De la dérive des continents à la tectonique des plaques (histoire d

De la dérive des continents à la tectonique des plaques
(histoire d’un concept scientifique)
L’idée d’une « dérive des continents » a été émise par Wegener en 1912. La plupart des géologues s’y opposèrent. Elle
ne fut reconnue que cinquante ans plus tard et approfondie pour conduire à la théorie de la « tectonique des plaques »
Les documents proposés présentent les arguments accumulés jusqu’à 1962.
Vos connaissances de collège vous permettront de comprendre ces documents et de remplir le tableau suivant.
Après 1962 de nombreux autres arguments en faveur de cette théorie ont été apportés. Vous les étudierez cette année en
1ère S.
1492 : découverte de l’Amérique.
XVIème siècle : premières cartes révélant une ressemblance entre les côtes est et ouest de l’Atlantique.
1620 : le philosophe Francis Becon remarque les similitudes de forme entre les continents.
1668 : Francis Placet pense que l’Atlantique s’est formé par effondrement, après le déluge, de la partie centrale d’un bloc
continental.
1858 : Antonio Snider constate des ressemblances entre fossiles de plantes américaines et européennes. Il imagine qu’après un
déluge, une gigantesque cassure a fracturé le continent originel dont les blocs se sont écartés.
Au début du XXème siècle, les scientifiques montrent que les
ensembles géologiques d’Amérique du Sud et d’Afrique sont
en continuité parfaite.
Pour Wegener 1912, physicien, météorologiste, toutes les terres
émergées étaient regroupées à la fin de l’ère primaire en un supercontinent qu’il dénomma Pangée . Le schéma ci-dessous est la
reconstitution qu’il en proposa en 1929. Les continents actuels
seraient des blocs provenant d’une fracturation de la Pangée. Ils
auraient dérivé à la surface du globe comme d’immenses radeaux
sous l’effet des forces liées à la rotation de la Terre.
Bordas 1°S p290
Arguments paléo-climatiques de Wegener
Les sables désertiques, les roches évaporitiques (sel gemme, gypse), les charbons, les récifs et les moraines glaciaires, tous âgés de
plus de 200 millions d’années, constituent des marqueurs climatiques spécifiques de la période de leur formation. La distribution
actuelle de ces formations géologiques s’explique aisément si l’on admet que les masses continentales étaient regroupées.
Moraines glaciaires
Récifs
charbons
Sables désertiques
sel, gypse
Nathan 1°S p309
Ci-dessous : arguments paléontologiques de Wegener
Distribution des divers fossiles animaux et végétaux de plus de 200 millions d’années. La présence de l’océan Atlantique actuel
constitue un obstacle infranchissable à la dispersion des reptiles terrestres et des plantes.
Cynognathus
Glossopteris
Mesosaurus
Nathan 1°S p309
L’hypothèse de Harry Hess en 1962.
Harry Hess était professeur de géologie à l’Université de Princeton. Il commandait, pendant la seconde guerre mondiale, un sousmarin de la marine américaine et, à l’occasion de ses missions, il levait la carte bathymétrique des zones où il croisait dans le
Pacifique Sud. La découverte des reliefs sous-marins : dorsales, fosses, pics sous-marins, etc.) l’amena à s’interroger sur l’origine
de cette topographie étonnante.
Alliant ses connaissances géologiques à ses observations, il en vint à proposer en 1962 l’hypothèse du « double tapis roulant » des
fonds océaniques qui s’inspire du modèle de Holmes.
Modèle proposé par Holmes en 1945.
Arthur Holmes était professeur de géologie à l’Université d’Edimbourg et spécialisé dans l’étude de la chaleur interne du globe.
Pour lui, les matériaux du manteau, surchauffés par la radioactivité et devenus « fluides », se déplaceraient lentement en
profondeur. Ces mouvements de convection sous la croûte continentale auraient provoqué sa fracturation en plusieurs morceaux
qui auraient ensuite dérivé. Le magma basaltique montant dans les fractures formerait le nouveau plancher océanique qui
s’élargirait progressivement, éloignant les continents les uns des autres. Holmes envisage même que dans certaines régions du
globe, il doit y avoir des zones de destruction de la croûte terrestre qui compensent son mécanisme de formation puisque le globe
terrestre a un volume constant.
Ce modèle était, en 1945, prémonitoire et relativement proche du modèle actuel de la tectonique des plaques, mais Holmes n’avait
pas les données pour le démontrer.
Bibliographie : « la dérive des continents » de Irène Kiefer ; Bibliothèque documentaire de l’école des loisirs