Avant-propos
Philippe Avron nous offre par le biais de son spectacle une magnifique leçon de
théâtre, d!humanité et de culture.
En effet, ce spectacle, dont l!auteur, le comédien et le metteur en scène ne font
qu!un, est une initiation au théâtre. Philippe Avron, monument qui a traversé toutes les
œuvres et a côtoyé les plus grands metteurs en scène, revisite tous les événements, les
personnalités du théâtre depuis les années !60.
Philippe Avron est également un être humain exceptionnel, d!une générosité rare,
ses multiples expériences théâtrales collectives le prouvent.
Enfin, Philippe Avron est un homme de culture hors du commun, érudit et élégant,
son œuvre est d!une grande poésie.
Presse
Philippe Avron propose « Le fantôme de Shakespeare », hymne au théâtre, au
poète, le grand Will, et au public.
Philippe Avron est un homme de finesse et d'espièglerie. Il traite ses nostalgies
avec tendresse et livre au public ses souvenirs, ses joies, ses réflexions sur le théâtre, la
planète des fantômes. Il les fait revivre d'un sourire, d'une démarche. De son professeur de
philo aux cancres de la classe, ils sont tous là, ceux qui accompagnent Philippe Avron dans
ses rêves. Après "Ma cour d'honneur", variation émouvante, farfelue, autour d'Avignon, de
son festival et de cette fameuse cour, "Je suis un saumon" allégorie grave et malicieuse du
passage de la vie à la mort, il propose "Le fantôme de Shakespeare", hymne au théâtre, au
poète, le grand Will, au public, que Shakespeare conseille « soyez les ingénieux chimistes
de nos métamorphoses ». Après un tel souhait, le public ne peut qu'avoir du talent.
D'ailleurs, c'est tout l'art de Philippe Avron, donner des ailes au public. Lui qui joua
en 1977 "Hamlet" dans "La cour d'honneur" sous la direction de Benno Besson - «Il me
donne de l'énergie» - avoue avoir fait ses premiers pas shakespeariens avec Peter Brook.
«C'était en 1968. Brook avait réuni un petit groupe de comédiens, dont Sami Frey, Delphine
Seyrig, Michael Lonsdale. Peter Brook nous faisait travailler des improvisations, du style
l'arme et la blessure. J'ai vu des meurtres au regard». Un spectacle qu'ils ont joué, non pas
à Paris en pleine fièvre soixante-huitarde, mais à Londres, dans une gare désaffectée.
Peter Brook fait d'ailleurs une apparition savoureuse dans le spectacle, tout comme Ariane
Mnouchkine, Raymond Devos et Jacques Lecoq, le mentor ami, celui chez qui Philippe
Avron fit ses classes à 19 ans.
Il les évoque tous avec une amitié cocasse et sympathique. Parfois un grain de
malice vient se glisser dans le voyage fraternel. Ainsi, chez Lecoq, Philippe Avron et ses
condisciples apprennent à mimer le travail, prendre, recevoir une brique, la poser, et ils font
et refont les gestes sans fin. Leurs camarades du Conservatoire déclament à tout va
Racine ou Corneille et les interpellent : «Et chez Lecoq, ça va ?» «ça va» «Qu'est-ce que
vous faites ?» Et les disciples du mime de répondre en chœur, sourire jusqu'aux oreilles :