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Séquence 3-SE01
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Avec H. Ford (1863-1947) l’organisation du travail franchit une étape supplémentaire :
Ford invente le convoyeur mécanique qui permet le transport des pièces à travailler et rend inutile le
chronométrage.
Les pièces sont standardisées, ce qui diminue les coûts de production et permet de produire en masse.
Avec le fordisme, on accède à la production de masse.
D’autre part, Ford rend possible, avec le « five dollars day », l’ère de la consommation de masse.
En effet, en augmentant le salaire de ses ouvriers, il rend attractif le travail industriel mais il leur donne
aussi du pouvoir d’achat. Le fordisme se développera sur une grande échelle après la seconde guerre
mondiale. Selon R. Boyer, le « cercle vertueux fordiste » va permettre la croissance durable des trente
glorieuses.
La crise du fordisme
Le modèle fordiste a permis un « cercle vertueux » de croissance mais il va connaître, à partir des années
1970, des difficultés qui vont le rendre progressivement contre-productif.
Une crise du travail : les travailleurs acceptent de moins en moins bien une organisation qui rend
le travail monotone, répétitif et sans intérêt.
Les conditions de travail sont de plus en plus difficiles à supporter.
Dès lors les taux d’absentéisme et les taux de turn-over augmentent, les grèves se multiplient.
Une crise de la demande : la relative saturation de la demande de biens de consommation cou-
rante (taux d’équipement proches de 100 %) et la demande de produits différenciés de la part des
consommateurs exigent une nouvelle façon de séduire ces derniers.
Une crise de l’offre : les gains de productivité nécessaires au modèle fordiste ralentissent et les
nouvelles technologies nécessitent de modifier le processus de production pour satisfaire la nouvelle
demande. Les nouvelles technologies, grâce à l’électronique et l’informatique, donnent aux entreprises
les moyens de flexibiliser la production.
Pour retrouver une compétitivité et une croissance, les entreprises doivent s’adapter sous peine de
disparaître face à la concurrence.
Le système Toyota
Avec la crise du fordisme dans les années 1960-1970, et avec la révolution technologique en cours, la
question est de savoir quelle organisation du travail il faut mettre en place pour retrouver la croissance
économique.
Toutes les tentatives pour sortir du taylorisme, qu’on qualifie souvent de « post-taylorisme », ont en
commun de reconnaître au facteur humain une nouvelle place, et d’établir une nouvelle relation entre
le travail, la technique et le client.
Dès la fin des années 1980 est apparue au Japon une nouvelle organisation du travail, popularisée
sous le nom de « toyotisme ».
Ce post-taylorisme s’est diffusé dans la plupart des pays industrialisés à la recherche d’une solution à
leur crise du travail.
Comment caractériser ce système ?
Au niveau du travail : le modèle taylorien, trop hiérarchique et disciplinaire, doit être remplacé par
l’implication des travailleurs, et ceci nécessite la polyvalence de ces derniers ; il faut enrichir le travail
de chacun, donner plus de responsabilités et compter sur la motivation du travail d’équipe.
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