PAGE 4 SUR 11 – CONSTRUIRE UN BATIMENT BIEN ISOLE – JUILLET 2010
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE04
RECOMMANDATION PRATIQUE
Notons que l’utilisation de matériaux perméables à la vapeur (dits « respirants ») ou capables
d’absorber une quantité importante d’eau (matériaux « hygroscopiques ») ne dispense pas du
respect de ce principe.
En effet, les quantités d’eau absorbées par les parois sont faibles au regard de la vapeur
produite dans le bâtiment. En hiver, il y aura donc toujours un mouvement de vapeur de
l’intérieur vers l’extérieur.
L’outil en ligne « Energie+ » (www.energieplus-lesite.be/ onglet « calculs ») propose un outil de
calcul simple permettant de déterminer le risque de condensation dans une paroi. Dans des cas
plus complexes, il est conseillé de recourir à des logiciels de calcul dynamique (WUFI par
exemple).
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
> Impact énergétique
La consommation énergétique d’un bâtiment dépend directement du niveau d’isolation de ses
parois. Pour preuve, les maisons passives, pour lesquelles la combinaison d’une très forte
isolation, d’une bonne étanchéité à l’air et d’une récupération de chaleur sur l’air extrait
permettent de se passer quasiment de chauffage. Or, à l’échelle de la région bruxelloise, le
chauffage représente 637 ktep (1 kilotonne équivalent pétrole est la quantité d’énergie que
représente la combustion de 1 000 tonnes de pétrole). Cela donne une idée de la quantité
d’énergie que les Bruxellois utilisent pour leur chauffage !
> Impact sur la santé
Une isolation des bâtiments bien conçue n’a normalement pas d’impact sur la santé des
occupants. En effet, les isolants n’étant pas directement en contact avec l’ambiance intérieure,
d’éventuelles émissions de particules ne sont pas à craindre. Le port de protections (masque /
gants / lunettes) lors de la pose de l’isolant est néanmoins requis, notamment lors de la
manipulation des laines minérales. La fiche MAT05 « Isolation thermique : choisir des matériaux
sains et écologiques » vous en dira plus à ce sujet.
D’autre part, « l’étanchéisation » à l’air inhérente à l’isolation, et la présence éventuelle de
ponts thermiques peuvent provoquer une dégradation de la qualité de l’air par une
augmentation de la concentration de polluants ou le développement de moisissures. Un
système de ventilation hygiénique efficace doit donc être prévu en parallèle à l’isolation des
parois. On cherchera aussi à favoriser des revêtements de surfaces qui ont un pouvoir
hygroscopique important : des terres crues, ou des enduits à la chaux par exemple, qui peuvent
jouer un rôle de tampon face à de brusques variations de l’humidité intérieure (voir fiche MAT06
« Revêtements de murs intérieurs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec un écobilan
favorable »). Enfin, tout en évitant les condensations internes, on privilégiera des matériaux
perméables à la vapeur d’eau.
ASPECTS ECONOMIQUES
Idéalement, il faudrait isoler au mieux toutes les parois en contact avec l’extérieur et le sol et
les éventuels locaux non chauffés afin de limiter au maximum les pertes thermiques par
transmission. Toutefois, plus on isole :
o plus le coût d’investissement augmente,
o plus la consommation et le coût d'exploitation du bâtiment diminuent. Cette diminution
de la consommation est plus importante avec les « premiers cm » d’isolant qu’avec les
suivants.
En réalité, il s’agira de trouver un compromis entre le pouvoir isolant des parois, les épaisseurs
d’isolant et l’investissement.