Christine Hunger
Chef produit Additifs Phytogéniques
Additifs phytogéniques
Pour une meilleure
croissance, naturellement
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Additifs phytogéniques
Pour une meilleure
croissance, naturellement
Les additifs phytogéniques sont des substances d’origine végétale comme les herbes, les épices, les huiles
essentielles et d’autres extraits de plantes. Depuis des milliers d’années, ils sont utilisés dans la vie courante,
mais également comme remèdes naturels grâce à certaines propriétés bien spécifiques.
Les additifs phytogéniques présentent
de nombreuses propriétés
biologiques, parmi lesquelles des
propriétés antibactériennes, anti-
inflammatoires et antifongiques. Suite à
l’interdiction des antibiotiques facteurs
de croissance dans l’UE et d’autres pays,
les recherches se portent désormais sur
les alternatives possibles. De nombreuses
études ont été menées an d’examiner les
diérentes options susceptibles de remplacer
les antibiotiques facteurs de croissance.
Les propriétés anti-inammatoires des
additifs phytogéniques ainsi que leurs eets
modulateurs sur le microbiote intestinal
ont éveillé l’intérêt des scientiques ; de ce
fait, leur utilisation en tant qu’alternative
aux antibiotiques facteurs de croissance a
considérablement augmenté au cours des
dernières années.
Bénéfices des ß-agonistes chez
les porcs à l’engraissement
L’ajout d’un certain ß-agoniste dans
l’alimentation des porcs à l’engraissement
a permis d’observer une amélioration des
Retour sur les agonistes bêta-
adrénergiques
Les agonistes bêta-adrénergiques, encore
appelés ß-agonistes, agissent comme
des agents de répartition, favorisant
l’accumulation de tissu maigre chez le
porc. En 1999, un ß-agoniste spécifique
a été autorisé aux États-Unis avant d’être
introduit dans d’autres pays par la suite. Il
n’existe actuellement qu’un seul ß-agoniste
dont l’utilisation dans l’alimentation des
porcs a été autorisée par la FDA américaine
(US Food and Drug Administration).
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performances de croissance dès six jours
d’utilisation ; une amélioration de la
composition de la carcasse a pu être constatée
lors d’une supplémentation prolongée de
l’alimentation. Une augmentation du poids
de la carcasse et du rendement de carcasse a
également été constatée.
Pour que la supplémentation de
l’alimentation ait un véritable impact, la
teneur en nutriments de l’alimentation doit
être augmentée et la composition protéique
ajustée. Plus particulièrement, la quantité de
lysine (premier acide aminé limitant) dont
dispose l’animal doit être suffisante pour
que le ß-agoniste puisse avoir un eet sur les
performances de croissance et la teneur en
viande maigre de la carcasse. À terme, toutes
ces mesures rendent l’alimentation plus
onéreuse.
Pourquoi les ß-agonistes ?
Au cours des dernières années, la Chine et
la Russie ont interdit l’importation de viande
contenant des résidus de certains ß–agonistes
jugés impropres à la consommation humaine.
En 2013, la Russie a limité ses importations
de viande aux viandes certiées exemptes d’un
ß-agoniste bien particulier.
Fait intéressant, la Chine a également
interdit l’utilisation de certains ß-agonistes
spéciques, la production de ß-agonistes et
l’importation de viande contenant des ß-ag-
onistes. Ces interdictions peuvent s’expliquer
par le fait que les plats chinois traditionnels
contiennent souvent des abats dont la concen-
tration en résidus peut être élevée.
Les débats concernant l’utilisation des
ß-agonistes en production porcine et leurs
résidus dans la viande de porc ont suscité un
intérêt grandissant chez le consommateur en
raison des inquiétudes et des problèmes de
santé animale liés à l’utilisation de ces sub-
stances dans l’alimentation des animaux.
Inquiétudes au sein de la
population
Le devenir métabolique des
ß-agonistes est le même chez les espèces
cibles (porcs et bovins), les animaux de
laboratoire et l’homme. Outre leurs effets
pharmacologiques, les ß-agonistes peuvent
entraîner une intoxication. Par conséquent, la
consommation de viande ou de sous-produits
provenant d’animaux dont l’alimentation
contenait des ß–agonistes en vue de stimuler
leur croissance, peut entraîner certains eets
cliniques de type tachycardie, tremblements,
maux de tête, spasmes musculaires et
hypertension.
Les eets des ß-agonistes chez l’homme
ne sont pas parfaitement connus mais la
consommation de produits contenant des
ß-agonistes est déconseillée en cas de maladie
cardiovasculaire.
Les ß-agonistes utilisés dans l’alimentation
des porcs se métabolisent rapidement. Même
si l’élimination du ß-agoniste n’est que de 84
% le premier jour, aucune période d’attente
n’est indiquée et le ß-agoniste peut donc être
ajouté à l’alimentation de l’animal jusqu’à
ce que celui-ci soit abattu. Par conséquent,
l’organisme des animaux abattus contient
encore des résidus.
Effets secondaires potentiels
Des études indépendantes ont révélé
certains effets négatifs des ß-agonistes sur
l’animal.
Après avoir consommé un certain type
de ß-agoniste pendant six semaines, les porcs
restaient plus souvent couchés et se déplaçaient
moins. De la même manière, les porcs dont
l’alimentation contenait un ß-agoniste étaient
plus diciles à manipuler. Ces phénomènes
ont pu être observés peu de temps après l’ajout
du ß-agoniste dans l’alimentation et se sont
poursuivis pendant quatre semaines.
Les ß-agonistes ont un impact sur le
comportement des porcs à l’engraissement,
augmentent leur fréquence cardiaque et dans
certains cas, peuvent les rendre plus sensibles
au stress lié à la manipulation et au transport.
Lors d’un test résident-intrus, les cochettes
dont l’alimentation contenait un ß-agoniste
se sont révélées plus agressives au cours des
30 premières secondes. À l’issue du test (300
secondes), les animaux les plus agressifs étaient
les cochettes et castrats dominants du groupe
témoin ainsi que les cochettes dominantes
mais également les cochettes soumises du
groupe dont l’alimentation contenait un
ß-agoniste (p < 0,05). Ces changements de
comportement peuvent générer d’importants
problèmes dans les élevages car ils peuvent être
à l’origine de blessures associées, d’un stress
social et de la perte d’animaux.
Les additifs phytogéniques
améliorent la digestibilité
Plusieurs études ont montré que les
additifs phytogéniques ont un eet positif
sur la digestibilité des nutriments, comme par
exemple la digestibilité des acides aminés au
niveau de l’iléon.
Christine Hunger
Chef produit Additifs Phytogéniques
Outre leurs eets
bénéques sur le
tube digestif, certains
additifs à base de
plantes sont connus
pour leur impact positif
sur les performances
de croissance et la
composition de la
carcasse.
Photo: Ugurhan Betin
Photo: serezniy_iStockphoto
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Les recherches ont mis en évidence que ce type
d’additifs stimule la production des sécrétions digestives
comme la salive ou les acides biliaires, ainsi que l’activité
des enzymes digestives. L’hypothèse selon laquelle ces
propriétés stimulantes constitueraient la base du mode
d’action nutritionnel des additifs phytogéniques a
été émise. Les e ets stimulants mentionnés ci-dessus
interviennent ensuite sur la digestibilité des nutriments.
Plusieurs études menées chez di érentes espèces animales
ont con rmé que les additifs phytogéniques améliorent la
digestibilité iléale des acides aminés ainsi que l’utilisation
des nutriments.
Une meilleure digestibilité permet une amélioration
globale de l’indice de consommation (IC). En e et, le
fait d’améliorer la digestion des protéines permet une
meilleure croissance des tissus musculaires chez le porc,
mais également chez les poulets de chair. Il convient de
tenir compte de cette observation au moment d’aborder
la question de l’utilisation potentielle des additifs
phytogéniques comme produits naturels de substitution
des ß-agonistes chez les animaux de rente.
Ne serait-il pas préférable de remplacer
les ß-agonistes par des produits naturels ?
Plusieurs études ont montré que les additifs
phytogéniques améliorent l’ingestion, l’indice de
consommation, le taux de croissance et la composition
de la carcasse. L’étude décrite ci-dessous est une étude de
terrain menée auprès de porcs à l’engraissement, dont
l’objectif consistait à examiner les e ets d’un additif
phytogénique (Digestarom® Charcutier, BIOMIN
Phytogenics GmbH, Allemagne) sur les paramètres de
performance et les caractéristiques de la carcasse chez ces
animaux.
L’étude a été menée auprès de 5732 porcs à
l’engraissement dans 10 élevages commerciaux
autrichiens. Les données concernant le pourcentage de
viande maigre dans les di érents groupes répartis en
fonction du poids (groupes CW) sont présentées en
gure 1.
Cette étude visait à comparer les e ets de l’utilisation
de Digestarom® dans l’alimentation par rapport à une
période témoin. Le pourcentage moyen de viande maigre
était plus élevé dans tous les groupes CW de porcs à
l’engraissement ayant béné cié de Digestarom®. Plus
le poids de la carcasse était élevé, plus le pourcentage
de viande maigre était élevé lors de l’utilisation de
Digestarom®.
La teneur en viande maigre était plus élevée de 0,68
point de pourcentage dans le groupe CW de porcs pesant
entre 85 et 95 kg. Chez les porcs de plus de 105 kg,
le pourcentage de viande maigre était 1,12 point plus
élevé. Ces observations traduisent une fois encore une
meilleure utilisation des nutriments.
Conclusion
D’un point de vue général, les e ets secondaires
des ß-agonistes sur les porcs à l’engraissement et les
inquiétudes liées à la présence de résidus dans la viande
sont des sujets importants qui font désormais l’objet de
toutes les attentions. Déjà interdit dans de nombreux
pays, le recours aux ß-agonistes en production animale
reste discutable.
L’utilisation de substances naturelles comme les
additifs phytogéniques dotés d’e ets béné ques sur la
digestibilité, notamment celle des protéines, est une
alternative prometteuse. Les résultats des di érentes
études menées ont montré qu’en fonction de l’équilibre
des ingrédients naturels contenus dans l’additif
alimentaire phytogénique, celui-ci peut avoir un impact
positif sur l’indice de consommation ainsi que d’autres
effets bénéfiques, comme l’augmentation du poids
et de la qualité de la carcasse (pourcentage de viande
maigre plus élevé) chez les porcs à l’engraissement.
Les références
bibliographiques sont disponibles sur demande.
Figure 1. Effet de l’utilisation d’un additif phytogénique sur la production de viande maigre
par rapport à une période témoin.
Source:
BIOMIN
% de porcs dans le groupe CW
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
60,0
59,5
59,0
58,5
58,0
57,5
57,0
56,5
56,0
55,5
<75 kg 75-85 kg 85-95 kg 95-105 kg >105 kg
Groupe CW
% de viande maigre
% Viande maigre
Témoin
Digestarom®
% porcs dans le
groupe CW
Témoin
Digestarom®
Lors d’un test
résident-intrus (dont
l’objectif consiste à
évaluer l’agressivité
des animaux), les
cochettes dont
l’alimentation
contenait un
ß-agoniste se
sont révélées plus
agressives au cours
des 30 premières
secondes. À l’issue du
test (300 secondes),
les animaux les plus
agressifs étaient les
cochettes et castrats
dominants du groupe
témoin ainsi que les
cochettes dominantes
mais également les
cochettes soumises
du groupe dont
l’alimentation
contenait un
ß-agoniste (p < 0,05).
59,48 59,60 59,44
58,78 58,96 58,97
58,23
58,76
57,11
58,08
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