L`analyse de la pratique et l`attitude réflexive de l

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L’ANALYSE DE LA PRATIQUE ET L’ATTITUDE
RÉFLEXIVE DE L’INFIRMIER EN PSYCHIATRIE.
CM DU 4 OCTOBRE 2012
UE 2.6 S5.
Jean Maillet-Contoz
Bureau des soins infirmiers.
CH le Vinatier
OBJECTIFS
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Remobiliser les connaissances acquises durant
l’UE 2.6 S2.
Découvrir la démarche de questionnement
permettant l’adoption d’une posture réflexive
L’ESPACE DE SOIN RELATIONNEL
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L’espace de soin relationnel a une fonction
essentielle : celle de la rencontre. La position de
l’infirmier consiste à ne pas se placer en extériorité, ce
qui empêcherait tout simplement la rencontre, mais
bien à se mettre en position d’ouverture.
Face au soignant, le patient pourra ainsi parler de ce
qu’il ressent, mais également montrer ce qu’il ne peut
pas dire.
LA FONCTION DE PARE-EXCITATION
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La fonction, plus active, de pare-excitation, qui
consiste, non pas à abolir les pulsions dont le patient
est assailli, mais, à travers le soignant, d’établir un
filtre entre le patient et ses pulsions.
Ce filtre doit être à la fois suffisamment solide pour
éviter leur mise en acte et suffisamment souple pour
permettre leur évocation.
LA FONCTION MATERNANTE
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Soins somatiques : approche corporelle et satisfaction
des besoins primaires durant l’hospitalisation.
Etre un soignant suffisamment bon (Winnicott), c’est
parvenir à mettre à disposition des patients un espace
répondant à ces différentes qualités: maternant,
contenant, souple et solide, pare-excitant.
L’ESPACE RELATIONNEL
L’espace relationnel se fonde entre le patient et le
soignant, dans une zone qui n’est pas totalement
extérieur à soi, mais qui n’appartient à personne en
soi.
 Si l’un deux protagonistes n’est pas là, cette espace
disparait, et surtout, on note la nécessité de la
transmission entre collègues et de la continuité des
soins.
 Cet espace symbolique est entretenu par chaque
soignant chacun à son tour et à sa façon, mais il est
partagé entre l’équipe et le patient.
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LES MOUVEMENTS TRANSFÉRENTIELS
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En psychanalyse, le transfert désigne le processus par
lequel les désirs inconscients prennent corps dans le
cadre de la relation analytique.
Dans la relation de soin, dans l’espace de soin
relationnel, le transfert rend compte de la répétition et
de la réactivation de désirs inconscients, qui se
rejouent dans la relation soignant-soigné
LES MOUVEMENTS CONTRE-TRANSFÉRENTIELS
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En psychanalyse, le CT désigne les réactions
inconscientes de l’analyste envers la personne, le
transfert de l’analysant.
Les mouvements contre-transférentiels sont, par
extension, les mouvements inconscients, qu’ils soient
affectifs, agis, contre-investis…éprouvés par tout
soignant à l’égard du soigné et de ses mouvements
transférentiels.
Ne pas confondre les réactions face au transfert du
patient et la problématique personnelle du soignant.
LE PROJET DE SOINS
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La mise en pensée de des mouvements, au sein des
relèves, lors des réunions cliniques et dans des temps
informels partagés entre soignants est un outil
précieux dans l’élaboration de la dynamique du patient
et permet la création d’un projet de soins.
Cette démarche, ce projet, doivent à la fois faire l’objet
d’une formalisation, mais également constituer des
outils souples et ré-adaptables.
LA CONTENANCE DE LA RELATION
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Elle consiste pour le soignant à accueillir, à contenir, à
vivre les émotions et les affects inorganisés ressentis
par les patients, à les verbaliser, à leur donner du sens
et à les restituer aux patients sous une forme
assimilable pour eux.
La contenance est donc un processus qui permet
l’évolution de contenus psychiques inconscients, nonpensés ou impensables en éléments plus secondarisés.
LA PAROLE, BASE DE LA RELATION
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La parole permet la réassurance.
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La parole a des vertus cathartiques
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La
parole
permet
la
distanciation
transionnalisation des conflits.
et
la
La parole est un support d’élaboration : elle vient
porter le travail de mise en sens qui fonde la
contenance du soin relationnel.
LE SOIN EST UN ESPACE
TRANSITIONNEL.
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Au sens de Winnicott.
Si l’on considère que la maladie mentale correspond à
une perte des étayages internes, alors le soin comme
espace transitionnel s’envisage comme l’aménagement
d’un lieu symbolique et physique rempli d’objets
étayants externes.
Ces étayages externes sont temporaires, et ont pour
but d’être intériorisés par le patient, puis que celui-ci
s’en sépare peu à peu.
L’INFIRMIER EST UN OUTIL DE SOIN
Le soin psychique est complémentaire du soin
chimiothérapique. La raison d’être du lien soignant ne
peut se résumer à la souffrance, à l’expression d’une
plainte. L’empathie ne consiste pas seulement à se
sentir concerné mais bien à s’impliquer dans cette
souffrance.
 Le but ultime de la relation de soin et du lien luimême n’est pas un résultat, mais bien un
cheminement, une qualité de lien.
 Le soignant n’est pas là pour asséner une vérité
absolue mais pour être un professionnel engagé
dans une relation.
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LA SOUFFRANCE EST UN APPEL AU LIEN.
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L’identification simple : processus psychologique
qui nous permet de comprendre et d’assimiler la
souffrance que ressent l’autre par comparaison à des
moments que nous avons pu vivre, ou observer chez
nos proches
L’identification projective : le patient ne se limite
pas à exprimer sa souffrance, il va la faire vivre à ses
soignants, par un mécanisme archaïque, créer un
malaise chez l’autre. Dans un processus associant une
double identification et la projection, le soignant va
mêler ses propres contenus psychiques aux contenus
archaïques angoissants projetés sur lui.
LE VÉCU NÉGATIF DE L’INFIRMIER
Différents sentiments ressentis par l’infirmier placé en
position d’objet de soin :
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l’invasion : le système contenant déborde.
la vidange : le soignant se sent épuisé, vide, incapable
d’avancer.
l’absurdité : le non-sens, la sensation que l’activité de
soin est vaine.
LES DÉFENSES SOIGNANTES
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La banalisation.
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La technicisation.
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L’esquive.
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Le mensonge.
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La fausse réassurance.
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La rationalisation.
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L’évitement
LES DÉFENSES SOIGNANTES
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La dérision.
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La fuite en avant.
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L’isolation.
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La sublimation.
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La parcellisation.
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La dépossession.
EN CONCLUSION…
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L’empathie et l’authenticité sont deux armes utiles
au soignant afin d’éviter de se laisser déborder.
L’empathie est la capacité à comprendre l’autre sans
pour autant éprouver les mêmes émotions. C’est une
bienveillance professionnelle, permettant à la fois de
pénétrer l’univers de l’autre tout en gardant sangfroid et objectivité.
L’authenticité est la dynamique qui rend compte de la
préoccupation de comprendre et d’aider l’autre en
toute sincérité, sans manipulation, ni faux-semblants.
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