Bac S – SVT - Polynésie 2016 1ère PARTIE : (8 points). Le domaine continental et sa dynamique. À partir de l’utilisation des connaissances, exposer l’origine et le rôle de l’eau dans la formation des roches de la croûte continentale au niveau des zones de subduction. L’exposé sera accompagné d’un schéma titré et légendé. 2ème PARTIE – Exercice 1 (3 points). Génétique et évolution. La vie fixée des plantes La famille des palmiers regroupe près de 3000 espèces différentes. D’origine tropicale, certaines espèces ont connu au cours de leur histoire une grande extension géographique alors que d’autres sont limitées dans des milieux restreints. À partir de l’étude des documents, identifier les facteurs qui peuvent expliquer les différences de répartition actuelle des deux espèces de palmier étudiées. Une réponse argumentée est attendue. Document 1 : répartition géographiques des deux espèces étudiées Le cocotier de mer Le cocotier de mer, Lodoiceas maldivaca, est une espèce de palmier que l’on ne trouve que dans la région des Seychelles, principalement sur l’île Praslin. D’après http://sciencesetavenir.fr Le cocotier Le cocotier, Cocos nucifera, connaît une très vaste répartition géographique actuelle. La comparaison de marqueurs génétiques des différentes populations a permis de reconstituer l’histoire de la dissémination de cette plante dans le monde. – On a pu déterminer l’existence de deux populations ancestrales, l’une en Inde et au Sri Lanka, l’autre en Asie du Sud-est. Ces populations ont connu une grande dissémination naturelle bien avant la domestication du cocotier. – Les navigateurs polynésiens, malais et arabes jouèrent ensuite un rôle important dans la dispersion de ce cocotier dans le Pacifique, en Asie et en Afrique de l’Est. Puis, au XVIe siècle, il fut introduit par les explorateurs européens en Afrique de l’Ouest, aux Caraïbes et sur la côte atlantique de l’Amérique tropicale. D’après Dissémination et domestication du cocotier à la lumière des marqueurs RFLP – CIRAD 1998 Document 2 : comparaison des fruits des deux espèces végétales Espèce La graine Caractéristiques du fruit Utilisations possibles du fruit Cocotier de mer (Lodoicea maldivica) – Très lourd, il peut peser jusqu’à 20 kg. – Peut contenir 1 à 3 graines bilobées. – Ne peut flotter que lorsqu’il est desséché et donc stérile. – Atteint sa maturité après plusieurs années. Peu consommé par les populations humaines car la graine est dure à couper et donc de qualité gustative médiocre. Cocotier (Cocos nucifera) – Le fruit du cocotier contient une seule graine, la noix de coco. – La graine est entourée d’une enveloppe fibreuse, la bourre, qui permet au fruit de flotter en mer sur de longues distances. – Le fruit est recouvert d’un épiderme épais et imperméable qui le protège durant son transport. – Atteint sa maturité en 1 an. – La graine est comestible et particulièrement appréciée par les populations humaines. – La bourre, constituée de fibres rigides, est utilisée pour la production de cordages, de tissus grossiers, de filets… D’après http://www.cirad.fr et http://www.museum.toulouse.fr/-/des-graines-au-fil-de-l-eau http://lewebpedagogique.com/bouchaud 16_TS_polynesie2016.docx 1 2ème PARTIE – Exercice 2. 5 points. Génétique et évolution. Le tétra mexicain (Astyanax mexicanus) est un petit poisson d’eau douce (d’environ 8 cm) originaire d’Amérique centrale. Certaines populations vivent dans des grottes (populations cavernicoles) : leurs individus sont caractérisés par l’absence d’yeux. À partir des informations extraites des documents et de l’utilisation des connaissances, montrer que ces populations constituent une seule espèce et que l’absence des yeux est due à une modification de l’expression d’un gène du développement. Document 1 : croisements effectués entre les différentes populations de poissons Astyanax. Dans la région de la Sierra de El Albra, à environ 600 km au nord de Mexico, il existe 29 grottes dans lesquelles on a recensé des populations d’Astyanax cavernicoles aveugles et dépigmentés. On croise expérimentalement des individus provenant de populations d’Astyanax de surface et de deux grottes différentes (la grotte Molino et la grotte Tinaja). On obtient les résultats donnés ci-dessous. *Alevins : jeunes poissons D’après http://www.inaf.cnrs-gif.fr/ned/equipe06/projets_06.html Document 2 : comparaison des différents stades de développement embryonnaire des poissons de surface et des poissons cavernicoles Document 2a – Documents photographiques Poisson de surface Poisson cavernicole Alevins de 1 jour Alevins de 3 jours Adultes 3 mois Remarque : les différents stades de développement ne sont pas photographiés à la même échelle. http://lewebpedagogique.com/bouchaud 16_TS_polynesie2016.docx 2 Document 2b – Représentation schématique du développement de l’œil chez les deux variétés de poisson (l’œil est vu en coupe) D’après http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3594791/ Document 3 : comparaison de l’expression de gènes du développement chez des populations cavernicoles et de surface Expérience 1 : Chez de jeunes embryons de poisson, on repère, grâce à l’utilisation de sondes radioactives, les zones où les gènes du développement dlx3b, shh et pax2a s’expriment. Chez tous les embryons, les gènes dlx3b et pax2a s’expriment dans des zones comparables. Chez l’embryon de poisson cavernicole, le gène shh s’exprime dans une zone plus large que chez l’embryon de poisson de surface. Expérience 2 : On injecte dans l’œil d’alevins, issus d’une population de surface, des ARNm du gène shh. Ces ARNm sont traduits dans les cellules de l’œil et permettent la production de la protéine Sonic Hedgehog. Après croissance, on obtient des individus présentés ci-dessous. Individu ayant reçu une injection d’ARNm Individu témoin D’après Yamamoto et coll, 2004 http://lewebpedagogique.com/bouchaud 16_TS_polynesie2016.docx 3 Correction. 1ère PARTIE : (8 points). Le domaine continental et sa dynamique. Sujet hyper classique… I. Origine de l’eau. Parler du vieillissement de la lithosphère océanique après sa genèse : la LO s’épaissit, à une MV qui augmente, et surtout s’hydrate au contact de l’eau de mer. L’eau pénètre dans le structure des minéraux, qui deviennent alors hydroxylés. C’est du métamorphisme. On observe par exemple l’apparition d’amphibole, puis de chlorite et d’actinote dans le faciès SV. La péridotite est aussi serpentinisée. C’est un métamorphisme de gradient BP/BT essentiellement II. Rôle de l’eau dans la formation des roches continentales lors de la subduction. - La déshydratation des matériaux (gabbros, basaltes ou métagabbros, métabasaltes) de la croûte océanique (ou de la LO) subduite libère de l'eau qu'elle a emmagasinée au cours de son histoire (les réactions du métamorphisme aboutissent à des minéraux peu (glaucophane ou FSB) ou pas hydratés (ou hydroxylés ou riches en –OH) (jadéite, grenat ou FE) suite à la hausse de pression (métamorphisme HP/BT). - Cela provoque une hydratation des péridotites chevauchantes (asthénosphériques et/ou lithosphériques) et abaissement du solidus (ou diminution du point de fusion ou franchissement du solidus hydraté), ce qui provoque leur fusion partielle. - Les magmas qui ont alors une composition différente de la roche source, sont notamment enrichis en Si. - Si une fraction des magmas arrive en surface (volcanisme ou roches volcaniques, roches microlitiques) et donne naissance à des andésites, la plus grande partie cristallise en profondeur (plutons ou roches plutoniques, roches grenues) et donne des roches de type granitoïde. Bilan - L’eau a donc un rôle dans la genèse de la lithosphère continentale (ou croûte continentale). Le schéma bilan doit reprendre les informations essentielles des deux parties, CAD hydratation, déshydratation et genèse des magmas. 2ème PARTIE – Exercice 1 (3 points). Génétique et évolution. Pour une fois ce n’est pas un QCM... mais il ne suffit que de saisir et d’interpréter des informations simples. Expliquer la répartition actuelle des deux espèces de palmiers. Doc1. - Cocotier au sens large (Cocos nucifera) présent essentiellement dans la zone intertropicale, sur divers continents (Caraïbes, AmS, Afrique, Asie…). - Histoire de la dissémination déterminée : 2 populations ancestrales (Inde et Sri Lanka ; Asie du SE). Grande dissémination naturelle avant domestication. Navigateurs polynésiens, malais et arabes ont joué un rôle impt dans sa dispersion (Asie, AfE) puis c’est le tour des explorateurs européens (jusqu’à l’Amérique). - Cocotier de mer endémique : on en trouve qu’aux Seychelles (île Praslin). Doc2. Cocotier Cocos nucifera : 1 graine (noix de coco), fruit qui peut flotter sur de longues distances, et protégé par une enveloppe imperméable. Maturité très précoce = grande capacité de colonisation de nouveaux milieux (ce qui explique la grande dissémination naturelle, sans l’intervention de l’Homme). Graine comestible et bourre également utilisable par l’Homme = Espèce utile à l’Homme d’où sa domestication. Cocotier de mer Lodoicea maldivica : fruit lourd (il doit couler : il faudrait avoir accès à sa densité), 1 à plusieurs graines, ne flotte que sous certaines conditions (ce qui rend le fruit de fait stérile s’il voyage), maturité tardive. De plus, peu d’intérêt pour l’homme. Bref, non seulement l’espèce ne peut coloniser d’autres territoires, en plus elle a peu d’intérêt pour l’Homme, et n’a donc pas été domestiquée. http://lewebpedagogique.com/bouchaud 16_TS_polynesie2016.docx 4 Pour conclure : - Un des deux palmiers à un fruit qui peut voyager en mer sans perdre ses capacités de germination, et a une maturité rapide. L’espèce peut donc coloniser de nouveaux milieu. De plus, elle a un intérêt alimentaire mais aussi pour d’autres usages, si bien que l’Homme a également participé à son expansion suite à sa domestication. - L’autre espèce est inféodée à son île : fruit qui ne peut réellement voyager sans perdre ses capacités de germination, maturité longue, peu d’intérêt pour l’Homme. 2ème PARTIE – Exercice 2. 5 points. Génétique et évolution. Pas de difficulté si l’on ne tient pas rigueur des incohérences manifestes dans le document 3. On veut montrer que deux populations pourtant morphologiquement différentes suite à leur milieu de vie font partie d’une même espèce, et que les différences (notamment l’absence d’yeux) sont dues à la modification de l’expression d’un gène du dvt. Doc1. Croisement de poissons de diverses populations. - Grotte 1 x grotte 2 à alevins fiables et adultes fertiles. - Poisson de surface x grotte 2 à idem. Selon la définition biologique de l’espèce : croisements possibles (interfécondité) et descendance fertile (= flux génétique possible donc pas d’isolement reproducteur), les individus des trois populations font bien partie d’une seule et même espèce. Doc2. - Au vu de la qualité des photos, le développement des alevins aux deux stades proposés est similaire. Si on se focalise sur l’œil (c’est la problématique), on devine bien un œil (le gauche) chez les alevins cavernicoles. Or, il disparaît chez l’adulte de 3 mois (contrairement au poisson de surface). - On retrouve ceci sur le schéma du document 2b. Début du développement identique chez les deux poissons (jusqu’à 20h), puis poursuite du développement de l’œil chez le poisson de surface (jusqu’à 3 mois), arrêt de croissance et régression / dégénérescence chez le poisson cavernicole (en plus c’est écrit !). Le poisson cavernicole possède bien les gènes responsables de la mise en place des yeux, sauf que ceux-ci dégénèrent par la suite. Doc3. Repérage des zones d’expression de trois gènes du développement : dlx3b, shh et pax2a. Chez tous les embryons, les gènes dlx3b et pax2a s’expriment dans des zones comparables. Chez l’embryon de poisson cavernicole, le gène shh s’exprime dans une zone plus large que chez l’embryon de poisson de surface (tout est écrit). = modification de la région d’expression de ce gène du développement. On injecte dans l’œil d’alevins, issus d’une population de surface, des ARNm du gène shh. Ces ARNm sont traduits dans les cellules de l’œil et permettent la production de la protéine Sonic Hedgehog. L’individu témoin (poisson de surface) possède des yeux. Ce même individu avec injection d’ARNm du gène shh ne possède pas d’œil visible = régression de l’œil. Là, si on regarde dans le détail, on a deux informations contradictoires entre les deux expériences. Dans la 1, c’est un problème de région d’expression, dans la 2 c’est un problème d’intensité d’expression… Quoi qu’il en soit, il y a une modification de l’expression de ce gène du développement (intensité ? Région ?) qui provoque une régression de l’œil chez la population cavernicole. Bilan. Reprendre les arguments qui montrent que les diverses populations constituent une seule et même espèce, et ceux qui montrent que les différences sont dues à une modification de l’expression du gène shh. http://lewebpedagogique.com/bouchaud 16_TS_polynesie2016.docx 5