Thème 1 : Le système politique démocratique
1.2 Comment s’organise la compétition politique en démocratie ?
Thème
Notions
Indications complémentaires
1.2 Comment
s’organise la
compétition
politique en
démocratie ?
Pluralisme
politique, modes de
scrutin, parité,
démocratie
délibérative.
Centré sur le gouvernement représentatif, ce point permettra
d'étudier les enjeux socio-politiques de la compétition électorale
contemporaine. Une attention particulière sera accordée à la place
des organisations partisanes et aux effets des modes de scrutin
(majoritaire, proportionnel notamment) sur la sélection des
gouvernants. On identifiera les biais liés au genre et la difficulté
particulière rencontrée pour assurer une représentation équitable
des deux sexes en politique.
On s'interrogera sur les évolutions de la vie démocratique
contemporaine en Europe et notamment les places respectives de la
démocratie représentative et d'autres figures de la démocratie
(participative, délibérative).
Acquis de première : démocratie représentative, démocratie
participative.
Notions :
Pluralisme politique : Organisation qui tolère la coexistence d’opinions divergentes et des partis
politiques concurrents. Des mécanismes très concrets existe pour garantir le pluralisme (ex : le CSA).
Modes de scrutin : Règles spécifiques d’organisation d’une élection (nombre de tours, type de
majorité requise pour être élu…)
Parité : Situation ou revendication dégalité de droit ou de fait dans les différentes sphères de la vie
sociale. En France, la loi sur la parité de juin 2000 prévoit un dispositif à deux vitesses. Pour les
élections au scrutin de liste (municipales, régionales, européennes), la loi impose lalternance stricte
homme-femme sur les listes0. Pour les élections législatives, une pénalité financière est prévue pour
les partis qui ne présentent pas 50% de candidates.
Démocratie délibérative : On cherche à ce que les citoyens sapproprient davantage les décisions
par les débats argumentés (exemple : les primaires dans les partis).
Acquis de première :
Démocratie représentative : désigne un système politique dans lequel les citoyens expriment leur
volonté par l'intermédiaire de représentants élus à qui ils délèguent leurs pouvoirs. Ces élus, qui
représentent la volonté générale, votent la loi et contrôlent éventuellement le gouvernement.
Démocratie participative : La démocratie participative désigne l'ensemble des dispositifs et des
procédures qui permettent d'augmenter l'implication des citoyens dans la vie politique et d'accroître
leur rôle dans les prises de décision. En d’autres termes, qui favorisent l’implication directe
des citoyens dans le gouvernement des affaires publiques.
A. La nécessité d’une compétition électorale ouverte et non-violente
Document 1 : La compétition politique : une conquête du pouvoir sans les armes
Ce qui fait la singularité des démocraties dans la lutte du pouvoir sans les armes est la violence
délégitimée. C’est une compétition pacifique puisque le simple fait de savoir qu’il y a une alternance
du pouvoir réduit la nécessité de recourir à la force. De plus, les représentant puisqu’étant élus par le
peuple, ont une très forte légitimité contrairement à ceux qui voudrait user de la force. Cependant,
en démocratie, la légitimité du représentant peut-être affaiblit à cause de l’abstention, il sera donc
élu par les minorités.
(Exemples de prise de pouvoir par la force : Franco, Lénine (1927), Napoléon Bonaparte…)
La compétition politique des régimes démocratiques n’a rien de naturel puisqu’étant régit par la loi
du plus fort. Cependant, un long processus d’institutionnalisation a été mis en place faisant
qu’aujourd’hui, ces « règles du jeu » paraissent évidentes et ne sont plus remise en question : elles
sont devenues immuables.
Document 2 : Une compétition ouverte qui nécessite le respect du pluralisme
Les deux objectifs guident le travail des maires dans l’organisation des élections :
-L’égalité entre les candidats
-La régularité des élections (conformité à la loi)
Cela est rendu possible grâce à l’institutionnalisation : Long processus de mise en place d’un
ensemble de procédures très concrètent qui garantissent la régularité des élections et le traitement
équitable des candidats.
Document 3 : Un accès libre et équitable aux médias
D’après le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), le temps d’intervention minimal de l’opposition
pour que le pluralisme soit respecté est de au moins 50% du temps d’intervention cumulé de la
majorité présidentielle Tous les propos du Président de la République ne sont pas comptabilisés. En
effet, les propos qui ne concernent pas le débat politique ne sont pas pris en compte.
L’accès aux médias est un enjeu démocratique car cela représente un moyen d’alimenté le débat
démocratique, éventuellement de critiquer les décisions du Gouvernement mais également, cela
représente l’endroit pour ce faire connaitre.
Ici, le pluralisme est garanti par le CSA et les temps de paroles chronométrés.
B. Quels rôles jouent les partis politiques dans la compétition électorale ?
Document 4 : La république des notables
La relation entre Tocqueville et la population peut-être décrite comme la relation d’un berger et son
troupeau. En Effet, Tocqueville est très reconnu puisqu’étant un aristocrate, il est respecté, admiré.
Certains peuvent même pensé qu’il est légitime qu’il soit élu.
Le résultat du vote en faveur de Tocqueville était prévisible car ceux sont les premières élections au
suffrage universel masculin (1848), les individus n’ont donc aucune culture démocratique. Ils votent
tous par mimétisme car chacun voit pour qui vote l’autre (système de levée de main), c’est donc un
choix collectif.
La manière de voter a changée car aujourd’hui c’est un acte individuel et non plus collectif. Cela a
été rendu possible grâce au processus d’institutionnalisation qui a permis de couper les individus
de toutes influences religieuses, familiales, villageoises (philosophie révolutionnaire)…
Document 5 : Les partis politiques, enfants de la démocratie et du suffrage universel
Un Notable : Personne qui a une position élevé dans la hiérarchie sociale. Elle est considérée comme
importante et a une influence sur la population. Ex : Patron, aristocrate, le Préfet…
Avec le suffrage universel, la compétition électorale est transformée. En effet, tout le monde
pouvant voter, la notoriété à l’échelle d’un pays l’influence d’une personne n’est pas suffisante. Elle
n’est pas connue de tous et elle ne connait pas tout le monde. Il faut alors se faire connaitre et
conquérir les électeurs grâce à de nouvelles méthodes pour se faire élire.
Les personnes qui se présentent dans le monde ouvrier n’ont pas une grande notoriété donc, grâce
aux meetings, affiches… Elles vont pouvoir se faire connaitre et donc se faire élire. Le Parti ici a donc
un rôle majeur. En effet, il va leur fournir des ressources pour pallier à l’insuffisance des capitaux
individuels afin de faire campagne.
Avec le suffrage universel, on est passé d’une époque dominée par les notables qui ont peu à peu
perdu leur influence (puisque n’étant pas connu à l’échelle d’un pays) rendant alors nécessaire
l’apparition des partis politiques.
Document 6 : Qu’est-ce qu’un parti politique ?
Quelques partis politiques français : PS ; Les Républicains ; NPA ; FN ; PCF ; Nouvelle Donne; L’EDI ;
Europe Ecologie ; Le MODEM ; Debout La République.
Il faut distinguer différents types de partis :
-Les partis dits "de cadre", nés au XIXe siècle, sont des partis de notables (issus, dans un premier
temps, de la bourgeoisie ou de l’aristocratie) et se situent traditionnellement à droite ou au centre.
En France, le Parti radical, pivot des gouvernements sous la IIIe République en a été le premier
exemple.
-les partis dits "de masse", nés au début du XXe siècle avec le développement du socialisme et du
communisme. Ils ont comme objectif la transformation de la société et la réalisation d’un ordre social
nouveau. Pour cela, ils s’appuient sur une organisation structurée et hiérarchisée et sur un grand
nombre d’adhérents assurant ainsi une autonomie financière au parti et l’encadrement des
électeurs.
-les partis d’électeurs, notion apparue dans les années 1960, sont caractérisés par la recherche du
rassemblement du plus grand nombre et s’attachent à la promotion d’objectifs consensuels.
De nos jours, le PS correspond à un parti d’électeurs (héritier d’un parti de masses -PCF-). L’UMP
correspond également à un parti d’électeur (héritier d’un parti de cadre).
Dans la vie démocratique, les fonctions essentielles des partis sont les suivantes :
-Intermédiaire entre le peule et le pouvoir : Les partis permettent aux électeurs de se faire une
opinion. Ils ont également la fonction tribunicienne, en d’autres termes, grâce aux partis, le
mécontentement des électeurs est exprimé (donc pas besoin de l’exprimé dans la rue par exemple).
Cette fonction peut se faire à travers l’élaboration d’un programme ou encore de débats politiques.
-Fonction d’Elite
-Fonction de sélection : Les partis ont un rôle de sélection des futurs responsables politiques (qui se
présentent aux élections).
Document 7 : La professionnalisation politique
L’action politique s’est professionnalisée : les partis politiques. En effet, ils ont des enjeux propres.
En d’autres termes, ils passent leur temps non pas à essayer de séduire les électeurs mais à batailler
pour leur parti (au sein même ou face aux autres partis). Ils sont en compétition pour obtenir du
pouvoir et se positionnent dans la vie publique à leurs avantages quitte à délaisser un de leur
représentant (ex : Nadine Morano). Cependant, ces stratagèmes ne passionnent pas forcement la
société et a donc pour conséquences l’abstention dut aux rejets des partis politiques ou encore le
vote aux extrêmes. L’objectif des partis est donc de continuer à exister notamment en obtenant le
plus de voies au suffrage universel car représentant un moyen de financement.
La loi d’airain de l’oligarchie : est une loi de fer (que l’on ne peut pas dépasser) qui dit que toute
organisation secrète une oligarchie (un petit nombre de dirigeant) dont le but est de pérenniser la
structure et leur pouvoir.
C. Quels sont les effets des différents modes de scrutin ?
Document 8 : les différents modes de scrutin
Mode de scrutin : règles spécifiques d’organisation d’une élection (nombre de tours, type de
majorité requise pour être élu...)
Le scrutin majoritaire : le/les candidats sont élus si ils obtiennent la majorité des voix. Le scrutin
proportionnel : le nombre d’élu est proportionnel au nombre de voix. Il y a parfois des seuils pour
éviter des micro-listes qui deviendraient insurmontables car posant le problème de l’impossibilité de
gouverner Il existe également le scrutin mixte qui ne prend que les avantages des 2 scrutins
(proportionnel et majoritaire). En effet, c’est un scrutin proportionnel avec prime majoritaire et des
effets de seuil..
Un scrutin de liste désigne le fait de voter pour plusieurs candidats, pour une liste. Alors qu’avec un
scrutin uninominal, on vote pour un seul candidat. Ces deux scrutins peuvent être à un ou deux
tours.
Le scrutin majoritaire à 2 tours est utilisé lors des présidentielles et des législatives. Le scrutin mixte
est utilisé lors des municipales et des régionales.
Le scrutin proportionnel comporte des risques. En effet, s’il n’y a pas de majorité qui se dessine,
l’assemblée peut devenir ingouvernable et l’avis de la population ne sera pas pris en compte.
Selon le mode de scrutin, les partis seront plus ou moins bien représenté et donc facile à gouverner :
le choix est donc important. Par exemple, le choix des seuils est important puisque les partis les plus
petits peuvent être éliminés.
Activité Les effets du mode de scrutin sur la désignation des élus
Dans une élection, trois listes sont présentes : la première (A) obtient 60% des voix, la deuxième (B)
30% et la troisième (C) 10%. Il y a 100 sièges à pourvoir.
Calculez le nombre d’élus pour chaque liste en fonction du mode de scrutin :
Scrutin proportionnel
Scrutin majoritaire
Scrutin mixte (la liste arrivée en tête obtient 50% des sièges, puis le reste est partagé
proportionnellement entre les trois listes
Résultats en %
Nombre d’élus
Scrutin proportionnel
Scrutin majoritaire
Liste A
60
60
100
Liste B
30
30
0
Liste C
10
10
0
Document 9 : quels sont les avantages et les inconvénients de chacun de ces systèmes ?
Le scrutin proportionnel représente assez fidèlement le souhait des électeurs mais la majorité n’est
pas forcement flagrante contrairement au scrutin majoritaire dans lequel la majorité se dessine
clairement mais on élimine les opinions minoritaires. Le scrutin mixte représente donc un bon
équilibre de ces 2 modes de scrutin, il semble être le plus équitable.
Document 10 : L’impact d’un changement de mode de scrutin
François Mitterrand aux législatives de 1986 a instauré le scrutin proportionnel pour limiter la
victoire de la Droite car cela limite leur majorité qui aurait été écrasante avec un scrutin majoritaire.
Cependant, la Droite bien qu’ayant eu une victoire limitée, s’est retrouvée avec le FN à lAssemblée
Nationale (35 députes Pour faire sortir le FN de l’Assemblée, Jacques Chirac a restauré le scrutin
majoritaire en 1988. Mais cette initiative a entrainé la cohabitation.
Synthèse Complétez le tableau
Scrutin majoritaire
Scrutin proportionnel
Effets
mathématiques
Un ou plusieurs sièges sont
attribués a ceux qui ont obtenu le
plus de voix. Améliore le succès du
vainqueur.
Les sièges sont attribués selon le
nombre de voix obtenue.
LAssemblée reproduit assez
fidèlement les suffrages.
Avantages
Majorité élue stable et claire.
Représentation juste des
opinons exprimées.
Inconvénients
Déforme les résultats du suffrage et
il ny a pas de représentation des
partis minoritaires. Donc il y a une
bipolarisation de la vie politique.
Gouvernance difficile avec
difficulté pour faire émerger
une majorité. Donc on a un
risque dinstabilité.
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