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Conférence sur le sens de la vie
Qu'est ce que la philosophie ? Comment la définir ?
Il n'existe pas à ce jour de définition précise et consensuelle de la philosophie. C’est un mode
de pensée, un ensemble de réflexions et d’interrogations.
La meilleure réponse que je puisse en donner est que la philosophie est l'art d'observer le
monde pour s'y adapter, au mieux . Bien entendu c'est un vaste programme ;-)
Nous allons donc envisager ce soir certains thèmes pour vous aider à y voir plus clair.
La question principale que tout le monde se pose est le sens de l'existence. Quel est le sens de
la vie ? The meaning of life ?
La plupart des gens en fait ne se posent pas cette question car préfèrent s'en remettre aux
dogmes déjà établis. Ceux que leur culture et leur religion ont établis pour eux, génération
après génération.
Nous les respectons mais l'un ne nuit pas à l'autre, et il n'y a aucun mal à se poser des ques-
tions existentielles.
La vie a t’elle un sens ?
C’est pour tenter de répondre à cette question que j’ai développé une analyse philosophique
sous la forme conviviale d’enquêtes journalistiques. Avec une certaine dose d' humour afin
que ce soit plus accessible et pour ne pas sombrer dans le pompeux académique.
Les thèmes que nous allons donc aborder sont les suivants :
- Quel est le sens de la vie au niveau sociologique ?
- Pourquoi et comment s’acheminer sur les chemins du bonheur
- Quel est notre part d’ interactivité avec le monde qui nous entoure. Quels sont les leviers
philosophiques qui permettent de l’appréhender et de nous y adapter.
- Nous découvrirons ensuite la vision du sens de la vie d’un grand scientifique comme Albert
Einstein et de l’écrivain à succés Bernard Werber.
- Enfin nous résumerons en épilogue ce que cet apport de connaissance nous a révélé.
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1er Thème : - Quel est le sens de la vie au niveau sociologique ?
Pour y répondre je me suis servi de l'ouvrage d’ Henri Laborit " Eloge de la fuite ". Henri
Labori était un neurobiologiste (l'inventeur des tranquillisants) qui était également spécialiste
du comportement humain. Il va ici nous faire part de son analyse de l’homme dans la société,
sous la forme de ce que j’appelle des interview-fiction, dont mon livre « Enquêtes sur le sens
de la vie » est parsemé. Les questions de l’interview ont été inventées mais les réponses sont
conformes à 99 % à ce qu’on dit ou écrit les auteurs interviewés.
Sonia
Bonjour professeur, pour commencer, pourriez-vous nous donner une définition rapide du
"sens de l'existence" pour vous ?
Jacky
Le sujet est bien vaste, mais pour résumer ma pensée, tout tient en ces mots : La seule rai-
son d'être d'un être, c'est d'être !
Heum... Certes ! Et nous n’ignorons pas non plus qu’être ou ne pas naitre telle est la ques-
tion. Méééé plus précisément, qu'est ce qui peut bien pousser l'homme à agir perpétuellement
de façon aussi ...disons "irraisonnée" ?
Et bien la raison source qui le pousse à agir c'est la recherche d'une valorisation de lui-
même. A ses yeux, et à ceux de ses contemporains. Dans la quête de ce but, dans la société, il
lui faudra gravir un à un tous les échelons de la hiérarchie sociale, afin de satisfaire son goût
pour la dominance.
Si son environnement social fait en sorte qu'il ne puisse plus agir d'une façon ou d'une autre,
il se trouvera alors plongé en situation "d'inhibition de l'action".
Il deviendra dés lors violent, soit envers luimême en agissant sur son propre organisme, sous
forme par exemple de dépression ou d'ulcère à l'estomac. Ou bien alors, en agissant "physi-
quement" violemment envers les autres. Dans la mesure la société le lui permet, évidem-
ment !
Evidemment. Mais dans ce cas pourquoi l'homme ne peut-il trouver d’autres moyens plus
pacifiques pour se valoriser sans bousill… heu … sans annihiler les autres ?
Tout simplement parce que s'il est vrai que nous ne sommes que le reflet du regard des
autres, ces autres sont néanmoins nos ennemis, des envahisseurs de notre territoire gratifiant,
des compétiteurs dans l'appropriation des objets et des êtres, que nous désirons.
C’est simple ! Dés que l'on met deux hommes ensemble sur le même territoire, il y aura tou-
jours forcément un exploiteur et un exploité, un maître et un esclave, un heureux et un mal-
heureux. Alors moi je dis qu'il y en a marre des autres ! De cet ennemi sournois au visage
hypocrite, qui sans même nous faire crier, nous tue à petit feu, nous envahi, nous exploite,
nous viole, nous pille, nous bouffe, nous ...
Calmez-vous! Calmez-vous Professeur! Elevons plutôt le débat vers des domaines plus
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harmonieux. Notre monde n’est pas fait que de dominants et de dominés. L’on peut y trouver
également de l’amour par exemp..
L’amour ? Quel amour ? L'amour c'est le mot de passe qui permet d'ouvrir les cœurs, les
sexes, les sacristies et les communautés humaines. C'est un mot qui ment à longueur de jour-
née, et qui a toujours laissé libre cours à la violence. La violence des justes et des bien pen-
sants.
Sans doute, sans doute, Mais d’un autre côté, quoi de plus merveilleux que l'amour ?
Entre deux êtres, par exem ...
Tut tut tut ! L’amour ce n'est que désir et inter-gratification !
Déjà parce qu'il n'existe pas d'espace suffisamment étroit pour enfermer deux êtres à l'inté-
rieur d'eux-mêmes. Dés que cet ensemble s'ouvre sur le monde, celui-ci va en se refermant sur
eux, s'infiltrer entre leur relation privilégiée.
De plus il ne faut surtout pas essayer de faire coïncider cette image avec l'être qui a donné
naissance à cette pulsion d’amour ! Avec ce pauvre homme ou cette malheureuse qui a déjà
fort à faire avec les pulsions que lui dicte son inconscient !
Mouais ! Finalement votre vision du monde n'est pas bien joasse !
Pardon ?
Heuu... Je me disais que le parcours que suit le débat n'est guère gratifiant pour nos egos.
Votre ego n’est jamais que la représentation et la conscience que vous avez de vous-même !
C’est cela oui… mais heuu… en étais-je ? Ah Oui ! Il reste toutefois indéniable que
l’homme demeure néanmoins un être magnifiquement doué. Ne serait-ce que par ses fantas-
tiques possibilités dans le domaine créatif. Parlons de l’art par exemple. N'y a t-il pas ma-
tière à trouver une solution, pour chercher remède à nos souffrances existentielles ?
Il est certain que c'est dans l'imaginaire, bien plus que dans la société qui l'entoure, que
l'homme peut atteindre, sinon le bonheur du moins un mieux-être certain.
(Ouf!)
... car l'imaginaire est cette fonction spécifiquement humaine qui permet à l'homme, contrai-
rement à l'animal, d'ajouter de l'information. De transformer le monde qui l'entoure afin de
prendre la fuite, et ainsi échapper à l'aliénation vers laquelle la société l'encu... pardon... l'ac-
cule !
Certainement méééé, dans ce domaine précis, l'imaginaire ! N’y a t’il ici matière à trouver
heuu... une source afin de mettre fin, enfin à nos angoisses Docteur ?
Non ! Et je suis formel ! Car toute activité créatrice, si elle ne débouche pas sur un pro-
cessus de production de marchandises a peu de chances d'assurer à celui qui l'exprime, une
situation dans le système hiérarchique des dominances .
Encore ! Mais la société pour vous ne se résume donc qu'a une course effrénée de ses cons-
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tituants vers le haut de la hiérarchie. Course dans laquelle l'individu n’aurait finalement au-
cun libre arbitre ? Aucun choix, sinon peut-être celui de s‘assumer en tant que maillon d’une
chaine où il serait totalement passif ?
Tout à fait ! Vous en doutiez ? Hé bien prenez la peine de jeter un regard objectif vers cette
société dans laquelle l’homme vit. Dans cet environnement, c’est déjà très rarement lui qui
choisit le travail qu'il effectuera toute sa vie. Et même si c’est le cas, il sera condamné inévi-
tablement par l'impossibilité dans laquelle il se trouve d’échapper à l'engrenage de la machine
sociale.
Sans doute, mais tout le monde doit bien travailler pour vivre. Et cela n’a pas que des in-
convénients. Karl Marx, je crois ne disait il pas que le travail c’est la liberté.
Quelle liberté ? Celle d’aller consommer ?
Mais c'est bien pour pallier à ses chaines que l'on essaie de compenser cette insatisfaction
narcissique par l’accumulation de biens, dans les pays capitalistes.
Car c’est bien ainsi que vivent les hommes : Prisonniers de la machine qu’ils ont eux mêmes
bâtis .... Du moins tant que l'engrenage fonctionne bien ! Et l’engrenage, c’est bien sûr
l’homme, infime pièce d'une machine appelée société, extrêmement bien huilée.
Aïïï ! Heuuu... Mais tout de même, la société des hommes ne se résume pas à une course
effrénée vers le profit ?
Bien sûr que si ! Or maintenir le profit, c'est mettre à sac la planète sans se soucier de ceux
qui ne possèdent pas l'information technologique. C'est aboutir à la création de monstres éco-
nomiques multinationaux, dont la seule règle est leur propre survie. Survie qui n'est réalisable
que par leur dominance planétaire.
Gasp ! Et pour conclure ce débat sur une note plus optimiste, subsiste t ‘il un espoir
d’évolution positive pour la planète et pour l'homme, subséquemment ?
Très franchement je n'en vois point poindre ... Il me semble cependant, du point de vue
économique, qui est rappelons-le, un domaine primordial pour la survie physique et morale
de l'espèce que... les marchands se sont installés sur le parvis de nos cathédrales et que ce
sont eux qui occupent l'espace jusqu'à l'horizon des terres émergées.
??? ... Oui, charmante parabole bibli… heuu… très habile métaphore professeur mais
pourriez-vous développer un tout petit peu votre idée ? Pour le commun des mortels, que cela
signifie-ce ?
bien, c’est clair. Il me semble qu'aussi longtemps que la propriété privée des matières
premières, de l'énergie, et de l'information technique n'aura pas été supprimée. Aussi long-
temps qu'une gestion planétaire n'aura pas été organisée et établie sous la forme d'une "démo-
cratie planétaire", subsisteront alors des disparités internationales, sources de bien des con-
flits.
Aaah enfin du positif ! Sur ce souhait de démocratie planétaire, je vous rejoins totalem...
Mais, à supposer même que toute propriété privée ou étatique soit supprimée, il restera à
résoudre le système hiérarchique de dominance planétaire qui ne manquera pas alors de s'ins-
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