Création: 29.10.2012 Dernière révision: 09.11.2012 Prochaine révision: 09.11.2014
Pharmacovigilance
Hyperglycémie médicamenteuse
La cause la plus fréquente d'hyperglycémie chronique est le diabète. Mais
une hyperglycémie peut parfois être provoquée par des médicaments,
comme les corticoïdes, certains neuroleptiques, antiviraux, anticancéreux
ou diurétiques. Une hyperglycémie majeure se manifeste notamment par
une soif intense et des urines abondantes. Elle est parfois associée à une
carence en insuline qui entraîne des complications potentiellement
mortelles. [1]
Degrés de sévérité de l’hyperglycémie et symptômes [1]
Hyperglycémie modérée: le plus souvent asymptomatique mais expose à de
nombreuses complications à long terme, en particulier cardiovasculaires.
Hyperglycémie sévère (>11.1mmol/l): se manifeste par une soif et des urines
abondantes. Elle est parfois associée à des signes de carence en insuline tels que
cétonurie et amaigrissement. Des complications aigües graves sont alors possibles
(acidocétose, hyperosmolarité hyperglycémique).
Mesures à prendre en cas d’hyperglycémie médicamenteuses [1]
Quand une hyperglycémie est liée à un médicament, la diminution de la dose, voire
l'arrêt du médicament, entraîne souvent la disparition de l'hyperglycémie. Chez un
diabétique, quand un tel médicament paraît irremplaçable, une surveillance rapprochée
de la glycémie permet d'adapter le traitement hypoglycémiant, afin d'éviter d'importants
déséquilibres glycémiques.
Causes médicamenteuses [1]
Divers médicaments sont à l’origine d’hyperglycémies transitoires chez les patients non
diabétiques. D’autres traitements peuvent induire un diabète ou déséquilibrer un diabète
existant.
Corticoïdes: hyperglycémie fréquente, parfois majeur, notamment lors
d’administration orale ou injectable.
Neuroleptiques (NL): au long cours, induisent des diabètes ou déséquilibrent
un diabète existant. Les NL atypiques* exposent plus souvent aux
hyperglycémies que les NL classiques. Des acidocétoses et des comas parfois
mortels ont été rapportés, notamment avec l’olanzapine et la clozapine.
*amisulpride, aripiprazole, clozapine, olanzapine, quétiapine, rispéridone,
palipéridone, sertindole
Autres neuropsychotropes:
Phénytoïne à fortes doses : peut causer des hyperglycémies ;
Gabapentine : peut perturber l’équilibre glycémique des diabétiques ;
Varéniciline, utilisée dans le sevrage tabagique: parfois à l’origine de diabète ;
Nicotine : augmente la résistance à l’insuline.
Antirétroviraux et antiviraux utilisés dans l’hépatite C (interférons-alfa,
bocéprévir, ribavirine): parfois à l’origine d’hyperglycémies, de diabète ou de
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déséquilibre d’un diabète existant.
• Certains AINS, comme l’indométacine, et opioïdes : risque d’hyperglycémie.
• Certains anti-cancéreux notamment bévacizumab, paclitaxel, etc. : risque
d’hyperglycémies.
Diurétiques: les thiazidiques peuvent aggraver un diabète. Toutefois, ces
diurétiques ont montré un effet cardiovasculaire préventif chez les diabétiques
sans microalbuminurie ; l’effet est similaire, voir supérieur, à celui des autres
antihypertenseurs. En outre, à faible dose (6.25-12.5mg/j d’hydrochlorothiazide)
cet effet indésirable n’est pas cliniquement significatif.
Furosémide à forte dose et autres diurétiques de l’anse : risque de modifier
l’équilibre glycémique.
Tous les diurétiques exposent au risque de déshydratation et au coma
hyperosmotique. Une surveillance glycémique renforcée est prudente.
Autres médicaments cardiovasculaires:
Nifédipine : risque d’hyperglycémie, voire de diabète, ou de déséquilibre du
diabète.
Rosuvastatine : augmente l’incidence des nouveaux cas de diabète. Il pourrait
s’agir d’un effet de classe [2] dose-dépendant des statines et concerner surtout
les patients âgés. [3]
Sympathomimétiques (p.ex adrénaline) : effet hyperglycémiants
Bêta-2 stimulants et théophylline : peuvent entraîner des hyperglycémies.
Contraceptifs: les contraceptifs contenant des estrogènes à forte dose sont
susceptibles d’induire des hyperglycémies (voir doses sous « Documents
apparentés »). Chez les femmes diabétiques, les restrictions d’utilisation
d’estrogènes et de progestatifs sont liées au risque de pathologies
cardiovasculaires. La contraception par progestatif fortement dosé est à éviter.
Lévothyroxine : en cas de surdose les symptômes d’hyperthyroïdie tels
qu’une hyperglycémie apparaissent.
Immunodépresseurs : le tacrolimus expose davantage à un diabète que la
ciclosporine. D’autres immunodépresseurs sont aussi concernés: sirolimus,
évérolimus...
Varia:
Fer : les surdoses aigües provoquent des troubles métaboliques tels qu’une
acidose et une hyperglycémie.
Glycérol oral : des comas hyperosmolaires non cétosiques parfois mortels ont
été rapportés surtout chez des patients âgés diabétiques.
Baclofène (antispastique): peut perturber l’équilibre glycémique des diabétiques.
Substances:
Amisulpride , Aripiprazole , Clozapine , Olanzapine , Quetiapine , Risperidone ,
Paliperidone , Sertindole , Phenytoin , Gabapentin , Varenicline , Nicotine , Interferon
Alfa , Boceprevir , Ribavirin , Indometacin , Bevacizumab , Paclitaxel ,
Hydrochlorothiazide , Furosemide , Nifedipine , Rosuvastatin , Epinephrine ,
Levothyroxine , Tacrolimus , Ciclosporin , Glycerol , Baclofen , Everolimus
Fiches pharmaDigest apparentées:
»Diabète et diminution de l’aptitude à conduire
»Glucocorticoïdes et hyperglycémie
Documents apparentés:
»pharManuel Contraceptifs - composition.pdf
Référence(s):
[1] La revue Prescrire 2012; 32 (348): 749-753
[2] New England Journal of Medicine 2012; 366 (19): 1752-1755
[3] Arzneimittelbrief 2011; 45: 52
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