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Dossier 1 : De la CPP à la concurrence
imparfaite
Structures et pouvoir de marché
Objectif : Décrire le fonctionnement de la CPP et celui de la concurrence imparfaite. A travers cette
description, on doit pouvoir comprendre pourquoi les entreprises essayent d'échapper à la CPP.
-
Être capable de différencier les différentes structures de marché : CPP, monopole, oligopole.
Être capable de montrer comment se détermine le profit d’une entreprise en CPP.
Être capable de montrer que l’existence de marchés imparfaitement concurrentiels entraine
un surprofit.
Être capable d’illustrer les différentes structures de marché.
Notions : CPP, cout marginal, cout moyen, profit, monopole, oligopole, concurrence monopolistique,
faiseur de prix, surplus.
lien avec le cours d'économie approfondie : Constitue la première partie du chapitre "Dans quelles
circonstances les entreprises peuvent-elles exercer un pouvoir de marché ?"
Les attentes du programme officiel
Notions
 Monopole
discriminant,
 Barrière à
l'entrée,
 Faiseur de
prix.
Indications complémentaires
En faisant référence au programme de première, on rappellera la diversité des
structures de marché et la notion de pouvoir de marché, qui permet aux
entreprises d'élaborer des stratégies concurrentielles. On analysera la nature et la
variété des barrières à l'entrée qui expliquent l'existence d'un pouvoir de marché
et sa persistance. À l'aide d'exemples simples (tarification dans les transports, dans
les télécommunications, etc.), on étudiera les stratégies de prix du monopole
discriminant.
Acquis de première : oligopole, monopole, pouvoir de marché, preneur de prix,
coût moyen/marginal, recette moyenne/marginale.
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La théorie néo-classique, principalement représentée par Léon Walras et Vilfredo Pareto, donna à la fin
e
du XIX siècle l'expression la plus achevée d'une structure de marché qui se situe aux antipodes du monopole.
Elle expose une vision strictement individualiste de la société, au point de confondre l'entreprise avec la
personne de son fondateur et dirigeant. Seuls acteurs, les individus sont supposés parfaitement rationnels et
capables de décider au mieux de leurs intérêts, c'est-à-dire de maximiser le rapport entre les satisfactions
ressenties et les sacrifices requis pour les obtenir par l'échange de bien contre monnaie. Les rapports sociaux se
résument à des relations d'échange marchand.
D'une manière générale, les marchés informent les clients potentiels sur la qualité, la quantité et les prix
des biens offerts à la vente. Ils informent les fournisseurs potentiels sur l'ampleur de la demande solvable
susceptible de s'adresser à leur produit. Ils organisent en des lieux géographiques donnés ou sur internet la
rencontre des offres et des demandes existant à un moment donné. Les dispositions des échangistes à vendre et à
acheter, pour un bien de qualité donnée, varient en fonction des prix proposés.
Le marché est dit de « concurrence pure et parfaite » si plusieurs conditions sont réunies. On suppose la
présence d'un très grand nombre de vendeurs et d'acheteurs, aucun n'étant capable d'influer sur le prix du marché
par ses propres décisions. On parle alors d’atomicité de l’offre et de la demande ; la qualité du bien est supposée
homogène, de sorte que les clients choisissent leur fournisseur exclusivement en fonction des prix proposés par
les concurrents. C’est l’homogénéité du produit. Le marché est dit parfait si les offreurs ont égal accès à
l'information sur le meilleur état des techniques du moment et sur les prix proposés, s'ils sont indépendants les
uns des autres (absence de collusion). C’est la transparence de l’information. A tout moment chaque offreur ou
chaque demandeur doit pouvoir exprimer une offre ou une demande, ou au contraire se retirer du marché. On
parle alors de fluidité du marché. Enfin, les facteurs de production doivent être nationalement et
internationalement parfaitement mobiles.
D’après Qu’est-ce que la concurrence pure et parfaite, Article de l’Encyclopedia Universalis
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(….) C'est peut-être la vertu la plus visible de la concurrence : par la sanction du profit et des pertes elle
sélectionne les productions efficaces évitant ainsi le gaspillage. Les facteurs de production sont utilisés par les
entreprises qui gagnent de l'argent parce que leur production est adaptée à la demande des consommateurs. Il
n'est pas possible dans une économie de marché de produire durablement un bien ou un service qui ne rencontre
pas la demande des consommateurs. C'est le marché qui sanctionne la réussite des entreprises. Le système des
prix est un système d'incitations et de sélection naturelle (naturelle parce qu'il n'y a pas d'institution pour opérer
cette sélection).
Cette sélection s'opère automatiquement et détermine le nombre d'entreprises qui interviennent dans une
activité particulière. Si, à court terme, le prix d'équilibre pour un produit est de 100 euros, toutes les entreprises
dont le coût moyen minimum est supérieur à 100 euros vont faire faillite. Seules les entreprises qui peuvent
produire à un coût moyen inférieur réalisent un profit. Certaines sont mieux organisées que les autres et réalisent
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des profits plus importants. Si ces profits sont nettement supérieurs à ceux qui sont observés dans d'autres
activités, alors, à long terme, parce que les facteurs de production sont supposés être mobiles et parce qu'en
concurrence pure et parfaite il n'y a pas de barrière à l'entrée ni de coût de reconversion, cette activité va devenir
attractive. D’autres entreprises vont entrer sur le marché et la production globale va augmenter et si la demande
ne change pas, le prix va baisser, ramenant le profit à un niveau "normal". La concurrence pure et parfaite égalise
les taux de profits dans l'ensemble des activités.
Site internet : IUTenligne.net , La concurrence pure et parfaite
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Nous observons des comportements radicalement différents entre producteurs selon les marchés :
sur certains marchés, les producteurs se font une concurrence acharnée ; sur d’autres ils paraissent
coordonner leurs actions pour éviter de se faire concurrence entre eux ; (...) il existe des marchés de
monopole sur lesquels il n’y a aucune concurrence. Afin de développer des principes d’analyse et de
faire des prévisions concernant les marchés et la manière dont les producteurs s’y comportent, les
économistes ont conçu quatre modèles principaux de structures de marché : la concurrence parfaite,
le monopole, l’oligopole, et la concurrence monopolistique.
Source : P. Krugman, R. Wells, Microéconomie, De Boeck, 2009
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Source : P. Krugman, R. Wells, Microéconomie, De Boeck, 2009
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– Les stratégies concurrentielles de firmes en oligopole
L’industrie automobile est un exemple type [d’oligopole], avec dans le cas des Etats-Unis, trois grands
producteurs. La principale caractéristique des oligopoles est qu’en raison du nombre limité des
entreprises, chacun doit tenir compte de la réaction de ses rivales avant d’agir. Si, par exemple,
General Motors propose un crédit à faible taux d’intérêt, il est possible que les autres entreprises se
croient obligées de s’aligner sur cette offre. GM devra donc tenir compte de ce phénomène avant de
lancer son offre. (…)
Si un oligopoleur diminue son prix, il anticipe que ses concurrents vont l’imiter et qu’il n’en tirera
aucun avantage concurrentiel. Pire encore, il se peut qu’un concurrent déclenche une véritable
guerre des prix et décide d’appliquer des prix encore plus bas. (…) Dans certains cas, les entreprises
en situation d’oligopole optent pour des accords de collusion dans l’espoir de maximiser leurs profits.
Elles agissent collectivement comme un monopole et se partagent les profits qui en résultent. (…) A
la fin du 19ème siècle, au moins deux compagnies ferroviaires reliaient les grandes villes américaines.
Lorsque la concurrence entre elles était intense, les profits réalisés étaient faibles. Elles se sont donc
rapidement rendues compte que, si elles agissaient de façon collusive, elles pourraient accroître
leurs profits en augmentant leurs prix. (…)
Si les membres d’un oligopole pouvaient facilement se rencontrer et instaurer une collusion entre
eux, ils le feraient fréquemment et cela permettrait d’accroître la somme de leurs profits. Mais (…) la
collusion se heurte à des obstacles non négligeables. (…) Les entreprises ont [donc] recours à une
grand nombre de pratiques destinées à restreindre la concurrence, appelées pratiques commerciales
restrictives. (…)
Les exclusivités territoriales constituent un exemple de restriction (..), où un producteur concède à
un grossiste ou un détaillant le droit exclusif de vendre son produit dans une région donnée. C’est
une pratique courante chez les producteurs de bières ou de boissons non alcoolisées. Ainsi, CocaCola fabrique son propre mélange et le vend à des spécialistes de la mise en bouteille, qui se
contente d’y ajouter de l’eau gazéifiée. Coca-Cola leur octroie des territoires exclusifs pour que les
supermarchés d’une région donnée ne puissent acheter des bouteilles de Coca-Cola qu’auprès d’un
seul fournisseur. (…)
La vente avec clause d’exclusivité est une autre forme de restriction (…) : un producteur interdit à
toute entreprise qui souhaite distribuer ses produits de vendre ceux de ses concurrents.
Une troisième forme de pratique restrictive est la vente liée. Elle oblige tout consommateur qui
achète un produit à en acheter un autre.
J. Stiglitz et alii, Principes d’économie moderne, de boeck, 2007
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Différencier son produit
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Rien qu'en 2009 le nombre moyen de références a augmenté de 38 % pour le jambon de Paris et de
25 % pour le jambon supérieur (…)
Chez Herta, le développement se fait dans deux directions distinctes. D'une part, des produits
simples avec la gamme Le Bon Paris pour répondre à une offre familiale ; d'autre part, une offre
découverte Tendre Noix, plus typée en goût, pour une cible de seniors et de jeunes couples. (…)
Madrange, qui veut mettre en avant son savoir-faire charcutier, a commencé à exprimer son
nouveau positionnement à travers un certain nombre de nouveautés, comme cette gamme Le Grand
Jambon, valorisant le produit nature, ou la gamme Saveurs, qui renouvelle l'offre coeur de marché en
s'inspirant de l'univers des vins du Nouveau Monde (…)
Au-delà du produit, Madrange s'est aussi attaqué au packaging, balayant les codes couleur
traditionnels du linéaire : barquettes noires et grises, étiquettes caractéristiques, couleurs acidulées,
films transparents et carton pour certaines références...
M. Cadoux, « Tout est bon dans le jambon », LSA, Juin 2010
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La relation entre coût et productivité
Comment évolue le coût total (C), quand on produit une quantité croissante de X ? Il est raisonnable
de penser que C augmente. Mais à quel rythme ? Ce rythme est, par définition, le coût marginal
(Cm). Or l'évolution du coût marginal est directement déterminée par celle de la productivité
marginale.
En effet, en courte période, le seul facteur variable étant le travail, le coût marginal est le coût du
travail associé à une variation marginale de la production. Admettons que le facteur travail, au
mieux, soit divisible en heures. La productivité marginale est alors la production supplémentaire
associée à une heure de travail supplémentaire. Le coût d'une unité supplémentaire de production
(Cm) dépend donc de deux éléments :
-
le coût de l'heure de travail (le taux de salaire horaire nominal "w"),
-
la quantité de biens que le travailleur peut produire en une heure de plus (PmL).
Ainsi, pour un taux de salaire horaire donné, fixé sur le marché du travail, plus la quantité produite
en une heure de travail supplémentaire est importante et plus le coût de l'unité de production
supplémentaire est faible. Autrement dit, plus la productivité marginale du travail (PmL) est forte,
plus le coût marginal de production est faible, et inversement. On peut bien entendu tenir le même
raisonnement en termes de produit moyen et de coût moyen et établir également une relation
inverse entre ces deux variables. Ainsi, en généralisant, on peut dire :
Pour un prix donné des facteurs de production, le coût moyen et le coût marginal varient
respectivement en sens inverse de la variation du produit moyen et du produit marginal.
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source J. Généreux, Economie politique, 1.Microéconomie
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Considérons une entreprise en situation de monopole sur le marché du bien
1. La demande sur le marché est donnée par P (x). Le monopole est caractérisé
par son coût de production C (y).
Etant l’unique offreur sur le marché, les décisions du monopole auront un effet non négligeables sur
l’équilibre du marché. On dit qu’il a un pouvoir de marché. Par hypothèse, on admet que le
monopole sait qu’il a ce pouvoir et qu’il en tient compte pour évaluer ses décisions. Cette hypothèse
est prise en compte dans la définition suivante.
On définit la recette totale du monopole, notée RT , comme la fonction qui associe à toute quantité y
de bien 1 offerte par le monopole, sa recette à l’équilibre du marché. L’équilibre sur le marché
signifie que la demande x et l’offre y s’égalisent à un niveau q donné ; il s’écrit donc x = y = q. Si le
monopole offre y = q unités, à l’équilibre du marché, les consommateurs demandent x = q unités et
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le prix d’équilibre s’établit au niveau p = P (q). Il s’ensuit que, lorsque le monopole offre y = q unités,
sa recette totale est RT = P (q) q.
Sur la figure ci-dessous, considérons la conséquence d’une hausse de l’offre y de l’entreprise de q1 à
q2 unités. Pour la quantité offerte y = q1, à l’équilibre du marché, le prix d’équilibre est p1 = P (q1) et
la recette de l’entreprise est RT1 = p1q1. Si l’entreprise offre y = q2, le marché s’équilibre au prix p2 =
P (q2) et la recette du monopole est désormais égale à RT2 = p2q2.
On constate que la variation des recettes du monopole est la résultante de deux effets de sens
contraires. En augmentant son offre, la recette diminue sur les q1 premières unités, du fait de la
baisse du prix, d’un montant égal à (p1 − p2) q1 (Cf. la surface A). Elle augmente par contre du fait de
l’accroissement des ventes, d’un montant égal à p2 (q2 − q1) (Cf. la surface B).
On appelle recette marginale du monopole, notée Rm, la variation de sa recette totale suite à
l’accroissement d’une unité infiniment petite de la quantité vendue. Sur la figure ci-dessus,
supposant que la différence q2 −q1 est infiniment petite, la recette marginale correspond à la
différence de l’aire de B et de l’aire de A.
Formellement, la recette marginale est la dérivée de la recette totale
RT = P (q) q : Rm = P (q) + P' (q) q.
Si, comme on le suppose, la demande est une fonction décroissante (P 0 (q) < 0), la recette marginale
est toujours inférieure au prix p = P (q).
L’élasticité-prix de la demande, notée eP (x), se définit comme la variation, en pourcents, du prix de
vente du bien, suite à une variation de un pour-cent de la quantité offerte. Formellement, elle est
définie par :
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Si la fonction de demande est décroissante, l’élasticité-prix de la demande est négative. Par exemple,
si eP (1) = −2%, une augmentation de l’offre de 1% à partir de la quantité 1 produit une baisse du prix
du bien de 2%.
L’élasticité-prix de la demande donne lieu à une autre expression de la recette marginale :
(...)
Source :
http://sebastien.rouillon.pagesperso-orange.fr/cours/microeco/manuel_microeco_chap5.pdf
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A long terme, sur un marché de concurrence pure et parfaite, les profits normaux sont nuls.
Figure 34-a
Figure 34-b
Le marché
La firme
CmLP
CMLP
Q0 Production
branche
0 de la
Qo Qi Q2 Production de la
firme
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Le surplus collectif
Le surplus du producteur c'est son profit, le surplus total est donc mesuré par le profit total et le surplus marginal du
productur par le profit marginal (écart entre le prix et le coût marginal). Le surplus marginal du consommateur mesure
l'écart entre le prix qu'il était prêt à payer pour avoir cette unité du bien et le prix qu'il doit payer pour l'avoir. Le surplus
total du consommateur c'est la somme de tous les surplus marginaux qu'il peut calculer compte tenu du prix du marché.
Le surplus collectif est obtenu en ajoutant le surplus des consommateurs à celui des producteurs. Ce surplus collectif
est maximum lorsque le marché (en concurrence pure et parfaite) est à l'équilibre :
C'est Jules Dupuit (1804-1866) qui a introduit l'utilisation du surplus du consommateur pour traiter la question des
décisions en matière d'infrastructures publiques. Son analyse sera prolongée par Alfred Marshall et elle est devenue un
élément important de l'analyse des choix collectifs dans lesquels il faut mesurer les effets sur le bien être d'une taxation
ou d'un prix administré (par l'État ou un monopole).
http://public.iutenligne.net/economie/simonnet/parfait/docs/surplus_collectif.html
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