24 avril 2013 – Page 2
En 2013, il faut attendre 30,5 jours en moyenne dans notre pays pour obtenir une IRM
lombaire à réaliser « en urgence » (cf. encadré ci-après). C’est le résultat de l’étude annuelle
menée depuis 10 ans par Cemka-Eval1 pour Imagerie Santé Avenir2.
Une méthodologie éprouvée identique depuis 2003
Un patient disposant d'une ordonnance pour une IRM lombaire à réaliser "en urgence" dans le
cadre d’une recherche d’extension d’un cancer prend un rendez-vous pour la réalisation de cet
examen. Les demandes de rendez-vous pour la réalisation des examens (fictifs) sont
formulées par téléphone en suivant strictement le guide d’entretien suivant rédigé à cet effet :
« La fille du patient explique que son père a été opéré d'un cancer du colon il y a 3 mois et
qu'il présente une douleur lombaire apparue il y a peu. Il a vu son médecin cancérologue il y a
quelques jours qui a beaucoup insisté pour qu'il réalise une IRM lombaire rapidement. Étant
venue se reposer quelques temps chez elle, son père doit bénéficier de cet examen durant ce
séjour. Elle cherche donc le lieu de réalisation le plus proche possible du lieu de ce séjour.
Cette enquête sur les délais est réalisée systématiquement depuis 2003 sur l’ensemble des
services ou cabinets de radiologie disposant d’une IRM.
Quand une structure disposait de plusieurs appareils, elle n’a été contactée qu’une seule fois.
Les rendez-vous obtenus ont été systématiquement annulés à la fin de l’entretien.
Rappelons que le délai d’accès aux examens recommandés pour l’orientation diagnostique et
thérapeutique des patients en cancérologie est un critère de qualité de l’offre de soins. Il figure
depuis plusieurs années dans le Plan Cancer.
Après une très légère baisse en 2012, les délais sont de nouveau à la hausse en 2013 et
s’expliquent notamment par un taux très faible de nouvelles installations : seulement 28
nouvelles installations en un an (+4,5 % soit deux fois moins qu’en 2011) alors que les
besoins ne cessent d’augmenter.
Comme on le voit dans le nouveau Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie récemment
publié par la Société Française de Radiologie et la Société Française de Médecine Nucléaire,
les indications de l’IRM progressent pourtant fortement en radiologie diagnostique comme en
radiologie thérapeutique. L’imagerie, dont l’IRM, est en effet au cœur du parcours de soins du
patient, du diagnostic à la mise en œuvre d’un traitement et à son suivi en passant par le bilan
d’extension des tumeurs.
A l’augmentation et au vieillissement de la population s’ajoutent la forte progression des
indications de l’IRM et le souhait répété des autorités compétentes de diminuer l’exposition
médicale aux rayons ionisants, dans un souci permanent de radioprotection.
30 jours, voire un peu plus, c’est le délai d’attente moyen en dessous duquel, depuis
plusieurs années, il semble impossible de descendre avec les politiques nationales mises
en œuvre.
1 Société de conseil en économie médicale
2 Association Loi 1901 créée en 1999, Imagerie Santé Avenir réunit des professionnels de l’imagerie médicale,
responsables d’une industrie de santé et acteurs de l’offre de soins. Ils mènent au sein d’ISA, une réflexion
conjointe, tel un « observatoire » sur l’imagerie médicale française