LA Comédies tragiques de Catherine ANNE Page 3
En effet, l’infamie porte ici un double sens, elle serait la situation dans laquelle
le personnage et le comédien se trouvent.
Le comédien dans l’exercice de son travail et le personnage en tant que tel, spolié
dans le
« Grand théâtre » (l. 1),
la scène, où il prend vie grâce à l’acteur.
Cette scène devient alors une mise en abyme du théâtre classique
Tout est là
: « les cheveux blancs très longs », le « costume de « théâtre ».
Catherine Anne, s’est amusée dans la didascalie avec les poncifs du théâtre
classique et de sa représentation.
Les contrastes sont nombreux de façon à marquer les oppositions.
« La vieillesse
»
en est donc la cause et
« la gloire passée »
n’y peut rien,
« il sort de l’obscurité
», « infamie »
étant amplifiée par l’oxymore
« précipice élevé ».
Le passage où intervient en voix off le personnage de l’Immaculée vient donc
perturber l’acteur et le personnage.
Dès la didascalie le contraste est flagrant,
« une voix enthousiaste »
(l. 7) vient
rompre la tristesse de Don Diègue.
C’est la voix de l’Immaculée.
En fait le nom de l’entreprise par antonomase devient celui du personnage.
Une antonomase est une figure de style ou un trope, dans lequel un nom
propre ou bien une périphrase énonçant sa qualité essentielle, est utilisé comme
nom commun, ou inversement, quand un nom commun est employé pour signifier un
nom propre1,2. Certaines antonomases courantes finissent par se lexicaliser et
figurent dans les dictionnaires usuels (« une poubelle », « une silhouette », « un
don Juan », « un harpagon », « un bordeaux », « un roquefort », « le macadam »,
« un gavroche », etc.).
Son double sens ici est intéressant,
immaculée pour la propreté apportée par la société de nettoyage,
et pour le personnage, vierge de toute approche théâtrale, ignorante du
fait.
S’en suivra une discussion sur ce qu’est le travail, le
vrai
.