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AVANT-PROPOS
L’exercice auquel ce rapport se livre est difficile et risqué. Quand il est question de l’impact
des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le domaine
de la santé, beaucoup évoquent une révolution. Mais comme le rappelle Montesquieu : « On
peut poser pour maxime générale que toute révolution prévue n’arrivera jamais. Que si, d’un
autre côté, on consulte les histoires, on ne trouvera partout que de grands événements
imprévus. » Il y a quelques années encore, il aurait été difficile d’anticiper le développement
des applications sur les smartphones et le rôle que celles-ci seraient amenées à jouer dans
notre quotidien. Il est certain que de grandes tendances se font jour. Mais savoir faire la
différence entre l’écume et les vagues de fond reste malaisé. Il est non moins certain que des
facteurs aujourd’hui impossibles à prévoir pèseront sur les évolutions futures. Il est très
probable qu’une révolution se produira bien, mais peut-être pas où elle est attendue. Partant
de ce qu’il est possible de dire aujourd’hui, ce rapport n’est donc pas un exercice de
prévision, mais de réflexion. Réflexion sur la manière dont les relations entre médecins et
patients, entre médecins de différentes spécialités au chevet (parfois aujourd’hui distant et
connecté) du patient, entre les patients et eux-mêmes, entre médecins et autres soignants,
entre professionnels et institutions de recherche, entre patients, médecins et assureurs,
connaissent aujourd’hui des bouleversements sous l’effet du développement des TIC.
Avant d’entrer dans le rapport proprement dit, on trouvera une présentation synthétique des
résultats et une partie méthodologique.