Gaetano Donizetti (1797-1848)
Compositeur
Issu d’une famille modeste de Bergame, il se voue à une carrière musicale
malgré un père qui le destine au barreau. Par chance, il étudie avec Simon
Mayr qui lui ore des leçons. Il peut ainsi entrer au Lycée Philharmonique de
Bologne en 1815 et étudier avec le meilleur professeur de son époque Stanislao
Mattei. Tout en composant des pièces religieuses, il donne à Bologne son
premier opéra, Le Pygmalion. De retour dans sa ville natale, il occupe un
poste à l’église de Santa Maria Maggiore. Sa carrière de compositeur d’opéras
débute ociellement en 1818 avec la création au Teatro San Luca de Venise
d’Enrico di Borgogna, avant d’être remarqué avec Zoraide di Granata à Rome.
C’est là qu’il fait la connaissance de Jacopo Ferretti et de la famille Vasselli. Ferretti lui donne le livret d’un
opéra-boue, L’ajo nell’imbarazzo, qui est représenté avec un très grand succès au Teatro Valle en 1824: il
est considéré comme le premier petit chef-d’œuvre du compositeur dans le genre comique.
De 1818 à 1828, Donizetti compose 19 opéras dont plusieurs remportent un réel succès. Mais c’est à Naples,
où il s’installe à la suite de son mariage avec Virginia Vasselli, qu’il obtint son premier vrai triomphe
avec L’esule di Roma (1828) et se met à enchaîner les réussites dont Anna Bolena à Milan en 1830: la
première réunit une distribution prestigieuse, avec notamment Giuditta Pasta et Giovanni Battista Rubini.
L’opéra ne tarde pas à être repris à Paris première œuvre du compositeur créée dans cette ville, puis à
Londres, à Madrid, à Dresde et même à La Havane. Donizetti triomphe de nouveau avec L’Elisir d’amore
à Milan. Sa notoriété lui vaut d’être nommé en 1834 maître de chapelle et professeur de composition au
Conservatoire de Naples puis, en 1836, maître de contrepoint. En 1835, à l’invitation de Rossini, Donizetti
se rend à Paris où il fait jouer au Théâtre des Italiens Marin Faliero. En avril, il est fait chevalier de la
Légion d’honneur par le roi Louis-Philippe. De retour à Naples, il remporte un triomphe mémorable au
Teatro San Carlo avec Lucia di Lammermoor, son ouvrage le plus célèbre, composé en seulement six
semaines. Mais la mort de sa femme en 1837 le plonge dans une profonde dépression. Il fait cependant
représenter un nouveau chef-d’œuvre, Roberto Devereux, toujours au San Carlo. L’année suivante, il
décide de s’installer à Paris n’ayant pas obtenu la direction du Conservatoire de Naples et n’ayant surtout
plus aucune attache avec cette ville suite à son veuvage. Collaborant avec Eugène Scribe et d’autres
librettistes, il y crée une série d’opéras dont certains sont devenus des classiques du répertoire lyrique
mondial: La Fille du régiment (1840), La Favorite (1840), Don Pasquale (1843. De 1842 à 1846, il ne cesse de
voyager, principalement entre Paris, les grandes villes italiennes (Naples, Rome, Bologne, Milan, Venise)
et Vienne où il est nommé maître de chapelle de la cour en 1842. C’est là qu’il commence à ressentir les
atteintes de la syphilis, qui vont l’obliger à cesser de travailler dès 1845 alors qu’il sombre peu à peu dans
la folie. Il est interné à l’asile d’Ivry-sur-Seine avant d’être transféré à Paris dans une maison près des
Champs Elysées. Grâce à un neveu, il peut finalement rejoindre sa ville natale, Bergame, où il décède en
1848. En trente ans de carrière, il aura composé soixante et onze opéras.