l`Hindouisme et le Bouddhisme.

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2. Lundi 15 novembre : Les grandes religions et sagesses de
l’Inde et leurs « réformes » : l’Hindouisme et le Bouddhisme.
1. L’Hindouisme.
L'Hindouisme est avec le Bouddhisme la plus complexe des religions. En fait, il s'agit plus d'une
famille de religions que d'une Religion. Mais il y a quand même des points communs entre elles, et
c'est ce dont nous allons parler. En effet, le terme même « d’hindouisme » est récent (XIXe) et,
comme souvent, ce sont les occidentaux qui ont eu le besoin d’unifier ce qui est en fait un ensemble
pluriel de systèmes religieux voire de « points de vue » religieux. De plus, cette religion n’est pas
l’œuvre d’un « fondateur de religion » (comme Moïse, Gautama, Jésus ou Mahomet), mais le fruit
d’une « révélation anonyme » et d’un « ordre social » : celui qu’ont importé en Inde, entre 2100 et
1500 av-JC, les Ayrens, peuple « indo-européen » venue du plateau iranien. De fait, on ne sait pas
grand-chose sur l'origine de l'Hindouisme. Les premiers écrits, les Veda ou savoir - une révélation
écrite en sanskrit que des « voyants » ont transmise comme vision intérieure de la Vérité éternelle -,
datent de 1400 av-JC ; à cette époque les Ayrens occupent les vallées du Gange et de l’Indus.
L’Hindouisme est la plus ancienne des religions : c’est comme si de nos jour persistaient les
religions de l’antiquité gréco-romaine.
Les croyances
Dans l'Hindouisme, on croit au Brahman, qui est un « principe divin » en « trois
entités/personnes » : Brahma le Créateur, Vishnu le Protecteur, et Shiva
le Destructeur (son
épouse est Kali la noire, une image de la « grande Déesse » à qui on offrait des sacrifice humain).
Le Brahman est en quelque sorte la réalité suprême ; mais associées à lui, on trouve des milliers de
petites divinités. Ce qui est particulier dans la notion de dieu dans l'hindouisme, c'est que le
Brahman est plus un concept philosophique qu'un principe actif : on médite dessus mais on ne
l'adore pas. C'est le « Grand Tout » dans lequel chacun finit par se fondre, ce qui fait de
l’Hindouisme une sorte de monothéisme sans « la personne » d’un Dieu unique. En effet, ici il
n'existe pas d'être « Dieu » en tant que Personne ou Volonté, mais un « Principe divin » qui vit et se
meut en tout. L'Univers est divin, mais le Brahman se trouve aussi dans un sourire, dans une
fourmi, un ruisseau... Tout est donc une partie de lui, vu que Brahman est quelque chose
d'impersonnel, on ne peut pas le connaître, ni être en relation avec lui. Dans cette conception, on
pense qu'il y a plein de façons différentes de voir ne serait-ce qu'un simple objet. Aucune de ces
façons de voir ne nous permettra de connaître la pleine réalité et chacune des perspectives est
pleinement valide. Et ça nous amène à quelque chose qui est fondamental dans l'Hindouisme : c'est
le concept de Maya. Pour l'expliquer, prenons l'exemple d'un rêve : un rêve est réel dans le sens où
nous l'avons fait ; mais il n'est pas réel dans le sens où il ne décrit pas forcément une réalité qui
existe. De même pour l'hindou, le monde est Maya : le monde apparaît tel qu'on le voit mais on n'a
aucun droit de dire que ça correspond à une réalité.
Autre point spécifique de l'Hindouisme, et ce point là est pour les occidentaux comme pour nombre
d’hindous (cf. Gandhi) un archaïsme : cette « religion » fonctionne avec un système de castes. En
effet, on pense que Brahma (le dieu créateur) a créé Manu, le premier homme ; de la tête de Manu
sont venus les Brahmins/Brahmanes (les meilleurs, les plus saints, les prêtres), des mains de Manu
sont venus les Kshatriyas (ceux qui sont au gouvernement, à l'armée), de sa cuisse sont venus les
Vaisyas (les agriculteurs, les artisans). Les Sudras, eux, viennent des pieds de Manu (ce sont ceux
qui servent les autres ; ils sont exclus d'une grande partie de la vie religieuse). Et puis il y a ceux qui
sont « hors caste » : les parias (qui sont des réprouvés, exclus de la vie sociale et religieuse).
Ce système de castes est très ancré dans les mentalités (ni Gandhi ni Nehru n’ont réussi à l’abolir) et
il maintient des inégalités très grandes entre les gens ; il prend appui sur une autre notion
fondamentale de l'hindouisme : La loi du Karma.
La Loi du Karma
Pour comprendre cette Loi du Karma, il faut savoir que dans l'Hindouisme, on pense que l'homme
passe par une série d'existences tant que subsiste encore les « fruits » d’actes antérieurs ou actuels
préjudiciables : c'est la croyance en « la réincarnation ». Ce passage d'une vie à l'autre est appelé
« transmigration », Samsâra (« ronde des existences »). Cette loi du Karma veut donc que
l'existence présente d'un homme soit conditionnée par ses vies antérieures. Quand on agit de façon
droite, on avance, on évolue vers la libération du cycle des naissances et des morts successives, on
se réincarne dans un état supérieur. Par contre, si l'on agit mal, on se réincarne dans quelque chose
d'inférieur, homme ou animal, et l'on s'éloigne de la libération du cycle des vies successives (c’est
aussi pour cela que les animaux sont sacrés et les hindous végétariens, puisque les animaux peuvent
être habités par les âmes de défunts). On comprend aisément pourquoi cette loi du Karma entretient
le système de castes et les inégalités. En effet, si un homme est dans une condition misérable, c'est
qu'il n'a pas été bon dans ses vies antérieures et il paye les conséquences de ses fautes dans la vie
présente ; à la limite, l'aider, c'est lui faire du tort, c'est l'empêcher d'expier sa faute et lui enlever la
possibilité d'un meilleur Karma dans une vie ultérieure. Pour l'hindou, contrairement à nombre
d’occidentaux en mal d’exotisme, la pensée même de la réincarnation est une terreur. Dans
l’existence, son but premier est d'accomplir de bons karmas pour sortir de ce cycle et atteindre le
Moksha, l'extinction ultime. Lorsqu'il échappe enfin à la chaîne des réincarnations, lorsqu’il atteint
le Moksha, il se fond avec l'Univers et entre dans le moi cosmique rejoignant le Brahman.
Enfin, pour se libérer de ces cycles de vies successives, il faut accomplir de bons karmas et pour ce
faire il faut passer ou accomplir ces trois choses :
Le travail rituel : ce sont des cérémonies religieuses et rites ainsi que des actes vertueux propres à
chaque caste. La deuxième chose est la connaissance. Ici il s'agit de savoir que l'homme n'est pas
une entité séparée et réelle, qu'il n'a pas de valeur propre mais qu'il fait partie du Brahman, du
grand Tout. Acquérir cette connaissance passe par la pratique du yoga, une discipline permettant
à l'individu de contrôler son corps et ses émotions : cela comprend la chasteté, la pureté des
pensées, contemplation, une discipline du corps et de l’esprit, et une alimentation modérée (on est là
loin de la pratique occidentale !). Dans le Yoga, la méditation permet « l'extinction de la conscience
du moi » et alors le divin peut s'introduire dans le moi débarrassé des sens. Enfin, la troisième chose
à accomplir, c’est la dévotion : l'amour et l'obéissance que l’on donne à une divinité particulière.
Pour finir, notez que, comme à Babylone ou en Perse, l’Astrologie règle chaque étape de la vie
religieuse, affective, conjugale et professionnelle des hindous.
Les textes sacrés de l'hindouisme
Ils ont été écrits entre 1400 av-JC à 500 ap-JC). Les plus anciens textes ont été transmis d'abord
oralement ; ce sont les Védas, ce qui signifie « connaissance ». Chaque textes les composant sont
formés de 3 parties : les Mantras, des hymnes de louange aux dieux ; les Brahmanas, des guides de
rituels ; les Upanishads, enseignant vérités religieuses et doctrines. Le livre le plus sacré est la
Bhagavad Gita. Ce livre est un dialogue entre Krishna, 8e Avatar (réincarnation) de Vishnu, et le
guerrier Arjuna : le guerrier demande à Krishna comment il peut tuer des gens de sa famille.
Comme autres livres, on trouve le Ramayana, le Mahabharta...
2. Le Bouddhisme.
A l'origine du Bouddhisme...
... on trouve un homme : Siddhartha Gautama, né vers 560 av-JC, dans le Nord Est de l'Inde. A
l'époque où il naît, les gens sont désillusionnés par rapport à l'Hindouisme. L'idée des réincarnations
les terrifie et ils se tournent vers diverses croyances, entre autres l'adoration d'animaux. C'est un
terrain tout à fait favorable à l'accueil de la doctrine bouddhiste. Mais avant de parler de la doctrine,
voyons de plus près qui est Siddhartha Gautama, appelé plus tard Bouddha.
Selon la légende, il s'agirait d'un fils de roi. Son père le protège de toute peine et le fait vivre dans
un cocon de plaisirs, d'oisiveté et de richesses. Il se marie alors qu'il a une vingtaine d'années et sa
femme donne naissance à un fils. Mais un jour, Siddhartha décide de visiter le monde. En chemin,
il croise un enterrement et pour la première fois, il est confronté à la mort. Il croise un vieillard, puis
un malade, et il découvre que tout être vieillit et peut être atteint par la maladie. La réalisation de
toutes ces choses est très difficile pour lui. Enfin, il rencontrera aussi un moine qui a un air serein.
Alors Siddhartha décide de quitter son palais, sa famille et ses richesses, et à son tour il devient
moine. Voilà, c'est la légende ! Aujourd’hui, certains spécialistes pensent qu'au contraire,
Siddhartha a eu une enfance plutôt dure. Il aurait appartenu à la caste des guerriers : les Ksatriya.
Et peu après la naissance de son enfant, sans doute à cause d'une grande peine, il aurait décidé de
mener une vie de religieux errant, cherchant la libération de la chaîne des existences et des morts
successives. Un jour, en profonde méditation, il a « une illumination » il devient alors « le
Bouddha », « celui qui est éveillé ». Après cette expérience, il enseigne cinq moines, puis
d'autres… Il meurt à 80 ans.
Principales croyances du Bouddhisme
Par rapport à la majorité des religions, on peut considérer le Bouddhisme, surtout le plus ancien - le
plus proche de l’enseignement du Bouddha -, comme « un système philosophique » athée n’ayant
ni Dieu, ni âme, ni grâce, ni devoir, ni culte.
Dans le Bouddhisme, on considère que le monde n'a pas été créé mais qu'il a évolué. Il fonctionne
selon une Loi mais pas selon la Volonté d'un dieu. Il n'y a pas non plus cette espèce de « soi
cosmique » qu'on trouve dans l'Hindouisme. Ainsi ce n'est pas à proprement parler une religion
parce qu'il ne s'intéresse pas à la question de Dieu. Certains bouddhistes croient en un ou plusieurs
dieux, d'autres n'y croient pas ; mais, ça n'a pas d'importance. La conception du monde qu'a le
Bouddha ressemble beaucoup à une prison. Dans l'espace dont on ne peut dire s'il est fini ou infini,
sont dispersés d'innombrables univers, tous identiques.
En bas, il y a le monde du désir où tous les êtres qui y vivent sont soumis à l'attraction mutuelle
des sexes. Il y a aussi des hommes vivant dans une félicité parfaite et une oisiveté totale, sans aucun
souci et sans aucune peine. Dans des palais célestes, il y a des dieux du monde du désir. Dans les
entrailles de la terre ou dans les intervalles entre les univers, il y a les damnés qui subissent des
supplices divers, d'une durée extraordinairement longue. La vie bienheureuse des dieux est elle
aussi extrêmement longue, mais dans les deux cas, elle est de toute façon limitée. Au-dessus du
monde du désir, si haut que les hommes ne peuvent l'apercevoir, se trouve le monde des formes,
uniquement habité par des dieux au corps éthéré, plongés dans des méditations sans fin. Par la
méditation bouddhique, les moines peuvent espérer renaître parmi ces dieux. Les dieux du monde
des formes sont toute pureté et lumière. Ils sont à l'abri de toute souillure et n'ont ni père ni mère
(parmi ces dieux se trouve Brahma / cf. l'Hindouisme). Au-dessus du monde des formes ou en
dehors de l'espace est le monde sans formes. Là vivent des dieux dépourvus de corps, purs esprits
absorbés dans des états psychiques extrêmement voisins de l'inconscience totale. Ces dieux ont
quant à eux une durée de vie longue mais limitée. Telle est la prison dans laquelle les êtres vivent,
changeant d'étage à chaque mort, passant de l'une à l'autre des 5 destinées possibles : damnés,
revenants affamés, animaux, hommes et dieux.
Bouddha nie énergiquement l'existence d'un élément éternel dans l'homme. Il nie que l'homme soit
capable de goûter un jour au bonheur. Chaque être n'est qu'un enchaînement de phénomènes
passagers qui se suivent en se conditionnant étroitement les uns les autres. Les pensées, les désirs,
les êtres mêmes ne sont rien car tout est vide de sens. Ainsi, l'homme qui meurt et se réincarne en
animal par exemple n'est pas entièrement différent de ce qu'il était. Lorsqu'on atteint le salut, qu'on
ne se réincarne plus, il ne reste absolument plus rien de nous. La délivrance, c'est l'anéantissement
total, que l'on appelle parinirvana.
Le point de départ de « la doctrine du Bouddha », c'est que tout est douleur. La mort mais aussi
la naissance sont douleur ; l'union avec ce que l'on déteste est douleur, la séparation d'avec ce que
l'on aime est douleur ; ne pas obtenir ce que l'on désire est douleur. Et tant qu'il y a douleur, il y
a réincarnation. L'origine de cette douleur « c'est la soif qui mène à renaître encore, accompagnée
de l'attachement au plaisir, trouvant son plaisir ici et là ; c'est la soif du désir, la soif de l'existence,
la soif de l'inexistence. » (Vinayapitaka, vol.1, p1)
L'existence douloureuse a donc pour cause l'ignorance qui nous trompe sur la nature de ce qu'on
perçoit par nos sens, et qui présente les choses comme désirables, et la soif de ces choses qui attache
l'être. Sur cette théorie se greffe la Loi de la maturation des actes. Selon cette Loi, tout acte bon
ou mauvais, fait en connaissance de cause, laisse une trace dans le psychisme. Cette trace amène à
plus ou moins brève échéance, souvent dans une vie ultérieure, des événements ou des états
favorables ou défavorables. Un acte involontaire ou moralement neutre ne laisse pas de trace. Cette
loi de la maturation des actes amène la personne à renaître parce qu'elle doit récolter, en bien ou en
mal, ce qu'elle a semé dans une vie antérieure. C'est un système qui rejoint la loi du Karma de
l'Hindouisme.
Le but visé est donc la cessation de la douleur et par conséquent celle de la soif, de l'ignorance et
celle des 3 racines du mal : le désir, la haine et l'erreur. Cette destruction totale de ces choses
s'appelle extinction, c'est le Nirvana, lorsque le saint a obtenu la cessation définitive des passions,
mais qu'il continue à vivre. La 2e étape de délivrance est lorsqu'elle s'accompagne de la mort ultime
du saint, c'est l'extinction complète, le Parinirvana, il ne se réincarnera plus !
Jusqu'ici, nous avons vu que le problème, c'est la douleur, et que le but, c'est la cessation de la
douleur ; la cause, c'est l'ignorance, la soif et la Loi de la maturation des actes qui engendrent les
réincarnations. Le laïc qui veut entrer dans la voie de la délivrance, de la cessation de la douleur,
doit pratiquer des actes louables (ne pas tuer, mentir, voler…). Ça lui permettra de se réincarner
dans une condition où il pourra mener une vie monastique. En effet, pour atteindre le Nirvana,
c'est-à-dire le Salut, la vie monastique est nécessaire. Le moine doit s'abstenir totalement de toute
mauvaise pensée et de toute mauvaise action. Pour obtenir « le grand éveil » et devenir un
Bouddha, il doit aussi méditer. Par la méditation, il élimine progressivement l'activité intellectuelle,
puis la vie affective ; il obtient la quiétude et la concentration qui rendront sa vision intérieure plus
aiguë et affaibliront peu à peu ses passions. Ce « vidage » de l'esprit peut continuer plus loin. Le
religieux contemple alors longuement l'espace vide infini. Puis il contemple la conscience vide dans
son infinité et atteint le domaine du néant où il constate qu'il n'y a rien, puis il demeure dans le
domaine où il n'y a plus ni notion ni absence de notion. La vacuité de son esprit est alors presque
totale. Une telle méditation peut le faire renaître en tant que dieu dans l'un des mondes. Là il vivra
longtemps pour finalement atteindre l'extinction totale du Parinirvana.
Les livres sacrés du bouddhisme
Les Sutra-pitaka, les Vinaya-pitaka et l'Abhidharma-pitaka. Cet ensemble forme le Tripitaka,
littéralement « les 3 corbeilles ». L'un est sur la Discipline, l'autre sur l'Enseignement et le troisième
sur les questions métaphysiques. Leur volume fait environ 11 fois celui de la Bible.
Principaux courants bouddhistes
Aujourd’hui, on estime à environ 350 millions le nombre de fidèles du Bouddhisme à travers le
monde. C’est l'empereur Açoka, en se convertissant au milieu du IIIe siècle av-JC, qui contribua à
le répandre dans le sous-continent indien et à Ceylan. Ce courant spirituel fut ensuite propagé, audelà des mers vers le Sud-Est asiatique, et par voie continentale dans le centre de l'Asie, en Chine
(IIe s. ap-JC), Corée, Japon (VIe s.), Tibet (VIIIe s.) et Mongolie (XIIIe s.). Cette large implantation
s'est toujours opérée dans le respect des mentalités et l'adaptation aux cultures locales. Entre le Ve et
le Ier s. av-JC, plusieurs conciles bouddhiques eurent lieu, et le schisme survenu vers 450, annonce
la diversification des écoles de philosophie bouddhique qui vont fleurir par la suite. Le Bouddhisme
indien se divise en 3 écoles, dont les deux premières sont appelées « véhicule » (yâna), c'est-à-dire
moyen de progression sur la voie de la Délivrance :
- Le Hînahyâna (« Petit Véhicule ») est le groupe le plus ancien, resté fidèle aux enseignements de
Bouddha auquel il n'attribue pas de nature divine, et prônant une morale stricte pour l'accès au
nirvâna. Son influence s'est essentiellement répandue au Ceylan, en Thaïlande, Birmanie, puis au
Cambodge et au Laos. Il fut divisé en de nombreuses sectes avant notre ère, et son seul représentant
est actuellement le theravâda (« Enseignement des Anciens »).
- Le Mahâyâna (« Grand Véhicule ») est la seconde grande école qui apparut vers le Ier siècle avJC, pour se répandre du nord de l'Inde vers le Tibet, la Mongolie, la Chine, la Corée, le Japon et une
partie du Viêt-Nam et du Cambodge. Les adeptes portent à la perfection l'exercice des vertus, par
l'aide et le secours des autres, afin d'atteindre le salut pour tous : il s'agit pour les fidèles de retarder
leur propre entrée dans le nirvâna, jusqu'à ce que tous l'aient atteint. Les bodhisattva sont les
divinités adorées, proches des fidèles auxquels elles servent de modèles. Le tantrisme bouddhique
constitue une école issue du Mahâyâna, dont l'influence est grande en Mongolie et au Tibet.
- Le bouddhisme Tibétain (ou « lamaïsme ») fut introduit au Tibet par Padmasambhava au VIIIe
siècle. Les « bonnets rouges » rassemblent trois anciennes branches groupées en monastères ou
lamaseries (gompa), dont le moine (gelong) est le centre hiérarchique. Contrairement à lui, le lama
peut se marier ; il est appelé rimpoché s'il est un lama réincarné ou tulkou, et dirige seul ou à
plusieurs la lamaserie. Les « bonnets jaunes » ou Geluppa (« branche vertueuse ») constituent la
branche la plus nombreuse, dont les trois monastères principaux sont groupés à Lhassa. Le célibat
fut imposé à ses membres et l'aspect tantrique réduit par une réforme du XVe siècle. Le Dalaï-lama,
considéré comme la réincarnation du bodhisattva Avalokiteçvara (« le seigneur qui regarde enbas »), est le chef spirituel de cette communauté. Le cinquième Dalaï-lama a établi la dynastie
théocratique qui régna à Lhassa jusqu'en 1959, et érigé le palais-monastère appelé potala. Le second
pontife du Bouddhisme tibétain est le tashi-lama (« lama qui est un joyau »), incarnation du
bouddha Amitâbha.
- Le bouddhisme s'implante au Japon à partir du VIe siècle, sous la forme de diverses sectes issues
de l'école mahayaniste, dont la plus connue est le zen.
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