Saïda Jawad est née en France à Roubaix dans le Nord,
ses parents venaient du sud, ils sont marocains.
Très tôt, son père a l’idée de la “ marier ” avec la France
en lui mettant dans les bras un gros accordéon. Pendant
plus de dix ans, elle supportera cette union arrangée où
se mêlent obéissance, labeur, détestation mais aussi
découverte de la scène et de ses plaisirs.
À vingt ans le divorce est consommé : elle range son accor-
déon sous son lit et se consacre à sa vraie passion le théâtre.
Après le conservatoire de Roubaix et de nombreuses
représentations d’Antigone au théatre 8O d’Amiens, la
jeune fille s’installe à Paris où depuis 1998 elle tourne
dans de nombreux films ou téléfilms.
Epaulée par Charles Nemes, Monsieur Accordéon est sa
première écriture. Avec des mots simples, directs, parfois
naïfs mais toujours authentiques et émouvants, elle racon-
te cette liaison improbable avec ce “ monsieur accor-
déon ” qu’on lui a imposé.
Jacques Décombe la met en scène dans cette pièce à
deux personnages où face à un partenaire (Eric Laborie),
tantôt complice, tantôt inquisiteur elle nous entraînera
dans son petit monde chaleureux, drôle et attachant où se
mêlent des parents inquiets et résignés, une tata mer-
veilleuse, un professeur au nez rempli de trésors et une
Marseillaise applaudie par Pierre Mauroy sous le pâle
soleil du Nord… Des éclats de comédie humaine,
accompagnés par son piano à bretelle soutenu musica-
lement par Vincent Préciozo.
De ce gros accordéon qu’on lui a collé sur le dos telle une
chrysalide, elle sortira bientôt, les ailes froissées de notes
et de mots.
Ses ailes, elle les déploiera à partir du 15 février sur la
scène du Splendid… Vers où ? Inch’allah…
Gérard Jugnot
MONSIEUR
ACCORDEON