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Micro-Économie
Economie-Gestion L1 (S2)
Antoine Bureth ([email protected])
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Chapitre)3):)Théorie)de)la)production)et)des)coûts)...............................................................)2!
1.1.)Fonction)de)production)et)productivités)moyenne)et)marginale)......................................)3!
1.2.)Les)rendements)d'échelle)................................................................................................................)6!
2.)Les)coûts)de)production)......................................................................................................................)7!
2.1.!Les!formes!des!différents!types!de!coûts!................................................................................................!8!
2.2.!Coûts,!production!et!décision!de!la!firme!...............................................................................................!9!
2.3.!Comportement!d'offre!de!la!firme!sur!un!marché!concurrentiel!..............................................!11!
3.)Optimum)du)producteur)..................................................................................................................)13!
Conclusion).......................................................................................................................................)20!
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!Chapitre!3!:!Théorie!de!la!production!et!des!coûts!
La théorie de la production cherche à analyser la façon dont l’entreprise (ou l’entrepreneur),
pour un état donné de l’art et de la technologie, combine différents facteurs de production pour
obtenir un produit d’une manière économiquement efficace.
La formalisation des problèmes dans la sphère de la production peut se comprendre de
manière symétrique à la représentation du programme du consommateur. On considère que le
producteur cherche à atteindre le niveau maximum de production pour une quantité donnée
d'intrants, en évitant le gaspillage. En d'autres termes, le producteur cherche à maximiser ses
profits quand il a décidé ce qu'il doit fabriquer et vendre. La validité du programme du
producteur repose ainsi sur les mêmes hypothèses de rationalité que dans le cas du
consommateur (rationalité parfaite, ou "substantive"). Cependant, la dimension temps joue un
rôle plus important que dans le cas de la consommation. On oppose en effet fonction de
production de courte période et de longue période. Il s'agit en fait de mettre l'accent sur le
degré de variabilité des facteurs de production utilisés (càd le degré d'irréversibilité des
structures de production). A court terme, on considère les quantités d'inputs comme des
données (quelquefois le travail est tout de même considéré comme un facteur variable). Sur le
long terme, tous les facteurs deviennent variables (cf. le temps permet de réaliser les
ajustements nécessaires).
Il faut à ce stade préciser les particularité de l’approche micro-économique dans le domaine de
la production. En effet, la production est décrite comme un résultat : les produits. Mais la
production est également un processus , c’est à dire une activité dans laquelle les hommes
appliquent leur travail à des équipements pour fabriquer ces produits. Cette dimension est
absente en micro-économie « classique », où l’analyse considère uniquement que :
- l'entreprise est simplement le lieu de la combinaison des facteurs de production,
- que les relations entre ces facteurs, le travail et le capital sont purement et exclusivement
techniques.
Ainsi l'entreprise est une "boite noire", le chef d'entreprise n'existe pas autrement que comme
un apporteur particulier de facteurs de production, il travaille et apporte du capital... La
dimension organisationnelle est totalement occultée (on dit aussi que l’entreprise est
ponctualisée)
Cette réduction de l'analyse permet cependant de construire les concepts indispensables à
l'analyse économique et de répondre, dans un cadre spécifique qu'il est possible ensuite de
modifier, à des questions importantes : que faut-il produire ? comment produire ? quelle
quantité faut-il produire ?
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1.1.!Fonction!de!production!et!productivités!moyenne!et!marginale!
Le concept de base dans la théorie de la production est la fonction de production mettre en
parallèle avec la fonction d'utilité du consommateur). Elle se définie comme la relation entre
la quantité maximum d'un produit pouvant être obtenue et les inputs (intrants) requis pour le
fabriquer. Elle est définie pour un état donné des connaissances techniques. En résumé, il
existe une fonction de production pour chaque type de produit; elle décrit comment une
entreprise peut produire ses produits, et est étroitement liée aux courbes de coûts (cf. section
2).
Une fonction de production associant une quantité produite notée q à des quantités de travail
et de capital notées respectivement l et k, lorsque ces facteurs sont parfaitement substituables,
peut être représentée dans un espace à trois dimensions. On porte alors sur l'axe vertical
(quantité produite) le résultat (la production) de la combinaison des quantités l et k de travail.
Par exemple la combinaison de l1 et k1 donne q1 alors que la combinaison de l2 et k2 donne q2.
En répétant cette construction un grand nombre de fois (une infinité puisqu'on fait l’hypothèse
que toutes les combinaisons de l et k sont possibles) on obtient une surface qui est la
représentation graphique de la fonction de production.
On voit que la fonction a été choisie pour respecter les hypothèses habituelles (en plus de la
continuité et de la substitution entre travail et capital) : elle est croissante et les facteurs de
production sont soumis à la loi des rendements décroissants (cf. infra).
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A l'instar des hypothèses relatives à la fonction d'utilité, la fonction de production pose un
certains nombres de problèmes quant à la portée de ses résultats.
Dans la formalisation, l’approche micro-économique pose la continuité de la fonction de
production. Or, la fonction de production est continue si et seulement si :
- la production peut varier de manière continue, donc parfaitement divisible (on peut produire
1 unité, 2 unités mais aussi 1,2467 unités) ce qui est assez peu vraisemblable
- les quantités des facteurs de production, travail et capital, peuvent eux aussi varier de
manière continue - ce qui est envisageable pour le travail, le temps est divisible, mais
difficilement pour le capital, car les équipements ne sont pas divisibles (on ne peut pas utiliser
1,32 machines)
- enfin, le travail et le capital devraient être parfaitement substituables pour qu'il soit possible à
tout instant de remplacer le travail par du capital ou inversement et là encore pour des
variations infinitésimales. C’est pourtant plus fréquemment de la complémentarité entre le
capital et le travail qui est observée dans la réalité.
D’autre part, la fonction de production s'inscrit dans une problématique d'allocation des
ressources et dans ce cadre est fort utile à la formalisation des processus de décision. Mais elle
reste relativement inappropriée à l'étude des phénomènes liés à l'évolution des technologies.
En effet, la fonction de production réduit la technologie à de l'information librement
disponible et facilement appropriable par n’importe quel acteur (notion de blue print). Or la
réalité correspond à une situation souvent totalement différente, la maitrise de la technologie
de production constituant dans de nombreux cas de figure un avantage compétitif, s’appuie sur
des apprentissages individuels et collectifs, dépend des formes organisationnelles dans
lesquels les apprentissages prennent place, etc.
Nous pouvons définir ici trois concepts de base de la théorie de la production. Il s'agit de la
production totale, de la production moyenne et de la production marginale.
La production totale désigne les nombre total d'unités produites pour une quantité donnée
d'input/intrant.
Q=f(K,L)
Connaissant la production totale, on peut alors définir la production marginale à l'image de
l’utilité marginale. On considère que la production marginale d'un intrant correspond à la
production supplémentaire induite par l'augmentation d'une unité de cet intrant, toutes choses
égales par ailleurs (cela revient dans la formalisation à travailler avec les fonctions dérivées
lorsqu'on se place dans le cas continu).
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𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é!𝑑𝑢!𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙:!𝛿𝑓(𝐾,𝐿)
𝛿𝐾
𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é!𝑑𝑢!𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙:!𝛿𝑓(𝐾,𝐿)
𝛿𝐿
La productivité moyenne correspond au produit total divisé par la totalité des unités d'un
intrant (productivité moyenne du travail, du capital, etc.…).
𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é!𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒!𝑑𝑢!𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙:!𝑓(𝐾,𝐿)
𝐾
𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é!𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒!𝑑𝑢!𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙:!𝑓(𝐾,𝐿)
𝐿
Les trois notions peuvent être illustrées par l'exemple suivant, on s'intéresse à la
productivité du travail.
unités de travail prod. totale prod. marginale prod. moyenne
0 0 0
1 2000 2000 2000
2 3000 1000 1500
3 3500 500 1167
4 3800 300 950
5 3900 100 780
On s'aperçoit que la production totale s'accroit constamment, mais de moins en moins
fortement. Cela correspond à la décroissance de la productivité marginale. Or le phénomène
de la diminution de la productivité marginale correspond exactement à la loi des rendements
décroissants. Selon cette loi, la productivité marginale de chaque unité d'intrant diminuera, au
fur et à mesure que la quantité de ce facteur augmente, toutes choses égales par ailleurs. La
productivité marginale est même susceptible de devenir négative. L'exemple de l'utilisation de
l'eau dans la production agricole est parlant. Les premières unités sont vitales, les suivantes
assurent la croissance de la plante. Mais en continuant d'ajouter de l'eau, les plantes vont finir
par mourir.
Il faut préciser à ce point que la loi des rendements décroissants, si elle constitue une pierre
angulaire de la théorie de la production, n'en reste pas moins une relation qui n'est que vérifiée
partiellement au niveau empirique. Elle ne constitue en aucun cas une loi universelle et on
trouve des situations de production où on observe des rendement croissants (production
d’information ou technologies de réseau) ou négatifs (cas de la production agricole dans des
pays en voie de développement).
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