Banque du temps - Précision : à la différence du Système d’échange local (SEL), on ne
s’échange pas de biens. Toutes les offres sont mises en ligne sur la page web du réseau et dans
un annuaire papier pour les adhérents qui n’ont pas accès à Internet. Chaque échange est
comptabilisé dans une banque de temps, selon le principe « une heure de service rendu vaut
une heure de service reçu ». Il ne s’agit donc pas de bénévolat.
Et peu importe le service rendu et le niveau de compétences : tous les échanges sont mis sur
un pied d’égalité.
Dans cette banque de temps, chaque Accordeur dispose d’un compte temps où sont inscrites
les heures données et reçues. La comptabilité se fait à partir de chèques temps. Lorsqu’une
personne adhère au réseau, quelques heures sont offertes sur son compte afin de lui permettre
d’échanger des services immédiatement. Une des originalités de l’Accorderie consiste dans
son système d’échange à trois niveaux :
1. individuels (entre Accordeurs),
2. collectifs (par exemple via la constitution d’un groupement d’achats),
3. associatifs (quand les adhérents participent à l’organisation et au fonctionnement du
réseau).
Valoriser les personnes et leur savoir-faire - Pour l’instant, deux Accorderies sont
expérimentées. La première, dans le 19ème arrondissement de Paris, a commencé à recevoir
des inscriptions dès le mois de septembre 2011. Portée par la Régie de quartier du 19ème
Nord, elle sera inaugurée officiellement le 15 novembre.
Selon Laetitia Jacob, responsable de l’Accorderie de Paris 19ème, « les objectifs sont de créer
du lien social et de valoriser les personnes sur la base de leurs savoir-faire. On échange ainsi,
non pas de l’argent ou des biens, mais du temps passé à se rendre service. »
A la mi-novembre, son réseau rassemblait 77 adhérents proposant au total 300 services : de
l’initiation informatique au soutien scolaire en passant par le bricolage, les cours de langue et
l’aide aux démarches administratives.
« Si notre Accorderie est ouverte à tout le monde, la première tendance que l’on peut dessiner,
précise Laetitia Jacob, c’est que les Accordeurs de Paris 19ème sont majoritairement des
personnes vivant seules qui ressentent le besoin de sortir de leur isolement. 20 % d’entre elles
sont au chômage. Il y a 70 % de femmes. La majorité a entre 45 et 65 ans et un quart a entre
18 et 45 ans. »
Pour renforcer le « tissage de liens », l’Accorderie de Paris 19ème a décidé d’organiser des
soirées-rencontre auxquelles sont invités, autour d’un buffet, tous les inscrits. C’est ainsi
qu’un vendredi de novembre, nous avons croisé Laurence Faghel, 53 ans.
Après avoir vécu 25 ans au Québec, où elle avait connu le système des Accorderies, elle est
rentrée en France il y a deux ans :
J’ai proposé de donner des cours de couture et d’anglais en échange d’une aide au
déménagement, d’un chauffeur de camionnette et de travaux d’électricité à faire chez moi.
Comme je vis seule, que je suis au RSA et que j’ai quelques ennuis de santé, cette initiative
est plus que bienvenue. En pleine crise financière, c’est un moyen de ne pas sombrer encore
plus bas. Le fait de s’échanger des coups de main sans rapport d’argent permet d’entrer en