1 Correction du devoir de Physique-Chimie DST2 TS Durée : 3 h 30 min Date : vendredi 8 janvier 2016 M. MORIN I. Aie ! J’ai une crampe. 7,5 points. 1. pH du sang et maintien de sa valeur 1.1.a) CO2 , H2O (aq) + H2O (l) = HCO3–(aq) + H3O+(aq) KA1 = [HCO3(aq)]éq.[H3O(aq)]éq [CO2, H 2O(aq)]éq [HCO3(aq)]éq pH = pKa1 + log [CO2, H 2O(aq)]éq 0,25 0,25 [HCO3(aq)]éq 1.1.b) log = pH – pKa1 [CO2, H 2O(aq)]éq [HCO3(aq)]éq = 10pH–pKa1 = 107,4 – 6,1 = 101,3 [CO2, H 2O(aq)]éq [HCO3(aq)]éq = 20 [CO2, H 2O(aq)]éq 0,5 [HCO3(aq)]éq 1.1.c) Si [CO2 , H2O (aq) ] augmente alors le rapport diminue. [CO2, H 2O(aq)]éq On a établi que pH = pKa1 + log [HCO3(aq)]éq [CO2, H 2O(aq)]éq Donc le pH doit diminuer, c'est d'ailleurs ce qu'indique le texte: "diminution locale du pH sanguin du fait de la création en abondance de dioxyde de carbone dissous dans le sang". 0,5 1.2.a) Au voisinage du poumon, l'équilibre 2 est déplacé dans le sens de la consommation de O 2. La réaction 2 a lieu majoritairement en sens inverse. L'hémoglobine se charge de dioxygène. 1.2.b) Au voisinage du muscle, l'équilibre 2 est déplacé dans le sens de la consommation de CO 2. La réaction 2 a lieu majoritairement en sens direct. 1.2.c) Lors d'un effort l'hémoglobine réagit avec le dioxyde de carbone, il y a formation de HbCO 2, ainsi elle empêche une augmentation de [CO2 , H2O (aq) ] et empêche une baisse du pH. La respiration, donc l'apport de O2, permet à l'hémoglobine de se "régénérer": elle libère du CO2 au niveau des poumons et se recharge en O2. Ensuite HbO2 est acheminée par le flux de sang vers les muscles, où il y a libération de O2 et capture de CO2. 0,25 2. L'acide lactique 2.1. Etude de l’acide lactique. 2.1.1. et 2.2.2. 0,25 0,25 Groupe carboxyle O 0,25 C O H O H Groupe hydroxyle Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 0,5 2 2.2. Analyse spectroscopique. 2.2.1. Analyse spectroscopique IR. Le spectre n°1 correspond à l’acide lactique car la bande O – H n’est présente que dans le spectre n°1. Bande fine vers 1750 cm-1 caractéristique de la liaison C = O Bande large qui peut englober la liaison O – H (alcool) entre 3200 et 3700 cm-1 et la liaison O – H de l’acide carboxylique (2500 – 3200 cm-1), non présente dans le deuxième spectre 0,5 2.2.2. Le nombre de signaux du spectre de RMN de l’acide lactique est égal au nombre de groupes de protons équivalents dans la molécule. On observe 4 groupes de protons équivalents dans la molécule : On obtient 4 signaux : 2 singulets, un doublet et un quadruplet. 0,5 2.3. Propriétés acido-basiques de l’acide lactique. 2.3.1. Un acide est une espèce chimique capable de céder un ou plusieurs protons H +. 2.3.2 CH3–CHOH–COOH (aq) + H2O (l) = CH3–CHOH–COO– (aq) + H3O+(aq). L'acide lactique cède un proton à la molécule d'eau. acide pyruvique / acide lactique CH3–CO–COOH / CH3–CHOH–COOH soit en formules brutes: C3H4O3 / C3H6O3 demi-équation électronique: C3H4O3 + 2 e– + 2H+ = C3H6O3 0,25 0,25 2.4. Couple Ox / Réd: L'acide pyruvique est le réactif et c'est l'oxydant; l'acide lactique est le produit et c'est le réducteur. Il y a donc passage de l'oxydant au réducteur : c'est une réduction qui a lieu dans la cellule musculaire. Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 0,25 0,25 3 3. Variation locale du pH sanguin en l'absence des processus de maintien 3.1. réaction 3: CH3–CHOH–COOH(aq) + HCO3–(aq) = CH3–CHOH–COO–(aq) + CO2,H2O(aq) la constante d'équilibre de cette réaction a pour expression K = [lactate]éq .[CO2 , H 2O(aq)]éq [acide lactique]éq .[ HCO3 (aq)]éq On a la réaction de l'acide lactique avec l'eau: CH3–CHOH–COOH (aq) + H2O (l) = CH3–CHOH–COO– (aq) + H3O+(aq). avec Ka2 = [lactate]éq.[H3O (aq)]éq 0,25 [acide lactique]éq On a la réaction de l'acide carbonique avec l'eau: CO2 , H2O (aq) + H2O (l) = HCO3–(aq) + H3O+(aq) avec Ka1 = [HCO3 (aq)]éq.[H3O ]éq 0,25 [CO2, H 2O(aq)]éq On remarque que K = Ka2 10pKa2 = = 10(pKa1–pKa2) = 10(6,1–3,6) = 102,5 Ka1 10 pKa1 0,5 Soit K = 3,2 × 102 3.2. Avancement État initial x= 0 n (mol) acide lactique AH (aq) + n0 = 3.10–4 État intermédiaire x État final x = xmax = 3.10– 4 HCO3– (aq) = n1= [HCO3–]i V = 2,7.10–2 0,100 n1 = 2,7.10–3 n1 = 27.10–4 ion lactate A– (aq) + CO2,H2O (aq) 0 n3 =[CO2,H2O]i V n3 = 1,4.10–3 0,100 n3 = 1,4.10– 4 n0 – x n1 – x x n3 + x 0 24.10– 4 xmax = 3.10– 4 1,4.10– 4 + xmax = 4,4.10– 4 0,5 –4 Si AH est réactif limitant alors n0 – xmax = 0 alors xmax = 3.10 mol Si HCO3– est réactif limitant alors n1 – xmax = 0 alors xmax = 27.10–4 mol. AH est donc réactif limitant car il conduit à l'avancement maximal le plus faible, x max = 3.10–4 mol. n xmax 3.3. [HCO3–] f = 1 V n xmax [CO2,H2O] f = 3 V 24.104 = 2,4.10–2 mol.L–1 0,100 4,4.104 = 4,4.10–3 mol.L–1 à cause de la réaction, il y a davantage de CO 2 dissous. 0,100 3.4. D'après le 1.1.a) pH = pKa1 + log [HCO3(aq)]éq [CO2, H 2O(aq)]éq 2 pH = 6,1 + log 2,4.10 4,4.10 3 Après l’effort pH = 6,8 0,25 0,25 0,5 Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 4 Exercice II. Les trois records de Felix Baumgartner. 7,5 points Partie 1 : ascension en ballon sonde de Félix Baumgartner. 0,25 1.1. L’ascension du ballon a lieu sous l’effet de la poussée d’Archimède. 1.2. Système : {ballon ; équipage} Référentiel : le sol, référentiel terrestre supposé galiléen Bilan des forces : Juste après le décollage Le poids P (attention poids du ballon + de l’équipage) La poussée d’Archimède FA 0,25 FA 0,5 P 1.3. Le ballon peut décoller si les forces qu’il subit se compensent et qu’il possède une vitesse initiale non nulle orientée vers le haut ; dans ce cas le mouvement est rectiligne uniforme. Si la poussée d’Archimède prédomine sur la force poids alors le mouvement sera accéléré vers le haut. Déterminons les valeurs des deux forces mises en jeu. Le texte indique « c’est environ 3 tonnes qu’il a fallu soulever », donc msystème = 3×103 kg Poids : P = msystème . g P = 3×103 × 9,8 = 2,94×104 N = 3 × 104 N en ne conservant qu’un seul chiffre significatif. 0,25 Poussée d’Archimède : FA = ρair . V . g Au niveau du sol (troposphère), on a ρair = 1,22 kg.m-3. Le volume initial du ballon est V = 5 100 m3 FA = 1,22 × 5100 × 9,8 = 60 975,6 N = 6,1×104 N On constate que FA > P, ainsi le ballon peut décoller. 0,5 1.4. D’après le principe d’inertie (1ère loi de Newton), si le mouvement est rectiligne et uniforme, c’est que les forces subies par le système se compensent. P f FA 0 où f est la force de frottement de l’air. Par projection suivant un axe vertical ascendant Oz : Pz + fz + FAz = 0 – P – f + FA = 0 f = FA – P f = ρair . V . g – m.systèmeg f = 60 975,6 – 3×104 = 3×104 N FA f P 0,75 Partie 2 : saut de Félix Baumgartner 𝑑𝑣⃗⃗ 2.1. L’accélération est 𝑎⃗ = . On peut déterminer sa composante az suivant l’axe vertical ascendant en calculant le 𝑑𝑡 coefficient directeur de la tangente à la courbe représentative de v = f(t) à la date t = 0 s. Soient les points appartenant à la tangente O(0 ;0) et M(20 s ; 195 m.s-1). az = 195 0 9,75 m.s-2 = 9,8 m.s-2 avec deux chiffres significatifs. 20 0 0,5 Comme a az 2 , on constate que a g, ce qui est logique car le système subit essentiellement la force poids, la force de frottement de l’air étant très faible à cette altitude. 2.2. D’après le texte introductif, Félix Baumgartner a atteint la vitesse de 1341,9 km.h-1 On divise par 3,6000 pour convertir cette vitesse en m.s-1. v = 1341,9 = 372,75 m.s-1 3,6000 Cette vitesse est supérieure à la célérité du son quelle que soit la valeur de l’altitude fournie dans le tableau de données. Félix Baumgartner a effectivement atteint une vitesse supersonique. Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 0,5 5 2.4. On regarde la courbe représentative de la vitesse en fonction du temps (courbe 1). À la date t1 = 40 s, la vitesse augmente donc la force poids (orientée vers le bas) prédomine sur la force de frottement de l’air (orientée vers le haut) : Schéma B. À la date t2 = 50 s, la vitesse ne varie plus donc les forces se compensent : schéma C. À la date t3 = 60 s, la vitesse diminue donc la force de frottement de l’air prédomine sur la force poids : Schéma A. 0,25 0,25 0,25 2.5. Le texte introductif indique que Félix ouvre son parachute au bout de 4 min et 20 s, soit au bout de 4×60 + 20 = 260 s. À l’aide de la courbe 2, on lit z(t = 260 s) = 2,5 km. 0,5 Entre t = 260 s (ouverture du parachute) et t = 9 min 3 s = 543 s, Félix parcourt 2,5 km. v= d alors v = t 2,5 103 soit = 8,8 m.s-1 = 9 m.s-1 543 260 0,5 On ne conserve qu’un seul chiffre significatif car la lecture graphique de l’altitude z(t = 260 s) est très approximative. Partie 3 : Simulation du saut. 3.1. Description de l’évolution de la vitesse au cours du temps en distinguant les différentes phases. On observe deux phases distinctes : La première phase où les ballons subissent une accélération et leur vitesse augmente. Une seconde phase où les ballons ne subissent plus d’accélération et où leur vitesse est constante. 0,25 3.2. Explication de la différence d’évolution de la vitesse dans cette simulation (graphique 1) et celle observée dans le saut de Felix Baumgartner (courbe 1) ? Félix n’évolue pas dans un milieu homogène. Lorsqu’il se rapproche du sol, l’atmosphère devient plus dense et même s’il est moins rapide, il subit plus de frottements. Les ballons par contre sont dans un milieu homogène car les variations de densité dans le local de l’expérience sont négligeables. 0,25 Partie 4 : Modélisation mathématique de la chute des ballons. 4.1. t (s) 0 vn+1 = vn + an. × t 0 an = 6,95 – 2,84 × vn+1 6,95 0,15 1,04 3,99 0,30 1,64 2,29 0,45 1,98 1,31 0,60 2,18 0,75 0,75 2,29 0,43 0,90 2,36 0,25 1,05 2,40 0,14 1,2 2,42 0,08 1,35 2,43 0,05 1,5 2,44 0,03 Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 0,5 6 4.2. Evolution ainsi modélisée de la vitesse du système {ballons-lest}. 0,5 4.3. Comparaison des deux courbes. On constate que le modèle choisi par l’élève est proche des résultats expérimentaux, mais toutefois s’écarte à certaines dates de ce modèle. Il faudrait essayer d’utiliser une autre expression de la force de frottement afin d’affiner ce modèle. 0,25 4.4. Une autre expression de la force de frottement exercée sur ces ballons pourrait être proposée pour une autre modélisation. Cette expression est 𝑓⃗ = −𝑘 ∙ 𝑣 2 ∙ 𝑢 ⃗⃗ dim F = dim M . dim L . dim T-2 dim v = dim L . dim T-1 dim k = dim 𝑀.dim 𝐿 .dim 𝑇 −2 dim 𝐿.dim 𝑇 −1 dim k = dim M. dim T-1 soit en unité de base : kg.s-1. 0,5 Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 7 III. Quelle teneur en ammoniac dans l’eau de mer à Calvi ? 5 points. (Exercice réservé aux non-spécialistes). Question : En vous appuyant sur les informations figurant dans les documents 1 à 5, montrer que la teneur en ammoniac de l’eau de mer à Calvi a une valeur satisfaisante. Expliciter rigoureusement votre démarche. L’eau de mer peut être polluée par des composés azotés qui peuvent être présents sous différentes formes, en particulier l’ion ammonium NH4+ et l’ammoniac NH3. Les teneurs autorisées sont de l’ordre de 0 à 50 μg.L-1 pour les ions ammonium et l'effet toxique se manifeste à partir d'une concentration en ammoniac de 0,07 mg.L-1 Nous allons montrer que la teneur de ces composés azotés dans l’eau de mer de Calvi est satisfaisante. Dans un premier temps, nous allons déterminer la teneur en ions ammonium à partir d’une mesure spectrophotométrique dans le visible. Le spectre UV-Visible (document 4) indique qu’un échantillon d’eau de mer de Calvi, absorbance fortement à une longueur d’onde égale à = 625 nm. Cette valeur d’absorbance maximale correspond à la valeur de l’absorbance maximale du bleu d’indophénol qui traduit la présence d’ions ammonium obtenus par la transformation de Marcelin Berthelot. On détermine graphiquement la valeur de l’absorbance correspondant max = 625 nm. On trouve A = 0,13. La loi de Beer-Lambert indique que l’absorbance est proportionnelle à la concentration de l’espèce chimique dissoute. On a donc A = k.C. La droite d’étalonnage (Document 3) montre bien cette proportionnalité et permet de déterminer la concentration en ions ammonium en reportant la valeur A = 0,13 sur le graphique. 0,13 On trouve une teneur massique en NH4+ t = 20 g.L-1. Dans un deuxième temps, nous allons déterminer la teneur massique en ammoniac NH3 dans cet échantillon. L’ammoniac NH3 est la forme basique de l’ion ammonium NH4+. Il faut donc déterminer le pourcentage de ces deux formes du couple NH 4+ / NH3 de pKA = 9,2 à 25°C, dans l’eau de mer de Calvi. Le pH 8,2 du milieu étant inférieur au pKA 9,2 du couple (pH < pKA) (document 5), la forme prédominante est la forme acide NH4+. Le graphique représentant les proportions des différentes espèces chimiques en fonction du pH du milieu permet de déterminer la proportion en ion ammonium et en ammoniac. On trouve 10% d’ammoniac et 90% d’ion ammonium. Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 8 La teneur en ion ammonium est égale à t = 20 g.L-1 et que cette teneur correspond à 90% de cette forme présente à pH 8,2. De plus, le pourcentage d’ammoniac est égal à 10% de cette forme présente à pH 8,2. On en déduit que la teneur massique en ammoniac NH3 est égale à : 20×10% t (NH3)= 90% t (NH3)= 2,2 g.L-1 En conclusion, on constate que la teneur en ion ammonium t (NH4+) = 20 g.L-1 est inférieur à la valeur maximale satisfaisante de 50 μg.L-1 et que la teneur en ammoniac t (NH3) = 2,2 g.L-1 est également inférieure à la norme de 0,070 mg.L-1 c’est-à-dire 70 g.L-1. L’eau de Calvi est donc non polluée sur ces critères liés aux composés azotés. Toutefois, ces critères sont insuffisants car s’il s’agit d’une eau de baignade où il faudra évaluée également au moyen d’indicateurs microbiologiques (bactéries) la présence de germes pathogènes. Grille d’évaluation Compétences évaluées S’approprier Identifier les critères chimiques permettant de répondre au problème. Analyser Organiser et exploiter ses connaissances ou les informations extraites. Construire les étapes d’une résolution de problème. Indicateurs de réussite correspondant au niveau A L’élève a identifié les deux grandeurs d’acceptabilité des concentrations en ion ammonium (50 μg.L-1) et en ammoniac 70 g.L-1. (document 1) Réaliser Effectuer des calculs littéraux ou numériques. L’élève effectue les calculs nécessaires pour déterminer la concentration en ammoniac et maitrise correctement les chiffres significatifs et les unités. t (NH3) = 2,2 g.L-1 Valider Savoir utiliser les critères de pureté. Faire preuve d’esprit critique. L’élève compare les valeurs déterminées par les analyses aux critères de pureté fournis dans l’énoncé et montre que la teneur en ammoniac de l’eau de mer à Calvi a une valeur satisfaisante. L’élève pose un regard critique sur la pureté de l’eau en émettant l’hypothèse de l’existence d’autres sources de pollution. A B C L’élève développe les points suivants : Analyse du spectre UV-Visible à partir de max = 625 nm. A = 0,13. (document 4) Détermine la concentration en ions ammonium à partir de la droite d’étalonnage t =20 g.L-1. (document 3) Analyse le graphique (document 5) et détermine les % en ions ammonium et en ammoniac dans l’eau de Calvi à pH 8,2. 10% en ammoniac et 90% en ion ammonium. Note (en point entier) Documents de Physique-Chimie – M. MORIN /5 D