LE MONETARISME L’analyse du chômage est surtout due à l’école monétariste et plus particulièrement à W. Phillips. Le courant monétariste est né en réaction à la théorie keynésienne qui considère la politique monétaire du gouvernement comme inefficace, en effet, seules les politiques budgétaire et fiscale permettent au gouvernement de contrôler l’évolution de la conjoncture. En réaction à de telles conceptions, Milton Friedman, de l’Université de Chicago, démontre l’importance économique de la monnaie et l’inefficacité des politiques de conjoncture. Cette école de pensée, née dans les années 1940, reste marginale jusqu’à la fin des années 1960 où un phénomène nouveau apparaît dans les économies développées : la stagflation. Ce phénomène s’exprime comme un développement simultané de l’inflation et du chômage. La théorie keynésienne est inadaptée à expliquer cette situation. Pour Friedman la quantité de monnaie est déterminée par le comportement des autorités monétaires. L’inflation s’explique par une quantité de monnaie dans l’économie trop importante par rapport au taux de croissance réel. Il existe un taux de chômage naturel qui dépend des conditions structurelles de l’économie. Il est impossible de s’en écarter de façon prolongée par la mise en place de politiques conjoncturelles. Toute politique gouvernementale de dépenses publiques est inefficace, car les dépenses supplémentaires financées par emprunt et/ou par impôts ne font que compenser la baisse des dépenses privées (entreprises et ménages), il n’y a donc pas d’impact sur le revenu réel. La seule politique capable de restaurer l’équilibre économique est la politique monétaire qui s’exprime par un taux d’expansion monétaire régulier (création monétaire contrôlée) compatible avec une croissance non inflationniste. Les Monétaristes, à la suite des Classiques, condamnent une présence trop importante de l’Etat dans l’économie car celui-ci perturbe les mécanismes autorégulateurs des marchés permettant de retrouver automatiquement l’équilibre. Les politiques interventionnistes de l’Etat conduisent à des situations inflationnistes sans pour autant résoudre les problèmes de chômage. Le modèle de Friedman s’est imposé comme le modèle de référence aux Etats-Unis et en Grande Bretagne alors que la plupart des pays européens ont préféré un modèle de croissance plus keynésien avec une présence de l’Etat importante dans la vie économique. Néo-classiques Séance 1