AVIS D’EXPERT
Paris, le 27 octobre 2008
Par Silvère Baudouin
Président de Keyyo Business
Le protocole SIP, une technologie d’avance
Le protocole SIP (
1/ Pouvez-vous nous
expliquer en quoi
consiste le protocole
SIP ?
1/ Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le protocole SIP ?
Il faut savoir que pour transmettre de la voix sur un réseau IP, deux protocoles au moins sont
requis : un pour la signalisation, un autre pour la transmission de la voix.
Le SIP acronyme de Session Initiation Protocol se charge de la signalisation. Il permet
d’établir, de modifier ou de terminer une session multimédia qui peut être un appel
téléphonique entre deux équipements. Des messages sont ainsi envoyés, pour accepter ou
refuser un appel, indiquer une occupation, pour l’identifier ou pour choisir un mode de
compression (Codec) … Les messages peuvent être beaucoup plus complexes en cas de
transfert d’appel, de conférence…Le SIP normalise donc ces messages, leurs envois et
leurs réponses.
Le SIP définit également une architecture composée de 3 types d’équipements qui vont
dialoguer en SIP :
Des User Agents (ce sont des téléphones, des soft phones, des caméras vidéo… donc des
équipements qui peuvent communiquer entre eux).
Des Registrar dont le rôle est de mémoriser l’emplacement (adresse IP) des User Agents.
Les User Agents ont la charge de s’identifier à l’aide de leur URI SIP (très similaire à une
adresse email. Exemple : sip:33172387701@keyyo.net) et de signaler leur emplacement
auprès du Registrar.
Des Proxy SIP qui servent d’intermédiaire entre deux User Agents. Le proxy interroge alors
le Registrar pour localiser le destinataire puis relaye les messages entre les User Agents.
Le protocole SIP (Session Initiation Protocol) est souvent
utilisé dans les télécommunications multimédia (son,
image, etc.). Il est depuis 2007, le protocole le plus utilisé
pour la téléphonie par Internet (la VoIP).
Keyyo Business, 1
er
e-opérateur en France de téléphonie
sur IP pour les entreprises, fait le point sur cette
technologie sur laquelle la société s’appuie depuis 2005.
Pour comprendre la logique du SIP, il n’est pas inutile de s’intéresser à sa paternité. Il est
défini par l’IETF (Internet Engineering Task Force, l’instance internationale en charge des
protocoles de l’Internet) et sa philosophie est bien celle de l’Internet. D’ailleurs, le SIP
présente de fortes similarités avec le Http (dont il partage par exemple les codes d’erreur).
Les messages sont au format texte, il s’appuie sur les protocoles de l’Internet comme http ou
SSL pour l’authentification, SSL, PGP, S/MIME pour le cryptage ou DNS SRV pour le
partage de charge.
Le SIP peut être assez déroutant lorsque l’on vient du monde de la téléphonie, car il se veut
ouvert, simple et versatile et dépasse largement le cadre de la téléphonie. Son but est
d’établir une session entre deux équipements (cette session pouvant transporter de la voix,
de la vidéo, de la messagerie instantanée, de la réalité virtuelle…). Le SIP s’est ensuite
enrichi pour pouvoir traiter les problèmes spécifiques de la téléphonie en ayant parfois
recours à des artifices.
2/ Quelles ont été les évolutions depuis le protocole H.323 et MGCP ?
Plus ancien que le SIP le protocole de signalisation H323 est développé par l'ITU
(International Telecommunication Union). Le H323 est issu des protocoles traditionnels
(ISUP, ISDN) qui au cours des décennies n’ont cessé de se développer et de s’améliorer.
Conçu pour être robuste et inter opérable il est parfaitement adapté à la téléphonie et à sa
transition sur l’IP cependant, à la différence du SIP, il intègre moins d’informations et ne
permet pas d’exploiter totalement la richesse de l’IP au travers de la convergence
applicative.
Le MGCP part d’une vision centralisée en mode client/serveur avec des équipements
terminaux relativement simples et passifs, pilotés par des serveurs centraux. C’est par
exemple le choix de certains FAI pour leurs « Box » de VoIP. Choix compréhensible
s’agissant de réseaux propriétaires et de services standardisés mais qui ne reflète pas
l’ouverture inhérente au protocole internet.
3/ Comment le marché de la voix sur IP a-t-il évolué depuis quelques années ?
Après le déploiement massif de l’internet à la fin des années 90, le marché de la VoIP est
devenu beaucoup plus accessible. La multiplication des acteurs et des solutions a permis
d’entraîner des économies d’échelle substantielles et les offres sont aujourd’hui très
abordables. Le rapprochement des deux mondes que sont l’informatique et les télécoms a
permis d’envisager et de créer une multitude de fonctionnalités. L’IP convergence génère un
potentiel d’applicatifs infinis puisque la voix et la data passent désormais par des tuyaux
identiques.
La démocratisation des offres de VoIP pour les particuliers a permis également d’évangéliser
et d’éduquer le marché. En effet, la conception très aboutie des offres s’est inscrite dans une
démarche de qualité, souvent supérieure à celle de la téléphonie classique, ce qui a
évidemment contribué à rassurer les utilisateurs.
On constate finalement que le marché a évolué de façon classique. La pénétration s’est
d’abord faite via les grands comptes professionnels, ensuite au travers du grand public et
enfin des opérateurs qui se tournent désormais vers le marché des PME et des TPE.
4/ Contrairement à beaucoup d’opérateurs télécoms, Keyyo est un des premiers
acteurs du marché à choisir le protocole SIP en 2005. Pouvez-vous expliquer les
raisons de ce choix ?
La VoIP correspond à une véritable transformation des télécommunications. On ne parle
plus de ligne téléphonique mais de compte lié à un identifiant (comme une adresse mail)
auquel on ajoute des services comme la téléphonie, la visioconférence, la messagerie…).
Tout cela indépendamment du réseau d’accès (IP), de la localisation ou du type de terminal.
Les plates-formes de services peuvent être localisées n’importe où (réparties ou
centralisées) le transport et le routage étant de la responsabilité exclusive du réseau
(TCP/IP).
On mesure l’évolution au regard d’un réseau de téléphonie classique transportant la voix de
d’autocommutateur en autocommutateur, ces derniers devant chacun d’eux disposer
d’informations de routage (tranches de numéros) et de service.
Face à ce bouleversement, il nous est apparu clairement que le SIP de part sa philosophie et
sa génétique (issu du monde IP) tirerait naturellement le meilleur parti de ce changement de
paradigme. En d’autres termes, les qualificatifs du H323, robustesse, exhaustivité, ne nous
paraissaient pas, sur le long terme, de nature à rivaliser avec ceux du SIP, simplicité,
ouverture, évolutivité, modularité !
5/ Quel est l’avenir du SIP ? Un autre protocole est-il en discussion ?
Le SIP évolue, de nouvelles extensions sont régulièrement disponibles (par exemple la RFC
5263 pour gérer la présence). Il n’est pas impossible que le SIP devienne rapidement
l’unique protocole de VoIP disponible sur les terminaux, car on ne lui voit plus aujourd’hui de
réel concurrent. Les raisons qui ont fait du TCP/IP le protocole de communication par
excellence, pourraient faire du SIP le grand vainqueur du monde de la téléphonie sur IP.
A titre d’exemple, Microsoft a choisi le SIP pour ses produits de communication d’entreprise
(Office Communication Server). Alcatel fait de même sur ses PABX, France Télécom sur ses
Livebox et Google, qui sur la version bêta de Google Talk utilise un protocole de messagerie
instantanée (XMPP/Jabber), annonce se préparer à supporter le SIP. Il semble donc que le
marché ait fait son choix en balayant toutes les controverses d’experts.
Toutefois, on ne peut ignorer le protocole propriétaire utilisé par Skype. Il présente une
innovation majeure, les informations concernant les utilisateurs, listes d’amis, préférences
sont réparties sur de très nombreux serveurs selon un mode peer to peer. Il y aurait
beaucoup à dire sur l’intérêt d’appliquer un principe de P2P à la téléphonie en termes
d’avantage, de robustesse et de confidentialité. Toutefois, dans un monde de réseaux
ouverts, normés et documentés, le protocole de Skype s’apparente à un continent fermé
face à la montée des eaux.
Mais le SIP n’est pas le protocole ultime, d’autres sont à l’étude, l’un des plus prometteurs
étant l’AMS (Advanced Multimedia System). L’AMS a une ambition plus vaste, il vise à
définir une architecture technique permettant par exemple, des partages d’applications ou
l’adaptation du contenu aux terminaux. Il utilisera probablement le très versatile XML comme
protocole de signalisation.
Partageant une grande part de la philosophie du SIP, on pourrait le considérer comme son
successeur légitime. Keyyo s’est d’ailleurs largement inspiré des travaux sur l’AMS pour la
répartition de ses serveurs de services et la mise en place de leur redondance. Promu par
l’ITU, ce protocole ne sera pas normalisé avant plusieurs années.
6/ Considérez-vous que des acteurs comme Skype ou Dooper, qui permettent
également de passer des appels sur Internet, soient intéressants pour une
entreprise ? Que pourriez-vous lui conseiller ?
Une entreprise doit étudier toutes les offres du marché et choisir celle qui répond
précisément à sa demande. Une solution comme Skype par exemple apparaît comme un
service ponctuel sur laquelle elle peut se reposer de manière occasionnelle. Le principe est
intelligent mais peut être inadapté dans le cadre d’un schéma classique où l’entreprise a
besoin de s’appuyer sur un standard téléphonique avec des numéros d’appels et une gestion
des appels entrants et sortants que ce type d’opérateurs ne propose pas.
A propos de Keyyo Business www.keyyo.fr
Lancée en mars 2007, Keyyo Business est la division Entreprises de l’opérateur Keyyo (anciennement Phone
Systems & Network), Société Anonyme française au capital de 1 102 939 €, créée en 1994 et cotée à la Bourse
de Paris depuis 1998 (Euronext C, code KEYYO).
Keyyo Business est le premier e-opérateur en France de téléphonie sur IP pour les entreprises. Son approche
novatrice repose sur un nouveau modèle de commercialisation de la ToIP, permettant aux professionnels et aux
entreprises d’accéder aux nouvelles technologies à moindre coût et en toute simplicité. Keyyo Business permet à
chaque entreprise d’être actrice de sa téléphonie grâce à son offre « à la demande ».
Au travers d'e-commerçants comme LDLC, InmacWstore, Surcouf, OneDirect et IP&GO ou directement à partir
de son site Internet, Keyyo Business propose une offre de téléphonie hébergée (Centrex IP) qui s’adresse aux
TPE / PME. Keyyo Business répond également à des besoins spécifiques pour la commercialisation de
téléphonie SIP en mode Centrex, IPBX ou passerelle via son réseau de partenaires constructeurs, VAR, SSII
et installateurs téléphoniques."
Contacts presse
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