S27 ÉPREUVE COMMUNE DE TIPE 2012 - Partie D TITRE : INCERTITUDE SUR LA DÉCISION D'UN NIVEAU LOGIQUE EN TECHNOLOGIE CMOS Temps de préparation : ……………..…………….2 h 15 minutes Temps de présentation devant les examinateurs : …….10 minutes Dialogue avec les examinateurs : ……………………..10 minutes GUIDE POUR LE CANDIDAT : Le dossier ci-joint comporte au total : 14 pages numérotés de 1 à 14. Guide candidat : 1 page Document principal : 11 pages Documents complémentaires : 2 pages contenant annexe 1 et annexe 2. Travail suggéré au candidat : Après avoir résumé rapidement la structure du dossier, en prenant soin de dégager les tenants et les aboutissants de chaque partie, le candidat pourra par exemple : Proposer un bilan des origines des incertitudes temporelles qui interviennent dans un schéma logique général, Détailler l’impact d’une incertitude de son choix, à la fois sur la réponse d’un composant et sur ses conditions d’utilisation. CONSEILS GÉNÉRAUX POUR LA PRÉPARATION DE L'ÉPREUVE : * Lisez le dossier en entier dans un temps raisonnable. * Réservez du temps pour préparer l'exposé devant les examinateurs. - Vous pouvez écrire sur le présent dossier, le surligner, le découper … mais tout sera à remettre aux examinateurs en fin d’oral. - En fin de préparation, rassemblez et ordonnez soigneusement TOUS les documents (transparents, etc.) dont vous comptez vous servir pendant l’oral, ainsi que le dossier, les transparents et les brouillons utilisés pendant la préparation. En entrant dans la salle d'oral, vous devez être prêt à débuter votre exposé. - À l'issue de l'épreuve, vous devez remettre au jury le dossier scientifique. Tout ce que vous aurez présenté au jury pourra être retenu en vue de sa destruction. IL EST INTERDIT DE SORTIR LE SUJET DU SITE DE L’ÉPREUVE page 1/14 INCERTITUDE SUR LA DÉCISION D'UN NIVEAU LOGIQUE EN TECHNOLOGIE CMOS 5 1) Inverseur : incertitude entre le 0 et le 1 Un inverseur CMOS est réalisé avec un transistor MOS canal P (de dimension Wp, L), et un transistor MOS canal N (de dimension Wn, L), qui lui est complémentaire dans le principe de fonctionnement. 10 Chaque composant a son comportement décrit par un système d'équations et de paramètres, placés dans une bibliothèque, utilisés par le simulateur logiciel Pspice (lire annexe 1). Les schémas que nous allons analyser dans ce dossier sont issus d'une technologie CMOS à longueur de grille L = 0,35 µm et fonctionnant à une tension d'alimentation VDD = 3,3 V, GND = 0 V. Les signaux logiques ont donc pour niveaux nominaux : état bas 0 V, état haut 3,3 V. 15 Schéma Symbole Principe Table de vérité Ces tensions appliquées sont telles que les transistors agissent en interrupteurs ouvert ou passant, ce 20 qui forme le principe de fonctionnement d'un inverseur, d'où sa table de vérité. 1.a. Comportement en statique Intéressons-nous au comportement de l'inverseur quand l'entrée, V(in), varie continûment de 0 à 1. Pour cela, traçons la caractéristique de transfert statique, V(out) = f(V(in)), à l'aide de Pspice : 3.5V caractéristique idéale 3,06 3.0V 1,42 pente -1 2.0V 1.0V pente -1 1,94 0,22 0V 0V 25 0.5V 1.0V 1.5V 2.0V 2.5V V(out) V(in) Caractéristique de transfert statique de l'inverseur étudié Repérons les points où dV(out) 1 . dV(in) page 2/14 3.0V 3.5V Entre ces 2 points, ici dans [1,42 V ; 1,94 V], soit 0,52 V, un bruit additif à l'entrée est amplifié (en 30 valeur absolue). Cette zone, appelée zone d'incertitude ou parfois même zone interdite, doit être la plus étroite possible, afin de se rapprocher de la caractéristique idéale. Réciproquement, à l'extérieur de ces points, une fluctuation en entrée est atténuée en sortie (en valeur absolue). On définit la marge bruit à l'état bas par [0 V ; 1,42 V], soit 1,42 V, et la marge de bruit à 35 l'état haut par [1,94 V ; 3,3 V], soit 1,36 V. Idéalement, la caractéristique est symétrique, et les marges de bruit sont égales. Cette caractéristique est une fonction des paramètres des transistors, ne serait-ce que par l'équation donnant ID (annexe 1). 40 Parmi ces paramètres, réalisons une modification de + 10 % sur KP du transistor P et – 10 % sur KP du transistor N, et réciproquement. 3.5V 3.0V 2.0V Kpp diminué de 10 % Kpn augmenté de 10 % Kpp augmenté de 10 % Kpn diminué de 10 % 1.0V 0V 0V 0.5V V(out) 1.0V 1.5V 2.0V 2.5V 3.0V 3.5V V(out2) V(in) Modification de la caractéristique de transfert statique selon les KP des transistors 45 Le résultat de la simulation montre que la caractéristique de transfert statique se déplace. Un déséquilibre des valeurs de KP, qui influent directement sur la polarisation des transistors, influe donc sur les marges de bruit. 50 1.b. Comportement en dynamique Effectuons maintenant une analyse temporelle : le signal d'entrée sur l'inverseur est une rampe de tension qui évolue entre 0 V et 3,3 V durant 100 ps. On réalise aussi la décroissance de l'entrée, de 3,3 V à 0 V. page 3/14 3.5V 3.0V in 2.0V 1.0V out 0V -0.5V 0s 50ps 100ps V(out) V(in) 150ps 200ps 250ps 300ps 350ps 400ps 450ps 500ps 550ps 600ps 650ps 700ps 750ps 800ps Time 55 Réponse de l'inverseur à un signal d'entrée variable dans le temps entre 0 et 1. À cette échelle de temps, on observe finement le changement de la tension de sortie. Contrairement à la caractéristique de transfert statique, pour la même tension d'entrée, on ne passe pas par les mêmes tensions de sortie. Les capacités internes au sein des transistors (qui se chargent ou déchargent) 60 expliquent cela. Modifions, toujours par la simulation, les valeurs de VT de chaque transistor : canal P et canal N de + 10 % , puis de - 10 %. 3.5V 3.0V VT augmentée de 10 % VT diminuée de 10 % 2.0V VT diminuée de 10 % 1.0V VT augmentée de 10 % 0V -0.5V 0s 50ps 100ps V(out) V(out2) 150ps 200ps 250ps 300ps 350ps 400ps 450ps 500ps 550ps 600ps 650ps 700ps 750ps 800ps Time Réponse temporelle de l'inverseur modifiée selon VT des transistors. 65 On observe que si VT diminue sur les 2 transistors formant l'inverseur, alors l'inverseur est plus rapide. 1.c. Comportement en température. Dans un circuit intégré, chaque composant électronique est soumis à des variations de température : 70 d'une part par sa propre dissipation de puissance, et d'autre part par l'environnement (composants voisins, température extérieure). Schéma simulé. page 4/14 75 Proposons une simulation sur un circuit montrant 3 inverseurs identiques mis en cascade, et observons le signal en S2. Par simple équation logique, nous nous attendons à avoir S2 = in. Modifions la température de tout le circuit (on suppose que l'ensemble du circuit intégré est à la même température) selon 3 valeurs : T = - 40 °C, T = +27 °C (nominal) et T = + 125 °C. 3.5V 3.0V +125 +27 in 2.0V -40 -40 1.0V + 27 +125 0V -0.5V 0s 0.1ns V(in) 0.2ns 0.3ns 0.4ns 0.5ns 0.6ns 0.7ns 0.8ns 0.9ns 1.0ns V(S2) Time 80 Réponse temporelle, paramétrée en température On reconnait que S2 = in, mais décalé dans le temps. De plus, ce décalage, lié comme nous l'avons vu aux paramètres des transistors, est également fonction de la température. D'après cette analyse, on remarque que les inverseurs ont un temps de réponse plus long si la température s'élève. 85 1.d. En conclusion, le comportement de l'inverseur est tributaire de tous les paramètres du modèle de transistor. Nous avons limité nos essais aux variations de 2 paramètres indépendants, KP et VT, sur les quelques dizaines de paramètres intervenant dans le modèle du transistor MOS. De plus, les caractéristiques des inverseurs sont liées à la température. 90 Pour finir reprenons le cas de plusieurs inverseurs mis en cascade. Supposons que certains transistors soient à KP élevé, d'autres à KP faible, que certains soient à VT élevée, d'autres à VT faible, et ce de façon inconnue… Lors d'une entrée présentant une transition parfaite, la sortie de toute la chaîne des inverseurs commutera, mais après un temps de traversée inconnu. Ce cas de figure de plusieurs inverseurs en chaîne est le modèle simplifié de plusieurs opérateurs 95 logiques de base (NAND, NOR, etc.) qui forment une fonction plus complexe. 2) oscillateur en anneau : incertitude sur la période, sur la fréquence. 100 De nombreux montages électroniques ont besoin d'une horloge. Parmi les différentes structures pour réaliser la fonction horloge, il existe une solution très simple et économique qu'est l'oscillateur en anneau. page 5/14 2.1. Principe et fonctionnement 105 Un oscillateur en anneau est formé d'une chaîne rebouclée d'un nombre impair d'inverseurs. Oscillateur en anneau à 5 inverseurs Avec entrée attaquant une porte NAND En idéalisant la réponse temporelle d'un inverseur logique attaqué par un signal évoluant entre 0 et 1, 110 on peut définir : - tpLH, temps de propagation de la transition donnant Low High en sortie, - tpHL, temps de propagation de la transition donnant High Low en sortie. On déduit alors un temps de traversée moyen (ou temps de propagation) par tp = tpLH tpHL . 2 La période T d'une telle structure de N inversions est T = N tpLH +N tpHL. On déduit T = 2 N tp et donc la fréquence d'oscillation : f 115 1 2 N tp Si cette fréquence est trop élevée pour son utilisation, il faut adjoindre un dispositif de division de fréquence, réalisée par des compteurs binaires. La simulation électrique Pspice permet de prédéterminer le fonctionnement de l'oscillateur en anneau. 7.5V 3,3 V 6.0V entrée de commande 0V 4.0V 2.0V 0V 0s 4+V(A) 1ns V(S3) 2ns 3ns 4ns 5ns 6ns 7ns 8ns 9ns 10ns Time 120 Le signal "au milieu" de l'oscillateur présente une forme d'onde périodique Ce chronogramme montre que lorsque l'entrée de commande (potentiel en A) passe au niveau 1 logique, alors les potentiels en chaque nœud de la boucle oscillent entre le niveau 0 et 1 (ici est représenté S3). 125 Une lecture fine de ce chronogramme a donné une période de 615 ps, et ce après quelques périodes. 2.2. Robustesse de l'oscillateur en anneau La conclusion donnée au paragraphe 1.d. permet de dire qu'il existe une incertitude sur tp, et donc sur la période. Sur un montage réel, il est impossible de prévoir avec précision la fréquence d'oscillation. page 6/14 130 Néanmoins, on peut prédéterminer, par la simulation, l'étendue possible de la période, grâce à des simulations exploitant des tirages de Monte Carlo (voir annexe 2). Chaque simulation (ou "run") possédant un jeu de paramètres différent. Une calculatrice intégrée au simulateur donne la distribution prévisible de la période d’oscillation. 12 P e r c e 10 n t o f S a m p l e s 8 6 4 2 0 280p 320p 360p n samples = 4986 n divisions = 30 135 400p 440p mean sigma 480p = 6.16354e-010 = 6.89056e-011 520p 560p 600p 640p Period_XRange(V(S3),5n,8n) minimum 10th %ile = 3.50013e-010 = 5.29947e-010 680p median 90th %ile 720p 760p = 6.16041e-010 = 7.03862e-010 800p maximum 3*sigma 840p 880p 920p = 8.59974e-010 = 2.06717e-010 Les résultats des 5000 simulations (regroupées en 30 tranches) On peut remarquer que la loi de distribution est très voisine d'une loi normale gaussienne. 2.3. En conclusion, ce schéma très simple permet d'obtenir un oscillateur dont les caractéristiques, à 140 température ambiante, sont, d'après l'outil de simulation : - période moyenne : To = 6,16 10-10 s, confondue avec la valeur médiane. - écart type de période : T = 6,89 10-11s. 3) Bascule DFF : incertitude sur l'instant de basculement. 145 3.a. Principe de la bascule DFF Une bascule D est un opérateur de logique séquentielle. Elle dispose de 2 entrées : D (Data) et CLK (CLOCK, horloge), et une (ou deux) sortie(s) : Q (et Q\, Q complémentée). Il existe la "D Flip-Flop", dont le fonctionnement peut se résumer à : Q est la recopie de D au front 150 montant de CLK. C'est donc une fonction mémoire, car après le front montant de CLK, l'état logique en Q est maintenu, jusqu'au front montant suivant. Il existe de nombreux schémas de la bascule DFF. En technologie CMOS, le plus populaire est celui qui fait appel à 2 éléments : Des interrupteurs électroniques. 155 À l'aide de transistors MOS commandés, il est possible de réaliser la fonction "interrupteur". Une entrée de commande permet de fermer le circuit (interrupteur passant) par un 1, ou l'ouvrir (interrupteur bloqué) par un 0. page 7/14 Par une inversion de ce même signal de commande, on peut avoir également l'interrupteur fermé pour une commande à l'état 0 et réciproquement. Dans la DFF, c'est l'entrée CLK qui actionne les 160 interrupteurs. Interrupteur Mémoire 1 bit Des éléments mémoire à base de 2 inverseurs rebouclés. 165 Le schéma logique de cet élément mémoire montre qu'un niveau logique placé en C est inversé sur la sortie B ce qui confirme le niveau d'entrée en C : une fois placé, un état reste figé. Dans la structure "maître esclave", le maître est formé d'un premier élément mémoire, l'esclave d'un deuxième. 170 3.b. Fonctionnement de la DFF étudiée Le fonctionnement d'une DFF, à structure "maître esclave" peut s'expliquer par les croquis suivants : CLK = 0 L'état binaire de D est recopié en sortie du maître. L'esclave, isolé du maître, conserve Q par l'élément mémoire. Q = Q précédent CLK = 1 L'entrée D est déconnectée du maître qui conserve la donnée. L'esclave recopie cette donnée fournie par le maître. Q = valeur de D avant le passage à 1 de CLK CLK = 0 On revient à la condition où l'esclave conserve la donnée, et une nouvelle valeur de D est capturée par le maître. Q = Q précédent CLK TABLEAU 1 : Q est la recopie de D au front montant de CLK Les "datasheet" des bascules D montrent usuellement 4 temps typiques pour garantir le fonctionnement à la bascule D : 175 - la donnée doit être présente un au moins temps tSU (set up) avant le front actif, et doit être maintenue au moins un temps tH (hold) après ce front, - après le front actif de CLK, la sortie Q met un temps tPLH pour transmettre le niveau haut et tPHL pour transmettre le niveau bas. 180 Dans ce fonctionnement, le front descendant est sans effet, et peut être placé n'importe quand, à conditions de laisser tw, la largeur minimale de CLK à l'état haut. page 8/14 Temps typiques 185 3.c. Simulation d'un cas typique À l'aide de l'outil Pspice, on analyse la bascule D, dans les conditions "normales" : la donnée D est positionnée "bien avant" le front montant de CLK, puis modifiée "bien après", et l'on vérifie le fonctionnement. Pour être réaliste, les transitions sur les entrées D et CLK ne sont pas instantanées, mais durent 100 ps. 12V CLK 8V D=1 D D=0 tPLH 4V Q tPHL 0V 0s 190 0.5ns 8+V(CLK) 4+V(D) 1.0ns V(Q) 1.5ns 2.0ns 2.5ns 3.0ns 3.5ns 4.0ns 4.5ns 5.0ns 5.5ns 6.0ns Time simulation typique (les signaux sont 0 V ; 3,3 V) : la donnée D est présente depuis longtemps, au front montant de CLK, les conditions initiales sont installées 195 Cet essai permet de caractériser 2 paramètres de cette DFF : une lecture fine de ce chronogramme donne tPLH = 417 ps et tPHL = 487 ps (par une mesure prise lors des traversées de 1,65 V de CLK et Q). 3.d. Simulation de la violation de tSU. En examinant le tableau 1, on lit qu'à CLK = 0, C recopie D\, et que B reproduit C\. Mais supposons 200 que le passage au niveau haut de CLK arrive trop tôt, vis-à-vis de la donnée D qui est encore en train de transiter. L'interrupteur relié à C s'ouvre, isolant le maître sur une donnée non encore stabilisée. Potentiels de C et B voisins de 1,65 V Le maître est alors constitué de 2 inverseurs rebouclés, avec une information qui n'est pas un état 205 logique, mais une valeur analogique, qui peut être proche de VDD/2 = 1,65 V, c’est-à-dire dans la page 9/14 zone d'incertitude des inverseurs. C'est un état métastable, qui finit fatalement, au bout d'un certain temps, par se stabiliser sur C = 0 V et B = 3,3 V, ou C = 3,3 V et B = 0 V. L'esclave recopiant la sortie du maître, on aura en sortie Q, une valeur qui elle aussi mettra un certain temps à se stabiliser. 210 Reprenons la simulation, et observons ce phénomène. Choisissons le fonctionnement de la DFF pour D = 1. Retardons la montée de D de façon à ce qu'elle soit 30 ps avant la montée de CLK. Dans ces conditions, on se trouve en "violation de temps de setup". 24V 20V CLK D 15V C 10V B 5V 0V A Q 1.4ns 1.6ns 20+V(CLK) 16+V(D) 1.8ns 12+V(C) 8+V(B) 2.0ns 4+V(A) 2.2ns V(Q) 2.4ns 2.6ns 2.8ns 3.0ns 3.2ns 3.4ns Time 215 "Zoom", sur le comportement de la DFF en cas de violation de tSU: Q est la recopie de D, bien après le front de CLK (ici 793 ps). La simulation montre les différents potentiels internes durant ce phénomène. Q passe à l'état haut, 793 ps après le front montant de CLK, soit bien plus que tPLH. 220 Une autre simulation, avec cette fois D qui passe de 1 à 0 en quasi-coïncidence avec le front montant de CLK a montré également une "hésitation" sur les potentiels internes avant que Q ne passe à 0. En résumé, si on ne respecte pas tSU, alors la sortie Q bascule après un temps bien supérieur à tPLH (si 225 Q doit passer à 1) ou bien supérieur à tPHL (si Q doit passer à 0), ou ne bascule pas du tout (la donnée D a "raté" le front de CLK). 3.e. Simulation de la violation de tH. De même, si l'état logique de D change trop tôt après le front montant de CLK, le tableau 1 indique 230 que le maître va capturer une information qui était en train de quitter sa valeur. On se retrouve dans le cas où le maître fait l'acquisition d'une grandeur intermédiaire, et est dans un état métastable. Reprenons la simulation, et observons ce phénomène. Choisissons le fonctionnement de la DFF pour D = 1. Prenons comme condition initiale Q = 0. Après le front montant de CLK, la sortie Q doit passer page 10/14 à 1. Modifions la valeur de D de façon à ce qu'elle retombe à l'état bas, 60 ps après la montée de CLK 235 (temps pris à la traversée de VDD/2). On se trouve alors en "violation de temps de hold ". 24V CLK 20V D 15V C 10V 5V 0V B A Q 1.4ns 1.6ns 20+V(CLK) 16+V(D) 1.8ns 12+V(C) 8+V(B) 2.0ns 4+V(A) 2.2ns V(Q) 2.4ns 2.6ns 2.8ns 3.0ns 3.2ns 3.4ns Time Comportement de la DFF en cas de violation de tH: Q est la recopie de D, bien après le front de CLK (ici 869 ps). 240 Une autre simulation, avec cette fois D qui passe de 0 à 1 en quasi-coïncidence avec le front montant de CLK a montré également une "hésitation" sur les potentiels internes avant que Q ne passe à 0. En résumé, si on ne respecte pas tH, alors la sortie Q bascule après un temps bien supérieur à tPLH (si Q 245 doit passer à 1) ou après un temps bien supérieur à tPHL (si Q doit passer à 0), ou ne bascule pas du tout (le front de CLK a "raté" la donnée D). 3.f. Données constructeur En conclusion, il faut respecter des intervalles de temps entre D et CLK 250 pour avoir un fonctionnement normal de la bascule DFF. Sans cette précaution, la sortie Q se présente après un délai inconnu, ou ne commute pas du tout. Pour récapituler ces phénomènes, on définit 2 temps, repérés au milieu des transitions (montantes ou descendantes sur D ou Q, montantes sur CLK) : D2CLK (lire "D to Clock") et CLK2Q (lire "Clock 255 to Q" ). Toujours à l'aide de Pspice, nous pouvons, par un décalage progressif de D par rapport à CLK, agir sur la variable D2CLK. Et, grâce à un artifice ajouté au schéma de la DFF simulée, (qui repère les 260 traversées à 1,65 V des signaux CLK et Q) nous pouvons accéder à CLK2Q. page 11/14 1.3n 1.2n 1.0n CLK2Q = f (D2CLK) 0.8n 0.6n 417 ps 0.4n -1.0n -0.9n -0.8n Pulsewidth_XRange(V(CLK2Q),1n,3n) -0.7n -0.6n -0.5n -0.4n -0.3n -0.2n -0.1n -0.0n D2CLK Dégradation du temps CLK2Q en fonction du temps D2CLK La courbe CLK2Q = f (D2CLK) montre 2 zones : 265 - si la transition de D arrive bien avant CLK, alors le temps mis pour Q de s'établir est constant (ici 417 ps, car la simulation a été faite pour une capture de D = 1), - si D transite à proximité du front de CLK, alors le temps mis pour Q de s'établir s'accroit, jusqu'à une valeur max. Au-delà, cela correspond à un non-fonctionnement de la bascule D. 270 De même, on peut refaire cette analyse pour construire cette courbe afin d'illustrer le phénomène de hold. On retrouve 2 zones : - si D change d'état bien après CLK, alors le temps mis pour Q de s'établir est constant, - si le changement d'état de D est proche du front de CLK, alors le temps mis pour Q de s'établir s'accroit, jusqu'à une valeur max. Au-delà, cela correspond à un non-fonctionnement de la bascule D. 275 Certains constructeurs de DFF diffusent la courbe CLK2Q = f(D2CLK) dont un exemple fictif est donné ci-contre. C'est une information plus complète que celle de se limiter aux 280 seuls points tSU et tH. La consigne alors est de rester dans les zones à CLK2Q constant. page 12/14 285 ANNEXE 1 : MODÉLISATION DE COMPOSANTS ÉLECTRONIQUES Le transistor MOS dispose de 4 électrodes : Source (S), Grille (G), Drain (D), et substrat (B, pour Bulk en anglais) 290 Constitution simplifiée d'un MOS canal N. L est la longueur, W la largeur, dans le sens Drain Source Principe, pour le transistor à canal N : Le substrat est porté par un potentiel = 0 V. Un potentiel est placé en Grille. Si ce potentiel est supérieur à une tension de seuil V T (Treshold), il se crée sous la 295 grille un canal de type N permettant ainsi un passage de courant entre Drain et Source. Ce courant Drain Source dépend des potentiels des 4 électrodes. Usuellement le potentiel de substrat est fixe, et la grille est une tension de commande. Le composant est symétrique. Ce sont les tensions de polarisation qui définissent le fonctionnement. ID, le courant Drain Source, est une fonction complexe de VGS, VDS. Un schéma équivalent est une 300 source de courant commandée par des tensions. La Source est formée d'un semi-conducteur qui présente, le long du matériau, une chute de tension. De même pour le Drain. On peut idéaliser ce phénomène par des résistances d'accès RS et RD. La grille, électriquement isolée, présente une surface en regard des 3 autres électrodes. Un schéma équivalent de ce phénomène peut être 3 condensateurs. 305 La constitution du transistor montre aussi 2 jonctions PN. VGS < VT : ID = 0 ID VDS < VGS-VT: VDS > VGS-VT: Modèle simplifié KP W 2 2(VGS VT )VDS VDS 2 L KP W (VGS VT ) 2 2 L Équations simplifiées ID KP est le paramètre principal du transistor MOS, lié à la physique du composant au travers d'équations complexes. VT est également issue d'équations faisant appel aussi à la physique du semi-conducteur. 310 page 13/14 Les résistances, condensateurs, ont des valeurs liées aux courants, tensions température. Les diodes présentées ont également en interne des capacités, etc. Notons qu'il existe des modèles plus complets que celui présenté. 315 Le logiciel Pspice est un outil d'analyse qui ne résout que les équations électriques (loi des mailles, des nœuds). Le modèle du MOS peut alors représenter fidèlement le comportement du transistor réel en toutes circonstances. Après une lecture du schéma (génération d'une "netlist"), Pspice établit un système d'équations 320 différentielles, sous forme matricielle. Si la complexité du circuit à analyser augmente de X % (par ajout de composants), le temps de calcul pour résoudre les équations augmente bien plus que X %. 325 ANNEXE 2 : TIRAGE DE MONTE CARLO en simulation électrique Tous les paramètres intervenant dans le modèle des transistors sont donnés avec une valeur typique et une loi de distribution, comme, par exemple dans l'étude menée, une loi normale gaussienne. Chaque 330 paramètre est donc connu par sa valeur moyenne (valeur typique) et son écart type. Ces renseignements sont fournis, sous forme de fichier, par les constructeurs des composants, ou, pour le cas d'un circuit intégré, par le "fondeur". Certains paramètres sont liés. La méthode de simulation de Monte-Carlo (en référence aux jeux de hasard connus dans cette ville) consiste à effectuer un nombre très important de simulations, chacune d'entre elles ayant un nouveau 335 jeu de valeurs numériques pris aléatoirement pour tous les paramètres concernés, en respectant les lois de distribution. Après ces simulations, on observe sur telle ou telle grandeur la fonction de distribution résultante obtenue. On en déduit la robustesse du circuit analysé, vis-à-vis des dispersions possibles de paramètres données par le constructeur de chaque composant. Il est également possible de chercher une corrélation entre cette grandeur et un paramètre particulier. page 14/14