Une naissance qui, à la vérité,
ressemble étrangement à un mariage.
Oui, Noël est jour de noces.
La divinité épouse notre humanité.
Une alliance nouvelle et éternelle
est scellée entre Dieu et les hommes.
Mystère des noces, mystérieux échange.
Le Fils de Dieu reçoit une nature humaine
et à cette nature il transfuse sa vie divine.
C’est un peu comme lorsqu’un rameau
est greffé sur un arbre de nature différente.
Le rameau, sans perdre sa nature originelle,
vit de la vie même de l’arbre
qui désormais le porte.
De même, l’humanité de Jésus,
greffée sur l’être même du Fils de Dieu,
vit de la vie de Dieu.
C’est la sève divine qui irrigue et féconde
ce corps, ce cœur, cette âme de Jésus.
En Jésus, Dieu et l’homme vivent dorénavant
sous le régime de la communauté de biens.
Sans confusion, ni séparation.
Sans confusion, parce que Jésus
n’est pas un hybride, un surhomme ou un demi-Dieu :
il est pleinement Dieu et pleinement homme.
Sans confusion, parce que la divinité
n’a ni détruit ni absorbé l’humanité :
le feu de la divinité descendu
dans le buisson ardent de l’humanité
ne l’a pas consumé mais bien transfiguré
(cf. Ex 3).
Sans confusion, mais sans séparation non plus,
car en Jésus, l’humanité ne se contente pas
de coexister avec la divinité :
elle est exposée à son rayonnement
et c’est bien pour cela que
Jésus est «le plus beau des enfants des hommes»
(Ps 44).
D’autant plus homme qu’il est vraiment Dieu,
tant il est vrai que la divinisation accomplit
la vocation profonde de l’homme, de tout homme.
Faisons maintenant un pas de plus.
Ce que le Fils de Dieu est par nature,
chaque homme est appelé à le devenir par grâce.
Car si le Verbe s’est fait chair,
c’est pour nous les hommes et pour notre salut.
Si l’humanité de Jésus a bénéficié
de cette grâce unique de l’union parfaite à Dieu,
c’est pour qu’à notre tour,