Pour aller plus loin :
Les arguments utilisés par A. Wegener ne sont pas si évidents. Si dans l’Atlantique, ces arguments
sont efficaces, il n’en est pas de même partout ailleurs. Mais la principale faiblesse que présente la
théorie de Wegener est liée à la raison véritable de la dérive des continents : il impute, à l’époque,
l'origine de ces mouvements aux marées lunaires. Cette hypothèse par trop inexacte permet aux
géophysiciens opposés à cette idée (dont notamment le Britannique Harold Jeffreys) de la torpiller
en « démontrant » qu'elle est physiquement irréalisable. De plus, les données sismiques démontrent,
à cette époque que le globe terrestre est solide. Cette opposition forte a eu pour conséquence de
conforter pour un temps la communauté des géologues sur ses positions « antimobilistes ».
Bien plus tard, Wegener trouvera cependant un soutien dans la communauté scientifique qui
montrera la réalité d’un mouvement de la surface du globe.
Le modèle de la tectonique des plaques s’imposera progressivement par l’accumulation de données
la plupart venant des observations de l’océanographie naissante dès les années 1950
Parmi les grands artisans de la construction du modèle de la tectonique des plaques, on trouve Harry
Hammond Hess, un officier de marine et géologue américain (1906-1969). Lors de ses nombreuses
plongées, ses observations l’amenèrent à affirmer que le plancher océanique traduisait des
mouvements de convection du manteau terrestre : les dorsales mettaient en évidence les courants
ascendants et les fosses océaniques les courants descendants. La croûte océanique, créée au niveau
des dorsales et enfouie au niveau des fosses océaniques, était continuellement recyclée alors que la
croûte continentale, à cause de sa légèreté, était condamnée à dériver à la surface de la Terre. Il
proposa ainsi un modèle de l'étalement des fonds océaniques. Le rapport de Hess a été très
controversé : il a déclenché une révolution en sciences de la terre.
Il restait à entreprendre une exploration systématique du plancher océanique, notamment par un
programme de forages profonds qui débutera dans les années 1960 ! Harry Hess en était un grand
partisan
Nous partons bientôt vers le Pacifique au dessus d’un rift qui porte sont nom : Hess Deep Rift !