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Octobre 2012
La chronique @
Réjouissons-nous du concile Vatican II
en cette Année de la foi
Le 11 octobre 2012, ouverture de « l’Année de la foi » proclamée par notre pape Benoît XVI,
est l’occasion de célébrer également le 50e anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II. Cet
« aggiornamento » (littéralement “mise à jour”) proposé alors par le pape Jean XXIII est un don de
l’Esprit Saint pour l’Église et, par surcroît, pour le monde. Il nous revient, tous catholiques
confondus, de l’assimiler pour le faire fructifier pleinement et le faire partager à nos
contemporains.
Le concile a réuni 2 540 évêques (la procession d’entrée dans la basilique Saint-Pierre, le 11
octobre, s’étale sur près de 3 kilomètres) représentant 136 nations et 93 nationalités.
Malheureusement, des évêques de certains pays communistes ont été interdits de se déplacer ou
se trouvaient emprisonnés. 200 experts sont présents avec voix consultative. Des représentants
d’autres Églises et des communautés ecclésiales protestantes sont invités. 16 textes ont été
rédigés par les pères conciliaires dont 3 constitutions dogmatiques et 1 constitution pastorale.
Que souhaitait le pape Jean XXIII ? Le 29 juin 1959 il donne la réponse exacte de
« l’aggiornamento » qu’il prévoyait en ayant l’intuition divine de ce concile : « Le but principal du
concile consistera à promouvoir le développement de la foi catholique, le renouveau moral de la vie
chrétienne des fidèles, l’adaptation de la discipline ecclésiastique aux besoins et méthodes de notre
temps. Ce sera assurément un admirable spectacle de vérité, d’unité et de charité, dont la vue sera,
Nous en avons la confiance, pour ceux qui sont séparés de ce Siège apostolique, une douce
invitation à rechercher et à trouver cette unité pour laquelle Jésus-Christ a adressé à son Père
céleste une si ardente prière. » (“Ad Petri cathedram”, dans La Documentation catholique, n° 1308,
19 juillet 1959, col. 907). Le programme est vaste et tout ne se fera pas sans difficulté, mais l’Esprit
Saint soufflera fort permettant au pape et aux pères conciliaires d’accomplir une œuvre
remarquable.
Déjà la constitution sur l’Église, Lumen gentium, qui est particulièrement chère à notre
mouvement, rappelle au monde entier, dans le paragraphe introductif, la nature divine de l’Église,
son mystère et sa mission universelle : « Le Christ est la lumière des peuples ; réuni dans l’Esprit
Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes les créatures la bonne
nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage
de l’Église (cf. Mc 16, 15). L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire
à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle
se propose de mettre dans une plus vive lumière, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se
rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. À
ce devoir qui est celui de l’Église, les conditions présentes ajoutent une nouvelle urgence : il faut
que tous les hommes, désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux, techniques,
culturels, réalisent également leur pleine unité dans le Christ. » (21 novembre 1964).
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Malheureusement, dans les premières années de l’après concile, certains spécialistes,
penseurs, journalistes et des catholiques laïcs et même ecclésiastiques, n’hésiteront pas (de bonne
foi ou non) à l’interpréter d’une toute autre manière afin de faire voler en éclat la Tradition et de
s’ajuster à la pensée du monde (au sens usité dans l’Évangile). Dieu, merci ! le concile n’a jamais
eu pour but d’être une révolution religieuse « pré soixanhuitarde » permettant, selon de
sempiternelles rengaines, aux prêtres de se marier, aux femmes d’être ordonnées prêtresses, de
redéfinir la hiérarchie ecclésiale en mettant sur le même plan la vocation des prêtres et celle des
laïcs. Plus grave, en réduisant la messe à un repas de fête ou à une simple symbolique, ou encore
en relativisant l’enseignement séculaire et les dogmes, etc. C’était aller contre ce qu’avait
pourtant clairement exprimé Jean XXIII dans ce même discours : « Ce qui est très important pour le
Concile œcuménique, c'est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit conservé et présenté
d'une façon plus efficace. » Sauf à être diablement têtu, le pape n’a pas voulu que
l’« aggiornamento » se transforme en révolution !
Il est vrai que nous avons dû subir des discours de prêtres plus dans la veine d’un Pépone
que dans celle d’un Don Camillo ; des liturgies dominicales massacrées parce que désacralisées ;
des chants d’une pauvreté musicale consternante et aux paroles vides de sens chrétien, si éloignés
de l’inspiration de la Parole biblique. Heureusement, ce temps de crise est quasiment fini et nous
connaissons enfin une application du Concile qui réjouit le cœur, l’esprit et l’intelligence. Et c’est
au fil du temps que nous nous rendons compte de son caractère prophétique.
En fait, je crois que Dieu a permis que ce concile se tienne et soit mis en application dans
une période de crises diverses et de très importantes transformations économiques et politiques
mondiales : décolonisation, guerre froide et crise cubaine, guerre du Vietnam, rideau de fer
communiste et pays tombant sous le joug communiste, Mai 68, rejet des institutions, triomphe de
l’individualisme, etc. N’était-ce pas un moyen providentiel pour aider l’Église à accomplir cet
« aggiornamento » en vérité et donner ainsi plus de crédibilité au message du Christ qu’elle
annonce à toute l’humanité ? : « […] Aujourd'hui l'Église, enfin libérée de tous les obstacles
profanes d'autrefois, peut depuis cette basilique vaticane, comme d'un second Cénacle, faire
entendre par vous sa voix pleine de majesté et de gravité » ? Je le crois tout à fait et c’est ce
qu’avait pressenti, toujours dans ce discours d’ouverture du 11 octobre, le futur bienheureux Jean
XXIII, quand il s’insurge contre les prophètes de malheur qui pleurent sur des temps anciens soit
disant meilleurs : « […] Il Nous semble nécessaire de dire Notre complet désaccord avec ces
prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de
sa fin. Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il
vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession
des temps et des travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin
et disposent tout avec sagesse pour le bien de l’Église, mêmes les événements contraires. […] »
Jean XXIII n’était pas rempli d’un optimisme béa mais bien de cette certitude que Dieu est le
Maître de l’histoire et que le chrétien ne doit pas avoir peur de s’impliquer dans la vie de la cité
(au sens de participer aux tâches terrestres et de ne surtout pas s’en éloigner comme si le monde
était pestiféré et impur.). Alors, permettez-moi de rebondir sur ces « événements contraires » en
vous invitant, si nous ne voulons pas en subir un de plus, à vous engager personnellement pour
soutenir le mariage hétérosexuel qui permet à tout enfant de bénéficier de l’amour d’un père et
d’une mère. C’est la chose la plus naturelle au monde, et, pour employer un vocabulaire branché,
le mariage hétéro c’est « écolo », c’est « bio » ! Le concile rappelle avec insistance aux laïcs qu’ils
ont l’obligation de par leur baptême de prendre toutes leurs responsabilités dans les domaines de
la vie sociale, politique, culturelle et économique pour le bien commun de l’humanité. Cette
occasion nous est providentiellement offerte sur un plateau !
Vincent Terrenoir
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