Si vous avez eu la possibilité d’assister aux trois précédentes conférences sur l’Inde depuis
Octobre, croyez-vous que nous puissions se poser cette question : est-ce que je connais mieux
ce pays ? Ce serait sans doute ignorer l’une des composantes fondamentales de l’Inde.
QUATRIEME CONFERENCE : REGARDS CROISES sur l’Hindouisme et le bouddhisme
par Pascale LEPINASSE
Pascale LEPINASSE est Docteur en Anthropologie et Ethnologie, diplômée de l’Ecole des
Hautes Etudes en Sciences Sociales. Elle est aussi professeur d’Histoire de l’Art Indien et
spécialiste de voyages culturels en Asie et au Proche Orient.
JEUDI 21 JANVIER 2016 SALLE Intergénérationnelle TOSSE à 16 HEURES
Entrée : adhérents U.T.L. et Associations partenaires 5 € Public 8 €
Si tout semble les opposer, bouddhisme et hindouisme ont pourtant cohabité pacifiquement
pendant de nombreux siècles dans leur berceau commun.
Leur extraordinaire richesse spéculative et leur étonnante longévité (ne comptent-elles pas
en effet parmi les plus anciennes pensées de l’humanité, en dépit de toutes les atteintes qui
leur ont été portées ?) alimentent de nombreuses confusions, ainsi que de persistants a priori.
Cette conférence se propose de “ faire le tri ”, en présentant les outils nécessaires à une juste
compréhension de ces deux univers spirituels captivants. Issues d’une même aire
géographique et culturelle, tour à tour religions officielles des grands empires historiques
indiens, l'hindouisme et le bouddhisme se sont autant affrontés qu’influencés. Lorsque naît le
bouddhisme, la religion védique est déjà implantée dans le sous-continent depuis près de
mille ans. Basée sur un panthéon comptant plusieurs dizaines de dieux, et responsable de la
société de castes et du monopole absolu des prêtres brahmanes (d’où le nom de
« brahmanisme » appliqué à l’hindouisme ancien), le védisme sera fortement remis en cause
par l’enseignement du Bouddha : ce dernier s’oppose en effet à toute croyance en un divin
supérieur et prône l’égalitarisme spirituel et social.
Enfin, les deux voies de salut n’ont pas non plus de ce dernier la même conception : fin de la
souffrance pour le bouddhisme, fusion avec l’Absolu divin pour le brahmanisme. Stimulée par
ce débat, la pensée dite « hindoue » se constituera au tournant de notre siècle, nourrie de ces
divers apports et de nouveaux corpus rédigés à la suite de la « réforme » bouddhiste, parmi
lesquels les fameuses Epopées fondatrices, le Ramayana et le Mahabharata.
Se mettront ainsi en place la notion et la pratique de la bhakti, ou dévotion, pilier de
l’hindouisme actuel.