Série I Exercice 1. 1) Rappelons la définition de factoriel. Soit A un

S´erie I
Exercice 1.
1) Rappelons la d´efinition de factoriel. Soit Aun anneau commutatif,
unitaire et int`egre. On rappelle que deux ´el´ements xet yde Asont dits
associ´es si x=yε, avec εA×. Ceci d´efinit une relation d’´equivalence
sur A. On peut noter que si une classe (pour ) contient un irr´eductible
πalors tous les ´el´ements de cette classe sont irr´eductibles. Une telle classe
est dite classe irr´eductible. Prenons dans chaque classe irr´eductible Ciun
repr´esentant πiet consid´erons la famille Fconstitu´ee des πi. Alors Aest
factoriel, si tout ´el´ement xde As’´ecrit de mani`ere unique
x=εY
πiF
πni
i,
les ni´etants presques tous nuls, et εA×. (l’unicit´e porte sur les entiers
ni).
On d´efinit dans l’anneau A=Z[10] une application norme Nde Adans
Zcomme suit : pour x=a+b10,a, b Z, on pose
N(x) = (a+b10)(ab10) = a210b2
On v´erifie alors que pour x, y A,N(xy) = N(x)N(y).
La norme permet de localiser les ´el´ements inversibles de l’anneau A:
xA×N(x) = ±1
En effet, si N(x) = ±1cela signife que x¯x=±1, o`u ¯x=ab10 si
x=a+b10, et ainsi xA×. R´eciproquement. Si xA×, cela signifie
qu’il existe ydans Atel que xy = 1. Si l’on prend la norme, on obtient :
N(x)N(y) = N(xy) = 1
et ainsi N(x) = ±1.
Par cons´equent les ´el´ements 2,3,2 + 10 et 210 ne sont pas dans
A×.
Nous allons montrer maintenant que 2est irr´eductible. Tout d’abord 2
est non nul et n’est pas inversible. Si 2 = xy, avec xet ydans A, alors
4 = N(2) = N(x)N(y). Ainsi N(x) = ±1, ou bien N(x) = ±4ou bien
N(x) = ±2. Le premier cas implique que xest inversible, le second cas
que yest inversible. Regardons le cas o`u N(x) = ±2. Si x=a+b10,
cela signifie que a210b2=±2. Si l’on regarde cette ´equation modulo
5Z, on arrive alors `a ¯a2≡ ±¯
2dans Z/5Z. On note ensuite que les seuls
carr´es de Z/5Zsont ¯
0,¯
1et ¯
4. Ainsi N(x) = ±2n’a pas de solution. On
1
2
vient donc de montrer que 2 = xy =xou yA×, c’est `a dire que 2
est irr´eductible. On peut de mˆeme montrer que 3,2 + 10 et 210
sont irr´eductibles.
V´erifions maintenant que 2n’est pas associ´e `a 2 + 10. En effet, sinon
cela signifierait que 2 = ε(2 + 10) avec εA×, ce qui apr`es passage `a
la norme donnerait l ´equation 4 = ±6. Contradiction. De mˆeme 2n’est
pas associ´e `a 210.
En conclusion, l’´el´ement 6s’´ecrit de deux fa¸cons diff´erentes comme produit
d’irr´eductibles dans A. L’anneau An’est donc pas factoriel et n’est donc
pas aussi principal.
2) Rappelons que (2,10) = {2x+10y, x, y A}. En particulier
2et 10 sont dans cet id´eal. Supposons qu’il existe x0Atel que
(2,10) = (x0). Alors 2et 10 s’´ecrivent comme suit : 2 = yx0et
10 = y0x0, avec yet y0dans A. Apr`es passage `a la norme, on obtient
4 = N(y)N(x0)et 10 = N(y0)N(x0)ce qui implique N(x0) = ±2ou
bien N(x0) = ±1. Nous avons vu dans la partie 1), qu’auncun ´el´ement
de An’est de norme ±2, ainsi N(x0) = ±1, ce qui siginifie que x0A×
et donc que (x0) = A.
Nous allons maintenant nous assurer que (2,10) ne contient pas 1. Un
´el´ement xde cet id´eal s’´ecrit
(a+b10)2 + (a0+b010)10 = (2a+ 10b0) + 10(2b+a0),
avec a, b, a0, b0Z.
Si l’on passe `a la norme, on note alors que
N(x) = (2 + 10b0)210(2b+a0)0 ( mod 2)
Ainsi 1/(2,10). Contradiction.
L’id´eal (2,10) n’est donc pas principal.
3
Exercice 2.
Soit xun nombre alg´ebrique et soit Ple polynˆome irr´eductible de xsur
Z. L’´el´ement xest dit entier alg´ebrique si ce polynˆome Pest unitaire
(i.e. le coefficient du terme dominant est ±1). Par factorialit´e, on peut
montrer que ceci ´equivaut au fait que xest racine d’un polynˆome unitaire
`a coefficients dans Z.
1) Si xQalors xs’´ecrit sous la forme p/q avec q > 0et ptous deux
dans Zet premiers entre eux. Dans ce cas, le polynˆome irr´eductible Pde
xsur Zpeut s’´ecrire P(X) = qX p. Ainsi xest entier alg´ebrique si et
seulement si x=pZ. On a donc OQ=Z.
2 et 3) b). Nous allons d´eterminer l’ensemble OKdes entiers de K=
Q(d),dZsans facteur carr´e.
Soit donc xQ(d). On peut supposer xde degr´e 2sur Q(sinon
xZ). L’´el´ement xs’´ecrit sous la forme a+bdavec aet bdans Q.
Consid´erons le polynˆome P1(X) = (Xx)(X¯x), o`u ¯x=abd. Alors
P1(X) = X22aX + (a2b2d)Q[X]. Soit maintenant PZ[X]
le polynˆome irr´eductible de xsur Z. Alors P=a0P1avec a0Q×.
Maintenant comme xest entier cela signifie que Pest unitaire et donc
que a0=±1(en comparant le terme en X2) c’est `a dire P=±P1.
On obtient ainsi l’´equivalence suivante : xest entier si et seulement si
(i):2aZet (ii):a2b2dZ. Ceci montre clairement l’inclusion :
Z[d]⊂ OK.
La premi`ere condition (i)s’´ecrit alors a=a0/2avec a0Z. Si l’on reporte
dans la seconde condition (ii), on obtient a2
0/4b2dZ. Ecrivons ensuite
b=p/q avec pet q > 0dans Zpremiers entre eux, pour obtenir :
4(p/q)2dZ.
Maintenant comme dest sans facteur carr´e, on en d´eduit que q= 1 ou 2.
Supposons q= 1. Alors n´ecessairement a0est pair et xZ[d].
Supposons q= 2. Alors b=p/2. Reportant dans la condition (ii),
on en d´eduit que a2
0p2d4Z. Maintenant si d3( mod 4), on
obtient l’´egalit´e dans Z/4Z:¯a02+¯
p2=¯
0, ce qui implique n´ecessairement
que a0et pdoivent ˆetre pairs et ainsi xZ[d]. Si d2( mod 4),
on en d´eduit ´egalement que a0et pdoivent ˆetre pairs et donc que x
Z[d]. Maintenant si d1( mod 4), on en d´eduit simplement que
¯a02¯p2=¯
0dans Z/4Zce qui indique que a0et pdoivent ˆetre de eme
4
parit´e. Ecrivant alors x=a0/2+(p/2)d= (a0p)/2+p(1+d)/2, on
obtient que xZ[(1+d)/2]. eciproquement, lorsque d1( mod 4),
Z[(1 + d)/2] ⊂ OK.
Conclusion.
OK=Z[d]si d2,3( mod 4), sinon OK=Z[(1 + d)/2].
Comme 13( mod 4), l’ensemble des entiers de Q(i)est Z[i].
On suppose que l’ensemble OKdes entiers alg´ebriques d’un corps de
nombres Kest un anneau.
3-a). Soit Pun id´eal premier non nul de OK. Alors PZest un id´eal
premier de Z. erifions qu’il est non nul : Puisque Pest non nul, il contient
un entier alg´ebrique non nul x. Soit PZ[X]son polynˆome irr´eductible
sur Z:P(X) = Xn+an1Xn1+···+a1X+a0, avec aiZ. Comme
P(x) = 0, on en d´eduit que a0ZPet a0est clairement non nul !
Ainsi il existe un nombre premier ptel que PZ=pZ.
Soit z∈ OK,z /P. Nous allons montrer que zest inversible dans
OK/P. L’´el´ement zerifie une ´equation du type
zm+bm1zm1+··· +b1z+b0= 0
avec biZ, ce qui ´equivaut `a
z(zm1+··· +b1) = b0
Si b0pZP, on en d´eduit que
zm1+··· +b1P,
car Pest un id´eal premier. En continuant ce processus, on voit qu’on peut
s’assurer de l’existence de y∈ OKtel que zy cP, avec cZ\pZ
(ce qui est imm´ediat si b0/pZ). Par cons´equent, (zy)p1cp1P.
Maintenant cp11pZ(c’est le petit th´eor`eme de Fermat) et donc
(zy)p11P, ce qui indique bien que zest inversible dans l’anneau
quotient OK/P.
En r´esum´e, nous avons montr´e que tout ´el´ement non nul de OK/Pest
inversible ; OK/Pest donc un corps et Pun id´eal maximal.
5
Exercice 3.
1) Si d1( mod 4),θ= (1 + d)/2et le polynˆome irr´eductible Pde θ
sur Zs’´ecrit : P(X) = X2X+ (1 d)/4.
Si d2,3( mod 4),θ=det P(X) = X2d.
2) Soient a, b, c, d Ztels que x=a+=c+. Alors ac+θ(bd) =
0ce qui signifie que θest racine du polynˆome R(X)=(bd)X+a
cZ[X]. Maintenant θest de degr´e 2sur Q(c’est `a dire le polynˆome
irr´eductible de θsur Qest de degr´e 2) et donc Rest le polynˆome nul, d’o`u
l’unicit´e de l’´ecriture de x.
3) Il est clair que : (i) ϕpest surjectif ; (ii) ker(ϕp) = pZ[X].
4) Supposons d2,3( mod 4).Alors P=X2d.
p= 2. Alors ϕ2(P) = X2¯
dF2[X]est toujours r´eductible : c’est
soit X2, soit X2¯
1 = (X¯
1)2.
p6= 2. Alors ϕp(P)est irr´eductible si et seulement si ¯
dn’est pas un
carr´e dans Fp. Maintenant si p|d(c’est `a dire ¯
d=¯
0dans Fp), ϕp(P) = X2
et si d=a2est un carr´e non nul de Fpalors ϕp(P)=(Xa)(X+a).
(Noter que dans le dernier cas, Xa6=X+a).
Supposons d1( mod 4).
p= 2. Alors ϕ2(P) = X2+X+¯
λ, o`u d= 1 + 4λ,λZ. Ainsi ϕ2(P)
est irr´eductible si et seulement si λest impair c’est `a dire si et seulement
si d5( mod 8). Maintenant si d1( mod 8),ϕ2(P) = X(X¯
1).
p6= 2. Dans ce cas, ϕp(P) = X2X+¯
λ= (X¯
21)2¯
d¯
41.
Ainsi ϕp(P)est irr´eductible si et seulement si ¯
dn’est pas un carr´e dans
Fp. Maintenant si p|d, on obtient ϕp(P)=(X¯
21)2et si ¯
d=a26= 0
dans Fp, on obtient ϕp(P) = (X¯
21+a¯
21)(X¯
21a¯
21).
5) a) La seule difficult´e est de v´erifier que Ψ(xy) = Ψ(x)Ψ(y). Pour ce
faire, il suffit de noter que ϕp(P)est trivial dans le quotient Fp[X]/(P0).
b) Comme P0est irr´eductible et que Fp[X]est principal, l’id´eal (P0)est
maximal dans Fp[X]et le quotient Fp[X]/(P0)est un corps.
Le morphisme d’anneaux Ψest clairement surjectif. Le noyau Ψque l’on
notera Pest donc un id´eal maximal de Z[θ].
Un ´el´ement x=a+de Z[θ](avec aet bdans Z) est dans le noyau de
Ψsi et seulement si ϕp(a+bX) = P0(X)R(X), avec R(X)dans Fp[X].
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !