
carte (développement de l’hydro-électricité
dans les Alpes) et le pétrole (puits en Asie
centrale).
DOSSIER
Quels transports
pour une économie moderne ?
Ce dossier met en évidence le développement,
la diversication et la modernisation constante
des moyens de transports. Cette « révolution des
transports » permet une intensication des ux
de marchandises, de personnes, d’informations,
indispensables à l’industrialisation. La crois-
sance des échanges impose de disposer
d’un ensemble de communications à quatre
niveaux au moins : à l’intérieur des grandes
agglomérations (tramway, métro, bus), au
niveau national (routes et chemins de fer
surtout), continental et mondial (voies uviales,
routes maritimes, chemin de fer puis avion).
On assiste à une transformation des échelles
de temps : des trajets toujours plus longs
sont parcourus en une durée toujours plus
réduite. Parallèlement, les coûts de transports
baissent, permettant une diversication et
un éloignement des approvisionnements.
L’interdépendance des économies s’accentue
et les rmes multinationales se développent.
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En Angleterre, la première ligne (19 km) est
ouverte en 1821 ; dès 1838 la locomotive North
Star construite par Stephenson tire un train de
80 tonnes à 50 km/h ; et en 1840 apparaissent
les premières voitures spécialement conçues
pour les voyageurs, largement inspirées des
diligences. Le chemin de fer se perfectionne
constamment au l de l’industrialisation,
devenant à la fois plus able, plus rapide et
plus confortable.
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, les
réseaux de chemin de fer se densient consi-
dérablement dans les pays occidentaux qui
s’industrialisent. En 1879, le ministre français
des Travaux publics, Freycinet, lance un
programme d’aménagement de 3 000 km de
lignes secondaires : la longueur totale des
chemins de fer passe de 24 000 km en 1881 à
41 000 en 1911. Cette croissance rapide répond
aux besoins de la population plus nombreuse
et surtout aux mouvements migratoires
interrégionaux, générés par l’industrialisation.
Au lendemain du premier conit mondial, les
réseaux ferroviaires ont atteint leur maximum,
parfois même un suréquipement qui pose le
problème de leur rentabilité économique. Les
constructions de lignes s’arrêtent et durant
les années 1930, des services et des lignes
sont supprimés. Mais c’est après la Seconde
Guerre mondiale que la place du chemin de fer
se rétracte vraiment, subissant la concurrence
de la route.
Le document montre clairement que la
principale période d’expansion du chemin de
fer se situe entre 1870 et 1913 : le maillage
ferroviaire se densie alors considérablement
pour répondre aux besoins des populations
et des industries. On voit également que le
développement des chemins de fer est plus
précoce aux États-Unis, au Royaume-Uni, en
Allemagne et en France.
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Le transport des personnes, mais aussi des
marchandises et des matières premières
impose des infrastructures toujours plus
puissantes. Dès le début du XXe siècle, le Rhin
est aménagé grâce à de multiples ports en
eau profonde et grâce à des canaux : il permet
notamment de relier les régions intérieures,
en particulier la Rhur industrielle, aux grands
ensembles industrialo-portuaires tels que
Anvers ou Rotterdam.
Au XIXe siècle, grâce à un réseau de canaux
très développés, Bruxelles devient le point de
rencontre entre les produits du nord de l’Europe
et d’Amérique (bois, produits manufacturés,
agricoles…), et ceux du sud du pays (charbon,
pierres…). À la n du XIXe siècle, on ressent
donc la nécessité d’entreprendre de grands
travaux pour élargir et approfondir un canal
an de construire une véritable voie maritime et
un port de mer à Bruxelles : jusqu’aux années
1930 au moins, ces infrastructures seront
régulièrement complétées et étendues.
Dès la première moitié du XIXe siècle,
l’extension des grandes villes en Europe
occidentale entraîne le développement de
transports intra-urbains. À Paris, en 1828,
Une économie de production de masse