Dimitri Chostakovitch

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE
Arsenal
CONTE MUSICAL
Galimatias
Le Piano Ambulant
Séances scolaires
Mardi 07/10/14
10h . 14h
À partir de 8 ans
Salle de l’Esplanade
Durée : 1h
14
20 –
15
1
sommaire
04 --- Le spectacle
04 --- Le programme
05 --- La compagnie
06 --- L’univers artistique
06 - Chostakovitch
Chostakovitch dans son époque
La musique de Chostakovitch
08 - Les œuvres au programme
10 - Petit coup d’œil sur le ballet
10 - La mise en scène
11 - Les instruments du spectacle
15 --- Pour aller plus loin
Dossier pédagogique réalisé en partie d’après les
documents du Piano Ambulant.
Le Crédit Mutuel Enseignant soutient
les spectacles Jeune Public de l’Arsenal.
2
CONTE MUSICAL
Galimatias
Le Piano Ambulant
© Helena Pichon
Christine Comtet : Flûte en do, flûte alto, piccolo
Sylvie Dauter : Piano, orgue indien, claviers
Antoinette Lecampion : Violon, alto
François Salès : Hautbois, cor anglais
Joël Schatzman : Violoncelle
Charlie Adamopoulos : dans le rôle du contre-maître
Claire Truche : Mise en scène
Pierre-Yves Boutrand : Scénographie
Joël Schatzman : Lumière
Céline Pigeot : Costumes
François Salès : Vidéos
Le Piano Ambulant : Transcription et écriture
« Adapter une œuvre pour notre formation c'est en quelque
sorte la regarder avec les yeux de ceux qui la découvraient au
lendemain de son écriture, c'est s'émerveiller et se demander
"ce qui est à raconter ici" ».
Le Piano Ambulant
3
Le spectacle
Galimatias
Après Wagner la saison dernière, la
compagnie s’attaque à Chostakovitch
en proposant une libre adaptation des
ballets Le boulon, Le clair ruisseau et
L’âge d’or.
L’intrigue se déroule au cœur d’une
usine où cinq musiciens-travailleurs
produisent de la musique à la chaîne,
sous la surveillance d’un contremaître
autoritaire et imprévisible.
L’univers burlesque, les musiques qui
passent du Galop de cirque à la noirceur
du Chostakovitch des symphonies, une
scénographie inspirée par le
constructivisme des années 20…
Tout concourt à l’invention d’une
narration qui nous fait revivre l’absurde
des régimes autoritaires et l’émotion de
ceux qui, envers et contre tout,
recherchent un brin de liberté et
d’amour.
Musique et théâtre sont mêlés à tel
point qu’on ne distingue plus si c’est de
la musique que naît le théâtre ou bien
l’inverse.
© Helena Pichon
Le programme
Le Boulon
Le Clair ruisseau
L’Âge d'or
de Dimitri Chostakovitch
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La compagnie
La compagnie Le Piano Ambulant
© Helena Pichon
« La transcription est une composante
essentielle de notre travail, la manière
la plus naturelle pour nous de
descendre observer les entrailles d'une
partition afin de pouvoir en proposer
une lecture à la fois originale et
fidèle. »
Le Piano Ambulant
En 2000, un collectif de musiciens à
l’esprit aventureux fonde la compagnie
Le Piano Ambulant pour jouer la musique
classique « ailleurs et autrement ».
Pour partager cette musique avec
le plus grand nombre et (re)transcrire
l'univers d'un compositeur, la compagnie
mêle, au gré des spectacles, cinéma,
théâtre, ombres chinoises... Debussy peut
alors croiser l’art vidéo, Stravinsky la fête
foraine et Mozart…Godard !…
Les représentations du Piano
Ambulant ne sont alors plus une simple
exécution des partitions, mais une mise
en scène de la musique par tous les
moyens qui peuvent faire de l'univers du
compositeur un imaginaire pour le
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spectateur : éclairages, mise en espace
et mise en scène, lectures de textes...
Les transcriptions sont réalisées lors
de longues séances collectives de travail,
durant lesquelles tout peut (et doit) être
essayé et remis en question, afin que
toutes les solutions (jusqu'aux plus
invraisemblables) aient leur chance.
Adoptant au fil des ans un
instrumentarium qui le caractérise,
Le Piano Ambulant s'est forgé sa sonorité
particulière, s'appuyant volontiers sur le
cocasse et l’insolite, usant de tout ce qui
dans une paire de mains peut générer un
son : jouets d’enfants, vieux ustensiles,
instruments oubliés ou bas de gamme…
sans négliger : un violon, un piano, une
flûte, un violoncelle et un hautbois.
Sur les routes depuis 10 ans, vous avez
pu croiser Le Piano Ambulant : … à
l’Auditorium de Villefranche, au Grand
Théâtre de Tours, à La Cité de la Musique,
au Festival Labeaume en Musique, en
tournée dans la Loire avec L’Opéra Théâtre
de Saint Etienne... et, avec sa remorquescène, sur de nombreuses places de
villages.
L’univers artistique
Dimitri Chostakovitch
Dimitri Chostakovitch est un
compositeur russe de la période
soviétique. Il est l'auteur de quinze
symphonies, de plusieurs concertos,
d'une musique de chambre abondante,
et de plusieurs opéras. Sa musique
contribue par sa force et son dramatisme
souvent exacerbé à en faire une figure
majeure de la musique du XXe siècle.
Dimitri Chostakovitch est né à SaintPétersbourg le 25 septembre 1906, d’un
père ingénieur et d’une mère pianiste
professionnelle. Il commence à composer
dès l’âge de dix ans, après des études
musicales. À cause du meurtre d’un de
ses amis par la police du Tsar, Dimitri
Chostakovitch adhère rapidement aux
idées révolutionnaires. À treize ans, il
s’inscrit au Conservatoire de Petrograd,
où il étudie le piano avec Leonid
Nikolaïev et la composition avec
Maximilien Steinberg. Mais en 1922, son
père décède, sa mère et sa sœur doivent
se mettre à travailler pour subvenir aux
besoins de la famille. Hélas, deux ans plus
tard, madame Chostakovitch perd son
emploi et Dimitri Chostakovitch doit
travailler à son tour. Il accompagne au
piano des projections de films.
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Dès 19 ans, il compose une première
symphonie qui, interprétée dans le monde
entier, connait un grand succès et lui
accorde une certaine aisance économique.
Il commence une période téméraire en
écrivant ses deuxième et troisième
symphonies, qui ne sont pas appréciées
à cause de leur modernité excessive. Le
13 mai 1932, Chostakovitch épouse Nina
Varsar. En 1936, les autorités russes le
rappellent à l’ordre à la suite de deux
ballets (L’âge d’or et Le boulon), jugés
avant-gardistes.
Malgré le succès international de Lady
Macbeth créée en 1934, l’URSS condamne
cette œuvre qui n’est pas “dans l’esprit
socialiste“. Chostakovitch doit
comparaitre devant l’Union des
compositeurs soviétiques. Il est invité à
produire des œuvres à tendance “héroïque
et sociale“.
La cinquième symphonie (1937), sans
doute la plus facile d’accès, est une œuvre
harmonieuse qui remporte un immense
succès. Les septième et huitième
symphonies créées en 1941 et 1943
évoquent la résistance de Leningrad,
la neuvième (1945) est la symphonie de
la victoire.
Le compositeur est pourtant à nouveau
la cible des critiques officielles. Le rapport
“Jdanov“ lui vaut un autre rappel à l’ordre.
Il compose alors un chef-d’œuvre : Le
chant des forêts (1949) et se concentre sur
la musique de film. Sa dixième symphonie
créée en 1953 le réhabilite définitivement.
Il parcourt alors le monde pour défendre
la paix. Jusqu’à la mort de Staline, il tient
une position équilibrée entre les œuvres
nationalistes et de circonstance et les
exigences de sa propre inspiration
musicale. Staline décède en 1953 et
il compose la onzième symphonie
célébrant les prémices de la révolution
qui reçut le prix Lénine. Une
libéralisation progressive lui permet par
la suite de s’exprimer librement.
À la fin de sa vie, Chostakovitch peut
voyager, prendre parti pour le pacifisme,
et compose de 1968 à 1973, en dépit d’une
santé altérée, ses quatre derniers
quatuors à cordes. Il meurt le 9 août 1975
à Moscou.
CHOSTAKOVITCH DANS SON
É POQUE
Entre 1929 et 1936, Dimitri Chostakovitch
compose trois ballets. Alors tout jeune
compositeur, il a déjà derrière lui une
première symphonie accueillie
triomphalement…
Les arguments de ces trois ballets sont
parfaitement dans la mouvance de la
propagande soviétique de l’époque.
Le premier, L'âge d’or, nous montre une
équipe de football aux prises avec la
décadence occidentale lors d’un voyage
à l’ouest.
Le boulon nous narre une tentative de
sabotage par un ouvrier d’usine licencié,
sujet bien en vogue dans une époque
obsédée par l’espionnage industriel.
Et l’intrigue du clair ruisseau prend
place au sein d’un Kolkhoze et démontre,
sur fond de marivaudages et de
quiproquos, la supériorité du paysan
soviétique sur l’artiste venu de la ville,
vaguement contaminé par l’esprit
bourgeois.
Que la narration soit un simple
prétexte pour la musique ou que celle-ci
accompagne un véritable argument,
Chostakovitch aura toujours tort face à
Staline. Le Boulon était trop subversif,
7
Le Clair ruisseau trop léger pour édifier les
masses communistes.
LA MUSIQUE DE CHOSTAKOVITCH
La musique des ballets est marquée par
une vertigineuse diversité de tons et une
riche palette expressive. Comme souvent,
l’argument n’est qu’un prétexte à de
multiples numéros dansés et, pour
Chostakovitch, à de réjouissants exercices
de style compositionnels.
On croise le folklore, la musique de
cirque, de fanfare, les danses de salon…
C’est l’œuvre d’un génial caméléon qui a
été pianiste de cinéma dans ses années
d’adolescence et a toujours adoré brasser
les matériaux les plus divers : musiques de
film, de jazz, et même d’opérette.
Mais la légèreté de la forme cache une
complexité sous-jacente. Au côté d’une
musique riche en éléments comiques et
satiriques, on trouve des numéros d’une
poésie douce et intimiste. Sous tous ces
aspects le propos de Chostakovitch reste
toujours d'une grande profondeur.
Cette musique, claire et immédiate,
permet chez l’auditeur plusieurs niveaux
de lecture. L’enfant sera conquis par la
rythmique d’un thème grotesque là où
certains percevront une ironie acerbe.
Les œuvres au
programme
« Créer un ballet sur un thème soviétique
est une tâche difficile et une grande
responsabilité. Mais je n’ai pas peur de la
difficulté. Rester dans les sentiers battus
est peut-être plus facile et plus sûr, mais
c’est également ennuyeux, inintéressant
et dépourvu de sens.
La musique, de mon point de vue,
doit être légère, divertissante et surtout
« dansable ». J’ai intentionnellement
pensé à un vocabulaire tranché qui serait
compréhensible à la fois par le spectateur
et l’interprète.
Le Clair ruisseau est mon troisième
ballet sur un thème soviétique. Je
considère les deux premiers - L’Age d’or
(1930) et Le Boulon (1931) - comme
particulièrement réussis d’un point de
vue dramatique. Leur défaut majeur, me
semble-t-il, est de tenter de portraiturer
notre vie ; les auteurs du livret ont échoué
à tenir compte des caractéristiques
spécifiques de ces ballets. Montrer la
réalité socialiste dans un ballet est une
entreprise sérieuse. Elle ne peut être
approchée superficiellement. À
l’évidence, je ne peux imaginer que ma
troisième tentative ne sera pas couronnée
de succès mais dans le cas contraire, cela
ne me dissuadera pas de composer un
quatrième ballet soviétique. »
Dimitri Chostakovitch
L’ÂGE D’OR
L'Âge d'or est un ballet en trois actes et
six scènes composé en 1928, sur un livret
d’Alexander Ivanovski. La chorégraphie
de la création originelle est de Vassili
Vainonen (premier acte), de Leonid
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Jacobson (deuxième acte), de
V. Tshesnakov (troisième acte). La
première représentation a lieu au théâtre
du Kirov à Léningrad le 26 octobre 1930.
À sa création, le ballet ne connaît pas
un grand succès, mais le compositeur en
adaptera quatre morceaux dans une suite
pour orchestre qui, elle, connaîtra de
nombreuses exécutions. La suite comporte
quatre mouvements : Ouverture - Adagio Polka - Danse.
Le ballet raconte les aventures
truculentes d'une équipe russe de football
en visite dans un pays de l'ouest,
l'occasion pour le librettiste et le
compositeur de présenter une série de
personnage fortement caricaturés (le
fasciste, la diva, etc.). Chostakovitch y
utilise nombre de parodies musicales
(musiques de cabaret, jazz), une écriture
aux harmonies particulièrement acides,
une instrumentation très imagée.
L'intrigue est donc politique et parle
de cette équipe de football soviétique,
conduite dans un pays capitaliste. Les
joueurs de football soviétiques sont alors
harcelés, mais ils gagnent le match de
football et rééduquent idéologiquement
plusieurs habitants pauvres des pays
capitalistes. Le ballet montrait des danses
à la mode interdites en URSS : le cancan,
fox-trot, tango, claquettes. Ces danses ont
été interdites en URSS, mais si bien
organisées à la scène que le public les
aimait. En conséquence, après
18 représentations le ballet a été interdit.
Une version chorégraphiée par Iouri
Grigorovitch a été présentée lors du gala
de réouverture du Théâtre Bolchoï de
Moscou le 28 octobre 2011. L'histoire est
très différente. L'action du ballet se passe
en Union soviétique dans les années 1920,
au restaurant l'Âge d'or où des soviétiques
Komsomols et une bande de criminels
s'affrontent.
LE BOULON
Le Boulon est un ballet créé en 1931 et
aussitôt interdit par Staline.
Bolt, ou le "boulon" désigne cet
élément apparemment bénin qui placé
avec une précaution pernicieuse dans un
engrenage peut faire imploser toute une
machinerie. C'est symboliquement ce que
s'apprête à réaliser, dans la version
originale de 1931, un groupe d'ouvriers
dans une usine du peuple, humanité
insoumise qui ose braver tout un
système. Le Boulon raconte l’histoire
d’un jeune ouvrier négligent, Lazy Idler,
dénoncé par un rival en amour, et
renvoyé de l’usine. Après avoir noyé son
chagrin dans l’alcool, il décide de se
venger avec l’aide d’un jeune garçon,
Goshka, qui jette un boulon dans la toute
nouvelle machine de l’usine. Le plan
réussit, un court-circuit se produit et
Lazy Idler accuse Boris un honnête
ouvrier. Mais Goshka rongé de remords,
confesse toute la vérité. Lazy Idler est
arrêté par les vigiles de l’usine.
Contremaîtres et ouvriers saisissent
l’occasion pour faire une petite fête puis
retournent à la chaîne, pleins d’entrain.
Ce groupuscule d'individualités
incorrectes, personnages ô combien
inacceptables en République Soviétique,
met en péril le système collectif et ici, le
fonctionnement de l'usine, c'est à dire,
l'équilibre de la société toute entière.
Peindre une série de personnages
saboteurs dans le cadre d'une usine du
peuple sur la scène d'un ballet, reste pour
l'époque impossible, absurde, incongru,
et pour le pouvoir stalinien, dangereux
donc subversif. Le ballet est retiré de
l'affiche après sa répétition générale en
1931. Pour Chostakovitch, c'est le premier
heurt avec l'appareil politique, lui qui
jusque-là, était considéré comme le
9
premier compositeur russe.
Ce ballet à l’humour corrosif mélange
mélodies populaires, musique sérieuse, de
cirque, valses, marches, tangos.
LE CLAIR RUISSEAU
Le Clair ruisseau a été créé le 4 avril 1935
au Théâtre Maly de Leningrad et repris
au Théâtre Bolchoï de Moscou, le
30 novembre 1935. Fedor Lopoukhov avait
imaginé une amusante comédie du genre
vaudeville, mettant en scène des danseurs
classiques venus passer quelques jours à la
campagne. La rencontre entre les artistes
et les paysans d’un kolkhoze, prétexte à
maintes plaisanteries et quiproquos,
permettait à Lopoukhov de déployer son
inventivité en créant des danses
villageoises inspirées du folklore et de
nombreuses scènes comiques.
Le ballet obtint un grand succès auprès
du public, mais un éditorial — publié en
février 1936 dans La Pravda et intitulé
« Ballet infidèle » — devait entraîner la
disparition du ballet du répertoire du
Bolchoï. En effet, au moment de la
création du Clair ruisseau, une attaque
officielle était déclenchée contre
Chostakovitch - dont la musique était
déclarée « formaliste » et ne traitant pas
d’une manière assez sérieuse des
problèmes de la vie des kolkhoziens.
On reprochait également à Lopoukhov
d’avoir déployé un monde imaginaire pour
le ballet et de ne pas avoir retranscrit la
réalité des fermes collectives, s’éloignant
ainsi du genre officiel de cette période, le
« Drambalet », qui privilégiait une danse
« réaliste », inspirée de situations de la vie
réelle.
PETIT COUP D’ŒIL
SUR LE BALLET
Le mot français « ballet » dérive de
l'italien « balletto », un diminutif de
« ballo » (« danse »), venant lui-même
du latin « ballo », « ballare » signifiant
« danser ». L'orthographe française
« ballet » est également utilisé à
l'identique en anglais, où le mot a été
importé vers 1630.
Le ballet est un genre dramatique
dont l'action est figurée par des
pantomimes1 et des danses. Ses
origines remontent à la Renaissance
italienne (XVe siècle). Primitivement
développé à la cour d’Italie, le ballet a
reçu ses lettres de noblesse en France,
puis en Russie, en tant que dansespectacle. Au XVIIe siècle, le
développement important qu'a connu
le ballet à la cour de Louis XIV explique
l'origine française de la plupart des
termes de vocabulaire de la danse.
Selon les époques, les pays et les
courants, le spectacle chorégraphique
peut intégrer de la musique, du chant,
du texte, des décors, voire des
machineries.
Comme l’opéra, il peut être
organisé de deux manières : soit en
une succession de « numéros » ou
«entrées », soit « en continu ».
La structure du ballet « à entrées »
est la plus ancienne : des danses
s'enchaînent les unes aux autres
comme autant d'épisodes distincts.
1
La pantomime : spectacle narratif, généralement accompagné de
musique, basé sur le moyen d'expression de l'art du mime,
inaccessible aux censures car son écriture est l'interprétation.
10
La mise en scène
Les années 20, 30, 40 en Russie. Staline
est au pouvoir. Et Chostakovich compose.
Tantôt adulé, tantôt haï. Tantôt hymne
international pour la liberté, tantôt
« galimatias musical ». Un morceau peut
plaire ou déplaire, au gré des humeurs du
Petit père des peuples. La peur au détour
des notes. L'arbitraire.
Les musiques des ballets choisies par
les musiciens proposent des situations.
Elles sont initialement conçues pour
accompagner des danseurs, une
narration. À nous d'inventer notre propre
histoire. Une histoire qui pourrait
évoquer un univers de répression, de
décisions tyranniques. Mais sans que
l'époque ni le pays soit marqués, les
références sont pour ceux qui pourront
les voir, nous avons préféré faire un
spectacle intemporel : ni la Russie, ni
Staline n'ont malheureusement
l'exclusivité du pouvoir de l'arbitraire.
Et le monde contemporain possède lui
aussi ces despotismes.
Nous souhaitions que les musiciens
jouent un autre rôle que le leur, même si
leur langue était la musique. Et, à l'écoute
des ballets, c'est l'image d'une « usine à
musique » qui s'est imposée, dans
laquelle les musiciens seraient les
ouvriers. Ensuite, il restait à imaginer un
scénario. Chaque morceau est devenu
comme une scénette, un moment de la
vie dans cette « fabrique ».
Où l'on peut être récompensé, viré,
remplacé, où l'on peut s'endormir et rêver
aussi… ou encore se rebeller ou saboter...
Très vite la présence d'un
« contremaître » s'est avérée nécessaire,
comme articulation de la narration.
Nous nous sommes inspirés des codes du
cinéma muet où la musique est parfois
parole, parfois illustration des sentiments
intimes. Et parfois, le "cheffaillon" parle
si prêt de son mégaphone, et si fort que
l'on ne comprend rien, juste on perçoit
des rythmes et sonorités slaves, d'où
quelques mots s'échappent :
« Trop sentimental ! Galimatias ! Nou
rabotou ! » (ce qui signifie « Au travail ! »).
La forme de ce spectacle, avec ces
musiques très imagées, ce texte qui n'en
est pas un et le code de jeu qui peut
rappeler le style du cinéma burlesque,
s'adresse à un public très large, scolaire
ou non.
Claire Truche, mise en scène de Galimatias
Les instruments
du spectacle
FLÛ
FLÛTE EN DO
La flûte est un instrument de musique à
vent dont le son est créé par la vibration
d'un souffle d’air se fendant sur un biseau
droit, en encoche ou en anneau.
Dès la Préhistoire, elle se retrouve
partout dans le monde sous toutes sortes
de formes.
La flûte de pan était utilisée en Grèce
dès le VIIe siècle av. J-C. Le tin whistle est
apparu au XIIIe siècle, la flûte à bas au
XIVe siècle.
FLÛ
FLÛTE ALTO
La flûte alto (ou flûte en sol) est une flûte
traversière plus grave d'un intervalle de
quatre par rapport à la flûte traversière
classique qui elle, est accordée en do.
Le diamètre du tube est plus grand que
celui de la flûte traversière classique.
Elle est parfois dotée d'une tête recourbée
comme la flûte basse, qui elle est une
octave en dessous de la flûte traversière
classique.
Le timbre et l'étendue de la flûte en
sol est très similaire à la flûte en do.
Toutefois la flûte en sol possède quatre
notes plus graves, qui sont d'un timbre
très chaud et volumineux, tout en restant
d'une grande douceur.
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PICCOLO
Le piccolo est un instrument de musique
à vent, plus précisément un bois
appartenant à la famille de la flûte
traversière. Il est également appelé
"petite flûte". Beaucoup plus petit que la
grande flûte (il fait à peu près la moitié
de sa taille), il a à peu près la même
étendue, sauf qu'il ne peut jouer ni le do
ni le do# grave, et il sonne à l’octave
supérieure. En revanche, il n'est
constitué que de deux sections : la tête et
le corps, et il est fait de bois (en ébène le
plus souvent, mais aussi en buis), de
métal (argent, maillechort), ou de résine
pour les modèles d'étude. Il est devenu
populaire il y a environ 200 ans.
perce conique et dont le son est créé par
la vibration d’une anche double au
passage du souffle. Connu dès
l’antiquité, l'instrument a évolué dans
l'espace et dans le temps avec une
diversité qui n'a d'égale que la créativité
des civilisations et cultures dans
lesquelles cet instrument est encore
utilisé de nos jours. Les hautbois
traditionnels (bombarde, cornemuse,
duduk, gaïta, hichiriki et autre zurna)
et les hautbois modernes (musette,
hautbois, hautbois d’amour, cor anglais
et hautbois baryton, hautbois baroque,
hautbois classique) forment une grande
famille aux multiples facettes.
VIOLON
COR ANGLAIS
Le cor anglais est un instrument de
musique à vent de la famille des bois, à
anche double et de perce conique. C'est
un hautbois, mais il est en fa, à la quinte
juste inférieure (alto de la famille).
Son pavillon est piriforme (en forme de
poire) et son anche est reliée au corps
du haut par un tube conique et courbe
appelé « bocal » ; cette structure lui
confère un son doux et mélancolique.
HAUTBOIS
Le hautbois est un instrument de
musique à vent de la famille de bois, de
12
Le violon est un instrument de musique
à cordes frottées. Constitué de
71 éléments de bois collés ou assemblés
les uns aux autres, il possède quatre
cordes accordées à la quinte, que
l'instrumentiste frotte avec un archet
ou pince avec l'index ou le pouce (en
pizzicato). Dans les formations de
musique classique telles que le quatuor à
cordes ou l’orchestre symphonique, le
violon est l'instrument le plus petit et de
tessiture la plus aiguë parmi sa famille ;
celle-ci inclut l'alto, le violoncelle et la
contrebasse. Sa création remonte au
XVIe siècle.
ALTO
L'alto fait partie de la famille des
instruments à cordes frottées. Il est très
semblable au violon, mais il est plus
grand, plus épais, et plus grave (d'une
quinte). Son répertoire est vaste, de la fin
de la Renaissance à nos jours. Les
œuvres majeures pour cet instrument
datent du XVIIIe siècle. Il apparaît au
XVe siècle avec des tailles de corps (hors
manche) très variables, caractéristique
qu'il a conservée puisqu'il peut varier
encore de 38 à 45 cm — les altos de
facture moderne mesurent le plus
souvent de 41 à 42 cm.
Le violoncelle est un instrument à cordes
frottées (mises en vibration par l'action
de l'archet) ou pincées (le pizzicato) de
la famille des violons, qui compte aussi
l'alto et la contrebasse. Il se joue assis
et tenu entre les jambes ; il repose
maintenant sur une pique escamotable,
mais fut longtemps joué posé entre les
jambes, sur les mollets ou sur la poitrine.
Ses quatre cordes sont accordées en
quintes : do, sol, ré et la (du grave vers
l'aigu), comme pour l'alto. Le violoncelle
est accordé une octave en dessous de ce
dernier, soit une douzième (une octave
plus une quinte) en dessous du violon.
C'est l'un des instruments ayant la
tessiture la plus grande.
PIANO
Le piano est un instrument de musique
polyphonique à clavier de la famille des
instruments à cordes frappées. Le nom
de l'instrument provient d'une
abréviation de piano-forte, nom de
son ancêtre du XVIIIe siècle.
Créé au début du XVIIIe siècle,
le piano naît de l'évolution d'un
instrument appelé clavicorde (XVe siècle)
et du tympanon ou cymbalum (Moyen
Âge), sortes de cithares plates à cordes
martelées à la manière des xylophones.
Le son musical du piano est produit
par la vibration de ses cordes tendues
devant une table d’harmonie, à laquelle
elles transmettent leurs vibrations par
l'intermédiaire d'un chevalet.
VIOLONCELLE
13
Elles sont frappées par des marteaux
couverts de feutre, actionnés par
l'enfoncement des touches du clavier.
La vibration des cordes est arrêtée par
un étouffoir aussi en feutre lorsque la
touche du clavier est entièrement
relâchée.
Le piano possède un pédalier (appelé
« lyre » sur les piano à queue - à cause de
l'allure qu'on lui avait donnée à une
époque) de généralement trois pédales
(jadis deux et aujourd'hui quelquefois
quatre), permettant d'augmenter son
potentiel expressif en modifiant le son.
Elles agissent donc sur ce qui touche les
cordes, soit les étouffoirs en étendant les
phénomènes de résonance ou encore sur
les marteaux, modifiant alors le timbre.
culture sociale (on s'assoit par terre en
Inde) et musicale (pas d'accord
harmonique dans la musique indienne).
Très vite les pédales ont été remplacées
par un soufflet (similaire à celui de
l’accordéon) et l'instrument fut posé par
terre, le musicien l'actionnant de la main
gauche tandis qu'il joue la mélodie de la
droite.
C'est un instrument encore très
employé dans beaucoup de genres de
musique hindoustanie, en particulier
dans les chants gawwalîs et les bhajans,
ainsi que dans beaucoup d'églises ou
d'écoles ou d'ashrams.
MÉ LODICA
ORGUE INDIEN
L’Orgue appelé également harmonium
est un instrument de musique à vent, à
anches libres, à clavier et à soufflerie,
inventé en France au début du
XIXe siècle.
Contrairement aux anches battantes
de l'orgue à tuyaux, les anches libres,
vibrant de part et d'autre de leur cadre,
peuvent supporter une amplitude
vibratoire variable et être expressives
(du pianissimo au fortissimo) sans voir
une modification significative de leur
accord.
Dès le XIXe siècle il fut importé en
Inde. Toutefois l'harmonium à pédales
disparut rapidement car inadapté à la
14
Le mélodica est un instrument de
musique à vent, plus précisément à
anche libre. Il s'apparente dans son
mode de fonctionnement à un
harmonica, mais à la différence de celuici, il comporte un clavier, qui peut avoir
une portée d’une octave et demi à trois
octaves. Le son est obtenu en soufflant
dans l’embouchure de l'instrument,
située sur le côté du clavier. La pression
d'une touche permet alors à l'air de
passer à travers l’anche correspondante
et d'obtenir une note.
TOY PIANO
Pour aller plus loin
OUVRAGES SUR CHOSTAKOVITCH
DERMONCOURT Bertrand, Dimitri
Chostakovitch, Actes Sud, coll.
« Classica », 2006.
MEYER Krzysztof, Dimitri Chostakovitch,
Fayard, 1994.
Le piano jouet (en anglais toy piano)
est un instrument de musique
polyphonique à clavier de la famille des
percussions fonctionnant sur le même
principe que le célesta : les touches du
clavier actionnent des marteaux
frappant des lames métalliques.
Il comporte le plus souvent deux
octaves.
Le premier kinderklavier fut créé
en 1872 à Philadelphie (Etats-Unis).
À l'origine, cet instrument de
musique est un jouet destiné aux
enfants, mais quelques compositeurs
classiques tels que John Cage ou George
Crumb l'ont utilisé.
VOLKOV Solomon, Témoignage :
Les mémoires de Dimitri Chostakovitch,
Paris, Albin Michel, 1980.
VOLKOV Solomon, Chostakovitch et
Staline : L'artiste et le tsar, Editions du
Rocher, coll. « Anatolia », 2004.
OUVRAGE SUR LE BALLET
MCGOWAN Margaret, L'Art du ballet de
cour en France (1581-1643), Paris.
OUVRAGES SUR LE LIEN ENTRE
LA MUSIQUE ET LE THÉÂTRE
FREIXE Guy et POROT Bertrand, Les
Interactions entre musique et théâtre,
L’Entretemps, 2011.
PLANA Muriel et SOUNAC Frédéric,
Les relations musique-théâtre. Du désir au
modèle Actes du colloque international –
IRPALL, L’Harmattan.
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Bientôt à l’Arsenal
..
PROCHAINE SÉANCE SCOLAIRE..
CONCERT/LECTURE
Les musiciens de
la Grande Guerre
V. Roth
Vendredi 14/11/14 . 10h
Vincent Roth : Alto
Sébastien Beck : Piano
Michel Didym : Récitant
Toute la saison sur
www.arsenal-metz.fr
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Metz en Scènes
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