ou d’arrestations individuelles, avant d’être déportés en wagons à
bestiaux vers les centres de mise à mort de Pologne. La grande majorité
des convois partis de France (77 convois) partirent de Drancy en région
parisienne (67 convois), qui devint ainsi l’antichambre de la mort.
Pithiviers, Beaune-la-Rolande ou encore Compiègne furent les principaux
camps d’internement français dans lesquels les internés attendaient leur
déportations sans travailler.
Que veut dire l’expression « Solution finale » et quelle est son origine ?
Le vocable "Solution finale du problème juif" (en allemand : "Endlösung
den Judenfrage") fait référence au plan nazi de destruction des Juifs . Le
terme est volontairement allusif, c’est à dire qu’il s’agissait, pour les
Nazis, de cacher la réalité de leur plan et des agissements des
"Einsatzgruppen" et organisateurs des déportations en employant un
vocabulaire choisi et vague. Il fut employé à la conférence de Wannsee
par les dignitaires nazis. Cette "Solution finale", objectif prioritaire pour
les Nazis, concernait les onze millions de Juifs en Europe; ce plan
prévoyait leur arrestation, leur transfert à l’Est où ceux qui ne seraient
pas éliminés "naturellement", c’est à dire par le travail forcé et les
privations, seraient "traités en conséquence", c’est à dire gazés dans des
camions à gaz ou des chambres à gaz.
Les interprétations des historiens sur ce qui fait basculer Hitler et les
Nazis dans la volonté dissimulée derrière un vocabulaire choisi,
d’exterminer les Juifs d’Europe divergent. Ainsi, le débat entre
intentionnalistes et fonctionnalistes qui agitait les historiens dans les
années 1970-1980 paraît aujourd’hui dépassé. Les premiers considéraient
que la volonté d’exterminer les Juifs d’Europe était affirmée clairement
dans un dessein ancien, voulu et programmé par Hitler depuis son
arrivée au pouvoir en 1933. Pour les seconds, c’est avant tout le
déclenchement de la guerre en URSS qui change la nature même de la
guerre qui devient alors une guerre d’anéantissement total, entraînant,
dans une spirale de radicalisation, la décision de la "solution finale du
problème juif". Toutefois, aujourd’hui, si la thèse intentionnaliste n’est
plus guère d’actualité, certains historiens voient dans les racines même
du nationalisme allemand exclusif le terreau favorable sur lequel
prospère un antisémitisme biologique et éradicateur dès la fin du XIXème
siècle. C’est ce terreau, à la faveur des circonstances liées à la guerre à
l’Est, qui permet la prise de décision menant à la "Solution finale".
Quand fut décidée la « Solution finale » et quand débuta-t-elle ?
La « Solution finale » semble être décidée dans le courant de l’été 1941,
au moment où ont lieu les premiers grands massacres à l’Est. Selon les
études récentes, la décision fit suite au déclenchement de l’invasion de
l’URSS par les troupes allemandes. Si les Juifs d’Europe avaient subi
jusqu’en juin 1941 des persécutions, des expulsions et des mises à mort