2
Définition .1.6. Soient Met Ndeux A-modules. Un morphisme de A-modules de Mdans
Nest un morphisme entre les groupes Met Nqui de plus vérifie f(a.x) = af(x)pour tout
adans Aet xdans M. Un isomorphisme est un morphisme bijectif (sa réciproque étant alors
automatiquement un morphisme).
Exemple .1.7.Si M0est un sous-module de M, alors l’injection naturelle de M0dans Mdéfinit
un morphisme de A-modules. La surjection canonique de Msur M/M 0définit un morphisme de
A-modules.
Exemple .1.8.Si fest un morphisme de A-modules de Mdans N, alors son noyau est un sous-
module de Met son image est un sous-module de N. On peut alors construire un isomorphisme
entre les sous-modules A/ ker fet Im f.
Exemple .1.9.L’ensemble homA(M, N)des morphismes du A-module Mvers le A-module N
est un A-module pour les opérations
(f+g)(x) = f(x) + g(x),(a.f)(x) = a.(f(x)), f, g ∈homA(M, N), a ∈A, x ∈M.
Exemple .1.10.Si on considère Acomme module sur lui-même, alors tout idéal de Aest un
sous-module de A. On peut ainsi récupérer sur A/I une structure de A-module.
Définition .1.11. Si Mest un A-module et Iun idéal de Aqui annule M(a.x = 0 pour tout a
dans Iet xdans M), alors on peut définir par passage au quotient une structure de A/I-module
sur M.
Exemple .1.12.Soit Eun espace vectoriel muni d’un endomorphisme uet donc d’une structure
de K[X]-module comme dans l’exemple .1.4. Alors, en notant Pun polynôme annulateur de u,
Eest muni d’une structure de K[X]/(P)-module.
Qu’est-ce que la somme directe M⊕Nde deux modules Met N. Take a wild guess !
1. M⊕N=M×Ncomme ensemble,
2. (x, y)+(x0, y0)=(x+x0, y +y0),x, x0∈M,y, y0∈N,
3. a.(x, y)=(a.x, a.y),a∈A,x∈M,y∈N.
.2 A-modules libre.
Même si la théorie des espaces vectoriels est éloignée de celle des A-modules, il existe de
A-modules qui se comportent à peu près comme des espaces. Ce sont les modules libres :
Définition .2.1. Soit Iun ensemble et A(I)l’ensemble des I-uplets d’éléments de Atels que
toutes les coordonnées sont nulles à l’exception d’un nombre fini d’entre elles. Alors, l’addition
coordonnées par coordonnées et la multiplication par a∈Acoordonnées par coordonnées four-
nissent une structure de Amodule sur A(I). Le module A(I)est appelé A-module libre. Par
extension, tout module isomorphe à un module libre sera appelé module libre.
En fait, A(I)possède une partie libre et génératrice : si on appelle ei, pour idans Ile I-uplet
nul pour toutes les coordonnées sauf pour la i-ième qui vaut 1, alors la famille (ei)i∈Iest bien
libre et génératrice dans un sens qu’il n’est pas difficile à deviner.
Un module Mne possède pas forcément de base, mais s’il en possède une, indexée par I,
alors il est isomorphe à A(I). Donc, finalement, un module libre est juste un module possédant
une base.
On peut alors se demander si le cardinal d’une base d’un module libre ne dépend pas de la
base. Il est rassurant de voir que cela reste encore vrai.