1
Impact de l’expansion du secteur minier sur le marché du travail et
la croissance économique au Burkina Faso : une analyse en EGC.
PROPOSITION DE RECHERCHE Révisée
Présentée à
Partenariat en politiques économiques (PEP)
Par
Carole Delphine SISSO
Maimouna Hama NATAMA
Juliette Tégawendé NANA
Boureima SAWADOGO
Burkina Faso
Avril 2015
2
1. Résumé (100 à 250 mots)
Le résumé doit préciser quelle est la question de recherche principale, le contexte et sa pertinence en termes
de questions politiques/besoins en relation avec la thématique de PAGE, complétée avec une brève
description des données qui seront utilisées.
Le Burkina Faso connait depuis 2008 une expansion de son secteur de l’extraction et l’or est
devenu le premier produit d’exportation du Burkina Faso et devançant le coton. Ainsi, le
développement du secteur minier permet l’entrée des multinationales étrangères. L’expansion
du secteur minier intervient dans un contexte le gouvernement est plein structuration de
l’économie à travers la stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD).
Les priorités de la SCADD est la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement
(OMD) la réduction de l’extrême pauvreté et la réduction des inégalités; à travers une
croissance économique soutenue génératrice d’emploi.
L’objectif global de cette étude est d’évaluer l’impact de l’expansion du secteur minier sur la
croissance de l’emploi et de l’économie au Burkina Faso. Ces dépenses d’investissement public
supplémentaires sont financées par les revenus générés par l’exploitation des ressources
minières. Le meilleur outil adapté pour évaluer l’impact de l’expansion du secteur minier et les
mécanismes de financement sur l’économie est un modèle EGC. Ce type d’outil prend en compte
les interactions entre tous les acteurs dans un cadre cohérents. Les impacts sur les prix et les
volumes affecteront différemment les ménages. Pour ce faire nous utilisons une matrice de
comptabilité sociale de l’année 2012.
2. Principales questions de recherche et contributions
Expliquez le point clé (ou questions clés) de votre recherche et sa pertinence politique.
Expliquez pourquoi vous pensez que c'est une question de recherche intéressante et quelle pourrait être la
valeur ajoutée potentielle de votre travail (comment compte-t-il combler les lacunes dans le domaine).
Vous voudrez peut-être bien expliquer si oui ou non cette question a déjà été traitée dans ce contexte (y
compris les références clés), et si oui, quels objectifs souhaitez-vous atteindre (en plus) en examinant la
question?
Avant de commencer,
Veuillez consulter les pages/documents web suivants (en anglais), concernant les attentes de PEP concernant:
Les thématiques et enjeux prioritaires identifiés pour ce 3e appel PAGE et dont le projet proposé doit traiter
La préparation du contenu scientifique de votre proposition de recherche
Les activités liées à la communication de la recherche et l’influence des politiques
Notez également que :
- Aucun projet impliquant des activités de collecte de données ne sera sélectionné dans le cadre de ce 3e appel/tour du
programme PAGE, à l’exception de ceux soumis en réponse à lappel spécial de propositions de projets pour « expériences de terrain »
(veuillez vous référer au modèle de proposition spécifique pour ces projets)
- Le plagiat est formellement interdit- voir la note « références et plagiat » à la fin de ce document. PEP utilisera un logiciel
de détection spécial pour identifier les cas de plagiats.
3
2.1. Problématique, question de recherche et objectif
L’essor des ressources naturelles constitue une opportunité de croissance économique et de
réduction de la pauvreté pour les pays en développement. Au niveau macroéconomique, leur
développement constitue une source d’augmentation des revenus fiscaux, des flux
d’investissement direct étranger et l’augmentation du volume des exportations. Sur le plan
microéconomique, leur expansion permet la création d’emplois et l’amélioration du bien-être de
la population. Lederman et Maloney (2007) montrent que l’impact du boom des ressources
naturelles sur la croissance économique et la réduction de la pauvreté dépend de la nature des
ressources naturelles et en particulier, la gestion et la redistribution du revenu issu de leur
exploitation.
Le boom des ressources naturelles peut aussi affecter négativement les différentes économies,
notamment quand il est concentré dans un seul secteur ou dans un petit nombre de secteurs.
Les études ont montré que les pays riches en ressources naturelles ont une croissance
économique faible que les pays pauvres en ressources naturelles (Sachs et Warner, 1995, 1997 et
2001). Cela étant attribuable à plusieurs facteurs socio-économiques dont le plus important est
celui du syndrome hollandais. L’impact négatif du syndrome hollandais intervient lorsque l’entrée
des investissements étrangers entrainés par l’essor des ressources naturelles provoque une
appréciation du taux de change réel et un déclin de la production domestique des biens
marchands (Corden et Neary, 1982 et Gregory, 1976). Pour les pays en développement à vocation
agricole, ce syndrome est plus perceptible dans le secteur agricole et industriel. Dans ces pays il
entraine une baisse de la production des biens marchands agricoles et industriels. Il entraine
également une contraction de l’emploi dans ces secteurs et met en péril l’atteinte des objectifs de
la sécurité alimentaire.
Le développement du secteur Minier constitue-t-il un atout pour le développement économique
du Burkina Faso? Depuis 2008, le Burkina Faso est devenu un pays minier avec actuellement neuf
industries minières en production et 950 permis de recherche sont délivrés. Au cours des années à
venir le Burkina Faso pourrait voir augmenter les revenus des ressources naturelles qui vont
améliorer la position extérieure et le budget du gouvernement.
L’objectif du développement économique du Burkina Faso défini dans la Stratégie de croissance
accélérée et de développement durable (SCADD) pour la période 2011-2015 est d’atteindre un
taux de croissance économique moyen de 10% pour l’atteinte des OMD en général et la réduction
de la pauvreté et des inégalités en particulier (MEF, 2010). Le défi du gouvernement à travers la
SCADD est assuré des investissements pour la promotion des exportations et création des
emplois. Le pays dispose depuis 2008, une politique nationale de l’emploi qui donne les
orientations stratégiques pour la création de l’emploi les jeunes et les femmes. Ainsi, la politique
nationale d’emploi est intégrée dans le SCADD et le gouvernement le compte atteindre le plein-
emploi productif et un travail décent pour tous, y compris les jeunes et les femmes. Dans le cadre
de la SCADD, les autorités comptent atteindre 100% de taux d’emploi en milieu urbain. En plus, un
des aspects clés de la politique nationale d’emploi est le développement du capital humain. La
politique de développement humain est une stratégie transversale qui se trouve au cœur des
politiques sectorielles dont le plan d’actions 2014-2016 de la politique sectorielle des mines de
2014-2025.
Le Burkina Faso est classé parmi les pays à faible indice de développement humain et enregistre
4
un taux de pauvreté élevé (PNUD, 2013; Banque Mondiale, 2013). En effet 44.6% de la population
vivent dessous de 1.25 dollars par jour et 72.6 % vivent en dessous de 2 dollars par jour (Banque
monde, 2013). Les priorités les plus urgentes du gouvernement dans le cadre de son plan de
soutien à la croissance est surtout, l’atteinte des OMD en matière de la réduction de l’extrême
pauvreté.
Le principal effet de l’essor du secteur minier au Burkina Faso se produit à travers plusieurs
canaux. Du côté de la demande et de l’offre, l’expansion du secteur minier affecte la croissance
économique par l’augmentation de l’investissement dans les secteurs de production et
l’augmentation du stock de capital. En outre, lorsque la production du secteur minier est exportée
vers le reste du monde, la valeur de l’exportation de produit minier permettrait de réduire le
déficit de la balance commerciale. Enfin, l’implantation de la mine permet de générer des emplois
directs et indirects.
La production de l’or constitue le principal produit d’exportation du Burkina Faso.
L’exportation de l’or représente 74% de l’exportation totale en 2011 (CES, 2012)1. L’implantation
des industries minières contribue à augmenter les recettes fiscales de l’Etat. Entre 2009 et 2011,
le montant des ressources budgétaires issues de l’exploitation minière a été multiplié par huit (8),
passant de 15.7 milliards de FCFA en 2009 à 127.43 milliards en 2011 (CES, 2012). Les recettes
issues de l’exploitation minière pourraient connaître une augmentation avec le développement
des projets d’exploitation minière. Un autre canal est la création des emplois. En 2012, les
entreprises minières ont créé 5784 emplois permanents. En plus, l’implantation des sociétés
minières contribue au développement socio-économique en milieu rural par le développement
d’infrastructures routières, le développement des petites et moyennes entreprises et le
commerce de détail au tour des sites miniers (CES, 2012).
Cependant l’essor du secteur minier comporte des enjeux et des risques. Toutefois, si les
secteurs comme l’agriculture, les services et les industries vont se concurrencer sur le marché
international avec un taux d’échange qui s’apprécie. Les pays à faible revenu comme le Burkina
Faso, ont des besoins très important en ressources financières pour réaliser les projets de
développement et, la croissance des secteurs produisant les biens échangeables est importante
pour l’augmentation des revenus futurs des exportations. Les pays en développement ont
généralement des capacités faibles pour optimiser la consommation au fil du temps ou de couvrir
et de stabiliser les recettes d’exportations par rapport à la variabilité des prix (Go et al. 2013). Un
nombre d’études ont examiné l’impact du boom des ressources naturelles dans les pays en
développement. Cependant à notre connaissance aucune étude empirique n’a été réalisée pour le
cas du Burkina Faso. En plus, les études qui s’intéressent au lien entre l’expansion des ressources
naturelles et le marché du travail et en particulier la question de l’emploi féminin sont rares.
Comme dans le contexte du Burkina Faso, l’impact du boom minier n’a pas été évalué. Cette
étude examine l’impact de l’extraction minière et de l’exportation sur l’économie du Burkina Faso
avec un accent particulier sur la façon dont cela pourrait affecter le secteur de l’agriculture et de
la santé. Nous considérons également diverses options ouvertes pour le gouvernement pour
économiser, dépenser ou investir les recettes d’exportations de l’or. Pour cette analyse nous
utilisons un modèle d’équilibre général calculable (EGC) pour le Burkina Faso. L’objectif principal
de cette étude est d’évaluer l’impact de la découverte des mines et la gestion des revenus de
l’exportation des minerais sur l’emploi et la croissance économique au Burkina Faso.
1
www.ces.bf.org
5
Nous analysons ici, l’effet du boom minier et les conséquences des options d’utilisation des
revenus des ressources minières pour les dépenses publiques sur l’emploi au Burkina Faso.
D’autant plus que le Burkina Faso vient avec l’expansion du secteur minier de paraître parmi les
pays possédant de ressources naturelle. Il est alors important de tenter d’étudier les effets du
boom minier sur l’emploi et de proposer des options de politiques pour éviter la malédiction des
ressources naturelles au Burkina Faso.
2.2. contribution scientifique de l’étude
Une littérature abondante existe sur les effets de l’essor des ressources naturelles sur le
développement économique. De même, dans ces études, un certain nombre d’outils d’analyse a
été utilisé. Ces outils d’analyse peuvent être classés en deux groupes, tel que les méthodes
économétrique (Sachs et Wanner, 1997, 2001; Fardmanesh, 1991; Gylfasson, 2001;
Brunnschweiler, 2008; Nyatepe-Coo, 1994; Ning et Fied, 2004; Stijns, 2005; Auty, 1997 et 2001) et
les méthodes de simulations d’équilibre général calculable (Devarajan et al. (1993); Benjamin et
al. 1989 et 1990; Levy (2007); Qiang (1999) et Clement, Ahammad et Qiang (1997); Breisinger et
al. (2009); Wiebelt et al. (2011); Lay et al. (2008); Go et al. (2013); et Robichaud et al. (2014)). Le
premier groupe de méthodes d’analyse de l’impact de l’essor des ressources naturelles sont des
méthodes d’équilibre partiel et ne captent pas les effets de troaction induits par d’autres
secteurs ou acteurs dans l’économie. Cette prise en compte est nécessaire dans la mesure
l’essor des ressources naturelles a des effets directs et indirects sur l’ensemble de l’économie.
Parmi les modèles EGC traitant des impacts de l’expansion des ressources naturelles rare sont
ceux qui ont un grand intérêt pour les particularités du marché du travail.
Dans cette recherche nous focalisons sur les études ayant utilisé la modélisation en EGC
comme outil d’analyse de l’impact de l’abondance des ressources naturelles sur le développement
économiques des pays en développement. Devaranjan et al. (1993) développent un modèle EGC
d’un pays, deux secteurs et trois produits pour évaluer la variation du taux de change d’équilibre
réel à travers un choc de commerce et les changements des flux du capital étranger. Leur modèle
permet d’analyser l’effet du syndrome hollandais. Benjamin et al. (1989) examine l’impact de
l’essor du secteur du pétrole sur l’économie camerounaise et trouvent qu’un des résultats typique
du syndrome hollandais peut être inversé. Le secteur de l’agriculture est vraisemblablement le
plus touché, mais la production ne baisse pas dans tous les secteurs échangeables et le secteur
manufacturé sort gagnant. Benjamin (1990) introduit l’investissement dans un modèle EGC en
incorporant une optimisation en deux périodes dans le modèle d’équilibre général calculable
multi-sectoriel pour le Cameroun. Ce modèle est utilisé pour évaluer les impacts du flux des
capitaux étrangers et des politiques fiscales concernant les entreprises publiques. Levy (2007)
utilise un modèle EGC pour étudier l’impact de l’utilisation du revenu annuel du pétrole pour
l’investissement public au Tchad, en ciblant premièrement les infrastructures routières et
d’irrigation. Les résultats montrent que le syndrome hollandais n’est pas une conséquence
inévitable du boom pétrolier au Tchad. L’auteur introduit une distinction entre le marché du
travail rural, le marché du travail informel et le marché du travail formel. A travers cette
segmentation du travail, il introduit un salaire rural pour les travailleurs de la production
alimentaire, un salaire informel pour les travailleurs du secteur informel et un salaire formel pour
les travailleurs du secteur formel. Les résultats montrent un effet positif du financement des
1 / 32 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !