construire un batiment bien isole

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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE ENE04 -
CONSTRUIRE UN BATIMENT BIEN ISOLE
Assurer le confort thermique en limitant au maximum la consommation d’énergie.
PRINCIPES
DEMARCHE
La consommation énergétique d’un bâtiment dépend directement du niveau d’isolation de ses
parois, ainsi que de facteurs tels que leur étanchéité, leur orientation, etc.
Le caractère isolant d’une paroi dépend quand à lui de l’épaisseur et de la nature des matériaux
mis en œuvre. Le niveau d’isolation thermique d’une paroi est donné par son coefficient de
transmission thermique « U », exprimé en W/m²K, tandis que le niveau d’isolation d’un bâtiment
complet est donné par le coefficient « K ».
Outre ce coefficient K, l’ordonnance sur la performance énergétique des bâtiments et le climat
intérieur définit un niveau « E ». Celui-ci exprime la performance énergétique globale d’un
bâtiment et tient compte non seulement de la performance de l’enveloppe mais également
d’une série d’autres éléments (rendements des systèmes, gains solaires, besoin d’eau chaude
sanitaire, risque de surchauffe).
Plus précisément, il s’agit d’un nombre sans unité défini comme suit :
Il s’agit donc d’un bon indicateur de comparaison entre différents biens d'un même type.
Le niveau K ne disparaîtra pas pour autant et restera un indicateur utile de la qualité thermique
des parois d’un bâtiment ainsi que de sa compacité.
OBJECTIFS À ATTEINDRE
Minimum : Respecter la législation régionale en vigueur, à savoir la réglementation PEB, à
savoir :
o La valeur K max imposé dépend de l’affection des locaux ; pour les bâtiments neufs ou
assimilés neufs:
o
Les performances Umax et/ou Rmin des parois, (voir plus loin « dans la pratique »).
Ces valeurs Rmin/Umax sont respectivement les valeurs de résistance thermique
minimale / coefficient maximum de transmission thermique globale. Tout comme le
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE ENE04 -
niveau K, elles doivent être calculées obligatoirement au moyen du logiciel PEB. Enfin,
elles ne sont d’application que pour les éléments de construction neufs ou modifiés.
Conseillé : Aller au-delà des réglementations sans pour autant recourir à des modes
constructifs particuliers. Ainsi, viser un niveau de consommation:
o « Très basse énergie » pour une construction neuve (demande annuelle de chaud
inférieure à 30kWh/m².an)
o « Basse énergie » pour une rénovation (demande annuelle de chaud inférieure à
60kWh/m².an)
Optimum
« Passif » pour une construction neuve (demande annuelle de chaud inférieure à
15kWh/m².an) ; à propos du niveau « passif », voir fiche spécifique ENE12 « Envisager
une construction passive ».
o « Très basse énergie » pour une rénovation (demande annuelle de chaud inférieure à
30kWh/m².an). Il est également conseillé d’atteindre le passif mais cela n’est pas
systématiquement possible en rénovation.
Pour plus de détails sur les critères des standards passif et (très) basse énergie, voir plus
bas la section : « dans la pratique ».
o
ELEMENTS DE CHOIX
ASPECTS TECHNIQUES
> Quel matériau d’isolation choisir ?
La qualité d’isolation thermique d’un matériau est déterminée par son coefficient de
conductibilité thermique λ (lambda). On parle de matériau isolant si sa valeur lambda est
inférieure à 0,08 W/mK. Le tableau ci-dessous reprend quelques valeurs typiques.
Lambda déclaré (W/mK)
Mousse résolique
0,021 à 0,024
Polyisocyanurate
0,023 à 0,028
Polystyrène extrudé
0,027 à 0,034
Polyuréthane
0,024 à 0,029
Laine de verre
0,035 à 0,04
Laine de roche
0,037 à 0,04
Verre cellulaire
0,04 à 0,048
Vermiculite expansée
0,058
Laine de chanvre
0,039
Laine de cellulose en panneaux
0,04
Laine de cellulose insufflée
Liège expansé
0,035 à 0,04
0,04
Valeurs indicatives, sur base de la documentation des produits.
A ce sujet, le site : www.epbd.be reprend l’ensemble des matériaux dont les caractéristiques
thermiques sont reconnues par les différentes administrations régionales (pour la PEB) et par
les asbl PMP et PHP (pour la certification passive).
Afin de tenir compte de l’impact global des matériaux sur l’environnement (énergie grise,
exploitation des ressources, etc.), on préfèrera, pour une performance équivalente, les isolants
minéraux aux synthétiques, et les isolants végétaux ou animaux aux minéraux (voir fiche
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
MAT05 « isolation thermique : choisir des matériaux sains et écologiques »). Notons que si des
considérations environnementales poussent à choisir un isolant un peu moins performant, on
pourra compenser la légère perte de pouvoir isolant par une surépaisseur de quelques
centimètres.
Laine de roche (MW), laine de verre (GW), verre cellulaire (CG), perlite expansée (EPB),
mousse de polyuréthanne (PUR), mousse de polystyrène expansé (EPS et EPS-SE),
mousse de polystyrène extrudé (XPS), liège (ICB).
> Quelle est la performance thermique d’une fenêtre ?
Il y a souvent confusion entre la performance thermique d’une fenêtre et celle d’un vitrage. La
performance d’une fenêtre est calculée en faisant une moyenne des performances du châssis,
du vitrage, de l’espaceur qui maintient les feuilles du double ou triple vitrage écartées, des
éventuelles OAR (ouvertures d’admission réglable) et des éventuelles parties opaques (ou
panneaux). La pondération entre les différentes valeurs dépend de la surface relative des divers
éléments. De façon simplifiée, la PEB permet le calcul suivant :
Ufenêtre = 0.3 x U châssis + 0.7 x U vitrage + 3 x 0.05 ou 0.07
(selon que le vitrage ait un U > ou < 2W/m²K)
Pour plus d’informations et de précisions, voir la fiche ENE06.
> Impact de l’isolation sur l’équilibre hydrique des parois
La qualité d’une paroi dépend, entre autres, de son comportement face aux migrations de
vapeur d’eau. Ce phénomène est influencé par l’ajout d’isolation et concerne aussi bien la
construction neuve que la rénovation.
Le principe général est de toujours disposer les matériaux les plus étanches à la vapeur du côté
« chaud » de l’isolant.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
Notons que l’utilisation de matériaux perméables à la vapeur (dits « respirants ») ou capables
d’absorber une quantité importante d’eau (matériaux « hygroscopiques ») ne dispense pas du
respect de ce principe.
En effet, les quantités d’eau absorbées par les parois sont faibles au regard de la vapeur
produite dans le bâtiment. En hiver, il y aura donc toujours un mouvement de vapeur de
l’intérieur vers l’extérieur.
L’outil en ligne « Energie+ » (www.energieplus-lesite.be/ onglet « calculs ») propose un outil de
calcul simple permettant de déterminer le risque de condensation dans une paroi. Dans des cas
plus complexes, il est conseillé de recourir à des logiciels de calcul dynamique (WUFI par
exemple).
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
> Impact énergétique
La consommation énergétique d’un bâtiment dépend directement du niveau d’isolation de ses
parois. Pour preuve, les maisons passives, pour lesquelles la combinaison d’une très forte
isolation, d’une bonne étanchéité à l’air et d’une récupération de chaleur sur l’air extrait
permettent de se passer quasiment de chauffage. Or, à l’échelle de la région bruxelloise, le
chauffage représente 637 ktep (1 kilotonne équivalent pétrole est la quantité d’énergie que
représente la combustion de 1 000 tonnes de pétrole). Cela donne une idée de la quantité
d’énergie que les Bruxellois utilisent pour leur chauffage !
> Impact sur la santé
Une isolation des bâtiments bien conçue n’a normalement pas d’impact sur la santé des
occupants. En effet, les isolants n’étant pas directement en contact avec l’ambiance intérieure,
d’éventuelles émissions de particules ne sont pas à craindre. Le port de protections (masque /
gants / lunettes) lors de la pose de l’isolant est néanmoins requis, notamment lors de la
manipulation des laines minérales. La fiche MAT05 « Isolation thermique : choisir des matériaux
sains et écologiques » vous en dira plus à ce sujet.
D’autre part, « l’étanchéisation » à l’air inhérente à l’isolation, et la présence éventuelle de
ponts thermiques peuvent provoquer une dégradation de la qualité de l’air par une
augmentation de la concentration de polluants ou le développement de moisissures. Un
système de ventilation hygiénique efficace doit donc être prévu en parallèle à l’isolation des
parois. On cherchera aussi à favoriser des revêtements de surfaces qui ont un pouvoir
hygroscopique important : des terres crues, ou des enduits à la chaux par exemple, qui peuvent
jouer un rôle de tampon face à de brusques variations de l’humidité intérieure (voir fiche MAT06
« Revêtements de murs intérieurs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec un écobilan
favorable »). Enfin, tout en évitant les condensations internes, on privilégiera des matériaux
perméables à la vapeur d’eau.
ASPECTS ECONOMIQUES
Idéalement, il faudrait isoler au mieux toutes les parois en contact avec l’extérieur et le sol et
les éventuels locaux non chauffés afin de limiter au maximum les pertes thermiques par
transmission. Toutefois, plus on isole :
o
o
plus le coût d’investissement augmente,
plus la consommation et le coût d'exploitation du bâtiment diminuent. Cette diminution
de la consommation est plus importante avec les « premiers cm » d’isolant qu’avec les
suivants.
En réalité, il s’agira de trouver un compromis entre le pouvoir isolant des parois, les épaisseurs
d’isolant et l’investissement.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
Les « premiers cm » d’isolant sont les plus rentables car la consommation diminue fortement
alors que l’investissement augmente de façon plus ou moins linéaire avec l’accroissement de
l’épaisseur d’isolant.
Il existe un optimum économique qui définit quel est le niveau d’isolation qui permet la plus
grande économie d’énergie sans impliquer des coûts d’investissement trop important. Toutefois,
cet optimum est difficile à évaluer aussi simplement que nous le montre le premier graphique ;
en effet :
o Le coût de l’énergie est très variable donc le coût d’exploitation varie en conséquence,
o Le coût d’investissement n’est jamais linéaire en fonction de l’épaisseur d’isolant. Cela
s’explique par le fait que techniquement tout système constructif possède des limites au
niveau de l’épaisseur maximale d’isolant que l’on peut appliquer (voir plus bas
« arbitrage »). On peut ainsi être amené à additionner des compositions structurelles
différentes les unes contre les autres. Par exemple : une contre cloison posée contre
une ossature de bois et recouverte de l’autre côté d’un panneau d’isolation rigide…
Chaque fois que l’on ajoute une composition structurelle différente, un surcoût est à
constater. Il faut donc en limiter le nombre au maximum.
De plus, le choix du niveau d’isolation à appliquer au bâtiment ne doit pas être fait
indépendamment des autres stratégies techniques et architecturales qui permettent de diminuer
la demande de chaleur. Le graphique suivant illustre le temps de retour pour la construction et
la rénovation d’un petit immeuble de deux façades comprenant 4 appartements d’environ
440m² sur R+4. La construction est de type massif et la surface vitrée est d’environ 75% de
vitrage par façade.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
- Cas de référence: neuf 1: iso toit=10cm,
murs=10cm, sol=10cm, double vitrage
basse émissivité, châssis bois, ventilation
simple flux
- neuf 2: iso toit=25cm, murs=25cm,
sol=15cm, double vitrage basse
émissivité, châssis bois, ventilation
simple flux
- neuf 3: 2+solaire thermique
- neuf 4: 3+ventilation double flux et
récupération de chaleur
- neuf 5: 4+PAC
- neuf 6: 5+triple vitrage
- Cas de référence: renov 1 = ref:iso
toit=2.5cm, murs=0cm, sol=0cm, simple
vitrage basse émissivité, châssis alu
- renov 2:iso toit=2.5cm, murs=10cm,
sol=7.5cm, double vitrage basse
émissivité, châssis alu avec coupure
therm.
- renov 3:2+simple flux
- renov 4:3+double flux et récupération de
chaleur
- renov 5:4 sauf iso toit=30cm,
murs=15cm, sol=5cm
- renov 6:5+triple vitrage + PAC
Remarquons qu’en rénovation, pour des actions quasi similaires, les temps de retour sont plus
favorables. Cela vient du fait que le cas de référence en rénovation consomme beaucoup plus
que le cas de référence en construction neuve. Cela implique qu’il faut encourager la maitre
d’ouvrage qui souhaite construire à le faire directement « bien ».
Enfin, précisons que de nombreuses primes à l’isolation existent en Région de Bruxelles
Capitale. Consulter à cet effet le site de Bruxelles Environnement – IBGE
(www.bruxellesenvironnement.be). Pour les particuliers, se référer également au site internet du
Centre Urbain ASBL. Pour les entreprises, voir aussi www.ecosubsibru.be.
ASPECTS SOCIAUX ET CULTURELS
> L’engouement pour les bâtiments « passifs »
La tendance actuelle est à la réalisation de bâtiments « passifs » avec des niveaux d’isolations
très importants, rendant quasi inutiles les installations de chauffage central (demande de chaud
inférieure à 15kWh/m².an que l’on obtient généralement avec un K 15 à K20, et demande de
froid pour les bâtiments tertiaires inférieures à 15kWh/m²an). Avec ce type de construction, il
est important de se poser quelques questions quand aux techniques spéciales (comment
produire efficacement le peu de chaleur demandé ? Comment bien entretenir les installations
en ce compris le double-flux ?) et au confort (quelle température de consigne). Pour plus
d’informations à ce sujet, voir la fiche ENE12 « Envisager une construction passive » qui leur
est spécifiquement dédiée.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
ARBITRAGE
> Isolation des parois opaques :
Le compromis entre l’efficacité énergétique et l’investissement consiste à tirer le meilleur parti
possible du mode constructif choisi.
o Ainsi, en mur creux, on ira jusqu’à 12 à15 cm d’isolant, limite au-delà de laquelle
l’ancrage du parement devient problématique. On observe donc souvent que la
conception traditionnelle des murs extérieurs (bloc porteur + isolant + coulisse + brique
de parement) ne constitue plus une approche constructive optimale pour des bâtiments
fortement isolés.
o Par contre, en charpente et en ossature, il est possible de remplir complètement la
structure sans contrainte technique (12 ou 15 cm pour une ossature bois traditionnelle
et jusque +/- 40cm avec des ossatures en bois composites). L’ajout d’un contre lattage
et d‘une sur-isolation peut faire l’objet d’un calcul de rentabilité de la part de l’architecte.
o Enfin, le système constructif bloc porteur + isolant + crépi a de plus en plus de succès
dans les bâtiments fortement isolés. En effet, cette technique allie une approche
traditionnelle de la construction (maçonnerie de blocs porteurs) et possibilité d’une forte
isolation (quasiment pas de limite dans l’épaisseur d’isolant puisque le parement
extérieur ne doit pas être soutenu).
> Isolation des parois vitrées :
Pour les fenêtres, un double vitrage basse émissivité au gaz est aujourd’hui un standard
minimum. Quand au triple vitrage, il ne représente plus un surcoût insurmontable (voir fiche
ENE 06)
> Rappel de l’objectif minimal :
Selon les cas, on visera un niveau K différent. Ainsi, on visera au moins le niveau
réglementaire, à savoir un niveau K40 ou K45 selon l’affectation (voir plus haut). Dans le cas
d’un bâtiment compact tel que du logement collectif ou des immeubles mitoyens, ou des
immeubles aux proportions vitrées réduites, la cible minimale à viser pourra aisément être plus
ambitieuse, à savoir un niveau K 30.
DANS LA PRATIQUE
Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement et de réalisation de
projet :
ESQUISSE
o
Faire le choix d’un système constructif qui facilite la mise en œuvre d’épaisseurs
d’isolation importantes, par exemple une construction à ossature bois pour faciliter la
mise en oeuvre d’épaisseurs d’isolation plus importantes.
NB : si du bois est aussi choisi comme revêtement extérieur, se renseigner auprès de
l’administration communale au sujet des contraintes urbanistique relatives à l’utilisation
du bois.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
AVANT-PROJET
Selon le niveau d’ambition choisi (minimum, conseillé, optimum), le niveau d’isolation
va varier :
o
> Minimum : respect de la base réglementaire imposé par la PEB :
élément de construction
Umax
(W/m²K)
Rmim
(m²K/W)
PAROIS DELIMINTANT LE VOLUME PROTEGE, à l’exception des parois formant la séparation avec
un volume protégé adjacent
Parois transparentes/translucides, à l’exception des portes et portes de
garage, des murs rideaux et des briques de verre
(1)
Uw,max=2.5
(2)
Ug,max=1.6
Parois opaques, à l’exception des portes et portes de garage et des
murs rideaux
-
Toitures et plafonds
0.3
-
Murs non en contact avec le sol, à l’exception de ceux en
contact avec une cave hors volume chauffé ou un vide
sanitaire
0.4
-
Murs en contact avec le sol
1
(3)
-
Parois verticales et en pente en contact avec un vide sanitaire
ou avec un ecave en dehors du volume protégé
1
(3)
-
Planchers en contact avec l’environnement extérieur
0.6
-
Autres planchers
0.4
ou
(4)
1
(3)
Portes et portes de garage (cadre inclus)
UD,max=2.9
(5)
Murs rideaux (suivant prEN13947
UCW,max=2.9
(2)
Ug,max=1.6
Parois en briques de verre
3.5
PAROIS ENTRE 2 VOLUMES PROTEGES
(7)
PARCELLES ADJACENTES
(6)
SITUES SUR DES
1
LES PAROIS OPAQUES SUIVANTES A L’INTERIEUR DU VOLUME PROTEGE OU ADJACENT A
UN VOLUME PROTEGE SUR LA MEME PARCELLE, à l’exception des portes et portes de garage
Entre unités d’habitation distinctes
Entre unités d’habitation et espaces communs (cage d’escalier, hall
d’entrée, couloirs,…)
Entre unités d’habitation et espaces à affectation résidentielle
Entre espaces à affectation industrielle et espaces à affectation non
industrielle
1
Tableau de valeurs Umax et R de l’annexe IV de l’AG21/12/07
(1) Pour l’évaluation de Umax, il faut tenir compte de la valeur moyenne pondérée par les
surfaces de toutes les parois transparentes / translucides auxquelles s’applique
l’exigence
(2) Ug est la valeur U centrale du vitrage en position verticale. Chaque vitrage en soi doit
satisfaire à la valeur centrale Ug,max
(3) Valeur R totale, calculée depuis la surface intérieure jusqu’à la surface de contact
avec le terre-plein, le vide sanitaire ou la cave non chauffée
(4) La valeur U tient compte de la résistance du sol, et est définie suivant les règles de
l’annexe IX de l‘arrêté
(5) Cette exigence n’entre en application que 1 ans après l’entrée en vigueur de l’arrêté
(6) Tous les locaux de bâtiments sur une parcelle adjacente sont chauffés par définition
(7) A l’exception de la partie de paroi commune déjà existante contre laquelle est
construit un nouveau bâtiment, si la plus petite distance jusqu’à la limite opposée de
la parcelle est inférieure à 6m au droit de la paroi considérée
(8) Dans le calcul de la valeur U des planchers intermédiaires, le flux de chaleur est
supposé aller du bas vers le haut.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
> Optimum : niveau passif
élément de construction
Umax (W/m²K)
Parois transparentes/translucides (en tenant compte des ponts
thermiques linéiques de l'intercalaire et de la mise en œuvre)
Uw,max=0.85 (1)
Parois opaques
Umoyen max =0.20 à 0.10 (2)
(1) Selon les recommandations de la PMP
(2) Valeur basée sur une série de simulations PHPP : 0.20 pour des appartements jusque
0.10 pour une maison 4 façades
o
Combiner le renforcement de l’isolation avec une bonne ventilation hygiénique afin
d’éviter les problèmes de condensation et d’assurer la qualité de l’air. Cela est d’autant
plus important que les vitrages sont performants. En effet, avec des vitrages peu
performants, la condensation sur la face intérieure de la vitre nous rappelle utilement la
nécessité d’aérer le local. Avec des vitrages performants, ce rappel disparaît, et en
l’absence d’une ventilation efficace la condensation se concentrera sur les défauts
d’isolation de la paroi, ce qui peut entraîner notamment l’apparition de moisissure.
PROJET D’EXECUTION, DOSSIER POUR LE PERMIS D’URBANISME
o
o
Réaliser des détails techniques de l’ensemble des jonctions de parois où un pont
thermique risque d’apparaître (à ce sujet, voir la fiche ENE9 « Limiter les ponts
thermiques »).
En construction bois (murs et toitures), viser au minimum un remplissage complet de la
structure. Une épaisseur complémentaire est réalisable du côté intérieur de la paroi par
l’application d’un contre-chevronnage avec isolation. Cette contre-cloison permet alors
de placer les gaines électriques, les canalisations d’eau … sans percer le freine-vapeur
ou pare-vapeur et la barrière d’étanchéité à l’air qui sont généralement constitué par le
panneau intérieur de la structure).
Exemple de paroi en bois intégrant de multiples couches d’isolation thermique : 1. parement extérieur,
2.lattes, 3. panneau de structure, 4. remplissage de la structure, 5. panneau de structure, 6. contrechevronnage avec isolation et pare vapeur, 7. second contre chevronnage permettant le passage des
conduites et câbles électriques, 8. parement intérieur
o
o
Choisir les isolants en fonction de leur impact sur la santé et l’environnement.
Tenir compte des pertes thermiques par les structures et points d’ancrages (obligatoire
dans les calculs PEB). L’exemple ci-dessous, illustre l’impact du dispositif d’ancrage sur
la performance thermique d’une paroi composée d’un mur en béton et de 10cm de laine
minérale (λ = 0,030 W/mK). Sans structure portante, le U de la paroi est de 0,26
W/m²K. Pour une ossature métallique sans coupure thermique, le U est de 0,40 W/m²K
soit une augmentation de 50%.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
U = 0,32 W/m²K
U = 0,30 W/m²K
U = 0,40 W/m²K
U = 0,32 W/m²K avec
coupure thermique
SUIVI ET SURVEILLANCE DES TRAVAUX
o
La mise en oeuvre correcte des isolants est indispensable pour obtenir de bonnes
performances thermiques.
Pour faciliter la mise en œuvre correcte des isolants en mur creux, on préconise de
monter complètement le mur intérieur avant de l’isoler, et ensuite de monter le mur de
parement.
o
Dans un mur creux, on veillera à une parfaite adhérence entre l’isolant et le mur
porteur. Notamment, les bourrelets de mortier dans la coulisse seront évités,
spécialement si l’on travaille avec des panneaux rigides. Ci-dessous, à gauche, une
mise en œuvre correcte, à droite une mauvaise mise en œuvre.
Isolants rigides : mise en œuvre correcte, à gauche, et incorrecte, à droite.
o
Lors de la mise en œuvre de « laines », on veillera particulièrement au calfeutrage
complet des structures portantes et à l’absence de passage d’air entre les panneaux ou
rouleaux. Un freine vapeur fixé de manière étanche est à ce titre utile. Outre la perte
d’efficacité thermique, une mauvaise mise en œuvre de l’isolation peut entraîner des
dégâts dus à de la condensation dans la paroi.
Mauvaise mise en œuvre de laines isolantes
o
Avec les isolants de type rigide (panneaux), il est préférable de travailler en deux
couches de moindre épaisseur plutôt qu’avec une seule couche de grande épaisseur.
PAGE 10 SUR 11 – CONSTRUIRE UN BATIMENT BIEN ISOLE – JUILLET 2010
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
En posant ces deux couches en joints alternés, on assure une meilleure continuité de la
couche isolante (surtout dans les angles)
Source: www.massivepassive.be
o
o
S’il n’est pas possible d’appliquer deux épaisseurs d’isolants ou lorsque les joints ne
sont pas rainurés, il est conseillé de refermer les raccords entre panneaux avec un
matériau isolant de type mousseux.
Assurer la protection des travailleurs lors de la mise en place des isolants (risques
d’irritations etc.) par l’usage de masques, gants et lunettes protectrices.
Prescrire la réalisation d’une thermographie si l’application de l’isolant n’est pas
évidente (par ex. injection d’isolant dans une coulisse existante d’un bâtiment
rénové…).
DEMOLITION
o
Réaliser la collecte des isolants lors de la démolition pour en assurer le recyclage ou le
traitement adéquat.
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT
Voici une liste de fiches dont les thématiques croisent celles de l’isolation de parois :
o
o
o
o
o
o
o
o
o
ENE05 - Construire un bâtiment compact
ENE06 – Optimiser la conception des fenêtres
ENE09 - Limiter les ponts thermiques
ENE10 - Assurer une bonne étanchéité à l'air de l'enveloppe
ENE11 - En rénovation : isoler les parois
ENE12 - Envisager une construction "passive"
ENE23 - Choisir un mode de ventilation énergétiquement efficace
MAT05 - Isolation thermique: choisir des matériaux sains et écologiques
MAT06 - Revêtements de murs intérieurs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec
un écobilan favorable
BIBLIOGRAPHIE
Informations générales sur l’isolation des parois :
o
o
o
o
o
E
3 et KULeuven, Analyse technico-économique de la rentabilité des investissements
économiseurs d’énergie – rapport final, Bruxelles Environnement - IBGE, 2005
Energie + : CD Rom à destination des responsables énergie, disponible gratuitement et
consultable en ligne : http://www.energieplus-lesite.be/
JP Oliva, L’isolation écologique, éditions Terre Vivante, Mens, 2001
Guide conseil pour la conception énergétique et durable de logements collectifs,
Bruxelles Environnement - IBGE, 2006
La série des Guides pratiques pour l’architecte, rédigés par F.Simon et JM.
Hauglustaine, édités par le Ministère de la Région Wallonne
Informations sur les primes à l’isolation :
o
o
o
Le Centre Urbain asbl : www.curbain.be
L'ABE : www.ecosubsibru.be
Bruxelles Environnement - IBGE : www.bruxellesenvironnement.be
PAGE 11 SUR 11 – CONSTRUIRE UN BATIMENT BIEN ISOLE – JUILLET 2010
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
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