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Table ronde
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
19-20 septembre 2008
Musée de la pierre ollaire à Champsec (commune de Bagnes - Valais - CH)
TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
19-20 septembre 2008 – Champsec (Bagnes – Valais - CH)
ORGANISATEURS
Bertrand DESLARZES
Musée de la pierre ollaire à Champsec- Commune de Bagnes
Vincent SERNEELS
Université de Fribourg- Département des Géosciences
Maëlle LHEMON
Université de Fribourg- Département des Géosciences
Nous souhaitons remercier les institutions suivantes pour leur soutien financier :
- Commune de Bagnes, Musée de la pierre ollaire à Champsec
- Société Suisse d’Histoire des Mines
- Université de Fribourg – Département des géosciences
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
19-20 septembre 2008 – Champsec (Bagnes – Valais - CH)
PROGRAMME
Vendredi 19 septembre 2008
13h30-14h00 : accueil des participants – Introduction
14h00-15h30 : communications
1. BILLOIN David. Les récipients en pierre ollaire en France
2. CORTELAZZO Mauro. La pierre ollaire en Val d’Aoste
3. SANNAZARO Marco. Pierre ollaire en Lombardie : un bilan critique
15h30-16h00 : pause
16h00-17h00 : communications
4. PACCOLAT Olivier. La pierre ollaire en Valais : état des questions en 2008
5. LHEMON Maëlle. Les récipients en pierre ollaire en Suisse occidentale : état de la question
17h00 : apéritif, posters
6. ANGELINO Maria Isabella, MOSETTI Luisa. Recipienti in pietra ollare da Chiese del cantone
Ticino
7. BUTTI Fulvia. Analisi del contenuto di un vaso in pietra ollare della necropoli di Arcegno
(Canton Ticino)
8. CHANUT Claude. La pierre ollaire en Queyras (Hautes Alpes, France)
9. LHEMON Maëlle. Productions de pierre ollaire en Maurienne (Savoie-F)
10. SCAPOZZA Cristian, GENOUD Mathieu. Carrières de pierre ollaire en tant que géomorphosites :
exemples du Val Blenio (TI) et du Val de Bagnes (VS)
11. STOREMYR Per. Organisation of soapstone vessel production as reflected in Egyptian and
Norwegian quarry landscapes
19h00 : repas (raclette valaisanne)
Samedi 20 septembre 2008
9h00-11h00 : atelier – discussion
11h00-11h30 : pause
11h30-17h00 : excursion (pique-nique)
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Communication 1. Les récipients en pierre ollaire en France
David BILLOIN
La vaisselle en pierre ollaire (du latin olla : « marmite ») est restée relativement méconnue et a suscité peu
d’intérêt jusqu’à ces dernières années. Elle désigne un groupe de roches métamorphiques caractéristiques du
massif alpin, utilisées dans la fabrication de récipients qui bénéficient d’une tradition artisanale couvrant deux
millénaires dans les régions de production. Si ce matériau particulier est mentionné en France depuis la fin du
XIXe siècle, il faut cependant attendre les premiers recensements récents, effectués l’un sur la moitié sud-est
de la France (Lhemon 2002), l’autre sur la façade nord-est (Billoin 2001). Ces travaux permettent de sortir de
l’anecdotique des découvertes et d’aborder les problématiques liées à la chronologie et l’utilisation de ces
récipients, la fabrication et leur diffusion. Un premier état de ces questions sur le territoire français est publié
(Billoin 2004), alors que parallèlement sont découvertes les toutes premières carrières en Maurienne (Lhemon,
2003).
Formes et décors, traces d’outils
Les contraintes technologiques liées à l’utilisation du tour limitent l’éventail morphologique à des formes
simples, cylindriques à tronconiques, à fond plat ou légèrement bombé. On distingue des formes hautes et
basses qui se distribuent en pots, gobelets, assiettes, coupes et couvercles selon des critères dimensionnels
arbitraires. Le décor de ces récipients est également limité par la fabrication au tour et par le choix de la
matière première. Des stries de tournages sont régulièrement visibles, plus ou moins marquées, tant à
l’intérieur qu’à l’extérieur des formes. Elles correspondent à la trace d’outils utilisés dans le façonnage de
l’objet au tour, sans intention de constituer un décor, ou, au contraire, lorsqu’elles sont plus nombreuses,
offrent au récipient une esthétique particulière, généralement associée aux sillons de tournage. Ces incisions,
plus ou moins profondes, sont volontaires et se combinent aux stries de tournage et parfois aux cordons pour
constituer un décor. Ces derniers forment un bourrelet régulier et continu en relief, obtenu par un creusement
des parois extérieures du récipient. D’une forme à l’autre, ces éléments présentent de nombreuses variantes
par leur nombre et leur disposition, recouvrant l’intégralité du récipient ou n’apparaissant que très
ponctuellement. La qualité de la roche joue naturellement un rôle, selon sa dureté et son grain plus ou moins
grossier, de même que la fonction dévolue au récipient. Ainsi, les pots à cuire, destinés aux préparations
culinaires, sont peu décorés et tournés dans une roche grossière, alors que les gobelets sont plus souvent
fabriqués dans une roche grise, fine se prêtant bien aux décors.
Des graffitis sont parfois relevés et correspondent à des indications numériques, vraisemblablement en rapport
avec la contenance du récipient, alors que d’autres, peu explicites, renvoient peut-être à des marques
d’artisans.
En dehors des stries de tournages, les traces de fabrications sont le plus souvent effacées lors de l’étape
suivante de finition et de polissage du récipient. Les seuls impacts d’outils concernent le fond du récipient,
puisqu’il s’agit de la seule partie incomplètement tournée. L’utilisation de pics ou de petites pointerolles, de
burins ou de ciseaux sont relevés, ainsi que des marques de pointeau.
Chronologie
Le recensement des sites livrant des récipients en pierre ollaire atteste une utilisation de la fin du IVe au VIIIe
siècle, sans doute plus précocement dans le sud. Toutefois, cette fourchette chronologique demanderait à être
précisée, les sites marquants les extrémités de cette période sont généralement moins connus et mal datées.
Des réparations apportées sur certains exemplaires révèlent que la durée de vie des récipients est prolongée au
maximum.
Du point de vue typologique, on n’observe pas de différences dans cette catégorie de vaisselle, son uniformité
et les contraintes techniques liées à l’utilisation du tour semblent limiter considérablement ce genre
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d’approche. Cette forme de standardisation des productions (donc des ateliers) sur la durée étonne toutefois à
cette période.
La fonction des récipients
Les propriétés physiques de la pierre ollaire, peu poreuse et réfractaire permettant l’accumulation de la chaleur
et un refroidissement lent, sont autant de caractéristiques qui l’ont naturellement privilégié pour la fabrication
de récipient culinaire. Les nombreuses traces de suie, d’encroûtements de matières carbonisés et les impacts
thermiques témoignent de leur passage au feu en cuisine. L’analyse chimique de ces dépôts carbonisés a
confirmé un usage culinaire.
Le soin apporté au travail de finition de certains gobelets et l’aspect similaire à celui de la vaisselle métallique
laissent penser qu’il pouvait trouver une place à table pour le service.
En dehors du cadre domestique, la présence de récipients au sein d’une forge, dont un exemplaire porte des
déchets de fer collés sur sa paroi extérieure, pose la question de leur utilisation dans un cadre artisanal. Un pot
tronconique dont le fond présente cinq perforations et des traces de chauffe renvoient également à une
utilisation bien spécifique, à l’exemple de la fabrication de poix.
Diffusion et voies commerciales
La pierre ollaire est diffusée dans des régions très éloignées de son lieu de production en empruntant les
itinéraires routiers hérités de l’Antiquité et vraisemblablement le réseau fluvial. Elle fait partie d’une
production tournée vers le marché, que l’on peut appréhender grâce à de grandes quantités de découvertes. Ce
matériau exogène facilite son identification et les analyses pétrographiques permettent de remonter aux
grandes zones de productions. Ainsi, en partant du bout de la chaîne, c’est-à-dire des récipients et de leur
répartition spatiale, il est possible d’esquisser ces voies commerciales et de proposer des modèles interprétatifs
de diffusion. Les premiers résultats identifient des productions du Val d’Aoste et la région de Chiavenna pour
plusieurs sites, précisant ainsi des relations commerciales.
L’esquisse de ce commerce révèle que ces récipients se distribuent sur toute la façade orientale de la France, à
l’exception de l’Alsace et des Vosges, le Rhin constituant apparemment une limite (politique ?) dans cette
diffusion. Ils sont bien présents en Ile-de-France, région qui marque la limite occidentale de cette diffusion, au
couloir Saône-Rhône qui trace l’itinéraire vers les grands cols alpins et la Méditerranée. Leur répartition se
cantonne au pourtour de la côte, notamment le long de la voie domitienne, jusqu’aux Pyrénées, sans pénétrer,
semble-t-il, à l’intérieur des terres, à tel point que la question d’un transport maritime se pose.
Conclusion et perspectives
Hormis en Maurienne où des carrières sont découvertes récemment et font l’objet d’études en cours pour
notamment apporter des arguments chronologiques, l’étude des récipients en pierre ollaire en France porte sur
du matériel d’exportation. L’examen pétrographique des roches utilisées doit être généralisé afin de permettre
l’identification des zones de productions et, ainsi, de mieux percevoir le cheminement de ces récipients. Ces
données préciseraient des courants commerciaux et pourraient tenter de faire émerger des secteurs de
productions plus actifs à une période ou à l’autre, et les relations économiques qu’ils entretiennent entre eux.
Le travail de recensement doit naturellement être poursuivi et l’effort porté sur la chronologie d’utilisation des
récipients. Enfin, l’étude de grandes séries de récipients provenant des régions productives permettrait de
poser les bases d’une vraie typologie de référence qui fait défaut aujourd’hui et handicape cette approche,
basée sur un corpus trop fragmentaire et ne concernant que du matériel d’exportation. En fait, pour avancer, il
faut désormais que la question de la pierre ollaire soit abordée à l’échelle de l’arc Alpin, des régions de
production aux sites de consommation (zones d’exportations).
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Références
BILLOIN David, 2004, Les récipients en pierre ollaire en France : état de la question , In : FEUGERE (Michel)
et GEROLD (Jean-Claude) dir., Le tournage des origines à l’An mil, Actes du colloque de Niederbronn-lesBains, octobre 2003, éditions monique mergoil, Instrumentum n° 27, 2004, p.179-186.
BILLOIN David, 2004b, Une pierre travaillée au tour, la pierre ollaire, In : Mérovingiens dans le Jura, Centre
du Patrimoine Jurassien, 2004, p. 48-51.
BILLOIN David, 2004c, La vaisselle en pierre ollaire, In : DEMOULE (Jean-Paul) dir., La France
archéologique, vingt ans d’aménagements et de découvertes, Editions Hazan, Paris, 2004, p.162.
BILLOIN David, 2003, Les récipients en pierre ollaire dans l’Est de la France (Antiquité tardive et haut Moyen
Âge), Revue archéologique de l’Est, t.52, 2003, p.249-296.
BILLOIN David, LHEMON Maëlle 2001, Recherches récentes sur la pierre ollaire, Instrumentum, 13, 2001.
BILLOIN David, LHEMON Maëlle 2001b, Les récipients en pierre ollaire, Archéopages, 4, 2001.
LHEMON Maëlle, 2006, La pierre ollaire dans le sud-est français : état des connaissances, Instrumentum, n°
24, 2006, p.25-29.
LHEMON Maëlle, REY Pierre-Jérôme, HÄNNI Mikaël, 2006, Productions de pierre ollaire en Maurienne,
Minaria Helvetica, 26a, 2006, p.3-17.
LHEMON Maëlle 2003, La pierre ollaire en France : étude du matériel rhônalpin et inventaire bibliographique
du sud-sud-est. Mémoire de DEA de l’Université de Lyon II, 2002 (non publié).
LHEMON Maëlle, 2003b, La pierre ollaire en Rhône-Alpes. Un type de vaisselle original et marginal. Société
Française d’Etude de la Céramique Antique en Gaule, Actes du Congrès de Saint-Romain-en-Gal, 29 mai - 1er
juin 2003, p.237-240.
LHEMON Maëlle 2000, La pierre ollaire en Haute-Savoie à l’époque romaine et au haut Moyen Âge. In :
Serralongue (J.), Chronique des découvertes archéologiques dans le département de la Haute-Savoie en 2000,
Revue Savoisienne, 2000.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Communication 2. Pierre ollaire en Lombardie: un bilan critique
Marco SANNAZARO
Le recensement des gisements et des carrières de pierre ollaire conduit pendant les années soixante-dix a
donné un instrument très utilisé pour reconnaître la provenance des objets en ce matériel trouvés dans les
dépôts archéologiques; la multiplication des excavations dans les villes et dans les territoires rurales en effet a
permis la découverte de beaucoup de pièces en pierre ollaire, souvent en contextes bien datés. En Lombardie
et en général dans le territoire de la vallée du Po les cloritoschistes en provenance des Alpes occidentales sont
attestés très rarement; au contraire les talcoschistes des Alpes centrales sont documentés intensivement. Les
récipients réalisés avec ce lithotype sont aussi bien caractérisés sous le profil technologique que
morphologique, avec une gamme formelle différente de celle de la vaisselle en clorithosciste, et les études des
dernières années ont cherché de mieux définir la chrono-typologie. Les questions qui doivent encore être
approfondies concernent les motivations qui ont déterminé le succès et la diffusion du produit, sa relation avec
la vaisselle en cuisine, l’organisation du système de production dans le contexte de l’économie de l’antiquité
tardive et du moyen âge, les modalités de commercialisation.
Les artisans qui réalisent la vaisselle en pierre ollaire semblent répondre bien aux exigences du marché: dans
la l’antiquité tardive ils montrent une très haute qualité manufacturière, en réalisant des récipients de valeur,
qui rivalisent avec des céramiques fines. En suite, lors que la demande du marché croit, ces artisans savent
rendre plus rapide le travail et épargner sur la matière première pour augmenter la quantité de production. De
plus, la pierre ollaire n’est pas impliquée dans le écroulement des productions céramiques de l’Italie
septentrionale dans la deuxième moitié du VIIe siècle: au contraire dans les contextes stratigraphiques du
VIIIe-XIe siècles la pierre ollaire est souvent la seule présence attestée et son rayon de diffusion s’élargit
ultérieurement.
Il faut considérer le succès de la pierre ollaire dans le plus vaste contexte des rapports commerciaux qui
relient la montagne à la plaine: les documents montrent assez clairement la variété des marchandises de ce
trafique entre le nord et le sud (fer et autres minéraux, huile, bois). Il s’agit d’un flux entre lequel la vaisselle
en pierre ollaire pouvait facilement s’insérer comme “marchandise d’accompagnement” et dans cette
perspective être un indicateur archéologique de relations commerciales plus larges.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Communication 3. La pietra ollare in Valle d’Aosta
Mauro CORTELAZZO
Dopo le considerazioni avanzate nel lavoro presentato al Colloquio di due anni fa su “La pierre en milieu
alpin” sempre a Champsec, questo nuovo intervento intende ribadire e approfondire alcuni aspetti in merito
alla lavorazione dei prodotti e segnalare problematiche che in quella occasione erano state solo trattate in
modo marginale. Inoltre si coglierà l’occasione per presentare nuovi ritrovamenti in merito ad indagini di tipo
strettamente archeologico, Torre dei Balivi, ed altre più di carattere architettonico nelle quali si è osservata
l’utilizzazione della pietra ollare come elemento strutturale, Castello di Quart. Cenni saranno anche effettuati
sulle macine ritrovate in alcuni castelli e sulle lastre di stufe che in molti cantieri urbani emergono utilizzate
nei modi più diversi.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Communication 4. La pierre ollaire en Valais : état des questions en 2008
Olivier PACCOLAT
La première véritable synthèse sur la pierre ollaire du Valais a été présentée par Daniel Paunier en 1982 à
l’occasion du colloque de Côme dans un article consacré à plusieurs sites de Suisse occidentale (PAUNIER
1987). Le sujet a ensuite été repris et complété en 1983 dans une étude particulière sur le Valais (PAUNIER
1983). Dans les années 1990, des fouilles archéologiques en Haut-Valais ont livré un important corpus de
pierre ollaire, en particulier sur les sites de Gamsen et d’Oberstalden. Un groupe de travail (Olivier Paccolat,
Jean-Christophe Moret et Stefan Zenklusen†) s’est alors formé pour prospecter les carrières potentielles
autour de ces gisements. La comparaison des fragments récoltés lors des fouilles et des échantillons prélevés
dans les carrières environnantes a apporté de nouvelles pistes de recherches (PACCOLAT ET MORET 2007).
Dans le même temps, il a été possible de suivre les derniers travaux d’Yvo Biner, érudit local, qui a exploré
durant plus de huit ans un atelier de pierre ollaire antique à Furi, au-dessus de Zermatt (PACCOLAT 2005).
En 2000 et 2001, Charles Boudry, intéressé par la démarche mise en place par le groupe de travail, a étudié la
pierre ollaire du site de Martigny dans le cadre de son mémoire de licence à l’Université de Lausanne
(BOUDRY 2001). A l’instar de ce qui s’était fait pour Gamsen, l’étude de ce mobilier a été effectuée dans une
approche à la fois pétrographique et morphologique des récipients. Ces travaux, coordonnés par le professeur
Vincent Serneels de l’Université de Fribourg, ont donné des résultats fort intéressants et montré toutes les
potentialités de cette démarche. Reprenant cette méthodologie d’analyse, Maëlle Lhemon et Mikael Hänni,
sous la direction de Vincent Serneels, ont poursuivi l’étude du mobilier en pierre ollaire du Valais, en
particulier les sites bas-valaisans (Martigny, Sion). Cette recherche, en cours d’achèvement, s’est effectuée
dans le cadre d’un projet soutenu par le Fond National Suisse pour la Recherche, « La pierre ollaire : un
artisanat alpin », et porte sur l’étude des récipients en pierre ollaire retrouvés en Suisse occidentale (HÄNNI,
LHEMON 2007).
Le corpus valaisan
Sans compter les résidus de l’atelier de Zermatt, le corpus valaisan compte un peu plus de 2000 fragments de
récipients en pierre ollaire. Quatre sites ont livré plus d’une centaine de pièces : dans l’ordre d’importance
Martigny (1038), Sion (env. 500), Gamsen (487) et Oberstalden (118). A Martigny, cette production est datée
de l’époque romaine, tandis que pour les autres sites, elle provient également de niveaux du Haut Moyen Age.
Une trentaine d’autres sites valaisans ont livré des fragments ou des pièces entières, mais dans des proportions
numériquement moins importantes, qui varient d’une seule unité à une quinzaine. Il s’agit soit de sépultures
[Binn, Bramois, Conthey (Plampras), Ergisch, Gluringen, Goppisberg, Kippel, Lens, Leukerbad, Montana,
Sierre, Reckingen et Sion (Chatrô)], soit d’habitats [Ayent, Binn, Grimisuat, Imfeld, Massongex, Monthey, Le
Levron, Loèche, St-Maurice, Sembrancher et Sierre] ou encore de découvertes fortuites [Pont de la Morge,
Rarogne, Saas Almagell, Sierre, Sion et Ulrichen].
Un seul site de production est attesté de manière certaine à Furi au-dessus de Zermatt, à 1800 m d’altitude.
Des milliers de ratés et de noyaux de tournage ont été retrouvés à l’emplacement probable d’un atelier. Des
témoins du travail de la pierre ollaire, essentiellement des noyaux de tournage, ont également été découverts à
Zermatt, lors de la construction des hôtels de Ryffelalp et du Monte Rosa, et plus bas dans la vallée à Randa,
Oberstalden et même quelques exemplaires à Gamsen, démontrant l’existence d’un artisanat de la pierre
ollaire développé dans la région.
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Variété de roches mais uniformité des récipients
Les roches
L’étude détaillée des sites de Martigny et de Gamsen montre qu’il existe en Valais une grande variété de
roches mais finalement assez peu de différences dans la morphologie générale des récipients.
A Martigny, l’éventail des roches est plus diversifié qu’à Gamsen. Sur ce site, la majorité du matériel (env.
80%) est façonnée dans des roches vertes ou bleues (chloritoschistes, F et G), le reste est composé par des
roches grises (talcschistes, C, D, E). Les roches vertes paraissent, au stade actuel de la recherche, provenir de
gisements situés à l’extrémité des vallées de la rive gauche du Rhône. Les régions du val d’Aoste, du val
d’Hérens et de Zermatt semblent constituer l’origine de la matière première qui aurait pu transiter par les cols,
notamment celui du Grand-Saint-Bernard. C’est apparemment le cas d’un certain nombre de récipients
(Nombre=132 / Individus=51) façonné dans un type de roche caractérisé par la présence de grenats (G2) dont
la veine paraît concentrée uniquement dans le val d’Ayas, en vallée d’Aoste. Ce commerce à longue distance
n’est pas surprenant à cette époque si l’on pense que des récipients façonnés dans des roches dont l’origine est
à rechercher dans la région de Chiavenna (I) sont également présents dans le corpus martignerain (groupe D,
189/76).
A Gamsen, les roches grises forment les 80% des pièces et sont d’origine locale. La prospection systématique
effectuée autour du site a pu montrer que les carrières les plus proches se situent au-dessus de Naters, à 6
kilomètres à peine à vol d’oiseau du site. Les autres gisements se trouvent dans la vallée de Conches. On est
donc en présence d’un artisanat local important. Le nombre de récipients façonnés dans les roches vertes
demeure marginal. Ce constat est cependant assez paradoxal dans la mesure où Gamsen se trouve à proximité
d’importantes carrières de chloritoschistes dans le Saastal, en particulier à Zermatt. L’hypothèse d’un décalage
dans le temps de la production de l’atelier de Zermatt est posée. En effet, selon les analyses C14, la production
commence au début du IIIe s., au moment où débute le déclin de l’agglomération de Gamsen.
Technique de fabrication et formes
Vouloir établir une typologie des formes est relativement complexe. Dans les rares sites fouillés dans des
conditions qui permettent une approche diachronique de ce matériau (Martigny ou Gamsen), la conservation
des pièces se résume le plus souvent à des fragments. Les contextes qui fournissent des formes entières sont
les sépultures mais elles sont peu nombreuses. Grâce aux rebuts de l’atelier de Zermatt, on a cependant la
chance de disposer de toute une gamme de récipients « entiers » qui se sont brisés à tous les stades de la
fabrication.
Les récipients valaisans en pierre ollaire sont plutôt standardisés et il semble a priori difficile d’y voir une
évolution des formes au cours du temps. La technique de façonnage a une certaine influence sur le produit
fini. Les récipients taillés permettent une plus grande variété de formes (poignée, oreilles de préhension,
forme ovale…) que les récipients tournés qui imposent une standardisation presque obligatoire. Pour ces
derniers, les nuances ne sont pas dans la forme mais dans les gammes décoratives et les traitements de surface
(stries, cannelures, cordons, bandeaux). Le pot que l’on rencontre le plus fréquemment est le pot tronconique,
voire cylindrique à parois légèrement évasées. A Martigny ou à Gamsen, on a pu observer une série de formes
basses (écuelles). Mais la norme est généralement la forme haute comme semble le confirmer la production de
l’atelier de Zermatt qui n’a livré aucune forme basse. Dans cet atelier, la hauteur des vases varie de 10 à 20 cm
et pour la plus grande majorité entre 10 et 14 cm. Le récipient le plus haut que l’on peut déduire de la taille du
noyau atteint 25 cm. Les diamètres de ces vases oscillent entre 8 et 20 cm. La décoration est relativement
sobre (stries de tournage, cannelures, cordons, bandeau). Aucun décor fonctionnel n’est attesté. Cette sobriété
est également caractéristique des corpus de Sion ou de Martigny. A Martigny par exemple, une grande partie
des récipients est dotée de cordons parallèles sur la partie supérieure du vase, à l’instar de que l’on peut voir
dans le val d’Aoste. Avec plus de 80% de vases taillés, Gamsen offre un répertoire plus original que le reste
de la production valaisanne, avec parfois des pots de section ovale, voire presque rectangulaire. On constate
également une série de vases avec oreilles de préhension qui sont l’apanage des vases taillés et qui se
retrouvent fréquemment dans les contextes funéraires du Haut-Valais (Gamsen, Binn, Reckingen…).
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Perspectives de recherches
La recherche sur la pierre ollaire en Valais est sur la bonne voie. Les sites de Martigny et Gamsen ainsi que
celui de Sion ont été analysés selon une approche à la fois morphologique et pétrographique comme le
préconisait d’ailleurs Daniel Paunier dans ses conclusions de son article de 1983. Il apparaît qu’à côté de
centres industriels comme Zermatt-Furi qui exporte à longue distance, ou de sites de consommation comme
Sion ou Martigny, il existe un artisanat intra alpin qui fournit les différentes populations du Valais. La
présence à Martigny de récipients provenant du sud des Alpes, soit de Chiavenna ou de la Vallée d’Aoste,
indique que les circuits commerciaux paraissent beaucoup plus complexes que l’on ne le pense et qu’ils ont
sans doute évolué au cours du temps. C’est pourquoi, l’étude de la pierre ollaire doit dépasser le cadre
régional pour arriver à une approche alpine et péri alpine. Dans ce contexte, le Valais peut encore apporter sa
contribution par l’étude systématique des restes de l’atelier de Zermatt qui a inondé le marché à l’époque
romaine tardive et durant le Haut Moyen Age. L’étude de cette collection permettra de caractériser la roche,
de comprendre le processus de fabrication des récipients et d’établir un inventaire des principales formes
produites.
Références
BOUDRY Charles, 2001, La vaisselle en pierre ollaire de Martigny, Forum Claudii Vallensium : approches
pétrographique et morphologique, Lausanne : Université de Lausanne - Faculté des lettres, 2001
HÄNNI Mikael, LHEMON Maëlle, 2007, La pierre ollaire en Suisse occidentale : nouvelles approches
archéologiques et pétrographiques, Bulletin d'études préhistoriques et archéologiques alpines XVIII, Aoste,
2007, 243-257
PACCOLAT Olivier, 2005, avec une contribution de Philippe Curdy, « Zermatt-Furi, un haut lieu de
production de pierre ollaire dans l'Antiquité ». Bulletin d'études préhistoriques et archéologiques alpines, XVI.
Aoste, 2005, 123-145.
PACCOLAT Olivier, MORET Jean-Christophe, 2007, Les récipients en pierre ollaire du site de
Gamsen/Waldmatte (Valais, CH) : Une production locale ?, Bulletin d'études préhistoriques et archéologiques
alpines XVIII, Aoste, 2007, 197-206.
PAUNIER Daniel, 1983, « La pierre ollaire en Valais », Archéologie suisse 6, 1983, 4, pp. 161-170.
PAUNIER Daniel, 1987, « La pierre ollaire dans l’Antiquité en Suisse occidentale ». IN : La pietra ollare
dalla preistoria all’età moderna. Atti del convegno di Como, 16-17 ottobre 1982, Como, 1987, 47-57.
12
TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Communication 5. Les récipients en pierre ollaire en Suisse occidentale : état de la question
Maëlle LHEMON
La principale étude sur les récipients en pierre ollaire de Suisse occidentale a été faite par D. Paunier (Paunier
1987). En dehors de cette publication, seul le matériel retrouvé dans le canton du Valais a été étudié de façon
plus poussée (cf supra Olivier Paccolat). Depuis 2004, un projet financé par le FNRS et dirigé par Vincent
Serneels, vise à mieux comprendre l’histoire de la production et de la consommation des récipients en pierre
ollaire en se basant pour cela sur l’étude du matériel retrouvé en Suisse occidentale.
Le corpus
Cette présentation concerne la Suisse nord-occidentale soient les cantons de Genève, de Vaud, de Fribourg, de
Neuchâtel et du Jura. Sur l’ensemble de cette zone d’étude ont été retrouvé 1045 fragments. Pour 50 sites, la
pierre ollaire vient des niveaux romains dont la majorité sont des contextes domestiques, vici, villae,
établissements ruraux…. Les récipients de cette époque sont quantitativement les plus importants. Les deux
plus gros ensembles, proches de 300 fragments, sont ceux de la colonie d’Avenches (VD) et de la villa de
Morat-Combette (FR). Trois ensembles comptent une centaine de fragments, la nécropole d’Arconciel (FR),
le castrum d’Yverdon (VD) et la villa de Vallon (VD). Tous les autres ensembles vont de l’individu unique à
la septentaine. 22 sites du haut Moyen Age ont livré des récipients en pierre ollaire. La majorité de ces sites
sont à vocation domestique mais il faut noter que 9 sont des milieux funéraires. Le plus gros ensemble de cette
période est l’habitat de Develier-Courtetelle (JU) avec 159 fragments. Trois sites présentent entre 50 et 70
fragments : Belfaux (FR), Courtedoux-Creugenat (JU) et Bevaix (NE). Tous les autres sites ne dépassent
généralement pas la dizaine de fragments.
Les groupes constitués
3 groupes, basés sur les types de roches (selon la classification Mannoni et alii 1986), ont été formé. Ces 3
groupes principaux présentent des traces de façonnage, des répertoires formels et des décors qui leur sont
propres.
Groupe 1 : les roches de ce groupe sont des chloritoschistes à grains grossiers (type G) avec des minéraux
caractéristiques comme les chloritoïdes et les grenats. Les récipients sont tous tournés avec des traces de
façonnage grossières et marquées. Ils présentent un répertoire formel et des décors limités et simples. Ce
groupe très homogène est largement dominant. Sa minéralogie particulière, notamment la présence de grenats,
permet de le rattacher aux carrières du Val d’Aoste (Val d’Ayas et Val Champorcher-I).
Groupe 2 : les roches sont des chloritoschistes à grains fins (type F) dont les minéraux principaux sont des
opaques, généralement de la magnétite. Les récipients sont tous tourné et présentent deux types de traces de
façonnage : les panses portent des traces de tournage régulières et marquées et les fonds ont des traces de
piquetage marqués ; les panses et les fonds sont polis. Les formes sont variées et il faut noter la présence de
couvercles. Certains décors sont caractéristiques comme le bandeau cannelé ou la surface mille righe. Par son
type de roche, son type de façonnage et certains de ses décors, ce groupe peut être rapproché de l’atelier de
Zermatt (VS-CH). Il faut cependant noter qu’un des décors caractéristiques de ce groupe, le bandeau cannelé,
n’est pas présent dans les déchets de Zermatt, ce qui implique une autre provenance.
Groupe 3 : ce groupe rassemble les roches à talc (types B, C, D, E) sans beaucoup de distinction
minéralogique pour l’instant, l’étude étant en cours. Les récipients peuvent être taillés ou tournés. Les
récipients taillés présentent peu de traces visibles de façonnage que ce soit sur les panses ou les fonds. Les
formes sont limitées et simples. Elles peuvent être non décorées ou porter des décors caractéristiques comme
l’oreille de préhension ou les lignes verticales. Les récipients tournés sont caractéristiques par le travail des
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fonds extérieurs qui portent des traces de piquetage régulières et marquées faites au ciseau type grains d’orge.
Les panses et le fond intérieur ont peu de traces visibles. Le répertoire formel se distingue surtout par la
présence de formes basses et arrondies. Les décors les plus récurrents sont les groupes de stries placés sur le
bord, les panses ou le fond. Ce groupe 3 est le plus varié au niveau de la roche, du façonnage, du répertoire
formel et des décors. Une partie des roches constituant ce groupe peut être associée aux carrières de
Chiavenna (Sondrio-I).
Chronologie et diffusion
Dans la zone d’étude, la pierre ollaire est absente avant la conquête romaine, rare dans les contextes précoces
et devient abondante du IIIe au VIIIe siècles.
La majorité des sites nord-occidentaux de Suisse présente des assemblages dominés par le groupe de
chloritoschistes à grains grossiers, montrant un approvisionnement massif à partir du Val d’Aoste à travers le
Grand-Saint-Bernard en direction du plateau. A partir du haut Moyen Age, ce courant se renforce et la
diffusion s’étend vers le nord dans le Jura.
Les chloritoschistes à grains fins, probablement de productions valaisannes, sont distribués pendant l’époque
romaine sur tout le plateau occidental. Pendant le haut Moyen Age, ce courant perd de son importance.
Les roches à talc, probablement originaires de l’Est des Alpes (Chiavenna…), parviennent sur le plateau
suisse à l’époque romaine en particulier à Avenches où ils forment la majorité du corpus. Sur les autres sites,
ces roches sont nettement moins représentées. Pendant le haut Moyen Age, cet apport oriental devient
négligeable.
Références
PAUNIER Daniel, 1987, « La pierre ollaire dans l’Antiquité en Suisse occidentale ». IN : La pietra ollare
dalla preistoria all’età moderna. Atti del convegno di Como, 16-17 ottobre 1982, Como, 1987, 47-57.
MANNONI Tiziano, PFEIFFER Hans-Rudi, SERNEELS Vincent, 1986. IN 2000 anni di pietra ollare,
Quaderni d’Informazione, 11, 1987.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Poster 6. Recipienti in pietra ollare da Chiese del cantone Ticino
Maria Isabella ANGELINO, Luisa MOSETTI
Nel poster sono presentati tre recipienti in pietra ollare rinvenuti nel corso di scavi in edifici di culto del
Cantone Ticino. La loro collocazione in contesti religiosi e in particolare all’interno di nicchie ricavate negli
altari, ci portano ad ipotizzare una loro deposizione intenzionale legata verosimilmente alla consacrazione
dell’altare o a deposizioni da mettere in relazione ad un particolare evento accaduto nella comunità.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Poster 7. Analisi del contenuto di un vaso in pietra ollare della necropoli di Arcegno (Canton Ticino)
Fulvia BUTTI
Il contenuto di un vaso in pietra ollare, rinvenuto nella necropoli di Arcegno, è stato analizzato dall'Istituto di
Chimica dell'Università di Milano, ed ha rivelato contenere pesce e carboni di conifera. Le analisi sono state
finanziate dall'Uffico Cantonale di Bellinzona, nell'ambito dello studio della necropoli di Arcegno (Fondo
Nazionale SVizzero).
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Poster 8. La pierre ollaire en Queyras (Hautes Alpes, France)
Claude CHANUT - Société Géologique et Minière du Briançonnais
On trouve des traces de l'utilisation de ce matériau dans la région de Ristolas et de Saint-Véran. La pierre
ollaire semble avoir été utilisée dès l'époque préhistorique, lors de l'exploitation de la mine de cuivre de SaintVéran où elle aurait servi à faire des creusets métallurgiques. Elle a été largement utilisée jusqu'à une période
récente, pour les besoins domestiques des paysans du Queyras. C'est surtout dans les musées de France
(Grenoble) et de Suisse (Genève) que l'on peut voir des objets traditionnels: galettières, moules à métaux
(balles de chasse), encriers…Une seule carrière portant des traces d'exploitation est connue, à ce jour. Elle est
située dans la région de Saint-Véran. Plusieurs affleurements de roche du type "pierre ollaire" ont été reconnus
dans le Queyras.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Poster 9. Productions de pierre ollaire en Maurienne (Savoie-F)
Maëlle LHEMON
Les principaux lieux de production de pierre ollaire se trouvent dans les Alpes suisses et italiennes.
En France un certain nombre de lieux de fabrication, carrières et/ou ateliers, sont connus. Ainsi le département
de la Savoie livre plusieurs zones de production étudiées dans le cadre du projet « Productions de pierre
ollaire en Maurienne) » (Lhemon 2007).
2 principales zones de production sont étudiées : Saint-Colomban-des-Villards et Bessans.
A Saint-Colomban-des-Villards une carrière est connue depuis le XIXe siècle. Présentant des traces en
galerie et à ciel ouvert, cette carrière s’étend sur ~300m de long dans un contexte de forêt en pied de falaise.
Les traces observées sont généralement de forme carrée ou rectangulaire, supposant que les blocs extraits sont
destinés à la confection de plaques de fourneaux. Mais le but affirmé de l’exploitation, ainsi que sa
chronologie, ne sont pas encore établis.
La commune de Bessans a livré un atelier et une carrière (les indices d’un autre atelier sont connus mais ne
sont pas encore étudiés). L’atelier Au Château se trouve dans un abri sous bloc où beaucoup de déchets ont été
retrouvé mais où il reste encore à comprendre les structures de travail et à déterminer la chronologie. La
carrière Au Bériond se trouve à proximité immédiate de l’atelier. Elle se présente comme une lentille étendue
sur ~100m travaillée en plein air ou en galerie. Encore une fois le but de cette exploitation ainsi que sa
chronologie ne sont pas déterminés
Références
LHEMON Maëlle, 2007, Rapport d’activité pour le projet « Productions de pierre ollaire en Maurienne
(Savoie). Prospection thématique et sondage. 2007 », SRA Rhône-Alpes, 2007, 37p., inédit.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Poster 10. Carrières de pierre ollaire en tant que géomorphosites : exemples du Val Blenio (TI) et du
Val de Bagnes (VS)
Cristian SCAPOZZA , Mathieu GENOUD
Dans les dernières décennies, plusieurs essais ont été menés afin d’évaluer la qualité du patrimoine
géomorphologique, par exemple lors d’études d’impact sur l’environnement, d’inventaires de sites naturels à
valeur patrimoniale, de promotion touristique ou de gestion de parcs naturels (Reynard et al. 2007). Dans ce
contexte, la réalisation d’inventaires régionaux de géomorphosites (sites géomorphologiques à haute valeur
patrimoniale) est d’importance primordiale afin de disposer d’une base de données sur la quelle pourvoir
développer des projets de protection et/ou de valorisation du patrimoine naturel abiotique d’une région.
La méthode d’évaluation des géomorphosites développée à l’Institut de Géographie de l’Université de
Lausanne (Reynard et al. 2007) ne tient pas compte seulement des processus et formes géomorphologiques
d’origine naturelle, comme peuvent l’être, par exemple, une moraine, un glacier rocheux ou une doline, mais
considère également les formes du relief liées à l’exploitation des ressources géologiques (nommées géotopes
géohistoriques). Dans ce contexte, l’établissement des inventaires des géomorphosites du Val Blenio (Tessin
septentrional : voir Reynard et al. 2007 ; Fontana & Scapozza 2008) et du Val de Bagnes (Valais, rive gauche
du Rhône ; voir Genoud 2008), a permis de redécouvrir et de recenser un certain nombre de carrières de pierre
ollaire à haute valeur patrimoniale, et de les insérer dans les inventaires des géomorphosites de ces deux
vallées. Il s’agit, en particulier, des carrières du Val di Carassino au Val Blenio (Commune de Blenio) et des
carrières de Bonatchesse au Val de Bagnes (Commune de Bagnes).
A l’aide de ces deux exemples, nous aimerions montrer l’importance des lieux historiques d’exploitation des
ressources géologiques pour la valorisation du patrimoine naturel abiotique d’une région. Au delà d’une
promotion basée exclusivement sur des éléments naturels (faune, flore, géologie), ces lieux devraient
permettre une valorisation conjointe des géosciences et des sciences historiques, comme par exemple
l’archéologie ou l’ethnographie.
Références
FONTANA G., SCAPOZZA C., 2008, Il patrimonio geomorfologico tra ricerca scientifica, protezione e
valorizzazione. Esempi dalla Valle di Blenio. GEA, paesaggi, territori, geografie 24 (parution prévue en
septembre 2008).
GENOUD M., 2008, Inventaire, évaluation et projets de valorisation des géomorphosites du Val de Bagnes.
Lausanne, Institut de Géographie (Thèse de Master).
REYNARD E., FONTANA G., KOZLIK L., SCAPOZZA C., 2007, A method for assessing « scientific » and
« additional values » of geomorphosites. Geographica Helvetica 62, 2007, p.148-158.
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
Poster 11. Organisation of soapstone vessel production as reflected in Egyptian and Norwegian quarry
landscapes
Per Storemyr
Globally, there are many similarities in layout of vessel quarries and technologies used in procurement.
Differences observed have to be sought in specific traditions and social organisation of the work. This brief
contribution will look at some organisational modes suggested from archaeological and ethnographic
investigation in Egypt and Norway: the Arab Bedouin traditions in Egypt, Pre-Roman Iron Age procurement
in Norway, as well as Viking Age farmer practices and professional "vessel smith" traditions, also in Norway.
This may give input as comparative material for research in the Alpine region and elsewhere
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TABLE RONDE
LES RECIPIENTS EN PIERRE OLLAIRE DANS L’ANTIQUITE
19-20 septembre 2008 – Champsec (Bagnes – Valais - CH)
LISTE DES PARTICIPANTS
ANGELINO Maria Isabella
Ufficio beni culturali Bellinzona. Via Le Fanscini 30A, I6500 Bellinzona
BAILLIFARD François
[email protected]
[email protected]
BELET-GONDA Cécile
République et canton du Jura-Office de la cultureSection d'archéologie et de paléontologie. Hôtel des
Halles Case postale 64, CH-2900 Porrentruy
[email protected]
BIAGGIO SIMONA
Simonetta
Via Fabrizia 24a, CH-6512 Giubiasco
[email protected]
BILLOIN David
Inrap/ATHéIS-Université de Bourgogne/CNRS-Culture.
25, rue de Besançon, F-25440 BUFFARD
[email protected]
BILLOIN Fabienne
BUTTI Fulvia
CARDANI VERGANI
Rossana
CASTELLO Paolo
CHANUT Claude
CORTELAZZO Mauro
DE LEO Stefano
DESLARZES Bertrand
EVEQUOZ Emmanuelle
GUERRA Emanuela
KATONA Ildiko
KÜNG Andreas
LHEMON Maëlle
MOSETTI Luisa
PACCOLAT Olivier
SANNAZARO Marco
SCAPOZZA Cristian
SERNEELS Vincent
SOULIGNAC Raphaëlle
SORMANI Mattia
STOREMYR Per
Ufficio beni culturali Bellinzona. Via Acquanera 46/E, I22100 Como
Ufficio beni culturali Bellinzona. Via Le Fanscini 30A, I6500 Bellinzona
Géologue. 51, rue Chambéry, I-11100 Aoste
Société Géologique et Minière du Briançonnais. 9 rue
Arnoux, F-92340 Bourg-la-Reine
Via Martinet 3, I-11100 Aosta
Géologue. Via Kaolack 13, I-1100 Aosta
Musée de la pierre ollaire à Champsec-Commune de
Bagnes. Chemin des Fontaines 8, CH-1947 Champsec
République et canton du Jura-Office de la cultureSection d'archéologie et de paléontologie. Hôtel des
Halles Case postale 64, CH-2900 Porrentruy
Ufficio beni culturali Bellinzona. Via Le Fanscini 30A, I6500 Bellinzona
Université de Fribourg-Département des Géosciences.
Ch. du Musée 6, CH-1700 Fribourg
Scuola Universitaria Professionale della Svizzera
Italiana-Dipartimento Ambiente Costruzioni e DesignLaboratorio Tecnico Sperimentale P.O. Box 12 Trevano, CH-6952 Canobbio
Université de Fribourg-Département des Géosciences.
Ch. du Musée 6, CH-1700 Fribourg
Ufficio beni culturali Bellinzona. Via Le Fanscini 30A, I6500 Bellinzona
TERA. Rue Pré-Fleuri 12, CH-1950 Sion
Université de Lausanne-Institut de Géographie.
Anthropole, CH-1015 Lausanne
Université de Fribourg-Département des Géosciences.
Ch. du Musée 6, CH-1700 Fribourg
Université de Fribourg-Département des Géosciences.
Ch. du Musée 6, CH-1700 Fribourg
Ufficio beni culturali Bellinzona. Via Le Fanscini 30A, I6500 Bellinzona
Geological Survey of Norway. Herrligstrasse 15, CH8048 Zürich
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
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[email protected]
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