universelle), ce qui suscita une réponse passionnée de son Secrétaire, le cardinal Alfredo Ottaviani. Cet échange
est souvent considéré comme l'un des plus intenses du Concile. Le conseiller théologique du cardinal Frings était
le jeune Joseph Ratzinger, aujourd'hui pape sous le nom de Benoît XVI, qui fut aussi Préfet de la Congrégation
pour la doctrine de la foi de 1981 à 2005. La deuxième session s'acheva le 4 décembre.
Troisième session (Automne 1964)
Entre les deuxième et troisième sessions, les schemata proposés furent à nouveau révisés, en tenant compte
des remarques formulées par les Pères conciliaires. Sur un certain nombre de sujets, les projets de constitutions
ou de décrets furent réduits à quelques propositions fondamentales devant être approuvées pendant la troisième
session, mais que des commissions post-conciliaires développeraient par la suite. Quinze femmes, huit religieu-
ses et sept laïques, ainsi que d'autres laïcs catholiques, s'ajoutèrent au nombre des observateurs.
Au cours de cette session, qui débuta le 14 septembre 1964, les Pères conciliaires firent progresser un grand
nombre de propositions. Les schemata au sujet de l'œcuménisme (Unitatis Redintegratio), sur les Églises de rite
oriental (Orientalium Ecclesiarum) et sur l'Église (Lumen Gentium) furent approuvés par l'assemblée des évêques
et promulgués par le pape.
De nombreux évêques proposèrent un schema au sujet du mariage, qui prévoyait une réforme du Droit canon
que de nombreuses questions d'ordre juridique, cérémonial et pastoral, en exprimant le souhait de voir être rapi-
dement approuvé par un vote, mais le pape ne le soumit pas aux suffrages des Pères conciliaires. Paul VI de-
manda également aux évêques de déléguer la question de la contraception artificielle à une commission d'ex-
perts religieux et laïques qu'il avait formée.
Les schemata au sujet de la vie et du ministère des prêtres, de l'activité missionnaire de l'Église, furent renvoyés
aux commissions pour être profondément remaniés. Le travail continua sur les schemata restants, en particulier
ceux sur la place de l'Église dans le monde moderne et la liberté religieuse. Une controverse eut lieu à propos
des amendements au décret sur la liberté religieuse, et le vote ne put avoir lieu au cours de la troisième session,
mais Paul VI promit que ce décret serait le premier à être examiné au cours de la session suivante.
Il clôtura la troisième session le 21 novembre 1964, annonçant une modification du jeûne eucharistique et décla-
rant formellement Marie mater ecclesiae / « Mère de l'Église », conformément à la tradition catholique.
Quatrième session (Automne 1965)
Onze schemata restaient inachevés au terme de la troisième session, et les commissions travaillèrent à leur don-
ner une forme définitive dans la période qui sépara les deux sessions. En particulier, le schema 13, qui traitait de
la place de l'Église dans le monde moderne, fut revu par une commission qui incluait des laïcs.
Paul VI ouvrit la quatrième et dernière session du Concile le 14 septembre 1965, et institua le Synode des Évê-
ques. Cette structure, destinée à se rassembler à intervalles réguliers, était destinée à faire durer la coopération
entre les évêques et le pape après la fin du Concile.
La première question débattue lors de la quatrième session fut le décret sur la liberté religieuse, sans doute le
plus controversé des documents conciliaires. La première mouture fut votée par 1 997 voix contre 224. L'organi-
sation de L'Eglise catholique, qui ne fonctionne pas par majorité simple, rend le chiffre des opposants très impor-
tant. Après de nouvelles révisions, il fut voté à une majorité de 2308 pour et seulement 70 voix contre. La princi-
pale tâche qui occupa les Pères pendant le reste de la session fut le travail sur trois documents, qui obtinrent tous
une approbation à une large majorité. La constitution pastorale sur la place de l'Église dans le monde moderne,
Gaudium et Spes, rallongée et revue, fut suivie par deux décrets, sur l'activité missionnaire (Ad Gentes) et sur la
vie et le ministère des prêtres (Presbyterorum Ordinis).
Le concile approuva également d'autres documents, examinés lors des sessions précédentes, en particulier le