Economie monétaire TD – Chapitre 6 Chapitre VI : L`analyse

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Economie monétaire TD – Chapitre 6
Chapitre VI : L'analyse néoclassique de la répartition : le modèle d'équilibre global
Ce modèle s’inscrit dans l’approche en terme d’équilibre partiel d’Alfred Marshall. Equilibre partiel = lorsqu’on
étudie un marché en équilibre partiel, on étudie les conditions d’équilibre d’un marché isolé indépendamment
des autres marchés. L’équilibre partiel est à différencier de l’équilibre général, où l’on étudie la formation de
l’équilibre sur tous les marchés simultanément. Ici, on s’intéresse à l’approche en terme d’équilibre partiel. Le
cadre d’analyse est celui de la concurrence pure et parfaite. Le modèle articule 1) l’équilibre sur le marché du
travail, 2) l’équilibre sur le marché du capital, et 3) l’équilibre sur le marché des biens.
I. Introduction sur la fonction de production, sur laquelle repose l’ensemble du modèle
Notion de production = on établit un lien entre les quantités de travail et de capitaux utilisées et la quantité de
biens obtenue (produits). Cette fonction de production élimine toute possibilité de gaspillage, c’est-à-dire qu’elle
relie les quantités de facteurs de production à la quantité de biens maximale qu’il est possible d’obtenir. On note
cette fonction de production Y et on a Y = f +(K,L) => f+ = la fonction est croissante (+ on augmente les quantités de
travail et de capitaux, plus la production augmente) ; K = quantité de capitaux ; L = quantité de travail
Les néoclassiques font 2 hypothèses :
1) les rendements des facteurs de production sont décroissants. Exemple du facteur travail : au fur et à
mesure qu’on augmente la quantité de travail, la production augmentera de moins en moins vite si la
quantité de capitaux reste inchangée = augmentation d’un seul facteur. Graphiquement :
Courbe caractéristique de la loi des rendements décroissants. Pour une même quantité de capital, on a une
augmentation de la production. Au fur et à mesure que la quantité de travail, l'accroissement diminue.
2) Les néoclassiques supposent que les facteurs de production sont substituables = il est possible d’obtenir
une même quantité de produits avec différentes combinaisons de travail et de capitaux.
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Un même niveau de production peut être obtenu avec une multitude de capitaux et de travail. Exemple :
k1/L1 : beaucoup de travail et peu de capital ; k3/L3 : peu de capital et beaucoup de travail.
II. L'équilibre sur le marché du travail
–
Le marché du travail chez les néoclassiques = lieu de rencontre d'une fonction d'offre globale et d'une fonction
de demande globale du travail.
–
L'OG et la DG sont le résultat de l'agrégation (addition) des offres et des demandes individuelles.
–
Ces offres et demandes individuelles sont le résultat d'un programme de maximisation réalisé par les
individus. Les ménages vont chercher à maximiser leur satisfaction (leur utilité) et les entreprises vont
chercher à maximiser leurs profits.
L'offre de travail émane des ménages qui arbitrent entre temps de loisir et temps de travail en fonction du salaire
réel qui est proposé par le marché, de manière à avoir une satisfaction maximale. Salaire réel = salaire
monétaire / niveau des prix = w/p => pouvoir d'achat du salaire = quantité de biens qu'il est possible d'obtenir
avec ce salaire. Plus le salaire augmente, plus l'offre de travail sera importante. L'offre de travail de l'individu i est
n
S
S
S
notée Li = f+(w/p). L'offre globale, s'il y a 1 individu, est notée L =∑ L1 . L'offre globale résulte de calculs qui
i= 1
sont réalisés au niveau de chaque individu.
La demande de travaille : l'entreprise déterminé la demande de travail en maximisant son profit.
On note Δ+Y le supplément de production
Δ+L le supplément de facteur travail utilisé
Δ+Y/Δ+L = productivité marginale du travail = supplément de produits obtenus lorsque l'on augmente la quantité
de travail utilisé = productivité du dernier employeur embauché.
P = prix
w = salaire monétaire
L'entreprise continue d'embaucher tant que le supplément de recette engendré est supérieur au coût de
production que cela induit = tant que p. Δ+Y > w. Δ+L
L'entreprise arrête d'embaucher lorsque le supplément de recettes est égal au supplément de coût, c'est-à-dire
lorsque Δ+Y / Δ+L = w/P.
Lorsque les rendements du facteur travail sont décroissants, les quantités supplémentaires diminuent => la
productivité marginale du travail est décroissante et la demande de travail diminue.
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Ld = f – (w/P) -> La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel.
Le producteur maximise son profit tout le long de la courbe de demande du travail => égalité vérifiée entre la
productivité marginale du travail et le salaire réel.
L'équilibre : La rencontre de l'offre globale et de la demande globale détermine le salaire réel qui équilibre le
marché du travail.
En situation de parfaite flexibilité du salaire réel, le plein-emploi est assuré en permanence (= absence de
chômage). Ex : lors d'une crise économique, le niveau de la production chute => déplacement vers la gauche de la
demande de travail => pour un même niveau de salaire, on embauche moins mais la flexibilité du salaire permet
de restaurer immédiatement le plein-emploi => le chômage involontaire est impossible. Le chômage n'apparaît
que s'il existe une entrave à la flexibilité du salaire.
Dans la mesure où le SMIC est un salaire minimum, il y a absence de flexibilité du salaire => empêche l'équilibrage
de l'offre et de la demande.
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Contrairement à Marx, pour qui la baisse du niveau de production entraîne l'augmentation du chômage, chez les
néoclassiques, il n'y peut y avoir chômage que s'il y a entrave à la libre concurrence.
III. L'équilibre sur le marché du capital ou marché de l'épargne
Le marché du capital est le lieu de rencontre de l'OG et de la DG du capital (= épargne). L'offre émane du ménage,
qui arbitre entre consommation présente et consommation future. Il réalise cet arbitrage en fonction du taux
d'intérêt réel. Plus ce taux est élevé, + le ménage sera incité à épargner.
S (taux d'épargne) = f+ (i/p)
i = le taux d'intérêt monétaire
p = niveau des prix
i/p= taux d'intérêt réel. Il va aller dans la consommation et dans l'épargne.
Le ménage a un revenu, il va le partager entre consommation et épargne en fonction du taux d'intérêt, afin de
maximiser son profit.
La demande d'épargne : l'entreprise exprime une demande d'épargne sur le marché financier (= du capital) pour
financer l'achat de ses biens de production = c'est une demande de prêt. L'entreprise détermine sa demande
d'épargne en maximisant son profit ; elle demande de l'épargne tant que le supplément de recette est supérieur au
supplément de coût que cela induit : p . Δ+Y > i. Δ+K
-> L'entreprise est à l'optimum lorsque la productivité marginale du capital est supérieure au taux d'intérêt réel
soit Δ+Y / Δ+K = i / p
L'équilibre : la confrontation de l'offre et de la demande détermine le taux d'intérêt réel d'équilibre.
Kd = investissement des entreprises. L'égalité entre épargne des ménages et investissement des entreprises est
toujours vérifiée grâce à la flexibilité du taux d'intérêt. Plus le taux d'intérêt est élevé (rémunération épargneà,
plus la demande est faible et l'offre importante.
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IV. La règle d'épuisement du produit
Si les rendements d'échelle sont constants, les rendements factoriels décroissants et si les facteurs de production
sont rémunérés à leur productivité marginale, alors la rémunération des facteurs de production (c'est-à-dire le
salaire pour le travail, l'intérêt pour le capital) épuise l'intégralité du produit => il n'y a pas de profit dans
l'économie => p. Y = wL + iK
p.Y = quantité de produits x prix unitaire = valeur du produit se répartit sous la forme de masse salariale (wL) et
sous la forme d'intérêt du capital (iK)
<=> Y = (w/p)L + (w/p)K
Il n'y a pas de profit dans l'économie grâce à la concurrence pure et parfaite. Quand l'entreprise dégage un profit,
cela attire de nouvelles entreprises => baisse des profits sur le marché. Les nouvelles entreprises s'installent
jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de profit -> la rémunération des facteurs épuise intégralement le produit.
V. L'influence de la masse monétaire sur la répartition
L'impact de la masse monétaire sur l'économie est analysé dans le modèle néoclassique à travers une lecture
particulière de l'équation des échanges.
MV = PY
avec M = masse monétaire, V = vitesse de circulation de la monnaie, P=niveau des prix, Y = niveau de production
ou transactions
Vitesse de circulation de la monnaie = nombre de fois qu'une unité monétaire est utilisée dans la période
considérée.
La théorie quantitative pose l'hypothèse que V et Y sont constants. M peut varier, ce qui entraîne l'augmentation
proportionnelle du niveau des prix.
Le niveau de production est stable parce que dans le modèle néoclassique, les grandeurs réelles (production,
emploi, consommation, investissement) sont déterminées indépendamment de la sphère monétaire. On dit que la
monnaie est neutre.
Elle n'influence pas la sphère des échanges. Cette théorie quantitative a eu de très fortes implications = la politique
monétaire est inutile puisqu'elle ne va produire que de l'inflation => elle va être orientée vers la lutte contre
l'inflation -> contrôle de l'évolution de l'économie (un indicateur est l'augmentation de la masse monétaire).
La masse monétaire est déterminante du taux d'intérêt. L'augmentation de la masse monétaire entraîne
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l'augmentation de la production et non des prix.
Une autre lecture de l'équation des échanges : ce sont les décisions d'investir des entreprises qui vont entraîner
une demande de crédit et donc l'accroissement de la masse monétaire.
Théorie quantitative = lecture de gauche à droite.
Présentation graphique générale du modèle
Application : doc 36
PmL
Y
L
-
500
120
(510 - 500) / (121 – 120) = 10/1 = 10
510
121
(518 – 510) / (122 – 120) = 8/1 = 8
518
122
(524 – 518) / (123 – 122) = 6/1 = 6
524
123
PmL = 8 = w
wL = 8 x 122 = 976 -> parce que à l'équilibre, les facteurs de production sont rémunérés à leur productivité
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marginal donc le salaire réel = productivité marginale du salaire (prix = 1)
Y – iK – wL = 0
Y = iK + wL = 0,08x1000 – 5x25 = 80 + 125 = 205
205 – 0,08 x 1000 – 10L = 0
205 – 80 – 10L = 0
10L = 125
L = 125/10 = 12,5
Exercice
Il y a 5 offreurs et 10 demandeurs sur le marché du travail. Les fonctions d'offre et de demande individuelles de
travail sont les suivantes :
si (w/p) = 2(w/p) – 4 (offreurs)
dj (w/p) = - 4 (w/p) + 13 (demandeurs)
La fonction de production est Y=20L. La masse monétaire s'élève à 1000. La vitesse de circulation de la monnaie
est unitaire.
1) Déterminez la production et le niveau de prix d'équilibre.
2) Quel est le montant des revenus du capital à l'équilibre ?
3) Que se passe-t-il si l'Etat fixe le salaire réel à 3,1 ? Comment évoluent la production, le niveau des prix et le
salaire monétaire ?
1) S(w/p) = D(w/p)
avec S(w/p) = 5 x si(w/p) et D(w/p) = 10 x dj(w/p)
10 x (- 4 w/p + 13) = 5 x (2 w/p – 4)
d'où w/p = 3
On remplace w/p par sa valeur 3 dans S(w/p) ou D(w/p)
S(3) = 5 x (2 x 3 – 4) = 10
Connaissant la quantité de travail, on en déduit Y.
Y = 20L = 20 x 10 = 200
MV=PY
M = 1000, V = 1, Y = 200
donc 1000 x 1 = P x 200 => d'où P = 1000/200 = 5
2) Revenus du capital
Y = iK + w/P x L
Y = 200, L = 10, w/P x L = 3 x 10 => K = 200 – 30 = 170
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