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[11] La notion de personnes âgées en risque de perte d’autonomie est comprise ici comme
l’ensemble des personnes de 75 ans et plus pouvant être encore autonomes mais dont l’état de santé
(au sens de l’Organisation mondiale de la santé-OMS) est susceptible de se dégrader pour des
raisons d’ordre social et / ou médical. D’après la CNAMTS, 85% des personnes de 75 ans et plus
ont au moins une pathologie, 57% sont en affection de longue durée (ALD), 29% souffrent d’au
moins une pathologie cardio-vasculaire, 33% ont été hospitalisées au moins une fois en 2010 (au
moins une fois en urgence pour 44% d’entre elles), pour une durée de 12 jours en moyenne. En
moyenne, 7 molécules différentes leur sont délivrées au moins trois fois par an. De plus, plusieurs
études montrent que ces personnes sont exposées à quatre facteurs de risque d’hospitalisation :
problèmes liés aux médicaments (iatrogénie, le plus souvent, mais aussi problème d’observance et
insuffisance de traitement), dénutrition, dépression et chutes. Ces quatre facteurs de risque, le plus
souvent associés à des pathologies d’organe, telle que l’insuffisance cardiaque ou la broncho-
pneumopathie chronique obstructive ou à des maladies invalidantes telles que la maladie
d’Alzheimer ou l’ostéoporose fracturaire, peuvent être en partie prévenus en recourant à une
optimisation diagnostique et thérapeutique, à l’éducation thérapeutique des malades et à une
meilleure coordination entre professionnels de santé, avec des marges d’amélioration importantes.
[12] Ces personnes doivent pouvoir bénéficier de la bonne prise en charge et du bon
accompagnement, au bon moment, par les bons professionnels, disposant de la bonne
information. Ce principe de subsidiarité et de gradation de la réponse aux besoins permettrait de
prévenir la dépendance et l’aggravation de problèmes de santé, de maintenir et soutenir la personne
à son domicile tant que son état le permet, et de ne recourir à l’hospitalisation que lorsque la
personne âgée a besoin du plateau technique et/ou des compétences hospitalières, étant entendu que
la durée passée en établissement de santé doit correspondre à ses stricts besoins sanitaires.
[13] Or les acteurs qui prennent en charge les personnes âgées sont multiples et souffrent d’un
manque de pilotage et de coordination, au sein d’un même secteur (ville, établissements de santé,
médico-social, social) et a fortiori entre les différents secteurs (sanitaire/social ;
ville/établissements de santé).
[14] Le comité propose donc d’améliorer la prise en charge, l’accompagnement et la coordination
des professionnels intervenant auprès des personnes âgées sur les territoires pilotes à la fois en
ville, dans les établissements sanitaires et médico-sociaux ainsi qu’entre ces trois segments dans
une logique de parcours de santé.
[15] En ville, l’objectif est de formaliser la mobilisation des professionnels de proximité au plus
près des personnes âgées et au plus tôt dans le parcours. A cette fin, le comité préconise le
développement d’une coordination clinique de proximité rassemblant, autour du médecin traitant,
un infirmier (libéral ou coordinateur de services de soins infirmiers à domicile - SSIAD), un
pharmacien d’officine et éventuellement un masseur-kinésithérapeute ou un autre professionnel
devant intervenir à domicile. Chacun de ces acteurs, choisis par la personne âgée, doit se recentrer
sur le plus haut niveau de ses compétences. Les membres de cette coordination clinique de
proximité, ou le généraliste et l’infirmier, devront établir des liens étroits avec la personne âgée et,
lorsqu’elle est en perte d’autonomie, sa famille et ses aidants, ou, à défaut, ses aides à domicile,
afin que le médecin traitant soit alerté facilement en cas de problème et/ou puisse adapter les aides
nécessaires.
[16] La formalisation de ce travail à plusieurs passera par deux outils principaux. Ces
professionnels suivront ensemble, sur les territoires pilotes, dans le cadre du développement
professionnel continu (DPC) pluri professionnel, une formation spécifique. Ils s’impliqueront, au
moins pour les cas complexes, dans l’élaboration d’un plan personnalisé de santé comprenant aides
et soins, dont l’éducation thérapeutique personnalisée.