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Le rôle des actions privilégiées dans votre portefeuille
Les actions privilégiées sont populaires auprès des Canadiens parce qu’elles génèrent des rendements élevés (par rapport
aux obligations et aux CPG) et parce qu’elles bénéficient d’un traitement fiscal favorable. Si elles sont souvent détenues par
les grandes institutions, elles sont aussi appréciées par les particuliers et leurs conseillers.
Les actions privilégiées ont leur place dans un portefeuille diversifié, mais leurs avantages sont contrebalancés par un
risque plus élevé, une liquidité moindre et une plus grande complexité que les placements à revenu fixe traditionnels. Nous
abordons ici les risques et les avantages des actions privilégiées et offrons des suggestions aux Canadiens qui souhaitent
ajouter cette catégorie d’actifs à leur portefeuille.
Que sont les actions privilégiées?
Les actions privilégiées peuvent être émises par n’importe quelle entreprise mais, au Canada, les principaux émetteurs sont
les banques, les compagnies d’assurance, les sociétés de services publics et les sociétés de télécommunications. Comme
les actions ordinaires, mais contrairement aux obligations, les actions privilégiées sont négociées en bourse. Toutefois, au
Canada, le marché des actions privilégiées est petit (61 milliards de dollars) par rapport au marché des actions ordinaires
(1,9 billion de dollars).
Les entreprises émettent des actions privilégiées pour plusieurs raisons. D’abord, elles leur permettent de mobiliser des
capitaux sans émettre de nouvelles obligations, ce qui accroîtrait leur ratio dette/capitaux propres et pourrait inquiéter les
analystes de crédit. Elles permettent également de reporter les dividendes en périodes de difficulté financière, ce qui est
préférable que de se retrouver en défaut de paiement sur ses obligations puisque l’entreprise émettrice n’est pas obligée
de faire faillite si elle reporte ses dividendes. En outre, les actions privilégiées présentent l’avantage de ne pas diluer les
bénéfices de l’entreprise : si les bénéfices augmentent, les actionnaires privilégiés continueront de recevoir uniquement le
dividende fixe et les actionnaires ordinaires auront plus d’argent à partager.
Les actions privilégiées sont des titres hybrides qui ont à la fois des caractéristiques des obligations de sociétés et des
caractéristiques des actions ordinaires. Il est donc utile de les présenter en les comparant à ces deux types de titres que
nous connaissons mieux.
• Comme les obligations, les actions privilégiées s’accompagnent généralement de flux de revenu prévisibles, ce qui
explique qu’elles sont souvent considérées comme des placements à revenu fixe.
• Contrairement aux obligations, les actions privilégiées n’ont généralement pas de date d’échéance.
• Le prix d’émission des actions privilégiées est généralement de 25 $, ce qui correspond à leur valeur au pair.
• Comme les obligations de sociétés, les actions privilégiées reçoivent des notes standard de la part des analystes
de crédit, ce qui permet aux investisseurs d’évaluer le risque de défaut de chacune d’elles.
• Comme pour les actions ordinaires, le revenu tiré des actions privilégiées est considéré comme un dividende, et
non comme de l’intérêt.
• La plupart des actions privilégiées donnent droit à des dividendes cumulatifs, ce qui signifie que si l’entreprise ne
procède pas au paiement des dividendes prévus, elle est obligée de les payer ultérieurement avant de verser des
dividendes aux actionnaires ordinaires.
• En cas d’insolvabilité de l’entreprise, les actions privilégiées ont priorité de rang sur les actions ordinaires uniquement
et sont subordonnées à toutes les catégories de titres à revenu fixe (voir le tableau à la page suivante).