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Carrefour Pathologie 2014 - Histoséminaire
nucléaires typiques de carcinome papillaire : les noyaux sont augmentés de taille, clarifiés,
avec un noyau aux contours irréguliers comportant des incisures, des pseudo-inclusions. Dans
le carcinome papillaire d’architecture vésiculaire, les atypies sont en général beaucoup moins
marquées que dans les formes classiques, et souvent inégalement réparties dans le nodule.
Dans ce cas, tout le nodule doit être considéré comme tumoral, et non pas comme plusieurs
petits foyers de carcinome papillaire. De nombreux articles ont décrit les difficultés
diagnostiques, le manque de reproductibilité et de consensus pour diagnostiquer un noyau de
carcinome papillaire [1-7, 12-13]. Les études ont montré une faible reproductibilité même
parmi des experts en pathologie thyroïdienne. Les critères majeurs et le plus souvent
rencontrés dans les CPVs sont l’augmentation de la taille du noyau, les noyaux irréguliers,
ovoïdes et chevauchés, en verre dépoli, avec des incisures abondantes. Les pseudo-inclusions
et les psammomes sont de très bons critères mais beaucoup plus rares. Parmi les critères
mineurs mais fréquents dans les CPVs, on retrouve un décollement de la colloïde par rapport
à la paroi de la vésicule, avec un aspect densifié, des vésicules étirées, ou aux contours
irréguliers. D’autres petits signes peuvent aider : l’inversion de la polarité sécrétoire, avec un
aspect clarifié par décollement du pole basal de la vésicule, la présence de petites bandes
hyalines étoilées entre les vésicules, de courtes végétations abortives dans les vésicules, des
cellules géantes multinucléées dans la lumière vésiculaire.
Le deuxième problème de cette variante concerne l’encapsulation de la lésion. Si certaines
formes sont mal limitées et infiltrantes, le plus souvent il s’agit d’une lésion bien circonscrite
et parfois encapsulée. Le CPV variante infiltrante est défini comme une tumeur peu ou pas
encapsulée, avec des prolongements tumoraux infiltrant le parenchyme thyroïdien, avec
souvent une stroma réaction fibreuse. Le carcinome papillaire variante vésiculaire encapsulé
est défini par la présence d’une capsule entourant totalement le nodule, avec ou sans invasion
capsulaire/vasculaire associée. Cette seconde variante est importante à individualiser, avec un
pronostic qui est plus proche du carcinome vésiculaire ou de l’adénome, en fonction des
signes d’invasion associés. En effet si le carcinome papillaire classique s’accompagne de
métastases ganglionnaires, les formes vésiculaires vont avoir une évolution différente. Les
formes encapsulées sans invasion capsulaire/vasculaire ont un excellent pronostic sans
récidive ni métastases. Les formes avec invasion capsulaire/vasculaire ont un pronostic
proche du carcinome vésiculaire avec le même degré d’invasion (risque de récidive, de
métastases à distance et non pas ganglionnaires). Pour le CPV encapsulé il semble donc
important de prendre en compte les critères de malignité habituellement utilisés pour le