1990-1992 s’est allongée pendant
près de deux ans. Entre-temps, deux reculs trimestriels
d’aflée du PIB réel, dont l’amplitude a été assez faible, ont
été enregistrés en 1989 et en 2001. Finalement, la dernière
récession au Québec, soit celle de 2008-2009 s’est étirée sur
trois trimestres. Même si l’activité économique a reculé de
2,2 % pendant cette période, les dommages ont été assez
limités. Les années 2000 ont donc été caractérisées par une
récession de moindre ampleur qualiée de technique ainsi
qu’une autre de type classique (encadré 1).
PÉRIODES DE RÉCESSION PLUS RÉCENTES
Depuis les années 1970, les cycles économiques du Québec
et du Canada ont été assez bien synchronisés. De plus, l’im-
portance ainsi que la durée des récessions ont été presque
similaires (graphiques 4 et 5). Le commerce extérieur, qui a
graduellement pris de l’importance grâce à l’ouverture des
frontières économiques, a rendu la province et le pays plus
sensibles aux chocs externes. Le poids accru des matières
premières dans l’économie a également accentué l’ampleur
et des cycles. À deux reprises, soit en 1989 et en 2001, le
Québec a toutefois connu une légère récession qui n’a pas
été observée dans l’ensemble du pays.
* Dates des récessions au Québec, presque similaires pour le Canada.
Sources : Département d’économique, Université de Sherbrooke et Desjardins, Statistique Canada et
Desjardins, Études économiques
Graphique 4 – Ampleur des récessions* de 1970 à 2015
au Canada et au Québec
(6,0)
(5,0)
(4,0)
(3,0)
(2,0)
(1,0)
0,0
1974-1975
1979
1981-1982
1989
1990-1992
2001
2008-2009
2015
(6,0)
(5,0)
(4,0)
(3,0)
(2,0)
(1,0)
0,0
Var. du sommet au creux en % Var. du sommet au creux en %
PIB réel
* Dates des récessions au Québec, presque similaires pour le Canada.
Sources : Département d’économique, Université de Sherbrooke, C.D. Howe Institute
et Desjardins, Études économiques
Graphique 5 – Durée des récessions* de 1970 à 2015
au Canada et au Québec
1
2
3
4
5
6
7
8
1974-1975
1979
1981-1982
1989
1990-1992
2001
2008-2009
2015
1
2
3
4
5
6
7
8
Nombre de trimestres Nombre de trimestres
ENCADRÉ 1
UNE RÉCESSION CLASSIQUE OU TECHNIQUE?
Il importe de faire la distinction entre deux types de réces-
sions. Une véritable récession, qualiée de classique, se
caractérise par une forte baisse du PIB réel qui s’échelon-
ne sur plusieurs trimestres consécutifs, dont un minimum
de deux. Celle-ci doit également être accompagnée d’une
détérioration importante de plusieurs autres indicateurs
économiques comme des pertes d’emplois massives, un
recul prononcé des ventes au détail ou une chute des prix
Sources : Département d’économique, Université de Sherbrooke et Desjardins, Études économiques
Graphique 3 – Périodes de récession au Québec de 1948 à 2015
(6)
(5)
(4)
(3)
(2)
(1)
1949
1953
1957-1958
1974-1975
1979
1981-1982
1989
1990-1992
2001
2008-2009
(6)
(5)
(4)
(3)
(2)
(1)
Var. en % Var. en %
Récessions
techniques
Récessions
classiques
PIB réel – Sommet au creux
immobiliers résidentiels. Une récession classique se dis-
tingue par l’amplitude, la durée de la contraction du PIB
réel et par des répercussions importantes dans plusieurs
secteurs de l’économie.
À l’opposé, une récession technique survient aussitôt que
le PIB réel échit pendant au moins deux trimestres d’af-
lée et que les autres indicateurs économiques sont peu
affectés. Par exemple, malgré la récession technique ob-
servée au Canada au premier semestre de 2015, le taux de
chômage est demeuré assez stable et le marché immobilier
a maintenu une bonne activité. Étant donné que le recul
de l’activité économique se concentre dans les provinces
productrices de pétrole ainsi que dans les secteurs des res-
sources naturelles, de la fabrication et de la construction
non résidentielle, les dégâts sont loin d’être généralisés à
l’ensemble de l’économie canadienne.
Au Québec, plusieurs périodes de contraction de l’activité
se sont succédé depuis la n des années 1940, soit un total
de dix phases de récession, dont certaines classiques et
d’autres techniques (graphique 3).