Accidents vasculaires cérébraux Et réadaptation des hémiplégies vasculaires AVC: définitions DEFINITIONS L’accident vasculaire cérébral caractérise toute anomalie clinique secondaire à une lésion anatomique d’un ou de plusieurs vaisseaux cérébraux. AIC > 24 Heures AIT < 24 Heures Hémiplégie vasculaire: atteinte motrice de la moitié du corps liée à une lésion unilatérale de la voie motrice principale au niveau du motoneurone central lors d’un accident vasculaire cérébral (A.V.C.) La majorité des hémiplégies vasculaires sont liées a des atteintes corticales sous corticales ou de la capsule interne Les AVC: épidémiologie 3ème cause de mortalité après l’infarctus du myocarde et les cancers Deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer Impact sur la qualité de vie des patients : 1èrecause de handicap acquis chez l’adulte. 130.000 nouveaux cas surviennent chaque année en France, 40 000 décès, 30 000handicaps lourds Les AVC « constitués » ont souvent une répercussion grave avec une prépondérance de signes neurologiques permanents provoquant des séquelles irréversibles et invalidantes. La durée des soins pour les AVC en post-aigu est longue et nécessite souvent une prise en charge par des services spécialisés comme les unités de Médecine Physique et de Réadaptation. Un pronostic redoutable: mortalité élevée et risque de séquelles durables Surmortalité à long terme 2 à 5 fois plus élevée que dans la population générale Survie à 5 ans: 39 à 60% 50% de dépression dans l’année qui suit 25% de démence dans les 5 ans 60% des actifs ne reprendront pas leur travail Risque d ’institutionnalisation multiplié par 3 / population générale (30% si >75 ans) 20% de récidive d’AVC dans les 5 ans Plus de 50% gardent des déficiences neurologiques sévères dont 80% un déficit de la préhension AIT < 24 heures une cécité monoculaire transitoire (occlusion de l’artère centrale de la rétine, branche de l’ophtalmique) une hémiplégie et/ou hémianesthésie une HLH un trouble du langage un trouble de l’équilibre un déficit bilatéral des membres inférieurs (dérobement des jambes) DIAGNOSTIC d’hémiplégie 1/ FACILE CHEZ LE SUJET CONSCIENT a / trouble de la commande volontaire (E.S.R.I.) b / troubles du tonus c / réflexes( R.O.T. Babinski) 2/ SUR UN PATIENT DANS LE COMA a / hypotonie du cote déficitaire b / asymétrie des réflexes c / asymétrie faciale d / manœuvre de Pierre Marie et Foix e / déviation conjuguée de la tête et des yeux 3/ HEMIPLEGIES FRUSTES Face/ Membre supérieur/ Membre inférieur Arguments cliniques généraux en faveur d’un AVC Chronologie de l’histoire clinique : Brutalité de l’installation d’un déficit neurologique focal, sans prodrome, d’emblée maximal. Plus rarement, le déficit peut connaître une aggravation rapide sur quelques minutes, ou des paliers d’aggravation successive (sténose artérielle préocclusive, HIP) ; Amélioration progressive. Trouble neurologique correspondant à un territoire artériel (cf infra), en faveur d’un AIC. Arguments de contexte affection cardiaque emboligène connue (valvulopathie, trouble du rythme) manifestations antérieures de maladie athéroscléreuse (coronaropathie, artériopathie des membres inférieurs). Sémiologie clinique des AVC Une bonne connaissance de l'anatomie cérébro- vasculaire et des territoires artériels est nécessaire. Infarctus cérébraux : diagnostic topographique de l’artère occluse on peut distinguer les AIC carotidiens, les AIC vertébro-basilaires et les petits infarctus profonds. AVC CAROTIDIENS A. CEREBRALE MOYENNE A. CEREBRALE ANTERIEURE Sylvien superficiel Symptomatologie controlatérale -hémiplégie à prédominance brachiofaciale -troubles sensitif dans le territoire paralysé -Hémianopsie latérale homonyme Sylvien profond Hémiplégie massive proportionnelle controlatérale ± Troubles sensitifs -Hémiplégie avec troubles sensitifs à prédominance crurale -Apraxie idéomotrice de la main -Syndrome frontal ± mutisme akinétique Si hémisphère gauche (« majeur ») Aphasie -Broca si infarctus antérieur frontal -Wernicke si infarctus post temporal Apraxie idéomotrice et idéatoire Syndrome de Gerstmann Si hémisphère droit (« mineur ») Syndrome d’Anton-Babinski : anosognosie, hémiasomatognosie et négligence spatiale controlatérale. Et.. Artère Choroïdienne antérieure: hémiplégie proportionnelle + HLH et éventuellement Tr sensitifs AVC VERTEBRO-BASILAIRES A.CEREBRALE POSTERIEURE - Superficiel : HLH souvent isolée, parfois associée à alexie, agnosie visuelle (hémisphère majeur) troubles de la représentation spatiale et prosopagnosie (physionomies) (hémisphère mineur) - Profond : syndrome thalamique : troubles sensitifs à tous les modes de l'hémicorps controlatéral, avec parfois apparition différée de douleurs intenses (jusqu’à l’hyperpathie), rarement mouvements anormaux de la main - En cas d’infarctus bilatéral, possibilité de cécité corticale et de troubles mnésiques (syndrome de Korsakoff par atteinte bilatérale de la face interne des lobes temporaux AVC DU TRONC CEREBRAL : syndrome alterne Atteinte d’une paire crânienne du coté de la lésion et de la voie longue (sensitive ou motrice) controlatérale. Infactus graves du tronc cérébral: peut être la conséquence d’une occlusion du tronc basilaire: - Coma, atteinte motrice bilatérale (parfois des 4 membres) pouvant provoquer un « locked-in syndrome » : infarctus bilatéral du pied de la protubérance responsable d’une quadriplégie avec diplégie faciale (seul mouvement possible = la verticalité des yeux) et conscience normale. SYNDROME DE WALLENBERG (partie latérale du bulbe) - Du côté de la lésion : -Troubles de la phonation et de la déglutition (IX et X), - Hémisyndrome cérébelleux, - Atteinte vestibulaire avec nystagmus rotatoire (VIII), - Anesthésie de l’hémiface (V), - Syndrome de CBH. - Du côté opposé : Anesthésie thermo-algique le l’hémicorps épargnant la face. AVC CEREBELLEUX Hemisyndrome cérébelleux homolatéral à la lésion Autres types d’AVCI: --AVCI lacunaires = petits infarctus profonds: AVCI sous-corticaux de faible volume (diamètre < 15 mm); tableau classique caractéristique par sa pureté et sa proportionnalité : Déficit hémicorporel soit moteur pur/sensitif pur,hémiparésie ataxie… La multiplication des lacunes peut conduire à un « état lacunaire » -AVCI de l’A.ophtalmique -AVCI jonctionnels: Tableaux cliniques très variables. AIT < 24 heures: urgence une cécité monoculaire transitoire (occlusion de l’artère centrale de la rétine, branche de l’ophtalmique) une hémiplégie et/ou hémianesthésie une HLH un trouble du langage un trouble de l’équilibre un déficit bilatéral des membres inférieurs (dérobement des jambes) Causes des AVC Aux urgences… Arguments cliniques Chronologie : installation brutale d’un déficit neurologique focal, sans prodrome, d’emblée maximal. ATCD de maladie athéromateuse, FDR CV. Sémiologie clinique : Trouble neurologique correspondant à un territoire artériel. Signes de gravité Syndrome de menace, Troubles de la conscience, Troubles de la déglutition, Atteinte respiratoire. Démarche diagnostique AVCI ou AVCH? Accidents ischémiques constitués (AIC): causes des AIC sont multiples et de fréquence variée. Chronologie (brutal)et facteurs contextuels (FDR cardio-vasculaires) Sémiologie correspondant à un territoire artériel Dans 30% des cas environ, malgré un bilan approfondi, l’AIC reste d’origine inexpliquée. Plusieurs causes peuvent aussi être présentes chez un même patient. Hématomes intraparenchymateux: la symptomatologie dépend de la localisation de l’HIP : - Hématomes hémisphériques profonds (noyaux gris) - Hématomes cortico-sous-corticaux ou « lobaires » - Hématomes sous-tentoriels (protubérance, cervelet) Les céphalées sont classiquement plus sévères qu’en cas d’AIC et les troubles de la conscience plus précoces. En réalité, la symptomatologie clinique ne permet jamais de distinguer une HIP d’un AIC : l’imagerie cérébrale est indispensable dans tous les cas. Facteurs de risque Répartition des facteurs de risque dans la population avec sténoses athéromateuses intracrâniennes. 64% 79% 80 70 60 50 % de pop 40 30 20 10 0 47% 26% 1 2 3 4 1.tabac 2.diabète 3.dyslipidémie 4.HTA Démarche diagnostique •Pose le diagn. + Confirmation radiologique: •Discrimine entre AVCH TDM ou IRM cr. Encép.: et AVCI •Recherche l’étiologie Scan AVCH/AVCI AVC ischémique sylvien superficiel G AVC ischémique cérébral postérieur D Hématome du tronc cérébral Démarche diagnostique Recherche étiologique et évaluation du terrain : IRM/angioIRM ou TDM/angioTDM/PET Angiographie/artériographie Echoceour +doppler des troncs artériels supraaortiques; ECG,... Biologie: NFS, urée/créat, glycémie, TP, TCA, bilan lipidique, dosage protéine C, S, ATIII, résistance à protéine C activée,AC anti-nx, sérologie syphilitique, électrophorèse Hb, séro- logies HIV, hépatites,... TDMc IRM Angio-IRM Prise en charge à la phase aiguë. : unité neuro vasculaire UNV Prendre en charge les AVC récents 24h/24. Equipe médicale multidisciplinaire et paramédicale formée à la pathologie neuro-vasculaire, stable et motivée. Garde avec intervention dans l’heure. Pas de sélection sur l’âge, sévérité ou nature de l’AVC. Liens urgences, radiologie, cardiologie, rééducation, réanimation et suite de soins. Scope, doppler transcrânien, TDM, IRM, ETT,ETO. Prise en charge à la phase aiguë. UNV, scope TA, ECG, Saturation. Tête et tronc à 30° Antiagrégants ou anticoagulants. Prévention des thromboses de décubitus. Prise en charge de la TA. Oxygénothérapie si besoin. Ne pas respecter la fièvre. Alimenter rapidement avec sonde si besoin. 50% des patients avec AVC ont des troubles de déglutition puis 17% à 4 mois. Insuline à la seringue si hyperglycémie. 25 à 50% des patients. Fibrinolyse à la phase aiguë. Accident vasculaire dans les 3 premières heures (6 heures). Dans le territoire sylvien. Score NIHSS entre 4 et 25, pas d’amélioration spontanée, pas de crise d’épilepsie à la phase aiguë. Pas de risque hémorragique (TDM sans hémorragie, PAS inf à 185, PAD inf 110, glyc inf à 4 g/l, pas d’intervention chir récente ou AVC dans les 3 derniers mois.) Prévention secondaire. Contrôle des facteurs de risque ++++ Le plus important HTA. Antiagrégants plaquettaires pour l’athérome et anticoagulant pour les cardiopathies emboligènes. Chirurgie pour les sténoses extracrâniennes symptomatiques sup à 70%, angioplastie en évaluation. Angioplastie pour les sténoses intracrâniennes en évaluation (AVC hémodynamique et récidive sous traitement médical bien conduit.) L’hémiplégie vasculaire en phase de réadaptation La prise en charge de réadaptation commence dès le stade des soins de courte durée. Les activités diagnostiques et thérapeutiques relatives à la maladie causale et aux comorbidités se poursuivent. Les complications non spécifiques du décubitus et de l’immobilisation sont prévenues et traitées. La réadaptation est un processus intégré combinant: interventions diagnostiques et thérapeutiques organisation du parcours de soins par mise en relation des besoins et des réponses du système de soins prévention et la prise en charge des cascades lésionnelles, fonctionnelles et situationnelles pour la plus grande autonomie et le qualité de la vie (indicateurs de résultats). Conséquences multi- systémiques et multi- fonctionnelles de maladies et états chroniques handicapants Maladie accident Conséquences multi-structurelles Système nerveux (réorganisation) Et multi-fonctionnelles Fonctions motrices Œil oreille et annexes AVC Voix et parole (séquelles iatrogènes) Fonctions cognitives Système cardio-vasculaire immunitaire, respiratoire (désadaptation) Fonctions sensorielles Systèmes digestif, métabolique, endocrinien (ostéoporose) Appareil génito-urinaire (distensions vésicales, détérioration du bas et haut appareil) Fonctions émotionnelles Fonctions fondamentales Appareil locomoteur (ostéomes, algodystrophie, rétractions..) Peau et annexes: escarres.. Limitations d’activités et restrictions de participation CIF Déficiences structurelles et fonctionnelles Limitations d’activités Restrictions de participation Facteurs personnels et environnementaux / facilitateurs et obstacles I Fonction motrice et troubles associés limitant la motricité Bilan orthopédique Motricité Commande volontaire Spasticité Hyperactivités et dyssynergies Posture équilibre et coordination Troubles sensitifs et sensoriels Bilan somatique général Découpage artificiel pour l’enseignement: impact des troubles cognitifs, psychologiques etc.. I.1 Le bilan orthopédique 1°) Amplitudes articulaires à surveiller l’épaule : limitation de la rotation externe, abduction, flexion, +/ sub-luxation inférieure de la tête humérale au niveau de l’avant bras : surveiller la supination (hypertonie des pronateurs) poignets : peut être limités en extension (possibilité d’algodystrophie) mains : surveiller l’extension, la flexion passive qui peut être difficile, les métacarpo-phalangiennes ? ? ? ? sans plus que les interphalangiennes hanches : risque d’installation rotation externe et flexum aux genoux risque de flexum (sévère si spasticité des I.J.) aux pieds risque de varus-équin : rétraction de l’aponévrose plantaire et du court fléchisseurs des orteils peut entraîner une griffe des orteils 2°) Rétractions musculo-tendineuses fréquentes Elles surviennent sur les muscles les plus spastiques aux membres supérieurs : adducteurs, rotateurs internes de l’épaule, pronateurs, palmaires, fléchisseurs des doigts aux membres inférieurs : triceps, fléchisseurs des orteils, ischio-jambiers, muscles et aponévrose plantaire et si le patient est laissé en rotation externe rétraction des pelvis trochantériens 3) Para-ostéo-arthropathies (ostéomes) 10-25% des cérébro-lésés; 20% médullaires, dix fois moins fréquentes dans les AVC que dans les traumatismes crâniens elles surviennent après une à quatre semaines ou plus de coma, beaucoup plus fréquentes du côté atteint que du côté sain, elles apparaissent dans les trois premiers mois sous la forme d’arthropathie très inflammatoire et (hanches, coudes, genoux, épaules), bilatérales 25-50% des cas (hanche++) Retentissement fonctionnel fréquent Diagnostic: mobilisation de toutes les articulations (+ radios, scintigraphie, scanner) 4) ALGODYSTROPHIE ET A.V.C. Elles appartiennent aux SDRC de type 1. Survient du côté paralysé beaucoup plus souvent que du côté sain Facteurs de risques: score de Pérrigot Le plus souvent syndrome épaule-main : douleurs, à évaluer au repos et en rééducation troubles vasomoteurs et trophiques: main tuméfiée, chaude et douloureuse; raideur articulaire: rétraction capsullaire. Les critères de diagnostic sont controversés. Intérêt des échelles de gravité (Braus). elle est grave si : trouble moteur important, spasticité importante, trouble sensitif, trouble psycho-intellectuel ou syndrome dépressif marqué, luxation inférieure de la tête humérale ou ostéome du coude TRAITEMENT DES ALGODYSTROPHIES Prévention pluri-professionnelle: - formation, positionnement, manutention.. - respect du membre supérieur déficitaire, moyens orthopédiques,… Antalgiques de palier 1, 2 voire 3. Kinésithérapie infra douloureuse. Stimulation électrique: efficacité validée. Infiltrations de corticoïdes, antiépileptiques à action antalgiques (Gabapentine..), blocs sympathiques. 5°) Causes de douleurs Algodystrophie Douleurs d’origine centrale 2 à 6% AVC Douleur morale: dépression Conflit membre hémiplégique – orthèse Douleur ostéo-articulaire et musculo-ligamentaire - surcharge (gonalgies rachialgies) - crampes accompagnant la spasticité - douleurs liées aux chutes: hématomes, fractures Douleurs d’origine cardio-vasculaire Douleurs digestives ou uro-génitales Souvent sous évaluée et sous traitée: non communicants ++ I.2) Le bilan de la motricité Il comporte: l’évaluation de la commande volontaire, de l’hypertonie spastique, des syncinésies et de l’exagération des réflexes de défenses de l’équilibre et de la coordination = fonctions de maintien et de déplacements 1°) Trouble de la commande volontaire : a) Influence de la position faire varier la position du sujet (coucher, assis, debout) et la commande varie également en fonction de la position du corps, de la tête et des membres les releveurs du pied seront évalués cuisse et jambe fléchies le grand fessier en décubitus les ischio-jambiers en décubitus ventral grand pectoral et fléchisseur de l’avant-bras sont mieux évalués le bras en abduction l’éminence thénar est facilitée par l’extension du coude, du poignet, des doigts et l’abduction du pouce Cotation de Held et Pierrot-Desseiligny b) Muscles où prédomine l’atteinte motrice à la face (facial inférieur, diminution de la mimique) cou et tronc : spinaux, abdominaux, car ? ? ? aux membres supérieurs l’atteinte prédomine sur les abducteurs et rotateurs externes de l’épaule, extenseurs de l’avant-bras, du poignet et des doigts, supinateurs, inter-osseux et opposants aux membres inférieurs l’atteinte prédomine sur le psoas, les abducteurs, rotateurs internes, hanches, les fléchisseurs du genou, les releveurs du pied globalement l’atteinte prédomine sur les muscles les plus volitionnels (représentation corticale importante), c’est à dire les petits muscles de la main, mais tout est possible c) la récupération Elle commence habituellement sur les muscles proximaux. Les muscles qui récupèrent une meilleure fonction sont : aux membres supérieurs les adducteurs d’épaule (grand pectoral) puis les fléchisseurs de l’avant-bras (biceps) et les fléchisseurs des doigts aux membres inférieurs les adducteurs de hanches, le quadriceps, le grand fessier le tronc et le cou récupèrent souvent une bonne fonction (grand droit, oblique, périné) au niveau de la face le trouble restera visible lors de la mimique émotionnelle d) les muscles dont la commande restera la moins bonne au membre supérieur : fixateur de l’omoplate, deltoïde antérieur, rotateurs externes d’épaule, pronateurs, palmaires, extenseurs des doigts et interosseux, opposants au membre inférieur : moyen fessier, ischio-jambier, extenseur commun des orteils, péroniers latéraux et souvent le triceps la récupération peut être très rapide ou très lente, elle peut s’arrêter, elle peut durer plusieurs années Amplitude des mouvements et lenteur des mouvements : si la force paraît correcte, l’amplitude peut être diminuée, il faut donc indiquer dans l’évaluation l’amplitude et la position du sujet par ailleurs la lenteur des mouvements, notamment lors des flexions-extensions rapides du poignet, de la cheville ou du pianotage correspond à une gêne fonctionnelle très fréquente Tests de préhension fine (Enjalbert..) 2) Hypertonie spastique Exagération du réflexe monosynaptique à l’étirement. L’évaluation: angle, vitesse, intensité de la réponse (cotation de Tardieu et Held). faire varier la position du corps, Augmente en position assisse, debout, à la marche. Augmente lors de la fatigue, la colère, du froid, sauf en application locale. Elle augmente du fait des épines irritatives, chaussures inadaptées, ongle incarné, escarre… Le plus souvent elle apparaît entre quelques jours et quelques semaines risque rétractions Cotation: Tardieu et Held; Ashworth, Ashworth modifié Muscles les plus souvent spastiques au membre supérieur : grand pectoral, fléchisseurs de l’avant-bras, pronateurs, fléchisseurs des doigts et du poignet, fléchisseurs et adducteurs du pouce, quelquefois triceps au membre inférieur : quadriceps, triceps, fléchisseurs des orteils, jambiers postérieurs, adducteurs de cuisse mais quelques fois jambiers antérieurs et ischio-jambiers La topographie de la spasticité donne l’aspect caractéristique de l’hémiplégique Spasticité et rétractions: histoire naturelle D’après Gracies, Muscle Nerve 2005 3°) Syncinésies syncinésie grossière : une contraction contre résistance du côté sain entraîne la majoration de l’attitude habituelle de l’hémiplégie, qu’il s’agisse de syncinésie globale ou bien syncinésie d’imitation : une contraction du côté sain entraîne la reproduction de la même attitude du côté paralysé syncinésie limitée au côté atteint : il s’agit de syncinésie de coordination : - syncinésie d’imitation vraie, reproduction au membre supérieur d’une attitude volontaire au membre inférieur ou inversement - schéma stéréotypé de flexion ou d’extension au membre supérieur ou au membre inférieur 4°) Réflexes polysynaptiques Réflexes ostéo - tendineux: examen du côté atteint et du côté opposé. On peut observer parfois un syndrome pyramidal bilatéral, une atteinte du voile et du réflexe nauséeux, Exagération des réflexes de défense : - triple retrait - spasticité importante des ischio-jambiers avec quadriceps flasque (difficultés de reprise de marche) - rechercher une épine irritative (cutanée, urinaire, ostéo-articulaire) 5°) Autres troubles moteurs : A) Dystonie : Contractions intempestives et involontaires survenant lors de la station debout et de la marche. Survenue secondaire de problèmes fonctionnels parfois majeurs. - aux membres inférieurs : griffe des orteils ou hyperextension du gros orteil, quelques fois varus du pied - aux membres supérieurs : bras en rotation interne, rétropulsion, légère flexion de l’avant-bras, doigts écartés dans différents plans de l’espace B) Paralysie périphérique (souvent après coma): sciatique poplitée externe, grand sciatique, plexus brachial, nerf radial, nerf cubital C) Hypertonie extra - p yramidale qui peut être à l’origine d’une hypertonie mixte La spasticité de l’hémiplégique Le schéma au membre supérieur: Flexion adduction rotation interne d’épaule Flexion de coude & pronation d’avant-bras Flexion poignet et doigts En fait: hyperactivité musculaires et dyssynergies La spasticité de l’hémiplégique Le schéma au membre inférieur : Extension adduction de hanche Extension de genou Varus équin de cheville et pied Les autres variantes : Les troubles du tonus (dystonies, syncinésies, spasmes,…) En fait: hyperactivité musculaires et dyssynergies Options de prise en charge de la spasticité Rééducation Traitement médical Première intention Première intention Chirurgie (neuroorthopédie) Spasticité sévère Contrôle spasticité: inhibition (Bobath,…) Conservation: capital articulaire extensibilité musculaire Renforcement des antagonistes Entretien + amélioration de la fonction Général agents oraux (baclofène, dantrium, benzodiazépine,...) efficacité modérée Régional baclofène en intrathécal peu efficace AVC Focal injection de BoNT-A bloc par phénolisation Neurotomie Neurectomie Geste associé tendineux osseux articulaire Décision thérapeutique II.3) Troubles associés limitant la motricité 1°) la sensibilité troubles subjectifs troubles objectifs (tester reconnaissance d’objets) troubles superficiels gênant seulement si ils sont sévères et si ils touchent la main les troubles profonds +++ aux membres inférieurs voir si ils remontent au dessus de la cheville aux membres supérieurs ils sont gravent si associés à une astéréognosie (sens arthrokinétique + astéréognosie + agraphesthésie 2°) troubles visuels HLH souvent régressive mais seuls 10% retouvent une champ visuel normal, quelquefois agnosie visuelle, cécité corticale, syndrome de Balint En cas d’atteinte du tronc cérébral on peut observer des paralysies oculo-motrices II Fonctions fondamentales Déglutition Miction Défécation Sexualité Reproduction 1) AVC et troubles de la déglutition Approche pluridisciplinaire médecin, kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, infirmière, aide-soignante, diététicienne, psychologue, … Les troubles de la déglutition existent dans 50% des cas d’AVC 10% génèreront des complications Triple système de contrôle Centre bulbaire de la déglutition : contrôle de l’activité réflexe Cortex par les voies pyramidales : contrôle de l’activité volontaire Voies cérébelleuses : coordination Les problèmes : inhalations, fausses routes, troubles de déglutition à dépister ++ 2) Troubles sphinctériens : Rétention et incontinence il faut étudier la fréquence des mictions, la sensation de besoins, du passage des urines et la présence de résidus (+++), intérêt de l’échographe vésical portable, échographie, cystomanométrie si persistance des troubles, UIV Ablation des sondes urinaires avec protocole et catalogue mictionnel, bladder scan pour la mesure de résidu post-mictionnel Troubles vésico-sphinctériens 25% des hémiplégiques gardent des troubles urinaires après la phase aiguë Facteurs favorisants: pathologie urologique (adénome prostatique), sévérité de l’atteinte, troubles cognitifs 80% syndrome irritatif avec hyperactivité vésicale: incontinence, impériosité, pollakiurie >> parasympathicolytiques 20% syndrome obstructif avec vessie hypoactive: recherche d’une pathologie obstructive, >> alpha-bloquants Autres troubles Troubles ano-rectaux: persistent chez 1/3 des hémiplégiques Troubles génito-sexuels: érection, éjaculation ou libido 60% au début, persistance 20% des cas Facteurs: âge, dépression, artériopathie, effets adverses des médicaments III Fonctions cognitives : 1) langage et aphasies troubles du langage si atteinte de l’hémisphère dominant, étude de la fluence (question simple), dénomination, désignation, répétition, compréhension, lecture, écriture, définition de mots, construction de phrases, proverbes, histoire absurde Voir évaluation d’un handicap cognitif 2) Syndrome de l’hémisphère droit : correspond à une atteinte pariétale sévère anosognosie hémi-asonatognosie indifférence apathie apragmatisme négligence de l‘hémicorps Négligence spatiale unilatérale (NSU) = négligence de l’hémi-espace extra-corporel (dessin, calcul, lecture, vie quotidienne). Il faut stimuler le côté négligé troubles visuo-spatiaux Voir évaluation d’un handicap cognitif 3) Troubles praxiques Idéo-motrice Réflexive Constructive apraxie de l’habillage Voir évaluation d’un handicap cognitif 4) Mémoire, attention, troubles dysexécutifs Démences vasculaires fréquentes Variables selon la topographie de la lésion (souvent multiples) Impact important sur les possibilités de réadaptation: évaluation précoce dès le court séjour Bilans et rééducations spécifiques: examen clinique et batteries de tests Voir évaluation d’un handicap cognitif Troubles intellectuels et psychiques (old) a) troubles intellectuels b) troubles psychiques syndrome dépressifs hyper-émotivité (le patient s’affole, est irritable, est nerveux, ou bien il est apathique et indifférent) 6°) l’examen est complété par un bilan général IV Fonctions émotionnelles Complexité bio-psycho-sociale Part de la lésion organique et des troubles psychiques Facteurs personnels et environnementaux Motivation: trouble exécutif? Dépression post AVC? Troubles du comportement, participation à la réadaptation (hyperémotivité, apathie, désinhibition..) Dépression post-AVC très fréquente: Dépression: 25 à 60% au début, persistance dans environ 30% des cas; IRS Annonce du pronostic fonctionnel et travail en équipe +++ (et avec les proches) CIF Déficiences structurelles et fonctionnelles Limitations d’activités Restrictions de participation Facteurs personnels et environnementaux / facilitateurs et obstacles Bilan des limitations d’activités Maintien et déplacements: Retournement au lit, couché assis Station assise, assis debout Station debout unipodal marche Marche, fauteuil roulant (transferts, déplacements) Tous transferts, relever de chutes La préhension +++ Les ACE (items plus que les scores qui ont peu d’intérêt en clinique) - Index de Barthel - MIF Les AVQI: faire ses courses, téléphoner, gérer son budget, appeler en cas de besoin.. IADL de Lawton.., évaluations écologiques ++ Penser au niveau socio-culturel, aux loisirs, à la vie professionnelle CIF Déficiences structurelles et fonctionnelles Limitations d’activités Restrictions de participation Facteurs personnels et environnementaux / facilitateurs et obstacles Le handicap et les restrictions de participation: situations et habitudes de vie /facteurs personnels et environnementaux Habitat adaptation/recherche de logement Autonomie / participation en situation: aménagements, aides techniques, soutien à la personne, mais aussi adaptation sociétale et attitudinale (modèle social du handicap) Profession invalidité/réadaptation professionnelle Ressources financières aides diverses (PCH= lien étroit entre évaluation et prestations) Parcours de soins orientation et connaissance des ressources sanitaires et médico-sociales Aide par les proches contact précoce Déterminants culturels Loisirs Etc.. Projet d’interventions individualisé et interprofessionnel: synthèse clinique Interprofessionnel Individualisé Echanges écrit (dossiers) et oraux (visites collégiales, synthèses) Bilans partagés, validés, choisis en commun, communicables.. Visant la réadaptation globale de la personne Avec le patient et ses proches (les aidants +++) Intégration des parcours de soins Merci de votre attention Annexes: Rétractions et spasticité Prise en charge Déglutition