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donc, le pictogramme CHAT est placé dans un cadre qui
contiendra le pictogramme PLURIEL (figure 4).
2. Si un ou plusieurs mots renvoient à une entité féminine,
alors ces mots sont placés dans un cadre qui contiendra
l’indication FEMININ (figure 4).
Si nous nous intéressons maintenant aux opérateurs verbaux,
dans la grammaire catégorielle, l’opérateur de négation,
idempotent, portera plusieurs types suivant qu’il agit sur un
verbe transitif, intransitif, ou sur d’autres unités syntaxiques
(noms ou adjectifs, par exemple non-voyant, …). L’opérateur de
négation, qui ne porte que sur le prédicat verbal, décorera le
cadre du verbe (figure 5).
III. CONCLUSION
Notre objectif, dans cette traduction du texte vers les
pictogrammes, est de donner à voir le plus clairement possible le
sens du texte initial, en affectant les images des mots du lexique
des opérations grammaticales que ces mots subissent dans leur
mise en texte. Nous avons voulu justifier notre démarche
d’analyse syntaxique par une grammaire catégorielle, qui retient
des syntagmes nominaux clos à plusieurs niveaux, et des
opérateurs. La lisibilité et l’interprétation du « texte » doivent
être possibles à des lecteurs de niveaux différents. Un lecteur
sensible seulement au lexique lira les pictogrammes lexicaux, les
plus visibles, en construisant une interprétation moins riche que
le lecteur qui tiendra compte des indications grammaticales. Si
nous prenons l’exemple de la lexie châteaux de sable, dans
laquelle sable spécifie le château, il est important de marquer
cette spécification. Dans la figure, nous avons ajouté un cadre
pour marquer cette lexie, alors que l’indication représentant le
complément de nom pourrait suffire. Nous visons une
compatibilité avec la langue : la compatibilité des opérations
syntaxiques propagées comme celles du genre et du nombre est
respectée dans cette présentation. Les temps verbaux sont
indiqués, ainsi que la négation du prédicat verbal si elle est
présente.
Le calcul catégoriel que nous venons de présenter, illustré par
l’écriture pictographique, dégage les mots-opérateurs de la
langue, les mots-opérandes (les noms), et les syntagmes
nominaux clos. Il fait bien apparaître la structure
opérateur/opérande de la langue, structure qu’il faut respecter
pour construire un texte à partir de pictogrammes et dont on ne
peut pas faire l’impasse dans un véritable apprentissage.
L’évaluation de ce logiciel se fait en continu et en boucle, par
des professionnels participant de près à ce projet, et aussi par des
personnes volontaires qui ont demandé à le tester. Les remarques
sont étudiées et contribuent à en faire évoluer les facilités
d’emploi. La seule véritable contrainte que nous nous imposons
est de ne pas nous écarter du système de la langue, en inventant
un nouveau langage. Proposer l’accès à la langue ne signifie pas
l’imposer. Qui peut le plus peut le moins : l’utilisateur n’est en
aucune façon tenu de respecter la grammaire si l’utilité de cette
grammaire lui échappe. Sa production sera alors plus simple ;
elle permettra de connaître son style d’expression et ses
possibilités réelles et pourra parfois imposer à ses interlocuteurs
un effort de compréhension.
Si l’utilisateur en a les capacités cognitives, il pourra construire
du texte véritable et s’insérer ainsi dans les pratiques de
communication de notre société.
REFERENCES
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première partie : mise en place des concepts à partir d’exemples.
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