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tituants vers le haut de la hiérarchie. Course dans laquelle l'individu n’aurait finalement au-
cun libre arbitre ? Aucun choix, sinon peut-être celui de s‘assumer en tant que maillon d’une
chaine où il serait totalement passif ?
– Tout à fait ! Vous en doutiez ? Hé bien prenez la peine de jeter un regard objectif vers cette
société dans laquelle l’homme vit. Dans cet environnement, c’est déjà très rarement lui qui
choisit le travail qu'il effectuera toute sa vie. Et même si c’est le cas, il sera condamné inévi-
tablement par l'impossibilité dans laquelle il se trouve d’échapper à l'engrenage de la machine
sociale.
– Sans doute, mais tout le monde doit bien travailler pour vivre. Et cela n’a pas que des in-
convénients. Karl Marx, je crois ne disait il pas que le travail c’est la liberté.
– Quelle liberté ? Celle d’aller consommer ?
Mais c'est bien pour pallier à ses chaines que l'on essaie de compenser cette insatisfaction
narcissique par l’accumulation de biens, dans les pays capitalistes.
Car c’est bien ainsi que vivent les hommes : Prisonniers de la machine qu’ils ont eux mêmes
bâtis .... Du moins tant que l'engrenage fonctionne bien ! Et l’engrenage, c’est bien sûr
l’homme, infime pièce d'une machine appelée société, extrêmement bien huilée.
– Aïïï ! Heuuu... Mais tout de même, la société des hommes ne se résume pas à une course
effrénée vers le profit ?
– Bien sûr que si ! Or maintenir le profit, c'est mettre à sac la planète sans se soucier de ceux
qui ne possèdent pas l'information technologique. C'est aboutir à la création de monstres éco-
nomiques multinationaux, dont la seule règle est leur propre survie. Survie qui n'est réalisable
que par leur dominance planétaire.
– Gasp ! Et pour conclure ce débat sur une note plus optimiste, subsiste t ‘il un espoir
d’évolution positive pour la planète et pour l'homme, subséquemment ?
– Très franchement je n'en vois point poindre ... Il me semble cependant, du point de vue
économique, qui est rappelons-le, un domaine primordial pour la survie physique et morale
de l'espèce que... les marchands se sont installés sur le parvis de nos cathédrales et que ce
sont eux qui occupent l'espace jusqu'à l'horizon des terres émergées.
– ??? ... Oui, charmante parabole bibli… heuu… très habile métaphore professeur mais
pourriez-vous développer un tout petit peu votre idée ? Pour le commun des mortels, que cela
signifie-ce ?
– Hé bien, c’est clair. Il me semble qu'aussi longtemps que la propriété privée des matières
premières, de l'énergie, et de l'information technique n'aura pas été supprimée. Aussi long-
temps qu'une gestion planétaire n'aura pas été organisée et établie sous la forme d'une "démo-
cratie planétaire", subsisteront alors des disparités internationales, sources de bien des con-
flits.
– Aaah enfin du positif ! Sur ce souhait de démocratie planétaire, je vous rejoins totalem...
– Mais, à supposer même que toute propriété privée ou étatique soit supprimée, il restera à
résoudre le système hiérarchique de dominance planétaire qui ne manquera pas alors de s'ins-