DOSSIER PÉDAGOGIQUE Arsenal CONTE MUSICAL Galimatias Le Piano Ambulant Séances scolaires Mardi 07/10/14 10h . 14h À partir de 8 ans Salle de l’Esplanade Durée : 1h 14 20 – 15 1 sommaire 04 --- Le spectacle 04 --- Le programme 05 --- La compagnie 06 --- L’univers artistique 06 - Chostakovitch Chostakovitch dans son époque La musique de Chostakovitch 08 - Les œuvres au programme 10 - Petit coup d’œil sur le ballet 10 - La mise en scène 11 - Les instruments du spectacle 15 --- Pour aller plus loin Dossier pédagogique réalisé en partie d’après les documents du Piano Ambulant. Le Crédit Mutuel Enseignant soutient les spectacles Jeune Public de l’Arsenal. 2 CONTE MUSICAL Galimatias Le Piano Ambulant © Helena Pichon Christine Comtet : Flûte en do, flûte alto, piccolo Sylvie Dauter : Piano, orgue indien, claviers Antoinette Lecampion : Violon, alto François Salès : Hautbois, cor anglais Joël Schatzman : Violoncelle Charlie Adamopoulos : dans le rôle du contre-maître Claire Truche : Mise en scène Pierre-Yves Boutrand : Scénographie Joël Schatzman : Lumière Céline Pigeot : Costumes François Salès : Vidéos Le Piano Ambulant : Transcription et écriture « Adapter une œuvre pour notre formation c'est en quelque sorte la regarder avec les yeux de ceux qui la découvraient au lendemain de son écriture, c'est s'émerveiller et se demander "ce qui est à raconter ici" ». Le Piano Ambulant 3 Le spectacle Galimatias Après Wagner la saison dernière, la compagnie s’attaque à Chostakovitch en proposant une libre adaptation des ballets Le boulon, Le clair ruisseau et L’âge d’or. L’intrigue se déroule au cœur d’une usine où cinq musiciens-travailleurs produisent de la musique à la chaîne, sous la surveillance d’un contremaître autoritaire et imprévisible. L’univers burlesque, les musiques qui passent du Galop de cirque à la noirceur du Chostakovitch des symphonies, une scénographie inspirée par le constructivisme des années 20… Tout concourt à l’invention d’une narration qui nous fait revivre l’absurde des régimes autoritaires et l’émotion de ceux qui, envers et contre tout, recherchent un brin de liberté et d’amour. Musique et théâtre sont mêlés à tel point qu’on ne distingue plus si c’est de la musique que naît le théâtre ou bien l’inverse. © Helena Pichon Le programme Le Boulon Le Clair ruisseau L’Âge d'or de Dimitri Chostakovitch 4 La compagnie La compagnie Le Piano Ambulant © Helena Pichon « La transcription est une composante essentielle de notre travail, la manière la plus naturelle pour nous de descendre observer les entrailles d'une partition afin de pouvoir en proposer une lecture à la fois originale et fidèle. » Le Piano Ambulant En 2000, un collectif de musiciens à l’esprit aventureux fonde la compagnie Le Piano Ambulant pour jouer la musique classique « ailleurs et autrement ». Pour partager cette musique avec le plus grand nombre et (re)transcrire l'univers d'un compositeur, la compagnie mêle, au gré des spectacles, cinéma, théâtre, ombres chinoises... Debussy peut alors croiser l’art vidéo, Stravinsky la fête foraine et Mozart…Godard !… Les représentations du Piano Ambulant ne sont alors plus une simple exécution des partitions, mais une mise en scène de la musique par tous les moyens qui peuvent faire de l'univers du compositeur un imaginaire pour le 5 spectateur : éclairages, mise en espace et mise en scène, lectures de textes... Les transcriptions sont réalisées lors de longues séances collectives de travail, durant lesquelles tout peut (et doit) être essayé et remis en question, afin que toutes les solutions (jusqu'aux plus invraisemblables) aient leur chance. Adoptant au fil des ans un instrumentarium qui le caractérise, Le Piano Ambulant s'est forgé sa sonorité particulière, s'appuyant volontiers sur le cocasse et l’insolite, usant de tout ce qui dans une paire de mains peut générer un son : jouets d’enfants, vieux ustensiles, instruments oubliés ou bas de gamme… sans négliger : un violon, un piano, une flûte, un violoncelle et un hautbois. Sur les routes depuis 10 ans, vous avez pu croiser Le Piano Ambulant : … à l’Auditorium de Villefranche, au Grand Théâtre de Tours, à La Cité de la Musique, au Festival Labeaume en Musique, en tournée dans la Loire avec L’Opéra Théâtre de Saint Etienne... et, avec sa remorquescène, sur de nombreuses places de villages. L’univers artistique Dimitri Chostakovitch Dimitri Chostakovitch est un compositeur russe de la période soviétique. Il est l'auteur de quinze symphonies, de plusieurs concertos, d'une musique de chambre abondante, et de plusieurs opéras. Sa musique contribue par sa force et son dramatisme souvent exacerbé à en faire une figure majeure de la musique du XXe siècle. Dimitri Chostakovitch est né à SaintPétersbourg le 25 septembre 1906, d’un père ingénieur et d’une mère pianiste professionnelle. Il commence à composer dès l’âge de dix ans, après des études musicales. À cause du meurtre d’un de ses amis par la police du Tsar, Dimitri Chostakovitch adhère rapidement aux idées révolutionnaires. À treize ans, il s’inscrit au Conservatoire de Petrograd, où il étudie le piano avec Leonid Nikolaïev et la composition avec Maximilien Steinberg. Mais en 1922, son père décède, sa mère et sa sœur doivent se mettre à travailler pour subvenir aux besoins de la famille. Hélas, deux ans plus tard, madame Chostakovitch perd son emploi et Dimitri Chostakovitch doit travailler à son tour. Il accompagne au piano des projections de films. 6 Dès 19 ans, il compose une première symphonie qui, interprétée dans le monde entier, connait un grand succès et lui accorde une certaine aisance économique. Il commence une période téméraire en écrivant ses deuxième et troisième symphonies, qui ne sont pas appréciées à cause de leur modernité excessive. Le 13 mai 1932, Chostakovitch épouse Nina Varsar. En 1936, les autorités russes le rappellent à l’ordre à la suite de deux ballets (L’âge d’or et Le boulon), jugés avant-gardistes. Malgré le succès international de Lady Macbeth créée en 1934, l’URSS condamne cette œuvre qui n’est pas “dans l’esprit socialiste“. Chostakovitch doit comparaitre devant l’Union des compositeurs soviétiques. Il est invité à produire des œuvres à tendance “héroïque et sociale“. La cinquième symphonie (1937), sans doute la plus facile d’accès, est une œuvre harmonieuse qui remporte un immense succès. Les septième et huitième symphonies créées en 1941 et 1943 évoquent la résistance de Leningrad, la neuvième (1945) est la symphonie de la victoire. Le compositeur est pourtant à nouveau la cible des critiques officielles. Le rapport “Jdanov“ lui vaut un autre rappel à l’ordre. Il compose alors un chef-d’œuvre : Le chant des forêts (1949) et se concentre sur la musique de film. Sa dixième symphonie créée en 1953 le réhabilite définitivement. Il parcourt alors le monde pour défendre la paix. Jusqu’à la mort de Staline, il tient une position équilibrée entre les œuvres nationalistes et de circonstance et les exigences de sa propre inspiration musicale. Staline décède en 1953 et il compose la onzième symphonie célébrant les prémices de la révolution qui reçut le prix Lénine. Une libéralisation progressive lui permet par la suite de s’exprimer librement. À la fin de sa vie, Chostakovitch peut voyager, prendre parti pour le pacifisme, et compose de 1968 à 1973, en dépit d’une santé altérée, ses quatre derniers quatuors à cordes. Il meurt le 9 août 1975 à Moscou. CHOSTAKOVITCH DANS SON É POQUE Entre 1929 et 1936, Dimitri Chostakovitch compose trois ballets. Alors tout jeune compositeur, il a déjà derrière lui une première symphonie accueillie triomphalement… Les arguments de ces trois ballets sont parfaitement dans la mouvance de la propagande soviétique de l’époque. Le premier, L'âge d’or, nous montre une équipe de football aux prises avec la décadence occidentale lors d’un voyage à l’ouest. Le boulon nous narre une tentative de sabotage par un ouvrier d’usine licencié, sujet bien en vogue dans une époque obsédée par l’espionnage industriel. Et l’intrigue du clair ruisseau prend place au sein d’un Kolkhoze et démontre, sur fond de marivaudages et de quiproquos, la supériorité du paysan soviétique sur l’artiste venu de la ville, vaguement contaminé par l’esprit bourgeois. Que la narration soit un simple prétexte pour la musique ou que celle-ci accompagne un véritable argument, Chostakovitch aura toujours tort face à Staline. Le Boulon était trop subversif, 7 Le Clair ruisseau trop léger pour édifier les masses communistes. LA MUSIQUE DE CHOSTAKOVITCH La musique des ballets est marquée par une vertigineuse diversité de tons et une riche palette expressive. Comme souvent, l’argument n’est qu’un prétexte à de multiples numéros dansés et, pour Chostakovitch, à de réjouissants exercices de style compositionnels. On croise le folklore, la musique de cirque, de fanfare, les danses de salon… C’est l’œuvre d’un génial caméléon qui a été pianiste de cinéma dans ses années d’adolescence et a toujours adoré brasser les matériaux les plus divers : musiques de film, de jazz, et même d’opérette. Mais la légèreté de la forme cache une complexité sous-jacente. Au côté d’une musique riche en éléments comiques et satiriques, on trouve des numéros d’une poésie douce et intimiste. Sous tous ces aspects le propos de Chostakovitch reste toujours d'une grande profondeur. Cette musique, claire et immédiate, permet chez l’auditeur plusieurs niveaux de lecture. L’enfant sera conquis par la rythmique d’un thème grotesque là où certains percevront une ironie acerbe. Les œuvres au programme « Créer un ballet sur un thème soviétique est une tâche difficile et une grande responsabilité. Mais je n’ai pas peur de la difficulté. Rester dans les sentiers battus est peut-être plus facile et plus sûr, mais c’est également ennuyeux, inintéressant et dépourvu de sens. La musique, de mon point de vue, doit être légère, divertissante et surtout « dansable ». J’ai intentionnellement pensé à un vocabulaire tranché qui serait compréhensible à la fois par le spectateur et l’interprète. Le Clair ruisseau est mon troisième ballet sur un thème soviétique. Je considère les deux premiers - L’Age d’or (1930) et Le Boulon (1931) - comme particulièrement réussis d’un point de vue dramatique. Leur défaut majeur, me semble-t-il, est de tenter de portraiturer notre vie ; les auteurs du livret ont échoué à tenir compte des caractéristiques spécifiques de ces ballets. Montrer la réalité socialiste dans un ballet est une entreprise sérieuse. Elle ne peut être approchée superficiellement. À l’évidence, je ne peux imaginer que ma troisième tentative ne sera pas couronnée de succès mais dans le cas contraire, cela ne me dissuadera pas de composer un quatrième ballet soviétique. » Dimitri Chostakovitch L’ÂGE D’OR L'Âge d'or est un ballet en trois actes et six scènes composé en 1928, sur un livret d’Alexander Ivanovski. La chorégraphie de la création originelle est de Vassili Vainonen (premier acte), de Leonid 8 Jacobson (deuxième acte), de V. Tshesnakov (troisième acte). La première représentation a lieu au théâtre du Kirov à Léningrad le 26 octobre 1930. À sa création, le ballet ne connaît pas un grand succès, mais le compositeur en adaptera quatre morceaux dans une suite pour orchestre qui, elle, connaîtra de nombreuses exécutions. La suite comporte quatre mouvements : Ouverture - Adagio Polka - Danse. Le ballet raconte les aventures truculentes d'une équipe russe de football en visite dans un pays de l'ouest, l'occasion pour le librettiste et le compositeur de présenter une série de personnage fortement caricaturés (le fasciste, la diva, etc.). Chostakovitch y utilise nombre de parodies musicales (musiques de cabaret, jazz), une écriture aux harmonies particulièrement acides, une instrumentation très imagée. L'intrigue est donc politique et parle de cette équipe de football soviétique, conduite dans un pays capitaliste. Les joueurs de football soviétiques sont alors harcelés, mais ils gagnent le match de football et rééduquent idéologiquement plusieurs habitants pauvres des pays capitalistes. Le ballet montrait des danses à la mode interdites en URSS : le cancan, fox-trot, tango, claquettes. Ces danses ont été interdites en URSS, mais si bien organisées à la scène que le public les aimait. En conséquence, après 18 représentations le ballet a été interdit. Une version chorégraphiée par Iouri Grigorovitch a été présentée lors du gala de réouverture du Théâtre Bolchoï de Moscou le 28 octobre 2011. L'histoire est très différente. L'action du ballet se passe en Union soviétique dans les années 1920, au restaurant l'Âge d'or où des soviétiques Komsomols et une bande de criminels s'affrontent. LE BOULON Le Boulon est un ballet créé en 1931 et aussitôt interdit par Staline. Bolt, ou le "boulon" désigne cet élément apparemment bénin qui placé avec une précaution pernicieuse dans un engrenage peut faire imploser toute une machinerie. C'est symboliquement ce que s'apprête à réaliser, dans la version originale de 1931, un groupe d'ouvriers dans une usine du peuple, humanité insoumise qui ose braver tout un système. Le Boulon raconte l’histoire d’un jeune ouvrier négligent, Lazy Idler, dénoncé par un rival en amour, et renvoyé de l’usine. Après avoir noyé son chagrin dans l’alcool, il décide de se venger avec l’aide d’un jeune garçon, Goshka, qui jette un boulon dans la toute nouvelle machine de l’usine. Le plan réussit, un court-circuit se produit et Lazy Idler accuse Boris un honnête ouvrier. Mais Goshka rongé de remords, confesse toute la vérité. Lazy Idler est arrêté par les vigiles de l’usine. Contremaîtres et ouvriers saisissent l’occasion pour faire une petite fête puis retournent à la chaîne, pleins d’entrain. Ce groupuscule d'individualités incorrectes, personnages ô combien inacceptables en République Soviétique, met en péril le système collectif et ici, le fonctionnement de l'usine, c'est à dire, l'équilibre de la société toute entière. Peindre une série de personnages saboteurs dans le cadre d'une usine du peuple sur la scène d'un ballet, reste pour l'époque impossible, absurde, incongru, et pour le pouvoir stalinien, dangereux donc subversif. Le ballet est retiré de l'affiche après sa répétition générale en 1931. Pour Chostakovitch, c'est le premier heurt avec l'appareil politique, lui qui jusque-là, était considéré comme le 9 premier compositeur russe. Ce ballet à l’humour corrosif mélange mélodies populaires, musique sérieuse, de cirque, valses, marches, tangos. LE CLAIR RUISSEAU Le Clair ruisseau a été créé le 4 avril 1935 au Théâtre Maly de Leningrad et repris au Théâtre Bolchoï de Moscou, le 30 novembre 1935. Fedor Lopoukhov avait imaginé une amusante comédie du genre vaudeville, mettant en scène des danseurs classiques venus passer quelques jours à la campagne. La rencontre entre les artistes et les paysans d’un kolkhoze, prétexte à maintes plaisanteries et quiproquos, permettait à Lopoukhov de déployer son inventivité en créant des danses villageoises inspirées du folklore et de nombreuses scènes comiques. Le ballet obtint un grand succès auprès du public, mais un éditorial — publié en février 1936 dans La Pravda et intitulé « Ballet infidèle » — devait entraîner la disparition du ballet du répertoire du Bolchoï. En effet, au moment de la création du Clair ruisseau, une attaque officielle était déclenchée contre Chostakovitch - dont la musique était déclarée « formaliste » et ne traitant pas d’une manière assez sérieuse des problèmes de la vie des kolkhoziens. On reprochait également à Lopoukhov d’avoir déployé un monde imaginaire pour le ballet et de ne pas avoir retranscrit la réalité des fermes collectives, s’éloignant ainsi du genre officiel de cette période, le « Drambalet », qui privilégiait une danse « réaliste », inspirée de situations de la vie réelle. PETIT COUP D’ŒIL SUR LE BALLET Le mot français « ballet » dérive de l'italien « balletto », un diminutif de « ballo » (« danse »), venant lui-même du latin « ballo », « ballare » signifiant « danser ». L'orthographe française « ballet » est également utilisé à l'identique en anglais, où le mot a été importé vers 1630. Le ballet est un genre dramatique dont l'action est figurée par des pantomimes1 et des danses. Ses origines remontent à la Renaissance italienne (XVe siècle). Primitivement développé à la cour d’Italie, le ballet a reçu ses lettres de noblesse en France, puis en Russie, en tant que dansespectacle. Au XVIIe siècle, le développement important qu'a connu le ballet à la cour de Louis XIV explique l'origine française de la plupart des termes de vocabulaire de la danse. Selon les époques, les pays et les courants, le spectacle chorégraphique peut intégrer de la musique, du chant, du texte, des décors, voire des machineries. Comme l’opéra, il peut être organisé de deux manières : soit en une succession de « numéros » ou «entrées », soit « en continu ». La structure du ballet « à entrées » est la plus ancienne : des danses s'enchaînent les unes aux autres comme autant d'épisodes distincts. 1 La pantomime : spectacle narratif, généralement accompagné de musique, basé sur le moyen d'expression de l'art du mime, inaccessible aux censures car son écriture est l'interprétation. 10 La mise en scène Les années 20, 30, 40 en Russie. Staline est au pouvoir. Et Chostakovich compose. Tantôt adulé, tantôt haï. Tantôt hymne international pour la liberté, tantôt « galimatias musical ». Un morceau peut plaire ou déplaire, au gré des humeurs du Petit père des peuples. La peur au détour des notes. L'arbitraire. Les musiques des ballets choisies par les musiciens proposent des situations. Elles sont initialement conçues pour accompagner des danseurs, une narration. À nous d'inventer notre propre histoire. Une histoire qui pourrait évoquer un univers de répression, de décisions tyranniques. Mais sans que l'époque ni le pays soit marqués, les références sont pour ceux qui pourront les voir, nous avons préféré faire un spectacle intemporel : ni la Russie, ni Staline n'ont malheureusement l'exclusivité du pouvoir de l'arbitraire. Et le monde contemporain possède lui aussi ces despotismes. Nous souhaitions que les musiciens jouent un autre rôle que le leur, même si leur langue était la musique. Et, à l'écoute des ballets, c'est l'image d'une « usine à musique » qui s'est imposée, dans laquelle les musiciens seraient les ouvriers. Ensuite, il restait à imaginer un scénario. Chaque morceau est devenu comme une scénette, un moment de la vie dans cette « fabrique ». Où l'on peut être récompensé, viré, remplacé, où l'on peut s'endormir et rêver aussi… ou encore se rebeller ou saboter... Très vite la présence d'un « contremaître » s'est avérée nécessaire, comme articulation de la narration. Nous nous sommes inspirés des codes du cinéma muet où la musique est parfois parole, parfois illustration des sentiments intimes. Et parfois, le "cheffaillon" parle si prêt de son mégaphone, et si fort que l'on ne comprend rien, juste on perçoit des rythmes et sonorités slaves, d'où quelques mots s'échappent : « Trop sentimental ! Galimatias ! Nou rabotou ! » (ce qui signifie « Au travail ! »). La forme de ce spectacle, avec ces musiques très imagées, ce texte qui n'en est pas un et le code de jeu qui peut rappeler le style du cinéma burlesque, s'adresse à un public très large, scolaire ou non. Claire Truche, mise en scène de Galimatias Les instruments du spectacle FLÛ FLÛTE EN DO La flûte est un instrument de musique à vent dont le son est créé par la vibration d'un souffle d’air se fendant sur un biseau droit, en encoche ou en anneau. Dès la Préhistoire, elle se retrouve partout dans le monde sous toutes sortes de formes. La flûte de pan était utilisée en Grèce dès le VIIe siècle av. J-C. Le tin whistle est apparu au XIIIe siècle, la flûte à bas au XIVe siècle. FLÛ FLÛTE ALTO La flûte alto (ou flûte en sol) est une flûte traversière plus grave d'un intervalle de quatre par rapport à la flûte traversière classique qui elle, est accordée en do. Le diamètre du tube est plus grand que celui de la flûte traversière classique. Elle est parfois dotée d'une tête recourbée comme la flûte basse, qui elle est une octave en dessous de la flûte traversière classique. Le timbre et l'étendue de la flûte en sol est très similaire à la flûte en do. Toutefois la flûte en sol possède quatre notes plus graves, qui sont d'un timbre très chaud et volumineux, tout en restant d'une grande douceur. 11 PICCOLO Le piccolo est un instrument de musique à vent, plus précisément un bois appartenant à la famille de la flûte traversière. Il est également appelé "petite flûte". Beaucoup plus petit que la grande flûte (il fait à peu près la moitié de sa taille), il a à peu près la même étendue, sauf qu'il ne peut jouer ni le do ni le do# grave, et il sonne à l’octave supérieure. En revanche, il n'est constitué que de deux sections : la tête et le corps, et il est fait de bois (en ébène le plus souvent, mais aussi en buis), de métal (argent, maillechort), ou de résine pour les modèles d'étude. Il est devenu populaire il y a environ 200 ans. perce conique et dont le son est créé par la vibration d’une anche double au passage du souffle. Connu dès l’antiquité, l'instrument a évolué dans l'espace et dans le temps avec une diversité qui n'a d'égale que la créativité des civilisations et cultures dans lesquelles cet instrument est encore utilisé de nos jours. Les hautbois traditionnels (bombarde, cornemuse, duduk, gaïta, hichiriki et autre zurna) et les hautbois modernes (musette, hautbois, hautbois d’amour, cor anglais et hautbois baryton, hautbois baroque, hautbois classique) forment une grande famille aux multiples facettes. VIOLON COR ANGLAIS Le cor anglais est un instrument de musique à vent de la famille des bois, à anche double et de perce conique. C'est un hautbois, mais il est en fa, à la quinte juste inférieure (alto de la famille). Son pavillon est piriforme (en forme de poire) et son anche est reliée au corps du haut par un tube conique et courbe appelé « bocal » ; cette structure lui confère un son doux et mélancolique. HAUTBOIS Le hautbois est un instrument de musique à vent de la famille de bois, de 12 Le violon est un instrument de musique à cordes frottées. Constitué de 71 éléments de bois collés ou assemblés les uns aux autres, il possède quatre cordes accordées à la quinte, que l'instrumentiste frotte avec un archet ou pince avec l'index ou le pouce (en pizzicato). Dans les formations de musique classique telles que le quatuor à cordes ou l’orchestre symphonique, le violon est l'instrument le plus petit et de tessiture la plus aiguë parmi sa famille ; celle-ci inclut l'alto, le violoncelle et la contrebasse. Sa création remonte au XVIe siècle. ALTO L'alto fait partie de la famille des instruments à cordes frottées. Il est très semblable au violon, mais il est plus grand, plus épais, et plus grave (d'une quinte). Son répertoire est vaste, de la fin de la Renaissance à nos jours. Les œuvres majeures pour cet instrument datent du XVIIIe siècle. Il apparaît au XVe siècle avec des tailles de corps (hors manche) très variables, caractéristique qu'il a conservée puisqu'il peut varier encore de 38 à 45 cm — les altos de facture moderne mesurent le plus souvent de 41 à 42 cm. Le violoncelle est un instrument à cordes frottées (mises en vibration par l'action de l'archet) ou pincées (le pizzicato) de la famille des violons, qui compte aussi l'alto et la contrebasse. Il se joue assis et tenu entre les jambes ; il repose maintenant sur une pique escamotable, mais fut longtemps joué posé entre les jambes, sur les mollets ou sur la poitrine. Ses quatre cordes sont accordées en quintes : do, sol, ré et la (du grave vers l'aigu), comme pour l'alto. Le violoncelle est accordé une octave en dessous de ce dernier, soit une douzième (une octave plus une quinte) en dessous du violon. C'est l'un des instruments ayant la tessiture la plus grande. PIANO Le piano est un instrument de musique polyphonique à clavier de la famille des instruments à cordes frappées. Le nom de l'instrument provient d'une abréviation de piano-forte, nom de son ancêtre du XVIIIe siècle. Créé au début du XVIIIe siècle, le piano naît de l'évolution d'un instrument appelé clavicorde (XVe siècle) et du tympanon ou cymbalum (Moyen Âge), sortes de cithares plates à cordes martelées à la manière des xylophones. Le son musical du piano est produit par la vibration de ses cordes tendues devant une table d’harmonie, à laquelle elles transmettent leurs vibrations par l'intermédiaire d'un chevalet. VIOLONCELLE 13 Elles sont frappées par des marteaux couverts de feutre, actionnés par l'enfoncement des touches du clavier. La vibration des cordes est arrêtée par un étouffoir aussi en feutre lorsque la touche du clavier est entièrement relâchée. Le piano possède un pédalier (appelé « lyre » sur les piano à queue - à cause de l'allure qu'on lui avait donnée à une époque) de généralement trois pédales (jadis deux et aujourd'hui quelquefois quatre), permettant d'augmenter son potentiel expressif en modifiant le son. Elles agissent donc sur ce qui touche les cordes, soit les étouffoirs en étendant les phénomènes de résonance ou encore sur les marteaux, modifiant alors le timbre. culture sociale (on s'assoit par terre en Inde) et musicale (pas d'accord harmonique dans la musique indienne). Très vite les pédales ont été remplacées par un soufflet (similaire à celui de l’accordéon) et l'instrument fut posé par terre, le musicien l'actionnant de la main gauche tandis qu'il joue la mélodie de la droite. C'est un instrument encore très employé dans beaucoup de genres de musique hindoustanie, en particulier dans les chants gawwalîs et les bhajans, ainsi que dans beaucoup d'églises ou d'écoles ou d'ashrams. MÉ LODICA ORGUE INDIEN L’Orgue appelé également harmonium est un instrument de musique à vent, à anches libres, à clavier et à soufflerie, inventé en France au début du XIXe siècle. Contrairement aux anches battantes de l'orgue à tuyaux, les anches libres, vibrant de part et d'autre de leur cadre, peuvent supporter une amplitude vibratoire variable et être expressives (du pianissimo au fortissimo) sans voir une modification significative de leur accord. Dès le XIXe siècle il fut importé en Inde. Toutefois l'harmonium à pédales disparut rapidement car inadapté à la 14 Le mélodica est un instrument de musique à vent, plus précisément à anche libre. Il s'apparente dans son mode de fonctionnement à un harmonica, mais à la différence de celuici, il comporte un clavier, qui peut avoir une portée d’une octave et demi à trois octaves. Le son est obtenu en soufflant dans l’embouchure de l'instrument, située sur le côté du clavier. La pression d'une touche permet alors à l'air de passer à travers l’anche correspondante et d'obtenir une note. TOY PIANO Pour aller plus loin OUVRAGES SUR CHOSTAKOVITCH DERMONCOURT Bertrand, Dimitri Chostakovitch, Actes Sud, coll. « Classica », 2006. MEYER Krzysztof, Dimitri Chostakovitch, Fayard, 1994. Le piano jouet (en anglais toy piano) est un instrument de musique polyphonique à clavier de la famille des percussions fonctionnant sur le même principe que le célesta : les touches du clavier actionnent des marteaux frappant des lames métalliques. Il comporte le plus souvent deux octaves. Le premier kinderklavier fut créé en 1872 à Philadelphie (Etats-Unis). À l'origine, cet instrument de musique est un jouet destiné aux enfants, mais quelques compositeurs classiques tels que John Cage ou George Crumb l'ont utilisé. VOLKOV Solomon, Témoignage : Les mémoires de Dimitri Chostakovitch, Paris, Albin Michel, 1980. VOLKOV Solomon, Chostakovitch et Staline : L'artiste et le tsar, Editions du Rocher, coll. « Anatolia », 2004. OUVRAGE SUR LE BALLET MCGOWAN Margaret, L'Art du ballet de cour en France (1581-1643), Paris. OUVRAGES SUR LE LIEN ENTRE LA MUSIQUE ET LE THÉÂTRE FREIXE Guy et POROT Bertrand, Les Interactions entre musique et théâtre, L’Entretemps, 2011. PLANA Muriel et SOUNAC Frédéric, Les relations musique-théâtre. Du désir au modèle Actes du colloque international – IRPALL, L’Harmattan. 15 Bientôt à l’Arsenal .. PROCHAINE SÉANCE SCOLAIRE.. CONCERT/LECTURE Les musiciens de la Grande Guerre V. Roth Vendredi 14/11/14 . 10h Vincent Roth : Alto Sébastien Beck : Piano Michel Didym : Récitant Toute la saison sur www.arsenal-metz.fr ARSENAL Metz en Scènes Direction Générale : Jean-François Ramon Déléguée Artistique : Michèle Paradon Service des Relations avec les Publics et de l’Action Culturelle : Gilles Fouquet Salomé Mermoz Myriama Idir Jérôme Pham 3 avenue Ney, F-57000 Metz T. bill. : +33 (0)3 87 74 16 16 T. adm. : +33 (0)3 87 39 92 00 16