Homélie pour la Solennité de l’Ascension
Quel est ce grand mystère que nous célébrons aujourd’hui ?
C’est le mystère de l’entrée de la nature humaine en Dieu !
L’ascension c’est l’accomplissement de l’incarnation. A Noël, le Christ a pris chair de notre
chair, il a uni la nature divine à la nature humaine.
Et voilà, vous allez vous dire, voilà qu’il nous sort sa théologie ! C’est un peu vrai, mais
c’est parce parfois un peu de théologique, cela aide à s’émerveiller de l’amour de Dieu pour
nous. Alors essayons de faire un peu de théologie en expliquant sans que ce soit trop
compliqué. La nature humaine, c’est tout ce qui fait notre humanité, c’est ce qui fait qu’être
humain est humain, et tout cela est bon Dieu l’a reconnu après nous avoir créé. Mais c’est
tellement bon, qu’il n’a pas refusé d’unir tout ce qu’il est : la nature divine à tout ce que nous
sommes : la nature humaine, voilà la grande merveille qui s’est accomplie dans l’incarnation.
Dieu nous dit que ce qui fait notre vie est digne qu’il vienne s’y unir. Y pensons-nous assez ?
Notre humanité a été jugée digne de recevoir la divinité de notre créateur !
Peut être vous demandez vous si je ne me suis pas trompé d’homélie et si je ne suis pas en
train de vous ressortir celle de Noël !
Si je vous parle de l’incarnation, c’est parce que ce qui se passe à l’Ascension, c’est
l’accomplissement de ce qui s’est passé lors de la visitation. Lorsque Dieu s’est uni à notre
humanité, il n’a pas fait semblant, et il ne l’a pas fait comme on mettrait un costume que l’on
peut enlever. Non il s’est uni à nous totalement et la conséquence de cette union, c’est que
lors de l’Ascension ce n’est pas seulement la divinité du Christ qui remonte au ciel, mais
aussi son humanité, c’est-à-dire notre humanité. C’est ce que dit la préface de l’Ascension
que nous entendrons tout à l’heure : Il s’élève au plus haut des cieux (…) il ne s’évade pas de
notre condition humaine : mais en entrant dans le Royaume, il donne aux membres de son
corps, l’espérance de le rejoindre un jour. Par son ascension, le Christ nous dit que notre
humanité est tellement bonne qu’elle est non seulement digne de recevoir sa divinité, mais
encore plus d’être accueillie dans la divinité de Dieu.
C’est un mystère qui nous dépasse largement, et pourtant c’est une merveille à laquelle nous
sommes invités à accorder notre foi.
Si notre humanité est en Dieu, cela nous concerne aussi, car déjà maintenant nous sommes
en relation avec Dieu puisque nous sommes humains.
C’est sans doute ainsi qu’il faut comprendre cette nouvelle relation à laquelle le Christ invite
ses disciples. Ils ne le voient plus, et pourtant il leur dit qu’il sera avec nous tous les jours
jusqu’à la fin du monde. C’est parce que notre humanité est unie à la divinité de notre
créateur, qu’il peut être : « plus intime à moi même que moi-même », comme dit St
Augustin.
Cette union intime, c’est aussi le sens d’un geste discret que le prêtre fait en préparant les
offrandes pour la messe : lorsqu’il verse une goutte d’eau dans le vin, il dit : « Comme cette
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