tunnel publicitaire). La publicité concurrentielle étudie plus particulièrement les
mécanismes et les effets que provoque cette concurrence au moment de l’encodage, du
traitement et de la récupération des items en mémoire. L’impact de la publicité
concurrentielle est principalement évalué en termes d’attitude, de comportement et de
mémorisation explicite.
La majorité des recherches menées dans le domaine de la publicité concurrentielle a
traité du cas de marques appartenant à la même catégorie de produits. Les résultats
montrent de façon homogène la présence d’un phénomène particulier qui réduit le
niveau de rappel et de souvenir du nom de la marque, des attributs de la marque, du
slogan de la marque, etc. Décrit comme une interférence, le phénomène peut rendre plus
difficile, la récupération d’une donnée précise disponible en mémoire. Parfois d’ailleurs,
la tentative échoue (McGeough, 1931 ; Melton et Irwin, 1940). L’inaccessibilité n’est
pas imputable à l’écoulement du temps depuis le dernier contact. Elle est du à la
compétition entre nouvelles et anciennes données en mémoire, particulièrement lorsque
celles-ci sont conceptuellement similaires (Bettman, 1979 ; Percy et Rossiter, 1980 ;
Bagozzi et Silk, 1983) au niveau des attributs du produit (Keller, 1987 ; Burke et Srull,
1988) ou de l’exécution publicitaire (Kumar, 2000). L’interférence concurrentielle ne
provoque pas forcément un résultat défavorable. Elle peut être bénéfique pour la
mémorisation explicite d’une nouvelle caractéristique introduite dans le panier
d’attributs du produit (Jewell et Unnava, 2003), ou l’apprentissage du slogan de la
marque (Dahlén et Rosengren, 2005).
2.2. Effet de l’interférence concurrentielle sur la mémorisation explicite du nom des
marques familières
La familiarité avec une marque reflète un certain niveau d’expérience directe et
indirecte avec un produit.
Les connaissances admises en publicité concurrentielle suggèrent que l’intensité de
l’interférence varie selon le degré de familiarité envers la marque. Effectivement, il a
été montré à plusieurs reprises que son impact est le plus fort pour les annonces de
marques non familières (Keller, 1987, 1991 ; Burke et Srull 1988 ; Laroche et al. 2006).
Par contre, les résultats ne sont pas homogènes pour les annonces de marques
familières : parfois épargnées par le phénomène (Kent et Allen, 1994 ; Laroche et al.
2006), parfois touchées (Kumar et Krishnan 2004).
La modération de l’interférence concurrentielle imputée à la familiarité de la marque
peut laisser penser que celle-ci va aussi réduire le phénomène pour ce qui concerne la
récupération en mémoire du nom de la marque. Cependant, les consommateurs se
trompent souvent au profit de la marque proéminente dans la catégorie de produits.
L’erreur d’attribution serait imputable à la plus grande robustesse du lien entre
l’annonce publicitaire et la catégorie de produits, par rapport à celui entre la publicité et
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