Présentation et résultats
L’organisation générale du bâtiment E+ a été conçue pour réduire au
maximum les besoins énergétiques. Ainsi, le bâtiment est compact,
avec une structure en poteaux et poutres de bois qui supportent les
planchers en bois massifs des 3 niveaux supérieurs. Le rez-de-
chaussée, semi-enterré, a été réalisé en béton et fibre de bois. Sur les 4
niveaux, un noyau central abrite les sanitaires, les escaliers et un
ascenseur. Tout autour, de grands espaces de travail ont été aménagés
ainsi que des bureaux individuels, des salles de réunion et des espaces
de convivialité. Enfin, les façades ont été montées avec des caissons en
bois remplis de bottes de paille d’origine locale de 36 cm d’épaisseur.
Avec ces matériaux, l’enveloppe présente une très forte isolation
thermique qui limite les besoins en chauffage et en refroidissement, ces
derniers étant assurés par une pompe à chaleur de 88kW sur sondes
géothermiques. Les 298 m2 de vitrage permettent d’éclairer naturelle-
ment 80% des surfaces de bureau, le reste étant éclairé grâce à des
tubes fluocompacts et des Led. Enfin, un ensemble de 497 m2 de
panneaux solaires photovoltaïques a été installé pour produire de
l’électricité qui est ensuite revendue à EDF.
Grâce à ces différents dispositifs, les consommations d’énergie du
bâtiment sont très basses. L’étude réglementaire préalable prévoyait
une consommation conventionnelle de 64 538 kWhep par an pour les
seuls usages du bâtiment. En première année d’exploitation, la
consommation réelle a été de 84 990 kWhep pour ces mêmes usages.
Si on y ajoute les autres usages spécifiques à l’activité (ascenseur,
ordinateurs, etc.), s’élevant à 76 349 kWhep, la consommation totale a
été de 161 330 kWhep, entièrement compensée par la production locale
d’électricité, s’élevant à 232 200 kWhep cette même année. Le bâtiment
produit donc bien plus d’énergie qu’il n’en consomme, respectant ainsi
le principe des bâtiments à énergie positive.
Focus
Avec 30 tonnes de paille issue d’une exploitation agricole biologique
locale (distante de 28 kilomètres), E+ constitue l’un des plus grands
bâtiments en paille d’Europe. Ce matériau écologique est en pleine
expansion. Il est très abondant puisque la France produit chaque année
plus de 50 millions de tonnes de pailles, dont seules 31 millions de
tonnes sont destinées à couvrir les besoins agricoles. De plus, il s’agit
d’un matériau très performant, qui présente une faible énergie grise
(énergie nécessaire à sa production) et qui peut stocker du CO2.
Facteurs de reproductibilité
Le contexte de transition écologique et l’évolution des réglementations
thermiques constituent des conditions favorables à l’utilisation de
matériaux biosourcés et d’équipements peu énergivores. Couplés à des
installations locales de production d’énergie, ces dispositifs permettent
de développer les bâtiments à énergie positive, qu’ils soient destinés à
l’habitation, au travail ou aux services collectifs. Pour sa part, l’ADEME
soutient et encourage le développement des bâtiments à énergie
positive en proposant des appuis techniques et, sous condition, des
aides financières.
Enseignements :
M. Matthieu Hauvuy, responsable des
services généraux chez Ecocert :
« Outre la phase technique où nous avons
beaucoup travaillé en étroite collaboration
avec l’architecte et les entreprises locales,
nous avons également accompagné les
usagers dans leur appropriation de ce
nouveau bâtiment. Très en amont, ils ont
pu exprimer leurs souhaits et attentes sur
les différents espaces. Des présentations
et des visites de chantier ont ensuite été
régulièrement organisées, et une visite
globale juste après l’emménagement a
permis à tout le monde d’identifier la
nouvelle répartition des bureaux. Au final,
les retours ont été très positifs, que ce soit
en termes d’ergonomie, d’acoustique, de
confort thermique ou d’ambiance. »
Vues intérieure et extérieure du bâtiment
Source : ADEME