un taux de pauvreté élevé (PNUD, 2013; Banque Mondiale, 2013). En effet 44.6% de la population
vivent dessous de 1.25 dollars par jour et 72.6 % vivent en dessous de 2 dollars par jour (Banque
monde, 2013). Les priorités les plus urgentes du gouvernement dans le cadre de son plan de
soutien à la croissance est surtout, l’atteinte des OMD en matière de la réduction de l’extrême
pauvreté.
Le principal effet de l’essor du secteur minier au Burkina Faso se produit à travers plusieurs
canaux. Du côté de la demande et de l’offre, l’expansion du secteur minier affecte la croissance
économique par l’augmentation de l’investissement dans les secteurs de production et
l’augmentation du stock de capital. En outre, lorsque la production du secteur minier est exportée
vers le reste du monde, la valeur de l’exportation de produit minier permettrait de réduire le
déficit de la balance commerciale. Enfin, l’implantation de la mine permet de générer des emplois
directs et indirects.
La production de l’or constitue le principal produit d’exportation du Burkina Faso.
L’exportation de l’or représente 74% de l’exportation totale en 2011 (CES, 2012)1. L’implantation
des industries minières contribue à augmenter les recettes fiscales de l’Etat. Entre 2009 et 2011,
le montant des ressources budgétaires issues de l’exploitation minière a été multiplié par huit (8),
passant de 15.7 milliards de FCFA en 2009 à 127.43 milliards en 2011 (CES, 2012). Les recettes
issues de l’exploitation minière pourraient connaître une augmentation avec le développement
des projets d’exploitation minière. Un autre canal est la création des emplois. En 2012, les
entreprises minières ont créé 5784 emplois permanents. En plus, l’implantation des sociétés
minières contribue au développement socio-économique en milieu rural par le développement
d’infrastructures routières, le développement des petites et moyennes entreprises et le
commerce de détail au tour des sites miniers (CES, 2012).
Cependant l’essor du secteur minier comporte des enjeux et des risques. Toutefois, si les
secteurs comme l’agriculture, les services et les industries vont se concurrencer sur le marché
international avec un taux d’échange qui s’apprécie. Les pays à faible revenu comme le Burkina
Faso, ont des besoins très important en ressources financières pour réaliser les projets de
développement et, la croissance des secteurs produisant les biens échangeables est importante
pour l’augmentation des revenus futurs des exportations. Les pays en développement ont
généralement des capacités faibles pour optimiser la consommation au fil du temps ou de couvrir
et de stabiliser les recettes d’exportations par rapport à la variabilité des prix (Go et al. 2013). Un
nombre d’études ont examiné l’impact du boom des ressources naturelles dans les pays en
développement. Cependant à notre connaissance aucune étude empirique n’a été réalisée pour le
cas du Burkina Faso. En plus, les études qui s’intéressent au lien entre l’expansion des ressources
naturelles et le marché du travail et en particulier la question de l’emploi féminin sont rares.
Comme dans le contexte du Burkina Faso, l’impact du boom minier n’a pas été évalué. Cette
étude examine l’impact de l’extraction minière et de l’exportation sur l’économie du Burkina Faso
avec un accent particulier sur la façon dont cela pourrait affecter le secteur de l’agriculture et de
la santé. Nous considérons également diverses options ouvertes pour le gouvernement pour
économiser, dépenser ou investir les recettes d’exportations de l’or. Pour cette analyse nous
utilisons un modèle d’équilibre général calculable (EGC) pour le Burkina Faso. L’objectif principal
de cette étude est d’évaluer l’impact de la découverte des mines et la gestion des revenus de
l’exportation des minerais sur l’emploi et la croissance économique au Burkina Faso.