richard iii - loyaulté me lie

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RICHARD III - LOYAULTÉ ME LIE
William Shakespeare / spectacle de Jean Lambert-wild, Élodie Bordas,
Lorenzo Malaguerra, Gérald Garutti, Jean-Luc Therminarias & Stéphane Blanquet
Photo et installation PASCAL COLRAT assistante Mélina Faget
3 novembre > 3 décembre 2016
Tél. 0 1 4 3 7 4 9 9 6 1
t h e a t re d e l a q u a r i u m . co m
CYCLE SHAKESPEARE
3 novembre > 3 décembre 2016
RICHARD
III
LOYAULTÉ
ME
LIE
d’après
de William Shakespeare
Richard III
spectacle de Jean Lambert-wild, Élodie Bordas,
Lorenzo Malaguerra, Gérald Garutti,
Jean-Luc Therminarias & Stéphane Blanquet
du mardi au samedi à 20h
(relâche les dimanches et lundis)
durée 2h
en prélude >
Hamlet
Transgression
adaptation et mise en scène Jacques David
Opéra & Théâtre
d’après William Shakespeare (Hamlet),
Heiner Müller (Hamlet-Machine)
et Frantz Schubert (Winterreise)
jeudi 3 novembre
& les mardis, mercredis, vendredis et samedis à 19h
(relâche les jeudis, dimanches et lundis)
durée 35 mn
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> contact presse
ellesdeux
Fabiana Uhart
> [email protected]
06 15 61 87 89
JEUDI 3 novembre Générale de PRESSE
TARIFS
> RICHARD III - LOYAULTÉ ME LIE
22€ / 15€ (+ 65 ans, collectivités et associations, à partir de 4 personnes) / 12€ (étudiants,
demandeurs d’emploi, intermittents - 1 Ticket-Théâtre(s)) / 10€ (scolaires)
• ABONNEMENT SAISON : 3 spectacles 36 €, spectacle supplémentaire 12€
> HAMLET TRANSGRESSION
10 € (tarif unique), 5 € associé à une place de Richard III - Loyaulté me lie (hors abonnement)
LOC.
> en ligne theatredelaquarium.com
> par téléphone 01 43 74 99 61, du mardi au vendredi 14h à 19h
et pendant les représentations : du mardi au samedi de 14h à 19h
ACCÈS
19h > HAMLET TRANSGRESSION
20h > richard iii - LOYAULTÉ ME LIE
> NAVETTE CARTOUCHERIE AU M° CHÂTEAU DE VINCENNES (LIGNE 1)
gratuite, elle circule régulièrement entre l’arrêt Château de Vincennes
(sortie n°6 du métro) et la Cartoucherie 1h avant et après le spectacle
Théâtre de l’Aquarium
La Cartoucherie
route du champ de manœuvre
75012 Paris / 01 43 74 72 74
> www.theatredelaquarium.com
> Facebook, Twitter
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richard iii - loyaulté me lie
d’après Richard III de William Shakespeare
traduction et adaptation Gérald Garutti et
Jean Lambert-wild (Ed. Solitaires Intempestifs)
un spectacle de Jean Lambert-wild, Élodie Bordas, Lorenzo Malaguerra, Gérald Garutti,
Jean-Luc Therminarias & Stéphane Blanquet
direction Jean Lambert-wild, Lorenzo Malaguerra et Gérald Garutti
avec Élodie Bordas et Jean Lambert-wild
musique et spatialisation en direct Jean-Luc Therminarias,
scénographie Stéphane Blanquet & Jean Lambert-wild,
lumière Renaud Lagier,
costumes Annick Serret-Amirat,
maquillage Catherine Saint-Sever,
armure en porcelaine de Limoges conçue, dessinée et peinte par Stéphane Blanquet,
accessoires et marionnettes Stéphane Blanquet & Olive
© Tristan Jeanne-Valès
Un clown face à un clown. Un acteur face à une actrice. Lui se prend pour Richard III. Elle, pour tous les autres. L’un et
l’autre sont pris dans la machinerie d’un théâtre magnifique et fou qui est à l’image de l’ivresse du pouvoir. Lui accomplit son
ascension irrésistible vers le sommet de l’État alors que son clown plonge dans les abîmes du tragique. Elle a plus d’un tour
dans son sac, elle se métamorphose, elle change de costume en un clin d’oeil, elle incarne une myriade de personnages,
elle brandit des fantômes protéiformes aux textures tant matérielles qu’immatérielles. Ensemble, ils ont pour objectif de
construire leur propre Richard III. Et puis il y a cette machine à jouer, ce castelet, merveille d’inventivité d’où jaillissent des
fantoches, s’ouvrent des trappes et apparaissent des amusements de fête foraine. Le décor, ce troisième personnage, est un
partenaire indispensable au couple d’acteurs – et au public. Il permet non seulement d’offrir au jeu son plus beau terrain, mais
il offre aussi à la communauté des spectateurs le miroir magique de sa propre existence.
production > Théâtre de l’Union - Centre Dramatique National du Limousin, Comédie de Caen - Centre Dramatique National de Normandie,
Futureperfect Productions, Le Volcan - Scène Nationale du Havre, L’Espace Jean Legendre - Théâtre de Compiègne, Le Théâtre du Crochetan à
Monthey, Les Halles de Schaerbeek- accélérateur culturel européen, Bruxelles, La Compagnie C(h)aracteres, Futureperfect. Avec le soutien
pour la réalisation de l’armure de Richard III de la manufacture PORCELAINES DE LA FABRIQUE. Avec le soutien pour la résidence à Austin et la
tournée aux USA : du Fusebox Festival, de l’University of Texas, Austin (département théâtre et danse) et du Consulat général de France à Huston.
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LES PARTENAIRES DE LA CRÉATION
> LE PARTENARIAT AVEC FRANCE 3 LIMOUSIN
≈ UN DOCUMENTAIRE (52’) AUTOUR DE LA PRODUCTION DE
CETTE PIÈCE : L’étoffe des rêves, chronique d’une aventure
théâtrale
Jean Lambert-wild est un homme de théâtre, comédien, poète,
scénographe, performeur atypique dans le théâtre français.
Depuis plus de dix ans, il trace un chemin foisonnant, ambitieux
et très personnel sur les tréteaux de France et d’ailleurs. Au
Théâtre de l’Union – Centre Dramatique National du Limousin,
il entame la création avec ses camarades d’un monument du
répertoire classique : Richard III de William Shakespeare. C’est
ce parcours, semé d’embûches et de rebondissements, que le
film va faire vivre au plus près, au plus intime. Tour à tour drôle,
épique, touchant... violent parfois mais vibrant toujours, le film
nous emmène au cœur d’une aventure théâtrale singulière.
Un film de François Royet / Coproduction : France Télévisions,
Supermouche Productions, Théâtre de l’Union – Centre
Dramatique National du Limousin Avec le soutien de la Région
Limousin, en partenariat avec le CNC Avec la participation du
Centre national de la cinématographie et de l’image animée
Écriture et réalisation : François Royet
Diffusion (en cours)
≈ LES CARNETS DE BORD
Les carnets de bord accompagnent la création comme une
restitution collective de cette aventure partagée. Ce sont des
instantanés du processus de création. Ils nous permettent de
déambuler entre les champs d’expérience coopérative et la
cartographie intime de chacun. Ils nous permettent d’être les
témoins de l’alchimie du théâtre. Embarquez à bord de cette
aventure théâtrale et découvrez les coulisses de cette création :
construction du décor, traduction de l’oeuvre, fabrication des
costumes...
© Tristan Jeanne-Valès
La création du spectacle Richard III - Loyaulté me lie est
accompagnée et soutenue par France 3 Limousin qui s’engage
aux côtés du Centre Dramatique National du Limousin dans une
démarche commune de développement et de soutien à la création
artistique, inscrite dans les missions de ces services publics. A
l’heure de la Nouvelle Aquitaine, cette synergie montre la volonté
et le dynamisme qui animent les différents acteurs concourant à
la création et à la culture de nos territoires.Ce partenariat réunit
France 3 Limousin et le Théâtre de l’Union - Centre Dramatique
National du Limousin, autour de plusieurs engagements :
> RICHARD III EN ARMURE DE PORCELAINE
Richard III revêt sa part de fragilité lorsqu’il se pare de son armure en
porcelaine conçue par Stéphane Blanquet et réalisée par Christian
Couty et Monique Soulas.
Ce costume, du jamais vu sur une scène de théâtre, a été
confectionné à Limoges, la capitale française de la céramique
et de la porcelaine. Le directeur des ateliers de la manufacture
« Porcelaines de la fabrique » a ouvert ses portes à Christian Couty,
créateur céramiste, qui, habitué aux projets insolites, a travaillé plus
de sept mois pour adapter le processus de fabrication aux exigences
de la scène. L’armure ornementée de motifs réalisés au «bleu de
four» s’accorde au pyjama rayé du clown de Jean Lambert-wild et
contraste avec l’univers rouge et vert du décor.
www.porcelainesdelafabrique.com
Récits en photos et en vidéos sur le site de France 3 Limousin :
http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/richard-3-loyaulte-me-lie
≈ UN WEBDOCUMENTAIRE
produit par France 3 Limousin avec le concours de France
Télévisions Editions Numériques qui retrace toute l’aventure
de cette création en éditorialisant l’ensemble des matériaux
disponibles. Cette création bénéficie du soutien du réseau
Canopé.
≈ UNE CAPTATION
produite par France 3 Limousin & le Théâtre de l’Union – Centre
Dramatique National du Limousin diffusée lors de la 4e édition
de « Coups de Théâtre » sur les antennes de France Télévisions
du 23 au 29 mai 2016.
Diffusion (en cours)
> LE TEXTE
a été traduit de l’anglais par Gérald Garutti & Jean Lambert-wild,
publié aux Solitaires Intempestifs en janvier 2016 suivi d’un essai de
Raymond Geuss.
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GÉNÈSE D’UN PROJET
*Entretien avec Jean Lambert-wild
© Tristan Jeanne-Valès
fidèle à ses engagements. Il y a de la cruauté dans la fidélité,
c’est cruel pour lui, c’est cruel pour les autres. Il est avalé par
sa solitude, ses peurs, et il est en outre totalement possédé
par sa volonté. Ces fureurs, ces brutalités, ces meurtres, ces
malédictions, ces présages, ce monde qui décline, cette ombre
qui s’avance, ce royaume qui se fend… Au milieu de tout cela,
il devient une figure sacrificielle, presque carnavalesque,
avec tout ce que cela véhicule d’attirant, de repoussant, de
monstrueux, de drôle, de navrant.
Vous évoquez ce projet d’adapter Richard III depuis plus de
deux ans maintenant ; toutefois, le projet a quelque peu changé
depuis cette première phase. Il se rapproche presque plus d’une
Calenture maintenant...
En effet ! Je serai sur scène, ou plutôt mon clown sera sur scène.
Le spectacle commencera avec mon clown, enfermé comme
toujours dans son pyjama, et pendant la première scène, on pourra
entendre ce cauchemar que fait Richard III : tous les spectres
qui le hantent. Pendant ce cauchemar, sa jambe sera coupée et
il se réveillera boiteux. Alors commencera le monologue initial.
Ce personnage est dans un espace d’enfermement tant réel que
mental, et il se réinvente un monde.
Votre idée initiale était de n’avoir qu’un seul comédien
sur scène, accentuant ainsi cette idée de solitude, mais il me
semble que cela aussi ait changé ?
À partir de ce cauchemardesque moment de solitude initiale, les
personnages qui peuplent la pièce de Shakespeare émergeront
de mille et une façons… Et ce notamment à travers la présence
de la comédienne Élodie Bordas, avec qui je partagerai le plateau.
Ce qui m’intéresse dans ce duo, c’est de parvenir à créer une
relation entre les deux personnages qui rappelle celle du Fou et
du Roi Lear, mais aussi celle de Sancho Panza et Don Quichotte
ou encore Sganarelle et Don Juan. Des figures habitées par une
fable qui les dépasse.
Comment en êtes-vous venu à la conclusion qu’il vous fallait
incarner Richard III ?
J’ai lu la biographie qu’a écrite l’historien Paul Murray Kendall, et
j’ai découvert que Richard III, le personnage historique, accordait
une grande importance aux présages. C’est une dimension qui
m’habite moi aussi. Si je joue, c’est qu’il y a des présages qui
m’ont signalé que je devais le faire. J’ai par ailleurs découvert que
sa devise était « Loyaulté me lie ». C’est une devise incroyable !
Et il est vrai qu’il était un être extrêmement loyal dans un
monde déliquescent. Kendall fait aussi mention d’une naïveté
redoutable dont Richard III faisait preuve. Découvrir sa devise
m’a fait comprendre les identifications que mon clown et moimême pouvions avoir avec lui. Fondamentalement, il se trouve à
l’intersection de plusieurs mondes, à défendre seul un pont qui
s’effondre et sur lequel les armées s’élancent. Il est jusqu’au bout
Élodie Bordas est une nouvelle addition à votre famille de
collaborateurs. Comment avez-vous pris cette décision ?
Il y a une fureur qui nous lie tous les deux… Élodie Bordas
est d’une monstruosité sensible : elle peut en une seconde
représenter une vision totalement fantasmée d’une femme
fragile et dans la seconde suivante devenir un démon, puis
une sorte de clown… Elle possède en elle des beautés et des
laideurs. Ce qui est intéressant dans notre relation, c’est la
façon dont nous allons nous entraîner l’un l’autre dans des
spirales où il ne sera plus possible de savoir qui fait corps avec
quoi. Nous sommes deux jolis furieux qui savons qu’on peut
travailler ensemble sans nous dévorer. Nous construisons
ensemble, tels deux clowns en miroir. Élodie Bordas n’est
pas une comédienne que l’on dirige : il faut la convoquer,
nourrir son imaginaire et à un moment, il y a quelque chose
qui se déploie… Et alors, elle se met au bon endroit. Ce qui
m’intéresse c’est de générer une soif de poésie immense, où le
plateau soit un endroit hors du commun.
Ce qui vous avait attiré dans la pièce, c’était aussi le pouvoir
de la langue originale…
Nous avons travaillé à rendre en français cet effet que possède
la langue de Shakespeare. C’est une langue qui griffe, non pas
comme une main qui de l’extérieur grifferait le visage, comme
c’est le cas de la langue d’Antonin Artaud, mais une griffure
plus subtile, de l’intérieur. C’est une langue qui opère comme
un pic, comme un vers, elle s’insinue à l’intérieur et il faut
ensuite vivre avec.
Ce projet est une version du Richard III de Shakespeare :
comment allez-vous représenter la multitude de personnages
qui peuplent l’original ?
Nous nous sommes rendus en résidence à Austin, où nous
avons
travaillé avec Future Perfect et Wayne Ashley. Nous avons
mené des expériences avec le logiciel d’animation d’images
avec lequel ils travaillent, Faceshift, et il va être intéressant
maintenant d’explorer les espaces sur lesquels on peut projeter
ces images, explorer comment rendre l’espace scénographique
aussi difforme et tordu que ne l’est le personnage de Richard
III. Ce qui rend ce logiciel si intéressant, c’est qu’on sent la
présence de l’acteur dans l’image. Il y a un fantôme, c’est
essentiel.
6
UNE DÉMARCHE COLLABORATIVE
*Entretien avec Lorenzo Malaguerra
Richard III – Loyaulté me lie - est le troisième projet que vous
montez en collaboration avec Jean Lambert-wild. C’est en
outre la deuxième fois que vous le dirigez en tant qu’acteur.
Quels sont, pour vous, les défis à relever dans cette tâche qui
consiste, en partie, à intégrer une esthétique qui est celle de
Jean Lambert-wild ?
J’aime cette façon collaborative de travailler, que je trouve saine
et qui permet de ne pas placer son ego au mauvais endroit. Je
crois en outre qu’il est beaucoup plus efficace de mettre ses
forces là où elles ont les meilleures chances d’être utiles. Je me
sens à l’aise dans la direction d’acteurs, beaucoup plus d’ailleurs
que dans la scénographie. Et diriger Jean Lambert-wild est un
réel plaisir car c’est un acteur d’une très grande souplesse et qui
a également de la puissance.
Quels sont, selon vous, les principaux défis à relever dans le fait
de traduire et d’adapter le texte original ? Comment faire vôtres
les mots de Shakespeare, construire une version du texte qui
puisse s’inscrire dans l’esthétique et la poétique si particulières
de Jean Lambert-wild ?
Il y a quelques années, en 2008, j’ai monté Roméo et Juliette,
en collaborant avec Yves Sarda pour totalement retraduire le
texte. De ces séances de traduction, je garde en moi le génie
de cette écriture qui, non seulement produit des métaphores
saisissantes, mais où la sonorité même des mots et des phrases
éclaire la situation théâtrale. Il est extrêmement difficile de
rendre cela en français. C’est pourquoi je pense qu’un poète
doit intervenir dans la traduction, pour trouver les équivalences
de ces fulgurances. Pour tout dire, il est essentiel que Jean
Lambert- wild accompagne le travail de traduction : je trouve
vraiment intéressant que le personnage de Richard III écrive luimême son texte, si je puis m’exprimer ainsi. J’ai le sentiment que
c’est de cette façon que Shakespeare a écrit cette pièce : Richard
III est un esthète, dans ses actes, dans sa pensée, dans sa parole.
du théâtre. Le seul problème de la technologie sur scène, c’est
qu’il lui faut être plus forte que les acteurs pour ne pas être
ridicule, pour ne pas sonner faux ou superfétatoire. En outre, et
c’est un point important, elle est chronophage. Pour ne pas
sombrer corps et biens, il est essentiel de prendre en compte la
place et le temps qu’elle occupe dans les répétitions. Ce qui est à
mon goût important, dans la façon dont Jean Lambert-wild utilise
la technologie, c’est qu’elle crée de l’étrangeté et ajoute une
étonnante dimension archaïque au spectacle. Il s’agit réellement
d’une technologie théâtrale, et pas seulement de machines qui se
superposent au théâtre. Les fantômes technologiques font partie
intégrante de la machine festive qui unit à la fois l’imaginaire, le
toc, le criard et l’élégance du clown.
Comment concevez-vous le principe de collaboration qui préside
à tous les projets de Jean Lambert-wild ? Quels sont, pour vous,
les points importants de ce principe de collaboration, et est-ce
un format auquel vous êtes vous-même habitué ?
Le point important est qu’un spectacle de théâtre est une
entreprise collaborative. Même lorsqu’on est seul à mettre en
scène, on expérimente avec cela. Sans nécessairement parler
de collectif, je trouve beaucoup plus intéressant de se mettre à
plusieurs pour réfléchir à un problème. C’est selon ces procédés
que la science fonctionne, et de la même façon le théâtre
s’apparente à une démarche qui pose des hypothèses théoriques
que le plateau vérifie. Je trouve cette démarche collaborative –
telle que je l’expérimente avec Jean et son équipe – bien plus
riche qu’une approche qui privilégie un démiurge solitaire, ce qui
a fait la tradition du metteur en scène le siècle passé.
Comment travaillez-vous avec la technologie ? Est-ce un
élément avec lequel vous avez l’habitude de travailler ?
Comment s’inscrit-elle, visuellement, dans votre approche du
plateau et des dynamiques dramatiques ?
L’aspect technologique du spectacle est le domaine de
Jean Lambert-wild. Puisque la technologie fait partie de notre
quotidien, il n’y a pas de raison qu’elle ne fasse pas aussi partie
© Tristan Jeanne-Valès
S’agit-il d’un défi de ne diriger que deux acteurs pour
représenter tous les personnages qui peuplent la pièce
originale ? Et comment travaillez-vous avec les « fantômes »
qui hantent votre version ?
J’ai l’impression que de n’avoir que deux interprètes pour cette
adaptation est une excellente idée. Un comédien pour interpréter
Richard III, et une comédienne comme écho déformant des
fantasmes du premier. Je pense que cela offre beaucoup de
clarté à cette pièce foisonnante. En outre, s’il n’est pas possible
d’embaucher une quarantaine d’acteurs pour représenter une
quarantaine de personnages, je pense alors qu’il faut savoir être
radical dans l’autre sens. Élodie Bordas est une actrice qui est
capable de tout jouer, sans pour autant se métamorphoser du tout
au tout. Il ne s’agit pas ici de faire un numéro de transformisme,
mais plutôt d’incarner le cauchemar récurrent de Richard. C’est
une posture d’actrice très difficile à tenir. Bien sûr, nous allons
nous attacher à mettre en place des codes simples et lisibles
pour chacun des personnages qu’elle interprétera. Mais ce qui
est essentiel, c’est qu’Élodie Bordas comme Jean Lambert-wild
doivent être synchrones dans la grande tempête de folie où la
pièce bascule peu à peu.
7
FACE À FACES
© Tristan Jeanne-Valès
*Entretien avec Élodie Bordas
S’agit-il de votre première collaboration avec Jean Lambert-wild ?
Oui. Savez-vous comment nous nous sommes rencontrés ? Nous
étions, avec le metteur en scène Christian Geffroy Shlittler en
représentation à la Chaux-de-fond, et il nous fallait jouer devant
des directeurs de salle. Jean Lambert-wild a vu la représentation,
un peu par hasard. Nous avons ensuite mangé tous ensemble,
et il a annoncé, « Je vous prends ». Evidemment, j’étais un peu
incrédule… Mais cela s’est vraiment fait !
Pouvez-vous m’en dire plus sur cette découverte pour vous
de la technologie ? Comment l’intégrez-vous à votre travail de
comédienne ?
J’ai d’abord trouvé que la place de l’acteur n’était pas tout à fait la
même. En outre, Jean Lambert-wild m’a proposée d’être plus
qu’une interprète, et de vraiment être collaboratrice du projet, au
même titre que Lorenzo Malaguerra, Gérald Garutti, Jean-Luc
Therminarias et Stéphane Blanquet. Cela sous-entend que je
vais avoir un regard sur le tout, m’intéresser à l’adaptation que
nous allons faire ensemble, au côté visuel du spectacle, et du
même coup essayer de comprendre la technique. Car à Austin,
ça m’a tout d’abord semblé appartenir à deux mondes distincts :
je regardais de loin les expérimentations technologiques que
Jean Lambert- wild et son équipe menaient, en me demandant
comment j’allais moi pouvoir jouer avec ces personnages, ces
fantômes qui apparaissaient… À force, toutefois, mon imaginaire a
commencé à se construire avec la technologie, et maintenant ces
fantômes sont de réels partenaires de jeu.
Ce projet de monter Richard III a connu plusieurs phases de
développements… et finalement, la boucle est bouclée : c’est le
clown de Jean Lambert-wild qui va apparaître sur scène. Quelle
est votre relation avec ce clown, et le fait qu’il fasse partie de ce
que Jean Lambert-wild nomme son autobiographie fantasmée ?
C’est une question qui prend bien la mesure de la difficulté de
cette tâche… Il y a eu un moment, lors de la résidence à Austin,
où soudainement je n’ai plus su quelle était ma place, tout était
très fragmenté. Je voyais l’intérêt de la technique, l’effet que
ces personnages allaient pouvoir avoir, la dimension onirique…
Je voyais très bien son clown, à force d’entendre Jean Lambertwild m’en parler, je le voyais et j’en étais touchée, cette dimension
autobiographique est très forte, et je voyais en outre le désir de Jean
Lambert-wild que nous travaillions ensemble. Mais je n’arrivais
pas à relier tous ces points. J’ai trouvé que ce jeu de miroir pouvait
être intéressant mais je ne voulais pas apparaître comme une pâle
copie. Je me suis alors dit qu’il me fallait peut être trouver mon
clown. Mais comment trouve-t-on son clown ? Suffit-il de décider
de se peindre le visage, de s’habiller d’une certaine manière ? Je
pense que ça doit venir de quelque chose de plus profond. Et puis il
m’a fallu lui avouer que je n’aime pas particulièrement les clowns !
Pour moi, de par leur maquillage, d’emblée, ils disent que tout est
permis, dans l’excès. Et cette surabondance… C’est comme s’il y
avait quelque chose qui s’annulait.
Mais vous continuez cependant à n’être que deux sur scène, en
miroir l’un par rapport à l’autre…
Oui ! Et ce que Jean Lambert-wild avait aimé dans le projet dans
lequel il m’avait vu jouer : nous reproduisions différents univers de
jeu, dans un travail de copie, et il m’a donc vu incarner des formes
de jeu et des personnages très divers, alors que lui-même se sent
au contraire unique dans son personnage, dans son clown, duquel
il ne veut pas sortir. Il a aimé chez moi cette multiplicité. Mon
amour du théâtre est vraiment parti du déguisement : apparaître
toujours différemment. C’est là aussi que j’ai trouvé quelle relation
je pouvais avoir avec la technologie : c’est moi qui vais la faire
apparaître. Elle n’arrive pas comme quelque chose d’extérieur, je
serai une sorte de magicienne qui est là pour permettre au clown
de jouer cette histoire. Ce que je trouve intéressant, c’est que cela
veut aussi dire ne pas incarner véritablement les personnages, ce
qui n’empêchera pas la sincérité dans le jeu, mais va permettre
des extravagances, un jeu libéré, très grand.
Et de vraiment mettre en relief le fait qu’il s’agit d’un Richard III
à quatre mains, tout un univers déployé par un clown et
son double. Il ne s’agit pas du clown et d’une multitude de
personnages, mais de deux personnages dont l’une qui incarne
une multitude de fantoches, de marionnettes, pour créer cet
univers.
Je trouve très intéressant que Jean Lambert-wild en soit venu
à se dire que le clown devait jouer, et que du coup, il le force à
s’ouvrir et s’interroger… En effet, il va devoir le faire dialoguer,
le faire regarder, découvrir comment le clown entre en relation
avec l’autre. C’est aussi en cela que le titre résonne: Myself upon
myself… À partir du moment où son clown n’est plus seul, il est
regardé par quelqu’un. Il entre vraiment en relation.
Pour Jean Lambert-wild, les collaborations et les rencontres
arrivent quand elles doivent arriver, à la fois par chance mais
jamais totalement par hasard. Il est intéressant qu’il m’ait décrit
cette rencontre quasiment dans les mêmes termes que ceux que
vous venez d’employer !
La confiance qu’il accorde aux rencontres est vraiment très
belle. C’est lié à sa curiosité et c’est quelque chose qui me plait
beaucoup, parce que malgré son expérience et son savoir-faire, il
a cette curiosité de vouloir, exactement comme dans la pièce, être
changé par les autres et par les rencontres qu’il fait, et je trouve
cela vraiment extraordinaire.
De cette rencontre naît donc votre collaboration, qui est
encore une fois un principe auquel Jean Lambert-wild est très
attaché. Avez-vous surtout une expérience du plateau en tant
qu’interprète, ou avez-vous aussi une expérience d’écriture de
plateau ?
J’ai une expérience très limitée de l’écriture de plateau. C’est
la première fois, vraiment, comme cela. Pour moi le métier de
comédien ne consiste pas à être seulement interprète. Pour
que les choses soient bien faites, il y a un moteur à enclencher,
à l’intérieur de mon imaginaire et de ma sensibilité. C’est la
première fois que je vais avoir une telle marge de liberté et
d’expression dans le processus même de travail, et j’en suis
vraiment ravie, c’est une grande chance pour moi. C’est d’une
grande richesse et participe à un idéal de répétition que j’ai : ce qui
va naître n’aura pu être anticipé par aucun des collaborateurs de
l’équipe : c’est l’association, l’échange, l’assemblage, d’univers et
de sensibilités, de pensées, qui va permettre quelque chose dont
personne auparavant ne pouvait avoir le détail, tout en conservant
le caractère et l’esthétique très particuliers à Jean Lambert-wild.
*EXTRAITS DES ENTRETIENS AVEC L’ÉQUIPE / Propos recueillis par Eugénie Pastor
L’équipe de création, unie par la force d’une vision partagée, nous livre ici son approche de la pièce.
Retrouvez l’intégralité des entretiens Richard III – Loyaulté me lie sur le site Jean Lambert-wild & associés http://www.lambert-wild.com
8
LE DESSEIN SECRET DE RICHARD III
Vengeance contre sa famille, dont Richard constitue le rejeton
monstrueux, difforme et diffamé, maudit par sa mère dès sa
naissance, écarté par ses frères, conspué par tous. Vengeance
contre le monde qui l’a vomit sans lui laisser la moindre place,
si bien qu’à défaut d’espace propre, c’est l’univers entier que le
paria réclame désormais pour champ, dût-il, à cette fin, faire
place nette de tout.
Le mal surgit dès lors chez Richard comme un projet négatif, par
contre-coup, en réaction à l’outrage que lui a infligé le monde.
D’entrée de jeu, le protagoniste se déclare « déterminé à être
un scélérat » (« determined to be a villain »). Déterminisme
inexorable d’une fatalité transcendante (« déterminé » =
prédestiné) ou choix volontaire d’une conscience libre («
déterminé » = résolu), la plongée dans le mal peut s’interpréter
dans les deux sens – une ambivalence que laisse ouverte le
génie shakespearien. Demeure l’exigence de pureté (au sens
alchimique) dans le mal : dans sa radicalité démoniaque et sa
perversion sadique, cette « scélératesse nue» (« naked villany »)
vise par ses « méfaits » (« mischiefs ») à provoquer la haine, la
mort et la ruine universelles.
La destruction : telle s’avère alors la fin poursuivie par Richard,
dont le couronnement, loin d’endiguer la soif de crimes, en
précipite au contraire l’ivresse. Prétendant au trône, Richard
Gloucester pouvait avoir, pour ses meurtres, la faible mais réelle
justification de l’ambition. Devenu roi, Richard III n’a même plus
cette excuse quand, avec une gratuité qui choque jusqu’à son
âme damnée l’ayant porté au pouvoir, son cousin Buckingham, il
glisse du fratricide dynastique à l’infanticide familial. Destruction
des siens, donc, mais bien davantage, destruction de tout,
destruction sans objet autre qu’elle-même, comme si Richard
aspirait à la fin du monde – au néant. Comme si le projet politique
«traditionnel », l’usurpation de la couronne et sa conservation
despotique (le projet de Macbeth, cet autre héros du mal, lui en
revanche « encore jeune dans le crime »), ne servait qu’à masquer
un projet autrement plus radical, métaphysique celui-là :
l’anéantissement total. Sous la pulsion d’accumulation, la fureur
de destruction. Sous l’ambition tyrannique, la furie nihiliste.
Avec, inévitablement, au bout du chemin, l’auto-anéantissement.
Sa propre destruction, ainsi se révèle l’issue fatale, et peutêtre le désir secret de Richard. Évidé par un manque essentiel
impossible à combler, grevé par une lacune ontologique
qui le laisse à jamais «tronqué» («curtail’d»), « inachevé »
(« unfinish’d »), « à peine à moitié fait » (« scarce half made up »),
Richard, hanté par ce néant qui l’habite, s’éreinte à le combler par
la néantisation du monde – sans jamais parvenir à calfeutrer ni
même à réduire cette béance intérieure, qui, au final, l’engloutit.
Comme s’il n’avait (r)avalé le plein du monde que pour se punir
de cette entaille essentielle, de ce défaut d’être – au point d’en
imploser. Richard III – un trou noir.
Ne lui reste donc plus que le jeu, autrement dit, le théâtre. Et
peut-être est-ce là sa dernière et primordiale volonté. Peu
avant de mourir, tourmenté par les spectres de ses victimes,
désespéré, Richard déchoie de la maîtrise virtuose du Je à
l’éclatement tragique du Moi, de la duplicité au déchirement.
Désormais, « Me » ne peut plus rien pour sauver « Myself »,
puisque « je ne trouve en moi-même aucune pitié pour moimême ». Le comédien souverain polymorphe a dégénéré en
pantin aliéné démantibulé. Lui qui savait parler à tous, et d’abord
au public, ne parvient même plus à se parler à lui-même.
Cependant, auparavant, tout au long de sa trajectoire, en un feu
d’artifices, Richard aura brillé en acteur roi : puissance de jeu
infinie, art suprême de la métamorphose, plasticité illimitée,
excellence rhétorique, maestria de la double adresse, génie de
l’improvisation, invention dramatique, brio des masques, palette
des registres, sens du coup de théâtre…
Moi en majesté – il prononce plus de vers dans son seul premier
acte que Macbeth durant toute sa tragédie -, Richard III fascine
tant son public, qu’il captive à chaque tour et adresse, que ses
proies, qu’il joue en les rembarrant (ses neveux, Buckingham), en
les renversant (Clarence, Hastings, Edouard) ou en les retournant
(Lady Anne, le Maire). À l’irrésistible séduction du Vice – allégorie
héritée du Moyen Âge – il ajoute l’humour ravageur du Joker, qui
d’un seul trait peut teinter de comique jusqu’au pathétique. Ce «
vilain » magnifique, à la cruauté et à la drôlerie perverse, règne
en pur maître du jeu. Nul étonnement, dès lors, si le spectateur
ne le voit quitter la scène qu’avec un soulagement mêlé de
regret – non sans éprouver quelque coupable sympathie pour cet
éblouissant démon de théâtre, envers ce héros qui a voulu se
jouer de tout.
Gérald Garutti
© Tristan Jeanne-Valès
Au fond, que veut Richard ? Car d’emblée, Richard veut –
absolument. Et cette volonté absolue, il nous l’adresse. De
prologue en monologues, de confidences en apartés, il s’expose
pur projet, « profond dessein » (« my deep intent ») déployé en
« intrigues » (« plots »), au point de ne plus pouvoir jurer que
par « l’avenir » (« the time to come»). Monstre de théâtre, ce
héros diabolique se pose par éclairs en phénomène de foire :
il se construit par déclarations d’intentions – ses actes n’en
sont que l’éclatante exécution. Pour lui-même et pour nous,
il se fait oracle de son sort, auteur de son univers, metteur en
scène de ses prouesses. Richard nous promet l’impossible et il
le tient. Richard veut l’impensable et il l’obtient. Mais que veut-il
vraiment ? Sous l’étalage du désir – la conquête, le pouvoir – et
le plaisir du show, se cache cependant, dans l’abîme intérieur,
une autre aspiration – « un autre dessein, étroitement secret »
(« another secret close intent »), que Shakespeare évoque sans
jamais le révéler.
Le pouvoir joue certes comme clair objet du désir, d’autant
plus attirant qu’il s’avère massif et interdit. Cette couronne
d’Angleterre qui ne devait pas lui échoir, Richard l’arrache
au destin en supprimant un à un les héritiers légitimes, issus
de son propre sang – frères et neveux de sa famille York,
au besoin en les faisant s’entretuer. Reste que la jouissance
machiavélique ne cesse nullement avec l’obtention du trône,
preuve que cet objet de conquête, la royauté – ravie par force
stratagèmes, manipulations, duperies et crimes – ne vaut qu’au
premier degré de lecture. La vengeance s’impose alors comme
ressort sous-jacent.
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LE CARROUSEL DE RICHARD
Il est un troisième personnage dont on a peu parlé jusqu’à présent. Personnage bien matériel pourtant et toujours présent : le décor. Celui
imaginé par Stéphane Blanquet pour ce spectacle est conçu comme une véritable machine à jouer, permettant une très grande variété
de possibilités de jeu, de placement, d’amusement et de surprises. Le décor de Richard III –Loyaulté me Lie est inspiré du clown de Jean
Lambert-wild. On imagine mal ce clown évoluant au sein d’un décor classique, d’un château ou d’un univers totalement réaliste. Et puis
Shakespeare résiste beaucoup à l’esprit de sérieux, même dans ses pièces les plus tragiques. Il existe toujours une scène de formidable
drôlerie qui succède ou précède le meurtre le plus ignoble. Il était pour nous absolument essentiel de mettre le décor à la fois au diapason du
clown et à ce que raconte la pièce. Nous l’avons donc placé au centre d’une façade de carrousel salon– à l’image d’un train fantôme ou d’un
palais du rire – du même type que ceux qu’on peut encore trouver aujourd’hui dans les fêtes foraines itinérantes. Il est également fortement
inspiré du dispositif élisabéthain qui permet aux acteurs d’intégrer le public dans les situations jouées. Dans ce théâtre-là, le quatrième mur
n’existe pas et il est absolument fondamental que le décor « pousse » les acteurs vers le public plutôt que de les en éloigner.
Une autre caractéristique du décor de ce spectacle est qu’il emploie à la fois des techniques très classiques (jeux de rideau, transformations
mécaniques, changements rapides) et actuelles (projections, travail élaboré du son, effets spéciaux). Cette rencontre entre techniques
classiques et actuelles crée un choc étrange qui humanise les effets numériques et décale des effets théâtraux connus.
LA COMPOSITION DE JEAN-LUC THERMINARIAS
Depuis sa rencontre avec Jean Lambert-wild en 1998, Jean-Luc Therminarias collabore à la plupart de ses créations.
Dans Richard III - Loyaulté me lie, les sons électros-acoustiques et la spacialisation de l’espace réalisée en direct, créent un monde
inquiétant et réservent ainsi une place capitale aux spectres et fantômes qui tourmentent Richard III. Jean-Luc Therminarias accompagne
le travail d’Elodie Bordas dans sa traversée des mutiples personnages qu’elle interprète, en digitalisant sa voix. Il est au service de
cette adaptation dramaturgique, en utilisant les entresorts du théâtre pour nous faire entendre les autres personnages de la pièce. Sa
recherche sonore nous relie à la magie de l’imaginaire de Shakespeare. Il a intégré dans le décor conçu par Stéphane Blanquet des
instruments de musique qui se mettent à jouer tout à coup et contribuent à nous donner la dimension vivante de ce tableau qui s’anime
sous nos yeux.
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L’équipe de création
JEAN LAMBERT-WILD
Poète, dramaturge, homme de théâtre, Jean Lambert-wild déploie une puissance de jeu, aussi insolite qu’étourdissant, au travers de
son clown endiablé. Depuis janvier 2015, Jean Lambert-wild dirige le Théâtre de l’Union – Centre Dramatique National du Limousin et
l’Académie de l’Union – École Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin. Sa volonté est de faire vivre cette devise héritière de
l’ancienne coopérative de l’Union : «Le plus grand bien pour le plus grand nombre».
ÉLODIE BORDAS
Comédienne de talent, Elodie Bordas maîtrise avec grande sensibilité l’art de la métamorphose. Formée à la Section Professionnelle
d’Art Dramatique de Lausanne, elle a joué sous la direction de Christian Geoffroy-Schlittler, Philippe Luscher, José Lillo, Daniel Wolf,
André Steiger, Fabrice Huggler, Valentin Rossier, Eric Salama, Georges Brasey, Marc Liebens, Michel Kullman, Dominique Ziegler,
François Rochaix, Oskar Gomez Mata, Philippe Bischo, Manfred Karge, Alain Maratra, Jean Liermiee, Hervé Loichemol et Françoise
Courvoisier...
LORENZO MALAGUERRA
Lorenzo Malaguerra dirige avec générosité des projets artistiques ambitieux et novateurs. Depuis 2009, Lorenzo Malaguerra est le
directeur du Théâtre du Crochetan à Monthey (Suisse). Il a mis en scène une quinzaine de spectacles (Koltès, Claudel, Sophocle,
Shakespeare...). Très actif dans le monde musical, il signe des mises en scène de spectacles lyriques. Après La Sagesse des abeilles
(2012) et En attendant Godot (2014), Richard III - Loyaulté me lie (2016) est sa troisième collaboration artistique avec Jean Lambertwild. Ils vont signer ensemble la création de Roberto Zucco de Koltès au Myeongdong – theatre de la National Theater
Company of Korea à Séoul en 2016.
GÉRALD GARUTTI
Auteur, dramaturge, traducteur, metteur en scène, il est le directeur de la compagnie C(h)aracteres. Ses mises en scène mettent en
valeur un théâtre de texte et de langue tout en nuance et en engagement. Il a créé, en anglais, Roberto Zucco de Koltès, Richard III de
Shakespeare, et The Fall of the House of Usher d’Edgar Poe. Récemment, il a écrit et mis en scène Haïm – à la lumière d’un violon et
mis en scène Lorenzaccio de Musset. Il dirige le département Arts et Humanités à l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques
du Théâtre (ENSATT), ainsi que le département Théâtre à Sciences Po Paris..
STÉPHANE BLANQUET
Depuis 1988, le plasticien Stéphane Blanquet crée un dense foisonnement d’images, de sons et de formes : installations multimédia au
MAC Lyon, au SAM (Singapour) et bientôt au Centre Pompidou (Paris), peinture murale au Museumsquartier (Vienne), films d’animation…
Uneœuvre saisissante et protéiforme montrée de San Francisco à Tokyo. De sa rencontre avec Jean Lambert-wild en 2003 naissent une
complicité fertile et de nombreux spectacles (Comment ai-je pu tenir là-dedans ?, War Sweet War, Mon amoureux noueux pommier…)
avec Blanquet impliqué dans la réalisation, la scénographie, la création de costumes de scènes et l’écriture de plateaux. Il est par
ailleurs « directeur oculaire » du Théâtre de l’Union.
JEAN-LUC THERMINARIAS
Compositeur associé au GMEM (centre national de création musicale de Marseille) de 1989 jusqu’en 2011, il est amené à collaborer
avec des compositeurs ou des instrumentistes aussi différents que Marius Constant, David Moss, Ali N. Askin, le Quatuor Hélios... Il est
compositeur résident à la Fondation d’Art H. Clews et à l’Atlantic Center for the Arts (Florida) en compagnie de Robert Ashley. Depuis
sa rencontre avec Jean Lambert-wild en 1998, il collabore à la plupart de ses créations.
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EN PRÉLUDE
Hamlet Transgression
Opéra & Théâtre
d’après Hamlet de William Shakespeare, Hamlet-Machine de Heiner Müller et Winterreise de Frantz Schubert
adaptation et mise en scène Jacques David
dramaturgie Élise Blaché, scénographie Emmanuelle Debeusscher, costumes Agnès Marillier, lumière Laurent Nennig, son
Christophe Séchet, arrangements musicaux du Winterreise de Franz Schubert par Excursus (Laurence Malherbe, Laurent David,
Faro, Éric Groleau)
avec la soprano Laurence Malherbe,
la comédienne Dominique Jacquet
et le musicien électroacousticien Christophe Séchet
production > Théâtre de l’Erre, avec le soutien de la Ville de Paris, d’ARCADI et de la SPEDIDAM
Hamlet doit urgemment venger son père, mais il lui faudra cinq actes et des
années pour passer à l’acte !… Entre temps, combien de mots (« Words, words,
words…») pour retarder le passage à l’acte, pour trouver une échappatoire,
pour contourner l’impuissance ?! Hamlet n’est-il pas la figure même du
poète qui tente de nommer le présent, à défaut de pouvoir agir sur lui ? Dans
l’extraordinaire Hamlet-Machine d’Heiner Müller, le « héros » se verra réduit
à bredouiller un dérisoire « blablabla » face au spectacle des « ruines de
l’Europe ». Comment ne pas entendre en écho le sublime Voyage d’hiver de
Schubert, où le poète est sans cesse rejeté à la marge du monde et de l’amour :
impuissant. Bouleversant.
© Théâtre de l’Erre
Jacques David et Dominique Jacquet se consacrent depuis des années
à l’écriture contemporaine (Marcus Köbeli, Wajdi Mouawad, Anne-Marie
Kraemer, Lars Norén, Philippe Minyana…) et aiment mettre en regard les
auteurs vivants et ceux du répertoire : Christophe Pellet / H. Ibsen, Philippe
Minyana / Ovide, Matt Cameron / S. Beckett.
Leur rencontre avec l’étonnante soprano Laurence Malherbe est à l’origine
de ce nouveau dialogue entre passé et présent qu’est cet oratorio, Hamlet
Transgression : la comédienne Dominique Jacquet fait converser Müller et
Shakespeare (à travers les figures d’Hamlet, de Claudius, d’Ophélie), tandis
que la chanteuse Laurence Malherbe (qui fréquente autant l’opéra que la
scène rock et jazz, telle une Nina Hagen cru 2016) réinvestit le chef-d’œuvre
de Schubert en une version cold-wave progressive et électrisée (grâce à
l’excellent quartet Excursus).
> 10€ (tarif unique) / 5€ si vous enchaînez avec Richard III - Loyaulté me lie
SAISON 2016/17 > FICTIONS RÉELLES
theatredelaquarium.com
Le Théâtre de l’Aquarium est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication (Direction Générale de la Création Artistique),
avec le soutien de la Ville de Paris et du Conseil Régional d’Île-de-France / licences 1033612-1033613-1033614
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