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performances de croissance dès six jours
d’utilisation ; une amélioration de la
composition de la carcasse a pu être constatée
lors d’une supplémentation prolongée de
l’alimentation. Une augmentation du poids
de la carcasse et du rendement de carcasse a
également été constatée.
Pour que la supplémentation de
l’alimentation ait un véritable impact, la
teneur en nutriments de l’alimentation doit
être augmentée et la composition protéique
ajustée. Plus particulièrement, la quantité de
lysine (premier acide aminé limitant) dont
dispose l’animal doit être suffisante pour
que le ß-agoniste puisse avoir un eet sur les
performances de croissance et la teneur en
viande maigre de la carcasse. À terme, toutes
ces mesures rendent l’alimentation plus
onéreuse.
Pourquoi les ß-agonistes ?
Au cours des dernières années, la Chine et
la Russie ont interdit l’importation de viande
contenant des résidus de certains ß–agonistes
jugés impropres à la consommation humaine.
En 2013, la Russie a limité ses importations
de viande aux viandes certiées exemptes d’un
ß-agoniste bien particulier.
Fait intéressant, la Chine a également
interdit l’utilisation de certains ß-agonistes
spéciques, la production de ß-agonistes et
l’importation de viande contenant des ß-ag-
onistes. Ces interdictions peuvent s’expliquer
par le fait que les plats chinois traditionnels
contiennent souvent des abats dont la concen-
tration en résidus peut être élevée.
Les débats concernant l’utilisation des
ß-agonistes en production porcine et leurs
résidus dans la viande de porc ont suscité un
intérêt grandissant chez le consommateur en
raison des inquiétudes et des problèmes de
santé animale liés à l’utilisation de ces sub-
stances dans l’alimentation des animaux.
Inquiétudes au sein de la
population
Le devenir métabolique des
ß-agonistes est le même chez les espèces
cibles (porcs et bovins), les animaux de
laboratoire et l’homme. Outre leurs effets
pharmacologiques, les ß-agonistes peuvent
entraîner une intoxication. Par conséquent, la
consommation de viande ou de sous-produits
provenant d’animaux dont l’alimentation
contenait des ß–agonistes en vue de stimuler
leur croissance, peut entraîner certains eets
cliniques de type tachycardie, tremblements,
maux de tête, spasmes musculaires et
hypertension.
Les eets des ß-agonistes chez l’homme
ne sont pas parfaitement connus mais la
consommation de produits contenant des
ß-agonistes est déconseillée en cas de maladie
cardiovasculaire.
Les ß-agonistes utilisés dans l’alimentation
des porcs se métabolisent rapidement. Même
si l’élimination du ß-agoniste n’est que de 84
% le premier jour, aucune période d’attente
n’est indiquée et le ß-agoniste peut donc être
ajouté à l’alimentation de l’animal jusqu’à
ce que celui-ci soit abattu. Par conséquent,
l’organisme des animaux abattus contient
encore des résidus.
Effets secondaires potentiels
Des études indépendantes ont révélé
certains effets négatifs des ß-agonistes sur
l’animal.
Après avoir consommé un certain type
de ß-agoniste pendant six semaines, les porcs
restaient plus souvent couchés et se déplaçaient
moins. De la même manière, les porcs dont
l’alimentation contenait un ß-agoniste étaient
plus diciles à manipuler. Ces phénomènes
ont pu être observés peu de temps après l’ajout
du ß-agoniste dans l’alimentation et se sont
poursuivis pendant quatre semaines.
Les ß-agonistes ont un impact sur le
comportement des porcs à l’engraissement,
augmentent leur fréquence cardiaque et dans
certains cas, peuvent les rendre plus sensibles
au stress lié à la manipulation et au transport.
Lors d’un test résident-intrus, les cochettes
dont l’alimentation contenait un ß-agoniste
se sont révélées plus agressives au cours des
30 premières secondes. À l’issue du test (300
secondes), les animaux les plus agressifs étaient
les cochettes et castrats dominants du groupe
témoin ainsi que les cochettes dominantes
mais également les cochettes soumises du
groupe dont l’alimentation contenait un
ß-agoniste (p < 0,05). Ces changements de
comportement peuvent générer d’importants
problèmes dans les élevages car ils peuvent être
à l’origine de blessures associées, d’un stress
social et de la perte d’animaux.
Les additifs phytogéniques
améliorent la digestibilité
Plusieurs études ont montré que les
additifs phytogéniques ont un eet positif
sur la digestibilité des nutriments, comme par
exemple la digestibilité des acides aminés au
niveau de l’iléon.
Christine Hunger
Chef produit Additifs Phytogéniques
Outre leurs eets
bénéques sur le
tube digestif, certains
additifs à base de
plantes sont connus
pour leur impact positif
sur les performances
de croissance et la
composition de la
carcasse.
Photo: Ugurhan Betin
Photo: serezniy_iStockphoto