Edmond Trembleau est né dans le Loiret en juillet 1881. Ancien militaire, il a servi
comme artilleur durant la Grande Guerre (1914 – 1918). Après ce conflit, il acquiert
une exploitation agricole au hameau de la Croix-Blanche, près de Paley, dans le
canton de Lorrez-le-Bocage. De son mariage naîtront deux fils.
Homme de gauche, il est déçu par le radicalisme et adhère à la SFIO. Peu surpris
par la défaite française de 1940, il n’a alors de cesse de se rattacher à un groupe de
Résistants, recherche difficile en dépit de fréquents déplacements à Paris.
En décembre 1942, Edmond Trembleau héberge un aviateur britannique, confié par
un ami de Villemaréchal. Il l’intègre à une filière d’évasion grâce à un réserviste de
Lorrez-le-Bocage.
Le STO lui fournit d’autres occasions de résister spontanément. Ainsi, il héberge
souvent des réfractaires chez lui dès janvier 1943. Par ailleurs, le « père »
Trembleau organise le ravitaillement local, moud le grain lui-même, vend librement
son lait et refuse de fournir quelque denrée que ce soit aux Allemands.
Le contact, motivé par une idéologie commune, s’établit enfin avec le groupe de
résistant de Voulx, composé de Marcel Pouvreau et son épouse Maryvonne, de
Charles Dumart, d’Henri Soutan puis de Paul Pigelet. Après quelques hésitations, le
groupe du « père » Trembleau rallie le mouvement clandestin « Volontaires Paysans
et Ouvriers » (VPO) créé dans le Loiret par le colonel Marc O’Neill et animé par
Gilbert Gallairdon depuis Souppe-sur-Loing.
Edmond Trembleau renforce le groupe déjà existant, d’une dizaine de résistants de
Paley, six de Villemaréchal, réfractaires, parents et amis dont Gilbert Rolland, André
Mulot, Albert Aujardin …
D’autre part, Gilbert Gallairdon s’était déjà illustré dans la recherche de sites destinés
à accueillir des parachutages clandestins. Les terres isolées de la Croix-Blanche
offrent un excellent terrain, dissimulé par des arbres et des replis du sol.
Immédiatement adopté et agréé par les services anglais comme terrain de
parachutage, le secteur de la Croix-Blanche devient un lieu privilégié de la
Résistance.
Stèle de la Croix-Blanche
C’est avec le concours de la gendarmerie qu’ont lieu les parachutages du 23 juin
1944 (message sur la BBC : « ce garçon mange trop ») et du 24 juillet (message :
Gilbert est un grand Homme »).
Deux agents intégrés à l’opération du Sussex - destinée à éclairer la progression