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La gestion des services informatiques n’est pas une
discipline nouvelle pour les Directeurs des Systèmes
d’Information (DSI). Elle trouve sa source dans le
référentiel des bonnes pratiques ITIL (Information
Technology Infrastructure Library), né à la fin des
années 80 en Angleterre sous la directive du
Gouvernement Thatcher pour permettre aux
administrations et entreprises publiques de réduire
leurs dépenses. Depuis, son adoption de plus en plus
répandue a permis à de nombreux DSI de maîtriser et
d’améliorer la qualité des services fournis. Toutes
les enquêtes soulignent en effet les bénéfices
tangibles apportés par les programmes de
déploiement ITIL : 73% des DSI considèrent que
l’ITIL a eu des impacts positifs sur la qualité des
services (Forrester 2013).
Rappelons toutefois qu’une des finalités d’ITIL
était de transformer la DSI en fournisseur de
services. Sur ce point, force est de constater
que l’objectif n’est pas souvent atteint, comme
en témoignent les études de perception qui montrent
que les DSI sont encore vues comme des fournisseurs
de technologie, focalisés sur leurs problèmes
techniques plutôt que sur la valeur Business et pas
assez orientés client. C’est comme si les démarches
ITSM (Information Technology Service Management)
- mise en place d’une gestion des services
informatiques - avaient oublié le mot Service pour ne
garder finalement que ITM - gestion de
l’informatique -. L’ITIL n’aurait été abordé que du
point de vue des processus, voire de l’organisation,
sans tenir compte du client qui doit pourtant être au
cœur de toute démarche de service. Bref, la DSI
n’aurait-t-elle fait que regarder son nombril ?
Et c’est bien là l’enjeu aujourd’hui : comment
remettre le client au centre de l’organisation
de services telle que prôné par l’ITIL. Le
lancement de l’ITIL v3 2011 va dans ce sens, en
intégrant de nouveaux processus orientés clients
comme la gestion de la relation client, la gestion
financière des services et la gestion du portefeuille de
services. Les outils ITSM sont aujourd’hui conçus
pour permettre une expérience optimale des
utilisateurs par la mise en place de portails self-
service aussi avancés que des sites Web marchands
du grand public. Enfin l’adoption de plus en plus
large du Cloud oblige les DSI à se recentrer sur leurs
clients et moins sur la technologie. Toutes les
conditions sont donc réunies pour que les DSI
engagent leur mue et se focalisent d’avantage sur la
valeur client en se transformant en véritable
fournisseur de services.
C’est sur la base de ce nouveau paradigme que PwC
incite les DSI à aborder leur projet ITSM. C’est une
transformation qui impacte non seulement les
processus et la technologie, mais également
l’organisation, les interactions clients, le
comportement et la culture des équipes. Les
promesses d’une organisation orientée services sont
stimulantes, aussi bien sur le plan de l’efficacité
économique et opérationnelle que sur le plan humain
et méritent que les DSI s’engagent dans cette voie
des nouveaux services.
Edito
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